- Mondafrique https://mondafrique.com/international/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Sun, 09 Mar 2025 22:18:15 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/international/ 32 32 L’héritage d’Hannah Arendt face au populisme de Trump https://mondafrique.com/international/lheritage-dhannah-arendt-face-au-populisme-de-trump/ https://mondafrique.com/international/lheritage-dhannah-arendt-face-au-populisme-de-trump/#respond Sun, 09 Mar 2025 22:18:13 +0000 https://mondafrique.com/?p=129329 Cet article essaie de démontrer, par le prisme de la pensée d’Hannah Arendt, que l’attitude et le discours de Trump se trouvent en résonance avec les dynamiques totalitaires qu’elle a décrites, nous invitant à rester vigilants quant à la préservation d’un espace politique où la liberté de penser et d’agir demeure souveraine. Jean Jacques Bedu […]

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Cet article essaie de démontrer, par le prisme de la pensée d’Hannah Arendt, que l’attitude et le discours de Trump se trouvent en résonance avec les dynamiques totalitaires qu’elle a décrites, nous invitant à rester vigilants quant à la préservation d’un espace politique où la liberté de penser et d’agir demeure souveraine.

Jean Jacques Bedu

Hannah Arendt a consacré une partie de son œuvre à interroger la nature même du totalitarisme. Dans La nature du totalitarisme, elle affirme que « le régime totalitaire est sans lois, mais il n’est pas arbitraire » – une formulation qui met en exergue la substitution de la rationalité juridique par la logique de la terreur et de l’idéologie. Pour Hannah Arendt, le totalitarisme ne se contente pas de concentrer le pouvoir ; il dissout les repères traditionnels, annihile l’espace public et fait disparaître l’autorité fondée sur le droit et le jugement. Ce faisant, il engendre un univers politique où l’individu se trouve dépossédé de sa capacité à penser et à agir en tant que citoyen.

De la modernité du totalitarisme selon Hannah Arendt

En outre, dans Eichmann à Jérusalem, la philosophe introduit la notion de « banalité du mal » pour décrire la monstruosité commise non par des fanatiques, mais par des bureaucrates incapables de penser autrement que par des automatismes – une forme d’aliénation qui supplante le jugement moral individuel. Pour Hannah Arendt, la normalisation du mal s’opère lorsque les individus, en se conformant aveuglément aux ordres et aux normes imposées par un système totalitaire, perdent toute capacité critique et se fondent dans la masse. Ce constat sera ici mis en parallèle avec certains traits observables dans le comportement et la rhétorique de Donald Trump.

L’une des prémisses fondamentales de la pensée de la philosophe est que la politique doit rester le domaine de l’action et de la parole partagée entre citoyens. Pour Hannah Arendt, l’espace public constitue le lieu même de l’apparition de l’identité politique et de la liberté, « l’espace dans lequel le monde se fait visible ». Dans le cas de Trump, on observe une volonté persistante de délégitimer cet espace commun. Par ses attaques virulentes contre la presse et ses opposants, il cherche à ériger une sphère parallèle où la vérité se trouve remplacée par la propagande et la désinformation. Ainsi, sa rhétorique tend à faire disparaître le débat public structuré, pour le réduire à une confrontation de slogans et de jugements hâtifs, rappelant en cela l’effacement progressif de la tradition démocratique que décrit Arendt lorsqu’elle évoque la disparition des institutions républicaines face à l’idéologie totalitaire. La mise en scène de l’humiliation de Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale, devant les caméras du monde entier, offre à cet égard une illustration saisissante de cette dissolution de l’espace public et du remodelage du réel à des fins de domination. Convoqué à afficher publiquement son allégeance au récit voulu par Trump, le président ukrainien se voit réduit au rôle de figurant dans un spectacle politique soigneusement orchestré, où la relation diplomatique elle-même est instrumentalisée pour conforter l’autorité du leader. Un tel épisode, en transformant une rencontre d’État en une tribune personnelle, exprime la manière dont un pouvoir autoritaire tend à remodeler la réalité politique afin d’asseoir son emprise – phénomène qu’Hannah Arendt identifie au cœur du fonctionnement totalitaire.

Hannah Arendt insiste sur le rôle central du « chef » dans les régimes totalitaires, où le leader incarne à lui seul l’idéal du mouvement et s’impose comme la source unique de la vérité politique. Pour elle, le totalitarisme s’appuie sur une personnalité magnétique, souvent charismatique, qui réussit à mobiliser les masses en se présentant comme le sauveur ou le garant d’un ordre nouveau. La figure de Donald Trump, avec son style inimitable, son insistance sur l’authenticité – ou l’apparente authenticité – et son rejet des contre-pouvoirs, évoque cette dynamique. Dans un contexte où l’individu semble avoir perdu la capacité de penser par lui-même, Trump se présente comme le seul capable de redonner sens à l’action politique, en mobilisant une base électorale qui, par adoration et par crainte, se voit invitée à se soumettre à sa volonté. Ce culte de la personnalité n’est pas sans rappeler, chez Hannah Arendt, les processus de domination où le charisme du leader supplante les institutions et s’inscrit dans une logique de domination totale.

