C’est un message brutal qu’a adressé sur X (ex twitter), le général en chef des forces armées ougandaises (UPDF), Muhoozi Kainerugaba au gouverneur militaire de la province de l’Ituri, le général Johnny Luboya Nkashama, qui est la cible de menaces publiques ces deux derniers jours. Des attaques qui annoncent la chute de la ville de Kisangani, dans le Nord Est du Congo

Avec l’appui des forces armées de République démocratique du Congo (RDC), le gouverneur militaire de la province de l’Ituri, le général Johnny Luboya Nkashama tentait de lutter contre les sanglantes exactions des rebelles des Forces démocratiques alliées (ou ADF), les plus meurtriers durant ces dernières années. D’origine ougandaise et affiliés à l’organisation État islamique, ces djihadistes qui mènent des attaques contre des civils continuaient de sévir de la RDC jusqu’en Ouganda malgré l’action conjointe des forces armées des deux pays jusquà présent alliés, la RDC et l’Ouganda.
Bouleversement stratégique
La situation a changé du tout au tout. Le chef des forces armées ougandaises (UPDF), Muhoozi Kainerugaba, après s’en être pris au gouverneur militaire de la province de l’Ituri, le général Johnny Luboya Nkashama, a affirmé dimanche que ses troupes ou celles du groupe armé antigouvernemental M23 entreraient « d’ici une semaine » dans la grande ville de Kisangani, dans le centre-est de la République démocratique du Congo (RDC).
« Notre peuple de Kisangani, nous venons vous sauver. L’Armée de Dieu arrive », a posté sur X Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni.
Félix Tsishekedi sur la défensive
Après Bukavu et Goma, au Kivu, tombée aux mains du M23, la chute de Kisangani constituerait un violent désaveu pour le président congolais Félix Tsishekedi. Et la montée en puissance de l’armée ougandaise ne manquera pas d’agiter le spectre d’une internationalisation du conflit à l’est de la RD Congo.
De 1999 à 2006, l’Ouganda et le Rwanda s’étaient déjà largement avancés derrière les frontières congolaises, en leur noms propres et en soutenant diverses factions rebelles pour ce qui fut baptisé la 2e guerre du Congo. Ou la Première guerre mondiale africaine. Un conflit qui a occasionné au moins six millions de morts et autant de réfugiés.