- Mondafrique https://mondafrique.com/international/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Mon, 22 Sep 2025 16:54:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/international/ 32 32 Referendum/Guinée : la chronique d’un fiasco annoncé https://mondafrique.com/international/referendum-guinee-la-chronique-dun-fiasco-annonce/ https://mondafrique.com/international/referendum-guinee-la-chronique-dun-fiasco-annonce/#respond Mon, 22 Sep 2025 13:31:38 +0000 https://mondafrique.com/?p=139160 Le dimanche 21 septembre, près de sept millions de Guinéens étaient appelés à s’exprimer sur le référendum constitutionnel. Censé légitimer une junte dirigée par Mamadi Doumbouya hors des clous constitutionnels depuis quatre ans, l’opération a tourné en un flop magistral. Leslie Varenne L’idée de modifier la Constitution est née dans la foulée du coup d’Etat […]

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Le dimanche 21 septembre, près de sept millions de Guinéens étaient appelés à s’exprimer sur le référendum constitutionnel. Censé légitimer une junte dirigée par Mamadi Doumbouya hors des clous constitutionnels depuis quatre ans, l’opération a tourné en un flop magistral.

Leslie Varenne

L’idée de modifier la Constitution est née dans la foulée du coup d’Etat du 5 septembre 2021. C’est une tactique bien connue et déjà fort usitée lors des putschs. Vis-à-vis des électeurs comme de la communauté internationale, elle permet de justifier de rester au pouvoir en dehors des clous constitutionnels.

Les arguments sont bien rodés : pour organiser une élection présidentielle libre, crédible et transparente afin de garantir la stabilité du pays, il est indispensable de se doter d’une nouvelle Constitution qui fixera les règles du jeu électoral et institutionnel. Imparable.

Un costume sur mesure

Bien entendu, modifier le texte fondamental et organiser un référendum prend du temps, Mamadi Doumbouya a usé du stratagème jusqu’à la corde. Il a réussi à tenir quatre longues années avant que la pression populaire et celle de ses partenaires internationaux ne devienne intenable. Au passage, le général au pouvoir en a profité pour appliquer l’adage « on n’est jamais mieux servi que par soi-même ».  Ainsi, le nouveau texte accorde une amnistie aux membres de la junte non seulement contre des poursuites judiciaires liées au coup d’Etat mais également aux autres actes commis pendant la transition ! Autre bonus : aucune clause particulière ne l’empêche de se présenter à la magistrature suprême contrairement aux promesses qu’il avait faites au lendemain du putsch et aux directives de la charte de la transition. Enfin, la nouvelle Constitution instaure un mandat unique porté à 7 ans au lieu de 5, mais est-ce une avancée si notable et qui empêchera de revoir la Constitution dans 6 ans ?

Même les oiseaux votent « Oui » !

En difficulté, fragilisé, sur la scène intérieure et à l’international notamment en raison des arrestations extrajudiciaires et des disparitions forcées, Mamadi Doumbouya avait absolument besoin d’une forte participation populaire à ce scrutin pour retrouver quelques couleurs. D’énormes moyens ont donc été mis en œuvre pour assurer la victoire du « oui ». Le pouvoir a organisé une vaste campagne publicitaire dans tous le pays avec des portraits géants du général-président. Craignant pour sa sécurité et ne se déplaçant jamais sans une armada pour le protéger, Mamadi Doumbouya n’a participé à aucun grand meeting. En revanche, ses ministres ont été mis à contribution, ils ont sillonné villes et villages pour prêcher la bonne parole et inciter les populations à aller voter « oui ».

Les Forces vives de Guinée, qui regroupent plusieurs partis dont celui du président Alpha Condé et celui de l’opposant Cellou Dallein Diallo, appelaient au boycott, mais, elles ont été interdites de campagne. Même des médias, pourtant consensuels, comme Guinée Matin ont été suspendus pendant la période électorale. Le décret de nomination des observateurs a été publié moins de 72 heures avant le vote et ceux envoyés par la CEDEAO ne sont venus que quatre jours avant. Ces délais limitent grandement la capacité des dits observateurs à mener à bien leur mission. Pour couronner le tout, le référendum s’est tenu sous haute supervision militaire. Quelque 45 000 soldats et un millier de blindés étaient déployés pour s’assurer du bon déroulement des opérations.

Comme si tout cela ne suffisait pas et que la menace pouvait aussi venir du ciel, la Guinée a fermé son espace aérien le jour du scrutin ! Loin d’être anodine, cette disposition donne la mesure de la paranoïa en cours au palais de Sékhoutouréya. Le journaliste en exil, Latif Diallo, a choisi l’humour pour commenter un tel dispositif : « il ne reste plus qu’à demander aux oiseaux de voter « oui » aussi ! »

Les jeux sont faits…

Las, même avec cette débauche de moyens, ce qui devait être le grand moment de légitimation du pouvoir de Mamadi Doumbouya a tourné au fiasco.  C’était écrit d’avance : entre appel au boycott de l’opposition et le rejet profond d’un régime militaire incapable de répondre aux urgences sociales et économiques, une grande partie de la population a boudé ce rendez-vous. D’après plusieurs sources guinéennes, dans le meilleur des cas, l’affluence dans les bureaux de vote a été décevante, dans les autres, elle a été catastrophique. Mais qu’importe… Les résultats officiels ne sont pas encore tombés, mais ils sont déjà connus. Le « oui » l’emportera haut la main, puisque même les oiseaux ont voté et la participation dépassera les 50% puisque c’est le quorum obligatoire pour valider la nouvelle constitution.

Pour autant, personne ni sur la scène nationale, ni sur le plan international ne sera dupe. Au contraire, ce référendum censé légitimer Mamadi Doumbouya le fragilise un peu plus et au lieu de stabiliser le pays, il ouvre une nouvelle phase d’instabilité.  Alors que la crise politique s’enlise, le pays court le risque de précipiter un autre chaos aux frontières d’une Afrique de l’Ouest déjà marqué par les incertitudes sécuritaires au Sahel et les tensions électorales en Côte d’Ivoire. Loin de clore la page du doute, ce référendum l’a ravivée, posant ainsi la question cruciale : combien de temps la Guinée pourra-t-elle encore marcher sur un  fil ?  