Un autre point saillant dans la pensée d’Hannah Arendt est la question du jugement – la capacité de distinguer le bien du mal et d’agir en conséquence. Dans Eichmann à Jérusalem, elle décrit comment le fonctionnaire banal, dépourvu de réflexion morale, se contente d’obéir à des ordres dénués de sens critique, ce qui conduit à l’incarnation d’un mal ordinaire mais systématique. De manière analogue, le discours de Trump se caractérise par une absence de nuance et une prédilection pour les généralisations simplistes qui se substituent à un examen rigoureux des faits. La volonté d’étouffer toute contestation réelle se manifeste également dans ses prises de position concrètes. Trump va ainsi jusqu’à menacer d’interdire purement et simplement les manifestations étudiantes sur les campus universitaires : il déclare que « Les agitateurs seront emprisonnés et/ou renvoyés définitivement dans leur pays d’origine. Les étudiants américains seront définitivement exclus ou, selon leur crime, arrêtés ». Par cette rhétorique aux accents de terreur d’État, il fait peser une menace inédite sur la liberté d’expression et de réunion, fragilisant frontalement des institutions académiques censées être des lieux de débat et de pluralisme. Une telle injonction, en sapant des droits démocratiques fondamentaux et en instaurant un climat de peur, s’inscrit dans le prolongement de ses attaques systématiques contre les institutions, de son rejet des expertises et de sa promotion d’une « vérité alternative ». Elle témoigne d’une incapacité – volontaire ou non – à tolérer la contradiction et à exercer un jugement autonome. Hannah Arendt avertissait que c’est précisément ce renoncement au jugement critique qui permet au totalitarisme de s’installer, transformant la politique en une arène où la « vérité » n’est plus qu’un prétexte à la manipulation des foules.

L’idéologie comme instrument de domination

Selon Hannah Arendt, l’idéologie totalitaire n’est pas simplement un ensemble d’idées, mais un système de pensée qui vise à éliminer toute contradiction en imposant une vision du monde unifiée et inattaquable. Elle écrit notamment que le totalitarisme cherche à « cristalliser » la réalité en une vérité unique, bannissant le doute et la pluralité des opinions. Dans l’ère Trump, on constate que son discours se veut incontestable, que toute critique est présentée comme une attaque contre le « peuple » ou contre un ordre naturel. Par exemple, lors d’un discours télévisé, Trump a affirmé que toute remise en question de ses résultats électoraux était une insulte à la nation, condamnant ainsi toute opposition comme un acte de trahison envers le peuple. Cette stratégie, en érigeant son récit en dogme incontestable et en réduisant l’ensemble des débats à un choix binaire entre loyauté et déloyauté, incarne parfaitement la dynamique de cristallisation de la réalité décrite par Arendt.

Par l’usage répétitif d’arguments simples et de slogans, Trump instaure une logique manichéenne où le complexe est systématiquement réduit à une dualité simpliste. Ce procédé, en enfermant la réalité dans un schéma rigide, n’est pas sans rappeler la manière dont le totalitarisme, tel que théorisé par Arendt, cherche à réduire l’univers à des catégories préétablies, éliminant ainsi toute possibilité de débat.

Hannah Arendt souligne également l’importance de la terreur dans l’appareil totalitaire, non pas tant par l’usage excessif de la violence physique que par l’instauration d’un climat de peur omniprésent qui paralyse la réflexion individuelle. Dans ses écrits, elle note que le totalitarisme « ne permet pas de penser, de parler, d’agir autrement » car il instaure une logique de peur qui supplante la liberté d’expression et la pluralité des opinions. Si, dans le cas de Trump, on ne constate pas une terreur comparable à celle des régimes historiques étudiés par la philosophe, force est de constater qu’il recourt à des méthodes similaires pour intimider ses opposants et semer la méfiance envers des institutions jugées « corrompues » ou « hostiles ». L’utilisation d’un langage belliqueux et la valorisation d’un nationalisme exacerbé créent un climat où la peur – qu’elle soit réelle ou manipulée – devient l’outil privilégié de légitimation du pouvoir.

De la philosophe à Donald Trump 

Face à ces éléments, force est de constater que la théorie d’Hannah Arendt offre un prisme pertinent pour interpréter certains aspects de la gouvernance trumpiste. D’une part, la concentration du pouvoir entre les mains d’un leader charismatique, couplée à la dégradation de l’espace public et à la banalisation du discours politique, rejoint les caractéristiques fondamentales du totalitarisme telles que définies par Arendt. D’autre part, le recours systématique à l’idéologie – une idéologie qui se présente comme incontestable et qui a pour effet d’effacer le doute – permet de comprendre comment Trump parvient à mobiliser une partie importante de l’opinion publique malgré l’absence d’un programme politique cohérent au sens traditionnel.

En mobilisant des ressorts de la peur, en niant l’existence de contre-pouvoirs crédibles et en réduisant l’appareil de l’État à un simple instrument de volonté personnelle, il illustre ce qu’Hannah Arendt appelait l’effacement progressif de la sphère politique. Par exemple, lors d’une déclaration alarmiste en 2018, Trump a averti que la caravane de migrants à la frontière sud constituait une « invasion imminente » destinée à déstabiliser l’Amérique, usant ainsi d’une imagerie terrifiante pour mobiliser ses partisans et justifier des mesures répressives. Ce processus – qu’il réitère aujourd’hui –, conduit à la dissolution du jugement individuel et à l’acceptation passive d’un ordre imposé, constitue l’un des fondements de toute dictature totalitaire.

