Après la réunion du Conseil de sécurité du 31 octobre 2025 , portant sur le nouveau statut du Sahara Occidental inspiré par les positions marocaines et approuvé par la Russie, un nouvel ordre mondial est à l’oeuvre
Nadir Marouf
Anthropologue du droit
Professeur Émérite des universités
En fermant les yeux sur la marocanisation du Sahara Occidental, la Russie veut rester conforme à ses ambitions impériales , son aspiration à reconquérir la grande Russie des Tsars n’est pas, en effet, éloignée de la légitimité de droit divin qui a construit, depuis les Saadiens de Marrakech, l’idéologie de la » Reconquête «
Quant aux Occidentaux, l’Amérique au sommet, ils ont fait le pari du » meilleur client », au risque de faire tabula rasa de la sécularisation du monde qui, depuis le début du 18e siècle dit des » Lumières » ( Aufklarüng ), avait remplacé le droit de Dieu par le droit de l’homme.
Le résultat des courses est, comme pour la Pax Americana concoctée récemment pour GAZA, de partager le butin des richesses d’un nouvel Eldorado. Les Sahraouis, côté- ouest de la Méditerranéeet et les Gazaouis, côté – est, erviront à balayer les rues ou å trimer dans les chantiers de la modernisation …
Bénéficiant de cet élan protecteur pour le progrès , les » Chorfas » du Makhzen , forts de leur reconquête , seront enclins à élargir la » moubay’a ( allégeance ) aux communautés du Sahara dit » oriental », c’est-à-dire le sud-ouest algérien , ce qui leur permettra l’entrée au paradis en réintégrant » Blad-Al-Makhzen » alias » Blad-Al-Islam » après avoir fait partie de » blad- es-çćiba » ( territoire rebelle).
Une telle idéologie, féodale dans son essence, n’est toujours pas éteinte.
Elle peut s’élargir encore davantage å » blad-es-sawdan » à savoir le Sahel d’aujourd’hui , jadis islamisé par les Hachémites de Marrakech, retissant aujourd’hui des liens de coopération en parfaite harmonie avec l’armée de Wagner présente encore sur les lieux .
Voilà les tenants et aboutissants de la nouvelle geo-politique mondiale dans laquelle le Makhzen joue gros. Il est vrai, en revanche, que face à cette nouvelle donne mondiale en train de s’affirmer, la diplomatie algérienne a besoin de se » décarcasser « …




