 

 

 

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Mali, les communiqués de victoire contestés https://mondafrique.com/international/mali-les-communiques-de-victoire-contestes/ https://mondafrique.com/international/mali-les-communiques-de-victoire-contestes/#respond Mon, 22 Sep 2025 04:31:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=139075 Les forces armées maliennes (Fama) annoncent avoir mené, le 18 septembre, des actions de nettoyage, au nord-est de Sévaré.  Il s’agit surtout d’une « opération héliportée » dans une zone rurale, au nord-est de Sévaré (centre du pays). Des éléments de langage contestés https://t.me/veillesah/198M « Veille Sahélienne » Le communiqué revendique la neutralisation d’une dizaine de combattants […]

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Les forces armées maliennes (Fama) annoncent avoir mené, le 18 septembre, des actions de nettoyage, au nord-est de Sévaré.  Il s’agit surtout d’une « opération héliportée » dans une zone rurale, au nord-est de Sévaré (centre du pays). Des éléments de langage contestés

https://t.me/veillesah/198M

« Veille Sahélienne »

Le communiqué revendique la neutralisation d’une dizaine de combattants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda). Selon ses termes, l’intervention ressortit au cadre de l’antiterrorisme et n’aurait entraîné aucune perte parmi les populations.

Cependant, un canal Telegram proche de l’Africa Corps émet un tout autre son de cloche. En l’occurrence, l’assaut a été planifiée et exécuté sous leur supervision, à l’aide d’un hélicoptère d’attaque de type Mi-24. La discordance entre le narratif des Fama et celui des supplétifs russes n’est pas nouvelle. Le lecteur attentif y décèle une compétition feutrée autour des bilans et des faits de bravoure.

De leur côté, des témoins de la région de Mopti, contestent le récit officiel. Ils affirment que seuls 2 éléments du Gsim ont été tués. Le reste des victimes seraient des habitants de Kondioli, commune de Fatoma. A en croire les survivants, le total des 9 morts résidait dans ce village, tous des civils, de sexe masculin, dont 2 enfants. Le bourg de Sossari, commune de Kounari, également visé, ne déplore pas de décès.

Une image diffusée par les relais d’Africa Corps montre la dépouille d’un jihadiste, gisant, à proximité de son arme.

La seconde frappe des Fama, en date du 19 septembre, près de Mourdiah, région de Nara, n’a pu être vérifiée.  Les riverains disent ne pas être en mesure de la confirmer.

Dans un contexte de blocus sur les livraisons de carburant, où la junte peine à restaurer la confiance hors des villes, chaque opération mal calibrée ou d’une publication maladroite peut exacerber la discorde des ethnies, brouiller les lignes de front et offrir, à l’insurrection islamiste, un terreau plus fécond en propagande et recrutement.

Depuis le début de l’offensive de la mousson au Mali, les communiqués des Fama perdent de leur crédibilité.

Document Fama : https://t.me/veillesah/200

Source russe: https://t.me/departamente/6276
Photo d’un cadavre : https://t.me/veillesah/201

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Le droit européen ignoré par les projets immigration de Giorgia Meloni https://mondafrique.com/a-la-une/139051/ https://mondafrique.com/a-la-une/139051/#respond Sun, 21 Sep 2025 13:20:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=139051 L’accord migratoire signé en 2023 entre Rome et Tirana, autorise le transfert de demandeurs d’asile vers des centres de détention en Albanie. De vives critiques ont été émises ces derniers mois. Le projet est défendu par des responsables politiques et des juristes, mais leurs arguments sont-ils juridiquement fondés ? En partenariat avec le projet RightWatch, […]

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L’accord migratoire signé en 2023 entre Rome et Tirana, autorise le transfert de demandeurs d’asile vers des centres de détention en Albanie. De vives critiques ont été émises ces derniers mois. Le projet est défendu par des responsables politiques et des juristes, mais leurs arguments sont-ils juridiquement fondés ? En partenariat avec le projet RightWatch, Annalisa Camilli examine le bien-fondé des allégations du gouvernement italien qui estime que la législation italienne prévaut sur la législation européenne.

Sous l’égide de Giorgia Meloni, le gouvernement italien affirme que les juges ne peuvent pas ignorer le droit national, même s’il entre en conflit avec la législation européenne. Cette prise de position s’inscrit dans le climat de tension qui règne entre le gouvernement et le pouvoir judiciaire autour de l’adoption d’un décret désignant les “pays sûrs” pour les demandeurs d’asile. Pour ses détracteurs, le texte viole le droit européen. Certains experts, comme Gianfranco Schiavone et Fulvio Vassallo Paleologo réfutent l’allégation de l’exécutif en invoquant la suprématie du droit européen sur le droit national en cas de conflit, telle qu’établie par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

Un article initié par VOXEUROP qui a souhaité le diffuser sur Mondafrique. Nous les remercions

 
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Des décisions récentes de tribunaux italiens, dont une demande de renvoi devant cette dernière, mettent en cause la compatibilité du décret de Meloni avec les directives de l’UE, notamment la directive 2013/32, qui établit les critères déterminant quels sont les pays sûrs.a conférence de presse s’était tenue tard dans la soirée, à l’issue d’une réunion qui s’était éternisée au palais Chigi, siège de l’exécutif italien. Les médias s’étaient rassemblés pour une occasion spéciale : le gouvernement de Giorgia Meloni venait d’adopter un nouveau décret énumérant les pays considérés comme sûrs en vue d’appliquer aux migrants une procédure d’asile accélérée. Cette initiative faisait suite à un arrêt du tribunal de Rome du 18 octobre, qui avait annulé la détention de douze demandeurs d’asile. Après avoir été transférés de force vers de nouveaux centres de détention en Albanie, ces derniers avaient donc finalement été renvoyés dans le pays transalpin.