Pour Hannah Arendt, le véritable danger réside précisément dans cette perte du lien entre la pensée et l’action, dans la disparition du débat public et de la responsabilité individuelle. Or, dans le contexte actuel, l’ère Trump semble illustrer ce glissement : la passion des partisans se substitue à une réflexion critique, la simple répétition d’un discours populiste supplante l’analyse raisonnée, et l’affaiblissement des institutions démocratiques laisse présager une dérive autoritaire inquiétante.

Une démocratie en péril

À travers l’analyse de ces divers aspects – la dégradation de l’espace public, le culte de la personnalité, la banalisation du mal et la manipulation idéologique – il apparaît que la théorie d’Hannah Arendt demeure d’une actualité saisissante pour appréhender les tendances autoritaires contemporaines incarnées par Donald Trump. Son œuvre, qui fut écrite pour comprendre un phénomène historique précis, se révèle être un outil analytique précieux pour mettre en lumière les affaiblissements de la démocratie et l’érosion des contre-pouvoirs.

Ainsi, si la gouvernance trumpiste ne constitue pas, à proprement parler, un régime totalitaire au sens strict – compte tenu des spécificités institutionnelles des démocraties américaines – elle partage néanmoins avec le totalitarisme les mécanismes de domination idéologique, la dissolution de l’espace public et l’abdication du jugement critique. Dans cette perspective, la pensée d’Hannah Arendt s’impose comme un éclairage théorique puissant, capable de transcender les époques pour dénoncer toute dérive qui viendrait menacer la liberté et la pluralité inhérentes à l’existence politique.

En définitive, dans un monde où la frontière entre liberté et autoritarisme se fait de plus en plus ténue, reprendre les leçons d’Hannah Arendt apparaît comme une nécessité impérieuse pour préserver la vitalité de nos démocraties. À l’image de ses avertissements sur la banalisation du mal et l’effacement de l’espace public, l’analyse de l’ère Trump invite chacun à réfléchir sur le prix de l’abandon du jugement individuel et sur le rôle essentiel du débat public dans la sauvegarde de la liberté.

 

 

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Le Maroc, pierre angulaire de la politique de Trump en Afrique et en Europe https://mondafrique.com/international/le-maroc-pierre-angulaire-de-la-politique-de-trump-en-afrique-et-en-europe/ https://mondafrique.com/international/le-maroc-pierre-angulaire-de-la-politique-de-trump-en-afrique-et-en-europe/#respond Sun, 09 Mar 2025 21:57:40 +0000 https://mondafrique.com/?p=129323 La nouvelle administration américaine a envoyé un message codé au Maroc. L’aide publique au développement et les actions de l’USAID en particulier voient le Maroc traité comme la plupart des autres pays de la planète. Mais la coopération militaire n’est en rien interrompue et se voit au contraire accélérée. Mohammed El Abbouch Plusieurs facteurs expliquent […]

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La nouvelle administration américaine a envoyé un message codé au Maroc. L’aide publique au développement et les actions de l’USAID en particulier voient le Maroc traité comme la plupart des autres pays de la planète. Mais la coopération militaire n’est en rien interrompue et se voit au contraire accélérée.

Mohammed El Abbouch

Plusieurs facteurs expliquent cet investissement en équipements et formation pour la guerre alors que les Etats-Unis ont freiné leur appui à l’Ukraine et aux alliés européens de l’OTAN.

En premier lieu le nouveau président américain est un vieil ami de la maison royale chérifienne. Donald Trump, désormais surnommé Trump II se voit dynastique comme son ancien ami Feu Hassan II roi du Maroc qui accueillait en 1992 le jeune américain qui deviendra 33 ans après le 47° Président des ÉtatsUnis d’Amérique. Ainsi dès le 5 mars 2025, le Général d’Armée Michael Langley, Commandant du Commandement américain pour l’Afrique US AFRICOM s’est déplacé au Maroc pour célébrer un événement spécial dans la zone sud de la méditerranée. La cérémonie s’est tenue à la 1ère Base aérienne des Forces Royales Air (BAFRA) à Salé non loin de Rabat, la capitale ; là où s’est opérée la livraison officielle du premier lot composé de 6 hélicoptères d’attaque Apache AH-64E sur une commande de 36 appareils. La chargée d’Affaires de l’Ambassade des États-Unis au Maroc, Aimée Cutrona se trouvaitaux cotés de Michael Langley qui a souligné l’impact de cette livraison sur la structure de défense du Maroc. « Avec l’acquisition de ces hélicoptères « Apache », le Maroc fait un grand bond en avant en termes de capacités, renforçant ainsi sa sécurité et sa position stratégique dans la région », a-t-il déclaré, rappelant le rôle clé de Rabat en tant qu’important allié non-membrede l’OTAN des États-Unis.

Les médias espagnols ( voir EL INDEPIENDENTE du 06/03 et LA RAZON du07/03) proches de l’armée espagnole et des milieux conservateurs, ont vite marqué le coup considérant qu’il s’agit là d’un défi stratégique pour l’Espagne car l’acquisition des Apache AH-64E par le Maroc souligne le « talon d’Achille » de l’Espagne qui est celui de son déficit d’hélicoptères.

