Une nouvelle fois, Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), est sous le feu de nombreuses critiques dans la presse canadienne.
Et ça chauffe !
Le coeur de cible de la campagne de presse est le train de vie de la secrétaire générale de l’OIF à Paris. Les travaux de son appartement de fonction de l’avenue Bosquet, à deux pas du siège de l’organisation internationale dans le très chic 7eme Arrondissement de Paris, sont au centre de ces critiques: 500 000 dollars auraient été dépensés pour rénover ce 278 mètres carrés ( excuses du peu!!!) qui était auparavant celui de l’ambassadeur du Canada à l’UNESCO…. C’est dire qu’il ne s’agissait pas d’un local délabré. « Dire que l’appartement était en mauvais état serait exagéré »; a déclaré ce diplomate…..
Et ce n’est pas tout. Presque 40000 € pour l’installation informatique avec connexion internet et sécurisation, 14000 € pour un piano et….. 215000€ pour peinture, électricité, maçonnerie, parquet, etc…. Ca reste en travers de la gorge des journalistes… et des contribuables…. puisque ces travaux -et ces fournitures- ont été financés par l’Office International de la Francophonie et donc par le budget des Etats Contributeurs dont le Canada, le Québec et d’autres provinces francophones du pays -ainsi que la France….
Déplacements somptuaires
On lui reproche également des frais de déplacements « somptuaires ». Alors que le budget de l’institution francophone souffre de restrictions budgétaires, les frais de voyage de Madame la Secrétaire Générale ne cessent d’augmenter selon ses détracteurs…. Ceux de 2015 étaient d’environ 600000€ et en 2016 ils dépassent de 40% ce qui était prévu avec un total de 615000€ environ….. Chaque déplacement se fait avec un garde du corps, une assistante et un conseiller…..
Compte tenu de l’importance de ces sommes, il semble même que les derniers documents transmis aux diplomates membres de la Commission administrative et financière de l’Organisation ait été « épuré. Les déplacements n’y apparaissent plus séparément mais sont intégrés aux « activités du Cabinet ». Le numéro 2 de l’OIF, Adama Ouane, indique « il n’y a aucun signe à vouloir dissimuler quoi que ce soit, car il n’y a rien à dissimuler ». Pourtant, dans le même temps, une diplomate constate qu’il est impossible d’obtenir des explications détaillées sur le budget « déplacements ».
Les critiques ici sont arrivées à un point tel que le Directeur de l’Institut sur la gouvernance du Québec, Michel Nadeau, déclare que l’OIF doit publier ses états financiers: « Ce sont des fonds publics de plusieurs pays, ce ne sont pas des compagnies privées qui donnent de l’argent ! »
Limousine, gardes du corps et assistants
Dès son arrivée à Montréal, Michaelle Jean entend s’expliquer. Mais, au lieu de s’éteindre, la polémique rebondit et s’amplifie…. Disons le, sa défense est maladroite…. « je ne suis pas une princesse » répond la secrétaire Générale en essayant de répondre point par point -avec un peu de flou tout de même- à ses accusateurs… quelquefois de façon agressive et hautaine…. Une radio de Montréal où elle est invitée pour s’expliquer se rend compte que pour venir depuis son hôtel -à un jet de pierre du studio- elle se déplace en limousine accompagnée d’une suite assez imposante de gardes du corps et d’assistants…. « force de grimper vers le ciel -dit celui qui commente pour le journal « Métro »- on se rend jusqu’au sommet du mont de l’indécence ».
Dans une autre interview donnée à Radio Canada elle accuse purement et simplement les journalistes du « Journal de Montreal » d’être des « populistes » (????) ce qu’elle prétend vouloir combattre.
La francophonie, une usine à gaz
Le commentateurs visent également l’Organisation dont Madame Jean est la Secrétaire Générale: « De Gaulle disait que l’ONU était un machin, quel nom utiliserait il Grand Dieu, pour désigner l’organisme dirigé par Michaelle Jean ? ». Des questions ont même été posées par les partis d’opposition au Parlement du Québec sur les sujets dont la presse s’était fait l’écho. « Québec Solidaire », le parti le plus à gauche de l’échiquier politique local a dit tout haut ce que tout le monde ici pense tout bas: « elle se croit une monarque. Elle se comporte comme les monarques. Elle pense que l’argent public, que l’argent des canadiens, l’argent des pays francophones et africains lui appartient…. »
Interpelée au Parlement de Québec la ministre des Relations Extérieures de la Province, Christine Saint-Pierre, a donné une information en chambre: les comptes de l’Organisation -et donc ceux de Madame Jean- serait audités par la Cour des Comptes du Royaume du Maroc….
Des soutiens intéressés
Quelques voix s’élèvent pour la défendre. « Cette controverse entourant la rénovation de la résidence officielle de la secrétaire générale de la Francophonie, qui ressemble à un acharnement médiatique, ne sert pas du tout les intérêts du Canada, ni ceux du Québec, qui jouent par ailleurs un rôle prépondérant au sein de cette organisation intergouvernementale », écrit ainsi sur un site camerounais Isidore Kwandja Ngembo, un politologue et diplomate canadien. Seul souci, ce dernier était arrivé voici deux ans en finale d’un concours international de journalisme mis sur pied par l’organisation Internationale de la Francophonie à New-York en marge d’une manifestation des Nations-Unies.Ce qui discrédite le soutien apporté à la cause de Michaelle Jean (1)
Il y a quelques jours Isidore Kwandja Ngembo récidive dans le Huffington Post Québec: « Nous déplorons cette manière subtile de balancer, de façon brute, des gros chiffres qui auraient été dépensés, pour susciter l’indignation du public, et par ricochet, fournir des munitions aux détracteurs qui s’en sont d’ailleurs servis à cœur joie pour mener des attaques en règle contre la pauvre dame. »
« Une pauvre dame »? Ou une enfant trop gâtée? La polémique continue au Canada. En France, tout le monde ferme les yeux….
(1) Isidore Kwandja Ngembo a proposé quelques libres opinions dans Mondafrique ces derniers mois.