L’affaire a déclenché un véritable bras de fer institutionnel entre les pouvoirs exécutif et judiciaire, menaçant même de réduire à néant le protocole conclu entre Rome et Tirana en novembre 2023. Cet accord prévoyait la construction de deux centres de détention, gérés par l’Italie, dans les villes albanaises de Shëngjin et Gjadër.Après les organisations humanitaires, les juges sont à leur tour sous le feu des critiques. “Je ne pense pas qu’il revienne aux juges de déterminer quels pays sont sûrs, mais au gouvernement”, a par exemple affirmé Meloni le 18 octobre, marquant ainsi son intention de continuer à externaliser l’examen des demandes d’asile.

Lors de la conférence de presse du 21 octobre, le ministre de la Justice Carlo Nordio, ancien magistrat et membre de Frères d’Italie (FdI, extrême droite), le parti dirigé par Giorgia Meloni, a accusé les juges de ne pas avoir “lu ni compris” l’orientation de la Cour de justice de l’Union européenne sur la notion de “pays sûr”, ajoutant que les juges ne pourraient pas ignorer le nouveau décret, ce qui a été très critiqué par les experts.

Un juge ne peut pas ignorer la législation nationale”, a déclaré le ministre à la presse. Mais tout le monde n’est pas de cet avis, le juriste Fulvio Vassallo Paleologo l’accusant même de “mentir en connaissance de cause”.

Selon Chiara Favilli, professeure en droit européen à l’université de Florence, “il faut respecter le droit européen. C’est notamment en vertu de ce dernier qu’une liste de pays sûrs a pu être établie, de sorte que l’on ne puisse pas donner au concept de ‘pays sûr’ le sens que l’on veut”.kPar ailleurs, le juriste Gianfranco Schiavone, président du Consortium italien de solidarité (Consorzio italiano di solidarietà, ICS) et membre de l’ASGI (Association d’études juridiques sur l’immigration), affirme que “le droit européen prévaut sur le droit national ; en cas de conflit, les dispositions nationales doivent être écartées par les juges”. Il estime dès lors que le nouveau décret relatif aux pays sûrs entrerait en conflit avec le droit européen, particulièrement avec la directive 2013/32 (ou “directive procédure”), tel que confirmé par l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 4 octobre 2024. En effet, cette dernière a considéré qu’un pays ne pouvait être considéré comme sûr que s’il l’était pour tous les individus (y compris les minorités) sur l’ensemble de son territoire.

La position de ces experts a été confortée par l’arrêt du tribunal de Rome du 11 novembre. Ce dernier, en effet, a saisi la CJUE afin qu’elle statue sur la décision de transférer vers l’Albanie sept demandeurs d’asile – faisant partie du deuxième groupe de migrants à y être envoyé – qui avaient été placés en détention après avoir été secourus en Méditerranée. D’après les juges italiens, le nouveau décret du gouvernement sur les “pays sûrs” entre en conflit avec le droit communautaire.

Dans son communiqué de presse daté du 11 novembre, le tribunal de Rome déclare que “les juges ont estimé qu’il était nécessaire d’adresser un renvoi préjudiciel à la Cour de justice de l’Union européenne, en lui soumettant quatre questions similaires à celles formulées récemment par deux collèges de la même section […]. Cette demande de décision préjudicielle est l’outil le plus approprié afin de vérifier la compatibilité de différents aspects des dispositions du décret-loi avec le droit supranational”.

La décision de Giorgia Meloni d’élaborer un nouveau décret et de procéder aux retours forcés vers l’Albanie en dépit de l’avis contraire des tribunaux évoque un cas similaire au Royaume-Uni : alors que la Cour suprême de ce pays avait rejeté l’accord conclu entre Londres et Kigali pour externaliser les demandes d’asile au Rwanda, l’ancien Premier ministre conservateur Rishi Sunak avait aussi tenté de faire passer une nouvelle loi pour contourner cette décision. D’autres tribunaux italiens (de Catane, Palerme, Bologne et Rome) ont également demandé à la CJUE, sise à Luxembourg, de rendre un avis sur le sujet.

Dans sa demande adressée à la Cour de Justice européenne, le tribunal de Bologne s’est osé à une comparaison avec l’Allemagne nazie, que Meloni a qualifiée de “propagande” dans une émission télévisée.

On pourrait dire, paradoxalement, que l’Allemagne nazie était un pays extrêmement sûr pour la grande majorité de la population allemande”, a argumenté le tribunal dans sa requête. “À l’exception des juifs, des homosexuels, des opposants politiques, des personnes d’origine rom et d’autres groupes minoritaires, plus de 60 millions d’Allemands jouissaient d’un niveau enviable de sécurité. On peut dire qu’il en allait de même en Italie sous le régime fasciste. Si un pays était considéré sûr dès que la sécurité de la majorité de sa population était garantie, la notion juridique de ‘pays sûr’ s’appliquerait à la quasi-totalité des pays du monde et serait dès lors vide de toute cohérence”.

Le 25 octobre, le tribunal de Bologne a demandé à la Cour de justice de l’Union européenne d’émettre un avis et de clarifier sa position à l’égard du nouveau décret-loi adopté par le gouvernement de Giorgia Meloni. La requête se fondait sur le cas d’un réfugié bangladais dont la demande d’asile avait été rejetée, au motif que son pays d’origine était considéré sûr. À cet égard, le tribunal a demandé à la CJUE de se prononcer sur “une série de conflits d’interprétation qui ont surgi dans le système juridique italien et, plus généralement, sur les règles régissant les rapports entre le droit européen et le droit national”.

Suite à cela, le juge à l’origine du renvoi préjudiciel a fait l’objet de diverses menaces et attaques sur les réseaux sociaux, notamment sur des aspects touchant sa vie personnelle, comme son homosexualité. Le même sort a frappé Silvia Albano, l’un des six juges du tribunal de Rome, qui avait annulé le placement en détention de migrants en Albanie. Elle est désormais sous protection policière après avoir reçu des menaces de mort, entre autres. Les procureurs de Palerme ont également été placés sous protection après avoir requis une peine d’emprisonnement de six ans contre l’actuel vice-président du Conseil des ministres et ministre des Transports, Matteo Salvini. Ce dernier est accusé d’enlèvement et de refus d’exercer ses fonctions publiques. En août 2019, il avait immobilisé pendant 19 jours un navire humanitaire avec plus de cent migrants à son bord le long des côtes de Lampedusa, alors qu’il était ministre de l’Intérieur. 