Pour sa part, le Général de Corps d’Armée Mohammed Berrid, Inspecteur Général des Forces Armées Royales et Commandant de la Zone Sud, a préparé d’avance sa réponse à toutes les critiques en soulignant le jour de la cérémonie tenue à Salé que  « La livraison officielle du premier lot d’hélicoptères d’attaque Apache AH-64 marque une avancée majeure dans le renforcement du partenariat stratégique et de la coopération militaire solide entre le Royaume du Maroc et les États-Unis d’Amérique ».Pour tranquilliser lesinquiétudes éventuelles et clarifier la primauté de la coopération espritsmalveillants, il ajoute que l’acquisition de ces hélicoptères est une «nouvelle pierre ajoutée à l’édifice de nos relations solides et profondément enracinées ».

L’Africom à Kenitra

De plus , le 1 février 2025 , le journal espagnol LA RAZON a révélait que les États-Unis, dans le cadre du renforcement des relations avec le Maroc sous la présidence de Donald Trump, le commandement de l’AFRICOM, de Stuttgart, en Allemagne, pourrait être transféré dans la ville de Kénitra, au Maroc..

Les militaires américains ont en tous cas étudié la question sur le terrain. À l’époque, il était question de la base de Rota, en Espagne, mais cette possibilité a perdu de son attrait avec la nouvelle administration américaine.

Rappelons que Le Maroc accueille régulièrement des exercices militaires conjoints, tels que « African Lion», l’une des plus importantes manœuvresmilitaires du continent, sous la houlette des armées américaines et marocaines coorganisatrices.

Le siège de la zone Sud des Forces Armées Royales ( FAR) du Maroc à Agadir a abrité du 24 au 28 février la réunion finale de planification de la 21ème édition de l’exercice militaire « African Lion 2025 », prévue du 12 au 23 mai, se déroulera à Agadir, Tan-Tan, Tiznit, Kénitra, Benguerir et Tifnit.

Une pointure comme ambassadeur américain 

Par ailleurs, le magazine Politico, bien informé tient que John Peter Pham serait candidat pour devenir le prochain envoyé des États-Unis en Afrique de la nouvelle administration du président Donald Trump. Si la nomination de l’ambassadeur M. John Peter Pham au poste stratégique de Secrétaire d’État adjoint pour l’Afrique, se confirmait, elle pourrait marquer un tournant géopolitique dans l’approche américaine, non seulement du dossier africain,mais également celui du flanc sud de l’Europe. M. Pham est connu pour sa connaissance approfondie de cet espace à risques multiples et pour son soutien indéfectible au Maroc.

Le samedi 8mars,mars 2025, Donald Trump a annoncé, sur son réseau social privilégié , Truth Social, la nomination de Mr. Duke Buchan III au poste d’ambassadeur des États-Unis auprès du Royaume du Maroc. C’est une personnalité d’une loyauté remarquable à Trump , président des finances du comité national républicain , ambassadeur des États-Unis en Espagne et en Andorre, entre 2017 et 2021, qui va observer minutieusement l’attitude du Sud européen envers le pays africain le plus proche.  

Est-ce un simple hasard ou une opération diplomatico-politique américainequi aligne en ce début d’année tant d’éléments où le Maroc rivalise avec l’Europe et s’affirme comme la partenaire stratégique d’un retour de Washington dans cette partie du monde qui jouxte Méditerranée, Atlantique et bande sahélo-saharienne.

 

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La Russie se rapproche du régime syrien https://mondafrique.com/international/la-russie-se-rapproche-du-regime-syrien/ https://mondafrique.com/international/la-russie-se-rapproche-du-regime-syrien/#respond Sat, 08 Mar 2025 05:29:25 +0000 https://mondafrique.com/?p=129169 La Russie exploite le manque de clarté de l’administration Trump pour se rapprocher du nouveau régime syrien :  Après avoir soutenu la dictature des al-Assad durant des décennies puis accueilli Bachar, le dernier despote de la « dynastie » , après sa fuite de Damas le 7 décembre dernier, la Russie s’efforce de se rapprocher de l’actuel gouvernement islamiste, explique, […]

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La Russie exploite le manque de clarté de l’administration Trump pour se rapprocher du nouveau régime syrien : 

Après avoir soutenu la dictature des al-Assad durant des décennies puis accueilli Bachar, le dernier despote de la « dynastie » , après sa fuite de Damas le 7 décembre dernier, la Russie s’efforce de se rapprocher de l’actuel gouvernement islamiste, explique, mercredi, le Wall Street journal dans un rapport qualifié d’ « exclusif » en bandeau de « Une ».

Soucieux de conserver une présence dans la région et de conserver ses bases navales de la côte méditerranéenne de Syrie, Moscou vient de donner des signes « concrets du réchauffement entre [la Russie et la Syrie] : le mois dernier l’équivalent de 23 millions de dollars en billets de banque, imprimés en Russie, a été envoyé à Damas à destination de la Banque centrale alors que l’économie manque cruellement d’argent liquide », rapporte ainsi le « WSJ ».

« Cet apport de liquidités a eu lieu alors que le Qatar et l’Arabie saoudite n’ont pas débloqué l’envoi de millions de dollars promis au nouveau régime car ces pays attendent que Washington clarifie sa position à propos d’une éventuelle levée des sanctions contre les anciens djihadistes [au pouvoir à Damas] », contextualise le quotidien.