Salvini a finalement été relaxé le 20 décembre 2024, mais les tensions ne font que s’amplifier entre les pouvoirs exécutif et judiciaire. “Il existe une intolérance manifeste à l’égard d’un pouvoir qui ne se conforme pas aux directives du gouvernement”, dénonce Giuseppe Santalucia, président de l’Association nationale des magistrats. Lors d’une réunion extraordinaire à Bologne le 2 novembre, il a ajouté que “les magistrats [n’étaient] pas le bras exécutif du gouvernement”. Le juriste Vassallo Paleologo a estimé sur X (anciennement Twitter ; son compte a été suspendu depuis) que “le gouvernement italien [voulait] faire pression sur le pouvoir judiciaire avant le prononcé du verdict dans le procès de Salvini à Palerme. Il [aspirait] également à une réforme visant à séparer les carrières des magistrats, [lui permettant] d’accroître son emprise sur les procureurs”.

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African Cultural Festival enflamme Harrisburg (Pennsylvanie) https://mondafrique.com/international/african-cultural-festival-enflamme-harrisburg-pennsylvanie/ https://mondafrique.com/international/african-cultural-festival-enflamme-harrisburg-pennsylvanie/#respond Sun, 21 Sep 2025 04:14:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=139019 Du 19 au 21 septembre, Harrisburg se prépare à vibrer au rythme du continent africain lors de l’African Cultural Festival. Mode, musique, artisanat, saveurs et conférences promettent trois jours d’échanges intenses, d’énergie créative et de découverte des cultures africaines et de leur diaspora. La capitale de la Pennsylvanie s’apprête à changer de tempo et de […]

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Du 19 au 21 septembre, Harrisburg se prépare à vibrer au rythme du continent africain lors de l’African Cultural Festival. Mode, musique, artisanat, saveurs et conférences promettent trois jours d’échanges intenses, d’énergie créative et de découverte des cultures africaines et de leur diaspora.

La capitale de la Pennsylvanie s’apprête à changer de tempo et de couleurs : pendant trois jours, du 19 au 21 septembre, l’African Cultural Festival s’empare de Harrisburg et y diffuse une énergie rare. Bien plus qu’une simple manifestation culturelle, cet événement a su s’imposer comme une fête de la diversité, du dialogue et de l’innovation, offrant à tous les publics une plongée sensorielle dans la richesse de l’Afrique et de ses diasporas. Dans l’atmosphère chaleureuse de City Island, tout s’accorde pour faire vibrer la ville : des défilés de mode éclatants aux rythmes endiablés des concerts, en passant par la découverte des saveurs et la réflexion autour des grands enjeux contemporains du continent.

Dès la soirée d’ouverture, le festival affirme son ambition : faire rayonner la créativité africaine. Le Fashion Show Africa Steeze, véritable explosion de couleurs et d’élégance, lance les festivités. Sur le podium, les tissus wax et les broderies traditionnelles se mêlent aux lignes urbaines et inventives de jeunes stylistes, venus raconter à leur façon une Afrique plurielle et cosmopolite. Ce défilé est plus qu’une vitrine : il incarne la vitalité d’une mode africaine qui, sans rien renier de ses racines, ose réinventer le présent et le futur. Le public, transporté, applaudit autant le talent que la symbolique de cette créativité.

Tout au long du festival, le marché artisanal se révèle être le cœur palpitant de la manifestation. On y découvre, dans une ambiance de souk africain, une profusion d’objets : bijoux ethniques, sculptures, tissus, accessoires de mode, cosmétiques naturels et spécialités culinaires côtoient œuvres d’art et livres venus du continent. Ici, chaque exposant raconte une histoire, partage des techniques ancestrales ou des innovations contemporaines, échange des sourires et initie les visiteurs aux secrets d’une Afrique créative, ingénieuse et solidaire. Les ateliers participatifs attirent aussi bien les familles que les curieux : on y apprend à nouer un pagne, à préparer un mafé ou à jouer du djembé dans une atmosphère conviviale.

La musique est omniprésente : sur la grande scène ou en plein air, les concerts s’enchaînent, brassant tous les genres. De l’afrobeat nigérian à la rumba congolaise, du highlife ghanéen au gospel, des groupes locaux côtoient des artistes invités venus de la diaspora. Les danses traditionnelles croisent les sonorités urbaines, réveillant la ville et rassemblant le public dans une transe collective. Ici, la fête n’est jamais loin de l’émotion, et l’on retrouve le pouvoir universel de la musique africaine : celui d’unir, de faire danser, de consoler ou d’éveiller.

Mais le festival ne se contente pas de divertir : il invite à la réflexion. Autour de tables rondes, de forums et de conférences, chercheurs, entrepreneurs, artistes et membres de la diaspora partagent leurs expériences et décryptent les grandes tendances d’aujourd’hui : innovation, entrepreneuriat, migrations, transmission des langues, environnement, ou encore les défis de la jeunesse africaine.

À la tombée de la nuit, contes, projections et danses collectives prolongent la magie. Pour petits et grands, pour les curieux comme pour les nostalgiques, l’African Cultural Festival est bien plus qu’un rendez-vous annuel : c’est une promesse d’ouverture et de métissage, un hommage vibrant à la richesse d’un continent qui inspire.

Informations pratiques :

Dates : du 19 au 21 septembre 2025
Lieu : Festival Center, City Island, Harrisburg, PA
Entrée gratuite. Programme, intervenants et horaires détaillés sur africanculturalfest.com

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Kerry James Marshall célèbre la mémoire noire à Londres https://mondafrique.com/international/kerry-james-marshall-celebre-la-memoire-noire-a-londres/ https://mondafrique.com/international/kerry-james-marshall-celebre-la-memoire-noire-a-londres/#respond Sun, 21 Sep 2025 03:01:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=139016  La Royal Academy of Arts de Londres accueille, du 20 septembre au 18 janvier, une rétrospective majeure de Kerry James Marshall. L’artiste américain y célèbre l’histoire afro-américaine à travers soixante-dix œuvres puissantes, alliant mémoire collective, peinture monumentale et imaginaire vibrant. Londres s’apprête à vivre un événement artistique d’envergure. Du 20 septembre 2025 au 18 janvier 2026, la Royal Academy […]

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 La Royal Academy of Arts de Londres accueille, du 20 septembre au 18 janvier, une rétrospective majeure de Kerry James Marshall. L’artiste américain y célèbre l’histoire afro-américaine à travers soixante-dix œuvres puissantes, alliant mémoire collective, peinture monumentale et imaginaire vibrant.

Londres s’apprête à vivre un événement artistique d’envergure. Du 20 septembre 2025 au 18 janvier 2026, la Royal Academy of Arts consacre une exposition exceptionnelle à Kerry James Marshall, figure incontournable de la peinture contemporaine américaine. Baptisée The Histories, cette rétrospective – la plus grande jamais organisée en Europe pour l’artiste – réunit plus de quarante ans de création, offrant un panorama unique sur une œuvre engagée qui n’a cessé de réinventer les codes de la représentation noire dans l’histoire de l’art.

Né en 1955 à Birmingham, Alabama, et élevé à Los Angeles, Marshall a grandi dans le sillage du mouvement des droits civiques. Son parcours marque son travail : à la croisée de la peinture classique et du récit populaire, il a imposé la présence noire au cœur de la toile, là où l’histoire officielle l’avait longtemps reléguée à la marge ou à l’invisible. Pour lui, chaque tableau est un acte de mémoire, un geste politique et poétique à la fois. L’exposition londonienne en fait la démonstration éclatante : on y retrouve ses grands formats, peuplés de figures puissantes et dignes, scènes de la vie quotidienne, salons de coiffure, parcs publics, familles réunies. Les références à la tradition picturale occidentale abondent : compositions rappelant Manet ou Velázquez, jeux d’ombres et de lumière, mise en scène digne des maîtres anciens. Mais ici, les protagonistes sont noirs, magnifiés, porteurs d’une histoire trop souvent oubliée ou niée.

Parmi les œuvres phares présentées, Knowledge and Wonder (1995) fascine par sa démesure : jamais prêté hors des États-Unis jusqu’à présent, ce tableau monumental condense la démarche de Marshall : entre hommage et contestation, il revisite la « history painting » pour mieux en souligner les angles morts. School of Beauty, School of Culture (2012), autre pièce maîtresse, fait du salon de coiffure un haut lieu de la culture noire américaine, un décor foisonnant de détails et de références, où l’art devient à la fois célébration et manifeste. Plus inédit encore, la Royal Academy dévoile huit nouvelles peintures spécialement créées pour l’exposition. Marshall s’y penche sur des épisodes méconnus de l’histoire africaine, la traite transatlantique ou la diaspora, élargissant encore la portée universelle de sa réflexion.

Tout au long du parcours, l’artiste interroge : qui décide de ce qui mérite d’être peint ? Quelles figures, quelles scènes, quels souvenirs façonnent la mémoire collective ? Marshall ne répond pas, il propose : en multipliant les portraits, les scènes de vie, les regards directs, il offre une vision riche, nuancée, profondément humaine de la condition afro-américaine, mais aussi de la manière dont les sociétés racontent et transmettent leur histoire. Plus de soixante-dix œuvres jalonnent l’exposition, entre peintures, dessins, gravures et sculptures. Chaque salle fait dialoguer le passé et le présent, la tradition occidentale et l’héritage africain, la réalité sociale et la puissance de l’imaginaire.

À travers The Histories, Kerry James Marshall livre bien plus qu’une rétrospective : il propose une réécriture audacieuse de l’histoire de l’art, où chaque visage, chaque geste, chaque décor compte. Londres célèbre ainsi un créateur qui, loin des effets de mode, s’impose comme l’un des plus grands narrateurs visuels de notre temps.

Informations pratiques

Dates : du 20 septembre 2025 au 18 janvier 2026
Lieu : Royal Academy of Arts, Burlington House, Piccadilly, Londres W1J 0BD
Billetterie et horaires : royalacademy.org.uk
Tarifs : à partir de £22 (plein tarif), tarifs réduits disponibles
Accès : Métro Piccadilly Circus ou Green Park

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Le Sahel n’est pas forcément une priorité pour Poutine https://mondafrique.com/international/le-sahel-nest-pas-forvement-une-priorite-de-poutine/ https://mondafrique.com/international/le-sahel-nest-pas-forvement-une-priorite-de-poutine/#respond Fri, 19 Sep 2025 03:51:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=138881 La Russie a appellé cet été  au soutien international dans son action anti terroriste au Sahel. C’est ce qu’a déclaré Dmitri Tchoumakov, représentant permanent adjoint de la Russie auprès des Nations unies au mois d’Aout. Le début d’un désengagement?   Par Mohamed AG Ahmedou    Le Mali, le Burkina Faso et le Niger — regroupés […]

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La Russie a appellé cet été  au soutien international dans son action anti terroriste au Sahel. C’est ce qu’a déclaré Dmitri Tchoumakov, représentant permanent adjoint de la Russie auprès des Nations unies au mois d’Aout. Le début d’un désengagement?
 
Par Mohamed AG Ahmedou 
 
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger — regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) — seraient, selon Moscou, « l’avant-garde » de la lutte contre le terrorisme transafricain. C’est en tout cas le message qu’a porté Dmitri Tchoumakov, représentant permanent adjoint de la Russie auprès des Nations unies, lors d’une réunion du Conseil de sécurité.
 