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Renaud Girard: Donald Trump a réveillé l’Europe https://mondafrique.com/international/renaud-girard-donald-trump-un-electrochoc-utile-pour-leurope/ https://mondafrique.com/international/renaud-girard-donald-trump-un-electrochoc-utile-pour-leurope/#respond Thu, 06 Mar 2025 23:22:35 +0000 https://mondafrique.com/?p=129082 La brutalité avec laquelle, le vendredi 28 février 2025, le président Trump et le vice-président Vance ont traité, devant les médias, le président de l’Ukraine dans le bureau Ovale de la Maison Blanche, lui assénant des arguments semblant venus directement de Moscou, est un choc qui a enfin réveillé les Européens. Renaud Girard, chroniqueur au […]

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La brutalité avec laquelle, le vendredi 28 février 2025, le président Trump et le vice-président Vance ont traité, devant les médias, le président de l’Ukraine dans le bureau Ovale de la Maison Blanche, lui assénant des arguments semblant venus directement de Moscou, est un choc qui a enfin réveillé les Européens.

Renaud Girard, chroniqueur au Figaro et avec son aimable autorisation

En recevant, le surlendemain, chaleureusement, à Londres, le président Zélensky, avec tous les honneurs dus à son rang et à sa courageuse résistance face à l’agression russe contre son pays, les puissances européennes de l’Otan (auxquelles s’étaient ajoutés le Canada et la Turquie), conduites par la Grande-Bretagne, ont réparé moralement l’inadmissible comportement des nouveaux dirigeants américains.

Historiquement, on se souviendra de ce début du mois de mars 2025 comme le moment du réveil de l’Europe de sa léthargie stratégique, laquelle durait depuis l’effondrement de l’URSS au début des années 1990. Le sommet de Londres du 2 mars 2025 n’a évidemment pas eu le temps de dessiner une nouvelle architecture de sécurité pour le Vieux Continent. C’est une question complexe, dont la réponse théorique et surtout la mise en œuvre pratique prendra du temps. Mais déjà plusieurs lignes de force se dégagent. Elles sont diplomatiques, militaires, commerciales et technologiques.

Charles de Gaulle le prophète

Diplomatiquement, les Européens ont enfin compris le message que le président Charles de Gaulle leur avait adressé il y a soixante ans. Les Américains sont nos amis pour toutes sortes de raisons historiques et philosophiques, mais nous ne pouvons nous fier à eux pour nous défendre en toutes circonstances. Car ils ont leurs propres intérêts, leurs propres considérations de politique intérieure, lesquels passeront toujours avant les intérêts du Vieux Continent. Souvenons-nous que lors du vote de ratification du traité franco-allemand de l’Elysée de 1963, signé entre de Gaulle et Adenauer, le Bundestag l’avait dénaturé en y ajoutant un préambule rappelant la suprématie du partenaire américain dans toute stratégie allemande. Aujourd’hui, les députés allemands ne voteraient pas un tel Préambule.

Depuis de Gaulle, les Français n’acceptaient pas, sous prétexte de leur alliance avec l’Amérique, d’être alignés sur elle. Le général se souvenait qu’elle nous avait abandonnés en mai 1940, alors que nous combattions l’hitlérisme. C’est en se souvenant de ce traumatisme, qu’il avait décidé que la France forgerait sa propre force de dissuasion nucléaire.

Le fondateur de la Cinquième République ne concevait pas que des officiers français puissent être commandés par un général américain – voilà pourquoi il retira la France de l’organisation militaire intégrée de l’Otan en 1966. L’histoire lui a donné raison.

Du Bordeaux dans les égouts de Washington

Jacques Chirac considérait que notre alliance avec l’Amérique ne nous interdisait pas de la critiquer publiquement si nous jugions qu’elle commettait une erreur. Ce fut le cas pour l’invasion militaire de l’Irak en 2003, qui créa en Mésopotamie un chaos qui n’est toujours pas résolu. À la position raisonnable et argumentée de Chirac et de son ministre des affaires étrangères Villepin, les membres du Congrès américain réagirent en jetant du vin de Bordeaux dans les égouts de Washington. Une attitude aussi puérile et grossière que celle de Trump envers Zélinsky.   

Emmanuel Macron a repris le flambeau sécuritaire gaullien en défendant le principe d’une autonomie stratégique européenne, laquelle était déjà proposée par le plan Fouchet de 1961 proposé à nos partenaires européens du Marché commun, mais à l’époque refusés par eux, par peur de couper leur cordon ombilical avec Washington.

A Londres, les Européens semblent avoir compris que le parapluie militaire américain pouvait à tout moment se refermer et qu’il leur fallait non seulement renforcer leurs armées mais aussi leurs propres industries d’armements. Le bouton nucléaire ne se partage pas, mais la France ne doit pas dire où commencent ses « intérêts vitaux », dont le piétinement provoquerait le déclenchement du feu nucléaire par le président de la République. Incluent-ils la Banque centrale européenne de Francfort ? C’est possible, mais nous ne le dirons pas. La base de la dissuasion nucléaire est de dissuader l’adversaire de se lancer dans une entreprise hostile. Il est donc crucial de conserver le flou sur nos intentions et de continuer à faire passer un seul message à nos ennemis potentiels : il est très dangereux de s’en prendre aux intérêts vitaux de la France.

Les mauvais calculs de Trump

Si Trump pense que les Américains ont intérêt à construire un partenariat avec la Russie au détriment de celui qu’ils ont avec l’Europe, il se fourvoie. Car jamais les Russes ne lâcheront les Chinois, avec lesquels ils sont en plein accord idéologique. Trump ne réussira pas son renversement d’alliance. Il ne gagnera pas grand-chose de la Russie, et il perdra beaucoup en Europe. Mais, après tout, c’est son affaire.

En ce qui nous concerne, remercions le président Trump de nous avoir réveillés. De nous avoir fait comprendre que nous ne pouvions compter que sur nous-mêmes.

A nous, Européens, de réaliser désormais notre MEGA (Make Europe Graet Again). A nous de travailler davantage. A nous d’appliquer le rapport Draghi sur la réindustrialisation du Vieux Continent. A nous de construire notre réarmement moral sur les valeurs judéo-chrétiennes que tous les vieux pays européens ont en partage. Ces valeurs impliquent que les forts traitent toujours les faibles avec équité.

(Chronique internationale du Figaro du mardi 4 mars 2025)

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PDCI, la rivalité Thiam- Billon sur les réseaux sociaux https://mondafrique.com/international/pdci-la-rivalite-thiam-billon-sur-les-reseaux-sociaux/ https://mondafrique.com/international/pdci-la-rivalite-thiam-billon-sur-les-reseaux-sociaux/#respond Thu, 06 Mar 2025 20:29:17 +0000 https://mondafrique.com/?p=129078 L’arrestation d’un cyberactiviste proche de Tidjane Thiam, Axel N’guetta surnommé Macron 1er, ravive la rivalité entre le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et l’homme d’affaires ivoirien Jean-Louis Billon. Tous deux briguent la candidature du parti pour la prochaine présidentielle prévue le 25 octobre prochain. Mais à huit mois de l’échéance, la tension […]

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L’arrestation d’un cyberactiviste proche de Tidjane Thiam, Axel N’guetta surnommé Macron 1er, ravive la rivalité entre le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et l’homme d’affaires ivoirien Jean-Louis Billon. Tous deux briguent la candidature du parti pour la prochaine présidentielle prévue le 25 octobre prochain. Mais à huit mois de l’échéance, la tension est palpable et se reflète dans l’impitoyable guerre de proxys qui se déroule sur les réseaux sociaux.

Correspondance à Abidjan, Bati Abouè

Le lundi 3 mars, un cyberactiviste du nom de Ludovic Axel N’guetta alias « Macron 1er » a été arrêté à Abidjan par des policiers de la plateforme ivoirienne de lutte contre la cybercriminalité et placé sous mandat de dépôt le même jour à l’issue de son audition. Ludovic Axel N’guetta est très proche de Tidjane Thiam, le président du PDCI, dont il relaie régulièrement les positions sur ses réseaux sociaux.

Comme la plupart des jeunes militants cyberactivistes, « Macron 1er » n’hésitent pas à s’en prendre à tous ceux qui critiquent le président du PDCI. Et à ce jeu, en dehors des cadres du parti présidentiel, le RHDP, Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, celui qu’il a régulièrement en ligne de mire en interne n’est autre que le délégué communal de Dabakala, Jean Louis Billon. D’une part, parce que ce dernier est candidat contre Thiam à la convention qui doit désigner le candidat du parti et, de l’autre, parce que depuis que la procédure de renonciation à la nationalité ivoirienne de Thiam est sue de tout le monde, ses supporteurs s’en montrent préoccupés et visiblement sous tension.

La réaction du PDCI

Car en cas de rejet de la candidature de l’actuel président du PDCI, le parti serait bien obligé soit de se rabattre sur Billon ou bien se chercher un nouveau candidat, ce qui pourrait s’avérer dangereux. Mais les relations au sein du parti sont à ce point figées que la direction du parti a préféré prendre le parti du cyberactiviste. Le porte-parole Soumahoro Bredoumy qui a réagi par un communiqué a ainsi condamné l’arrestation suivie de l’emprisonnement du cyberactiviste. En revanche, il n’a eu aucun mot sur les propos qui ont poussé Jean Louis Billon à porter plainte.

Billon qui a été ministre du commerce ne cache pourtant pas sa frustration. Sur X, il s’en explique. « Ce qui est encore plus frustrant, c’est que, vu ma position au PDCI-RDA, personne n’a pris la peine d’interpeller ce jeune et de l’empêcher de tenir de tels propos », dénonce-t-il. Et de se demander « pourquoi, depuis un moment, tout le monde m’appelle pour régler ce problème, alors que personne n’a agi plus tôt pour mettre fin à ces attaques ? ».

En Côte d’Ivoire, personne n’ignore que les pamphlets éructés à longueur de journées sur les réseaux sociaux par les activistes sont commandés et nourris en arrière-plan par des adversaires politiques. C’est pour cette raison que lorsque des secrétaires généraux de section ont porté plainte pour obtenir la destitution de Tidjane Thiam pour cause de nationalité non exclusive, les partisans du président du parti y ont vu la main de Jean-Louis Billon.