« Pour parvenir à une stabilisation à long terme, il est nécessaire que la communauté internationale apporte un soutien collectif au Mali, au Burkina Faso et au Niger, car ces pays sont devenus, malgré eux, l’avant-garde de la lutte contre les groupes terroristes transafricains. Les tentatives de puissances étrangères de s’ingérer dans les affaires de la région sont contre-productives. »
 
Un discours calibré, mais qui soulève des interrogations : pourquoi ce message a-t-il été relayé non pas par les ambassades russes de Bamako, Niamey ou Ouagadougou, mais par l’ambassade de Russie… au Sénégal ? Et pourquoi ce ton conciliant alors que la présence militaire russe sur le terrain du Sahel central est accusée d’exactions sanglantes contre les populations civiles nomades — Touaregs, Arabes, Peuls, Soninkés et Dogons — déjà parmi les plus démunies au monde, et elles-mêmes victimes du terrorisme religieux qu’elles sont censées combattre ?

Une communication depuis Dakar, pas depuis le cœur de l’AES

 
Le choix de publier ce message via les réseaux sociaux de l’ambassade russe à Dakar, plutôt que ceux des représentations au Mali, au Niger ou au Burkina Faso, n’est pas anodin. Dakar est un hub diplomatique régional, siège de plusieurs médias et ONG de défense des droits humains internationaux, et perçu comme un espace plus « neutre » que les capitales de l’AES.
 
À Moscou, le discours sur le Sahel se veut offensif : la Russie y met en avant ses succès sécuritaires et ses alliances « anti-impérialistes ». À Bamako et à Ouagadougou, le ton est plus triomphaliste, mêlant rhétorique souverainiste et promesses de coopération militaire et minière. À Niamey, la communication est plus discrète, l’armée nigérienne restant prudente dans l’affichage d’un partenariat encore naissant.
 
À Dakar en revanche, Moscou choisit une posture diplomatique policée, orientée vers l’opinion publique internationale et les institutions multilatérales. Le message change subtilement : moins de slogans nationalistes, plus de références au multilatéralisme, à la dette et au développement.

Un focus historique 

 
La présence russe au Sahel central s’inscrit dans un contexte géopolitique plus large. Depuis le départ des forces françaises et européennes, Moscou s’est engouffré dans le vide sécuritaire laissé par ses rivaux.
 
2017-2021 : Des accords de coopération sécuritaire sont signés avec le Mali, puis élargis aux autres États sahéliens.
 
2022-2023 : Le groupe Wagner, déjà actif en Centrafrique et au Soudan, s’implante au Mali. Sa mission officielle : formation militaire et sécurisation de zones minières.
 
2024 : Création de l’Africa Corps, héritier officiel de Wagner, plus institutionnalisé mais utilisant les mêmes réseaux d’hommes et de matériels. Déploiements confirmés au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
 
2025 : Coopérations élargies au nucléaire civil et aux projets énergétiques, tout en maintenant une présence militaire discrète mais effective.
 
Le narratif russe consiste à se présenter comme un partenaire « libérateur » débarrassant la région des influences occidentales, tout en consolidant un accès privilégié aux ressources stratégiques (or, uranium, manganèse).
 

La terreur des mercenaires sur les civils

 
Sur le terrain, la présence russe ne se résume pas à des discours. Des rapports d’ONG, ainsi que des témoignages recueillis dans le nord du Mali, accusent les supplétifs russes d’être impliqués dans des massacres de civils, en particulier au sein de communautés nomades et sédentaires des zones rurales dans les régions de Kayes, Nioro, Nara, Ségou, Tombouctou, Mopti, Douentza, Bandiagara, Kidal, Gao et Taoudeni.
 
À Moura, au Mali, plusieurs centaines de personnes auraient été exécutées lors d’une opération militaire conjointe armée malienne–Wagner en 2022. Les victimes, majoritairement peules, touarègues et arabes, étaient accusées de collusion avec les jihadistes — sans preuves tangibles selon des sources  locales très solides avec des documents des ONG sur ces crimes.
 
Ces populations, déjà frappées par l’extrême pauvreté et par les attaques terroristes, se trouvent prises entre deux feux : les violences jihadistes d’un côté, les représailles aveugles des forces locales et étrangères de l’autre.
 

L’échec syrien comme arrière-plan

 
Le discours de M. Tchoumakov prend une dimension particulière lorsqu’on le compare à l’expérience russe en Syrie. Pour Moscou, Damas représentait une priorité géopolitique vitale. Au Sahel, l’investissement est moindre, plus opportuniste.
 
En Syrie, la Russie a mobilisé des moyens aériens, navals et diplomatiques massifs. Au Sahel, l’engagement est surtout terrestre et paramilitaire, avec des relais politiques locaux. L’appel au « soutien collectif » pourrait donc marquer un début de désengagement prudent, voire un transfert des responsabilités vers d’autres acteurs.
 
La question se pose : la Russie prépare-t-elle un retrait anticipé du Sahel ? Si l’histoire syrienne a montré sa capacité à durer sur un terrain difficile, le Sahel n’offre pas la même valeur stratégique pour Moscou. Les ressources minières, si attractives soient-elles, ne justifient pas nécessairement un engagement prolongé face à un environnement sécuritaire incontrôlable.
 
L’appel au multilatéralisme depuis Dakar ressemble autant à une main tendue qu’à une volonté de partager — ou déléguer — la charge de la stabilisation.
 
En filigrane, la réalité demeure : au Mali, au Niger et au Burkina Faso, la Russie n’est pas qu’un allié diplomatique. Elle est un acteur militaire, parfois clandestin, accusé de graves violations des droits humains, et dont les priorités pourraient changer plus vite que ne l’imaginent ses partenaires sahéliens.
 
 

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L’alliance hors sol entre le Pakistan et l’Arabie Saoudite https://mondafrique.com/international/lalliance-hors-sol-entre-le-pakistan-et-larabie-saoudite/ https://mondafrique.com/international/lalliance-hors-sol-entre-le-pakistan-et-larabie-saoudite/#respond Fri, 19 Sep 2025 03:15:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=138867 L’Arabie saoudite vient de conclure une alliance de type OTAN avec le Pakistan, selon laquelle « toute attaque contre l’un des deux pays est une attaque contre les deux. » Un article d’Arnaud Bertrand, journaliste depuis dix ans. Installé en Région Nouvelle-Aquitaine, il collabore avec des publications régionales. Il intervient notamment sur des sujets en […]

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L’Arabie saoudite vient de conclure une alliance de type OTAN avec le Pakistan, selon laquelle « toute attaque contre l’un des deux pays est une attaque contre les deux. »

Un article d’Arnaud Bertrand, journaliste depuis dix ans. Installé en Région Nouvelle-Aquitaine, il collabore avec des publications régionales. Il intervient notamment sur des sujets en lien avec l’actualité économique et la vie des entreprises.