Il en est de même lorsque Valérie Yapo, une ex-déléguée communale de Cocody, a demandé la démission du président du parti parce qu’il y aurait eu « tromperie sur sa nationalité », une « violation des textes du PDCI-RDA et une duperie envers les congressistes qui l’ont élu ». Tous ont immédiatement regardé dans la direction de l’adversaire le plus résolu qui n’est autre le délégué départemental Jean-Louis Billon.

 

 

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L’ex président sénégalais Macky Sall pourrait être expulsé du Maroc  https://mondafrique.com/international/macky-sall-pourrait-etre-expulse-du-maroc/ https://mondafrique.com/international/macky-sall-pourrait-etre-expulse-du-maroc/#respond Thu, 06 Mar 2025 19:31:02 +0000 https://mondafrique.com/?p=129065 Après avoir quitté le pouvoir, l’ancien président sénégalais, Macky Sall, a élu domicile à Marrakech où il pensait vivre un exil doré dans son Riad de luxe en raison des bonnes relations qu’il entretenait avec le Maroc. Mais, coup de théâtre, subitement, les autorités marocaines lui auraient discrètement signifié qu’il n’était plus le bienvenu sur […]

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Après avoir quitté le pouvoir, l’ancien président sénégalais, Macky Sall, a élu domicile à Marrakech où il pensait vivre un exil doré dans son Riad de luxe en raison des bonnes relations qu’il entretenait avec le Maroc. Mais, coup de théâtre, subitement, les autorités marocaines lui auraient discrètement signifié qu’il n’était plus le bienvenu sur leur territoire et qu’il devait quitter le pays. Quelles sont les raisons qui expliquent ce brusque revirement du Royaume marocain?

Cridem.org, un site mauritanien  crédible est le premier à avoir publié le scoop d’un départ possible du président sénégalais du Maroc. Dans la foulée, la nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre dans toute la presse sénégalaise, tant cette information est surprenante.

L’ancien président sénégalais s’est installé avec son épouse Marième Faye Sall dans leur somptueuse villa de Marrakech en avril 2024, juste après avoir quitté ses fonctions présidentielles. Une demeure que l’ancien chef de l’Etat apprécie particulièrement et dans laquelle il s’est souvent rendu en famille ces dernières années. En raison de sa très bonne relation avec Mohamed VI, il pensait y vivre à l’abri, loin des affres de la vie politique sénégalaise et y avait même installé sa holding pour se lancer dans le business.  Que nenni…

Macky Sall a très vite, trop vite, oublié que les intérêts des Etats priment sur les relations personnelles. Aujourd’hui les autorités marocaines ne sont plus prêtes à lui assurer cet exil royal en raison des intenses pressions diplomatiques de Dakar. Les nouvelles autorités sénégalaises accusent, en effet,  l’ancien président de détournements de fonds, blanchiment d’argent et enrichissement illicite, et veulent qu’il en réponde devant la justice. Elles souhaitent donc que Rabat coopère en cas de demande d’extradition.

Le Maroc, pour qui l’Afrique de l’Ouest est devenue une priorité, et qui cherche à s’implanter économiquement comme diplomatiquement dans la sous-région, ne veut pas voir ses efforts anéantis en se heurtant au Sénégal. Un pays qui pèse sur la scène régionale et au sein de la Cedeao.

Une potion amère

La pilule doit être assez difficile à avaler pour l’ancien président sénégalais qui, il y a moins d’un an était reçu dans son pays d’adoption avec tous les honneurs. Il est vrai que lorsqu’il était Président de l’Union africaine, il n’avait ménagé aucun effort pour satisfaire les desiderata du roi, en le soutenant par exemple sur la question du Sahara marocain.

En tant que président du Sénégal, il avait en outre multiplié les projets conjoints, dans de nombreux secteurs : infrastructures, agriculture, santé, habitat…  Et les deux chefs d’Etat s’étaient rendus mutuellement visite à de nombreuses reprises.

Tout ça pour ça ?

 

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Congo, le plaidoyer d’Olivier Ndool pour sauver le parc des Virunga https://mondafrique.com/international/congo-le-plaidoyer-engage-dolivier-pour-sauver-le-parc-des-virunga/ https://mondafrique.com/international/congo-le-plaidoyer-engage-dolivier-pour-sauver-le-parc-des-virunga/#respond Thu, 06 Mar 2025 19:11:13 +0000 https://mondafrique.com/?p=129052 Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Parc national des Virunga est menacé par les conflits armés et l’exploitation illégale des ressources. Dans son essai, Olivier Bahemuke Ndool démontre que sa préservation passe par une justice environnementale forte, garantissant à la fois la protection de la biodiversité et l’avenir des communautés locales.   Le Parc […]

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Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Parc national des Virunga est menacé par les conflits armés et l’exploitation illégale des ressources. Dans son essai, Olivier Bahemuke Ndool démontre que sa préservation passe par une justice environnementale forte, garantissant à la fois la protection de la biodiversité et l’avenir des communautés locales.

 

Olivier Bahemuke Ndool, l’auteur

Le Parc national des Virunga, l’un des plus anciens d’Afrique, est un joyau écologique unique. Situé à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), il abrite une faune et une flore exceptionnelles, notamment les emblématiques gorilles des montagnes. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, il est cependant confronté à de multiples menaces ; conflits armés, exploitation incontrôlée des ressources naturelles et intérêts économiques divergents.