La portée symbolique est extraordinaire : l’Arabie saoudite a longtemps été, à bien des égards, le modèle-type de l’État client des États-Unis. Si elle ne fait plus confiance aux garanties de sécurité américaines, pourquoi quiconque d’autre devrait-il le faire ?

Et bien sûr, le simple fait que cela se soit réellement produit, et que Washington n’ait pas réussi à l’empêcher, est en soi extrêmement révélateur.

Les conséquences sont si nombreuses qu’il est presque difficile de toutes les envisager :

  • Tout d’abord, cela signifie que l’Arabie saoudite bénéficie désormais de la dissuasion nucléaire pakistanaise (et l’accord inclut bien le nucléaire : un haut responsable saoudien a déclaré à Al Jazeera qu’« il s’agit d’un accord de défense global qui englobe tous les moyens militaires », source). Ce qui signifie qu’il existe désormais officiellement deux blocs soutenus par le nucléaire au Moyen-Orient : États-Unis–Israël d’un côté, Pakistan–Arabie saoudite de l’autre. En outre, le Pakistan rejette explicitement la doctrine du « non-recours en premier » — ce qui veut dire que l’Arabie saoudite a désormais un protecteur prêt à utiliser l’arme nucléaire de manière préventive.

  • Étant donné que 81 % des importations d’armes du Pakistan proviennent de Chine (source), cela signifie aussi que l’Arabie saoudite vient de s’aligner indirectement sur le complexe militaro-industriel chinois.

  • Cela étend de fait le Corridor économique Chine–Pakistan (CPEC) jusqu’au Golfe persique, protégé par l’arme nucléaire pakistanaise et la technologie militaire chinoise — créant un corridor énergétique sécurisé du Moyen-Orient vers la Chine, contournant complètement le détroit de Malacca.

  • Le timing n’est sans doute pas une coïncidence : cet accord survient quelques jours seulement après la frappe israélienne sur le Qatar, preuve ultime de la vacuité de la protection américaine.

  • D’autres États du Golfe, et sans doute à terme d’autres pays « protégés » par les États-Unis, pourraient explorer des modèles similaires dans les prochains mois. Cela pourrait en fait conduire à un effondrement en cascade du système d’alliances globales américaines, ouvrant la voie à un système international entièrement nouveau, où des puissances nucléaires régionales deviennent des fournisseurs de sécurité.

  • Il est difficile de voir comment cela ne tue pas définitivement toute chance de normalisation Israël–Arabie saoudite : le Pakistan ne reconnaît pas non plus Israël et, grâce à cette alliance, Riyad peut désormais résister aux pressions américaines puisqu’il ne dépend plus exclusivement de Washington pour sa défense.

  • Cela place l’Inde dans une position extrêmement difficile : son ennemi juré devient le garant de la sécurité de l’un de ses principaux fournisseurs d’énergie.

  • Cet accord enterre sans doute aussi le projet IMEC (India–Middle East–Europe Economic Corridor), la grande stratégie phare de l’administration Biden pour contrer les Nouvelles Routes de la soie chinoises, qui devait connecter l’Inde à l’Europe via l’Arabie saoudite.

  • Il y a également un aspect monétaire : c’est un nouveau coup porté au système du pétrodollar (l’accord consistant à facturer le pétrole exclusivement en dollars en échange de la protection américaine). L’Arabie saoudite est désormais beaucoup plus libre de fixer ses prix pétroliers dans la devise de son choix.

Et ce ne sont là que les conséquences visibles immédiatement. En conclusion : si quelqu’un doutait encore que nous vivions désormais dans un monde multipolaire, le débat est désormais définitivement clos. La domination mondiale américaine n’est plus.

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L’influenceur préféré de Trump victime d’un tueur https://mondafrique.com/international/linfluenceur-prefere-de-trump-victime-dun-tueur/ https://mondafrique.com/international/linfluenceur-prefere-de-trump-victime-dun-tueur/#respond Wed, 17 Sep 2025 09:01:17 +0000 https://mondafrique.com/?p=138792 x

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La visite à haut risque du président Touadéra à Abou Dhabi https://mondafrique.com/international/la-visite-a-haut-risque-du-president-touadera-a-abou-dhabi/ https://mondafrique.com/international/la-visite-a-haut-risque-du-president-touadera-a-abou-dhabi/#respond Wed, 17 Sep 2025 01:12:35 +0000 https://mondafrique.com/?p=138757 Mi-septembre, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra se rendra aux Émirats arabes unis à l’invitation de Mohammed bin Zayed.     Ce déplacement, présenté comme une étape clé dans le renforcement des partenariats sécuritaires et économiques, pourrait toutefois exposer la République centrafricaine à des répercussions géopolitiques majeures, notamment de la part du général soudanais Abdel Fattah […]

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Mi-septembre, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra se rendra aux Émirats arabes unis à l’invitation de Mohammed bin Zayed.
 
 
Ce déplacement, présenté comme une étape clé dans le renforcement des partenariats sécuritaires et économiques, pourrait toutefois exposer la République centrafricaine à des répercussions géopolitiques majeures, notamment de la part du général soudanais Abdel Fattah al-Burhan et de ses soutiens.

Abou Dhabi, un partenaire clé 

L’un des enjeux silencieux mais cruciaux de cette visite concerne le financement des prochaines élections en Centrafrique. Le gouvernement de Bangui, confronté à des contraintes budgétaires sévères, compte sur le soutien des Émirats pour garantir le bon déroulement du processus électoral.
 
• Soutien logistique et financier : Abou Dhabi pourrait fournir des ressources pour l’organisation matérielle du scrutin, la sécurisation des bureaux de vote et la formation des agents électoraux.
• Renforcement de la légitimité internationale : Un appui visible des Émirats permettrait à Touadéra de boucler le financement des élections à venir.
 
Mais ce soutien n’est pas sans contrepartie : il pourrait renforcer l’influence émiratie sur les orientations politiques et économiques du pays, au risque d’alimenter des suspicions internes et régionales.

Khartoum en embuscade : une riposte à craindre

 
Le rapprochement entre Bangui et Abou Dhabi intervient dans un contexte explosif. Les Émirats sont accusés de soutenir les Forces de Soutien Rapide (RSF), ennemies jurées du régime d’al-Burhan au Soudan. Ce dernier pourrait percevoir la visite de Touadéra comme une prise de position implicite en faveur de ses adversaires.
 
Et un événement récent vient renforcer cette inquiétude : le Boeing 737-700 privé de Royal Jet (immatriculé A6-RJF), fréquemment utilisé par le chef des RSF, le général Mohamed Hamdan Dagalo dit Hemedti, a atterri aujourd’hui à l’aéroport international de Bangui M’Poko après avoir décollé d’Abu Dhabi. Ce vol, hautement symbolique, pourrait être interprété comme un signal d’influence croissante des RSF en Centrafrique.
 
• Menace de déstabilisation indirecte : Des groupes armés opérant dans la région frontalière entre le Soudan et la RCA pourraient être réactivés pour semer le chaos.
• Pressions diplomatiques et sécuritaires : Khartoum pourrait mobiliser ses alliés pour isoler Bangui ou entraver le processus électoral à venir.
 
Un équilibre diplomatique à préserver
 
Touadéra joue une carte dangereuse : celle d’une diplomatie tournée vers des partenaires non traditionnels. Dans un environnement régional polarisé, chaque geste est scruté. La RCA ne devrait-elle pas veiller à ne pas devenir un terrain de projection pour des conflits qui la dépassent ?
 

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Niclas Beau: « la tiédeur des États arabes face au drame de Gaza » https://mondafrique.com/libre-opinion/la-tiedeur-des-etats-arabes-face-au-drame-de-gaza/ https://mondafrique.com/libre-opinion/la-tiedeur-des-etats-arabes-face-au-drame-de-gaza/#respond Tue, 16 Sep 2025 05:01:04 +0000 https://mondafrique.com/?p=138734 Le sommet d’urgence réunissant la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a cherché à afficher une solidarité officielle avec le Qatar après l’attaque israélienne et à coordonner une réaction collective. L’alignement sur le Qatar risque de rester largement symbolique, illustrant une fois de plus la difficulté du monde arabe à s’unir concrètement […]

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Le sommet d’urgence réunissant la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a cherché à afficher une solidarité officielle avec le Qatar après l’attaque israélienne et à coordonner une réaction collective. L’alignement sur le Qatar risque de rester largement symbolique, illustrant une fois de plus la difficulté du monde arabe à s’unir concrètement autour de la cause palestinienne, au-delà des communiqués de circonstance.

Malgré l’émotion dans les médias et parmi les populations, beaucoup d’États arabes restent prudents, mesurés dans leurs prises de position, voire silencieux sur certains sujets. Plusieurs éléments expliquent cette tiédeur :

  • La normalisation avec Israël. Les États comme les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc, etc., ont signé des accords de normalisation avec Israël (Accords d’Abraham, etc.). Ces gouvernements sont aujourd’hui dans une situation où soutenir le Hamas ouvertement pourrait compromettre leurs relations diplomatiques, économiques, sécuritaires.
  • La priorité à la stabilité intérieure : beaucoup de régimes arabes sont autoritaires ou semi‑autoritaristes. L’exemple palestinien, avec ses mobilisations populaires, ses manifestations, ses appels à la résistance, est perçu comme un risque potentiel de contagion. Ils préfèrent limiter les tensions internes, maintenir l’ordre, plutôt que d’encourager l’activisme.
  • Les pressions internationales. Les États arabes dépendent souvent de partenariats militaires, de l’aide étrangère, des investissements occidentaux. Critiquer fortement Israël ou accueillir des mouvements classés « terroristes » ou « militants » expose à des sanctions, à des pressions diplomatiques. Le coût politique et économique d’un engagement fort est élevé.
  • Divergences internes au monde arabe : il n’existe pas « un » monde arabe homogène. Chaque pays a ses propres priorités – sécurité, économie, rivalités internes, alliances – qui influencent sa politique. Certains soutiennent verbalement la cause palestinienne, mais évitent les actes concrets qui obligeraient à prendre des risques.

Un équilibre instable

Le transfert de la direction du Hamas à Doha, la distance, les frappes ciblées et la tiédeur des États arabes ne sont pas des incidents isolés mais un modèle systémique. Mais quelles évolutions possibles ?

  • Une pression internationale et diplomatique accrue. L’attaque de Doha déclenche des sommets arabes‑islamistes, des condamnations, mais jusqu’où ira l’action concrète ? Exiger l’expulsion des dirigeants, sanctionner les États qui les accueillent, ou faire respecter le droit international reste une piste, mais risquée.
  • La perte possible de légitimité du Hamas : si le leadership ne parvient pas à réduire l’écart entre ses discours et la réalité des vies meurtries à Gaza, il risque de perdre du soutien populaire. Le mouvement aime symboliser la résistance, mais la résistance doit aussi produire des résultats, du réconfort, de la protection.
  • Le rôle du Qatar remis en question : Doha sera sous pression pour clarifier sa position, pour équilibrer ses alliances, et pour éviter d’être perçu comme un refuge irresponsable plutôt que comme médiateur. Le coût diplomatique de l’attaque à Doha pourrait pousser Doha à reconsidérer les conditions de présence du Hamas.
  • La solidarité populaire vs politique d’État. Les opinions publiques arabes restent largement solidaires de la cause palestinienne. Mais face aux contraintes diplomatiques, aux engagements internationaux, aux alliances, les gouvernements tendent à privilégier la stabilité, le commerce, la politique intérieure, au détriment d’un engagement fort. Ce fossé pourrait creuser des tensions internes.

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