Depuis des décennies, l’instabilité politique de la région des Grands Lacs en a fait un refuge pour divers groupes armés et trafiquants. Ceux-ci pillent sans scrupules les richesses du parc : bois, charbon de bois, minerais rares. Cette exploitation illégale fragilise non seulement l’écosystème, mais aussi les populations locales qui dépendent de ses ressources pour leur survie.

Dans son essai Le Parc National des Virunga à l’épreuve des réalités locales, Olivier Bahemuke Ndool, avocat d’intérêt public spécialisé en justice environnementale, analyse ces enjeux et propose une réponse juridique adaptée. Pour lui, la protection du parc passe avant tout par une justice forte, capable de sanctionner les acteurs destructeurs et d’assurer les droits des communautés marginalisées.

Les crimes écologiques au pilori

L’engagement de Ndool ne se limite pas à la théorie. Co-fondateur et secrétaire exécutif d’Alerte congolaise pour l’Environnement et les Droits de l’Homme (ACEDH), il milite activement pour faire de la justice environnementale un instrument de changement. En collaboration avec le gestionnaire du parc et les Avocats Verts, collectif dédié à la défense des droits environnementaux, il plaide pour un cadre juridique qui reconnaisse la conservation comme un droit fondamental.

Son ouvrage met en avant les efforts entrepris pour structurer cette protection légale. Parmi les solutions préconisées, il défend la création d’une juridiction spécifique au Parc national des Virunga, capable de traiter efficacement les crimes écologiques. Une telle instance permettrait de juger les violations environnementales et d’assurer une protection accrue aux défenseurs du parc, souvent victimes de menaces et d’intimidations.

L’essai s’inscrit dans un mouvement plus large de reconnaissance des crimes écologiques comme des infractions majeures. Dans plusieurs pays, la notion d’écocide progresse, et Ndool milite pour son application en RDC afin de freiner la destruction des écosystèmes vitaux.

Outre l’aspect juridique, l’auteur met en avant les initiatives locales ayant un impact positif sur les populations. L’accès à l’électricité via l’exploitation durable de l’énergie hydraulique du parc, par exemple, transforme le quotidien de milliers d’habitants. De même, l’encouragement d’une agriculture responsable et l’octroi de crédits paysans favorisent l’autonomie économique des communautés, limitant ainsi leur dépendance aux activités illégales.

Enfin, l’auteur met en lumière un enjeu souvent sous-estimé, celui du rôle de la conservation dans le maintien de la paix. Dans une région où les conflits sont souvent liés à l’accaparement des ressources naturelles, l’établissement d’un cadre juridique stable pourrait atténuer les tensions et favoriser un développement harmonieux.

Le Parc National des Virunga à l’épreuve des réalités locales est un plaidoyer engageant et documenté, appelant à une prise de conscience et à une action immédiate.

S’appuyant sur son expérience d’avocat et de militant, Olivier Bahemuke Ndool propose une lecture essentielle pour les chercheurs, défenseurs de l’environnement, décideurs politiques et citoyens soucieux de la préservation du patrimoine naturel mondial.

Informations techniques

Titre : Le Parc National des Virunga à l’épreuve des réalités locales
Auteur : Olivier Bahemuke Ndool
Genre : Essai
Éditeur : Éditions Jets d’Encre
Pagination : 206 pages
Prix : 19,80 €
Disponibilité : En librairie et sur www.jetsdencre.fr

 

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« Djihadistes de père en fils », un film vertigineux d’Arte https://mondafrique.com/international/djihadistes-de-pere-en-fils-sur-arte/ https://mondafrique.com/international/djihadistes-de-pere-en-fils-sur-arte/#respond Thu, 06 Mar 2025 18:25:43 +0000 https://mondafrique.com/?p=128828 Talal Derki, né à Damas mais exilé à Berlin depuis 2014, a voulu revenir en Syrie pour lutter à sa manière contre le terrorisme. Caméra au poing, le réalisateur s’est fait passer pour un photographe sympathisant du djihad. Pendant plusieurs mois et à ses risques et périls, il a filmé la vie de la famille […]

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Talal Derki, né à Damas mais exilé à Berlin depuis 2014, a voulu revenir en Syrie pour lutter à sa manière contre le terrorisme. Caméra au poing, le réalisateur s’est fait passer pour un photographe sympathisant du djihad. Pendant plusieurs mois et à ses risques et périls, il a filmé la vie de la famille d’Abou Oussama et ses huit garçons, engagés dans le conflit syrien. Au jour le jour, le réalisateur filme l’apprentissage de la terreur …

Une chronique de Sandra Joxe

Un documentaire explosif à découvrir en replay libre accès sur Arte + 7.

Un enfant soldat qui apparait dans ce documentaire vertigineux

 

Après le succès de son précédent film, Retour à Homs en 2014 sur le retour au pays de deux jeunes syriens, le documentariste a nourri le projet de poursuivre son investigation sur le Jihad. Par le biais de journalistes, il est entré en contact avec une famille au sud d’Alep et a finalement passé trois cents jours avec eux, entre 2014 et  2016. Il a dû, bien entendu, dissimuler la vraie raison de sa présence pour se faire accepter par la famille d’Abou Oussama, qui aimait l’idée d’être connu.

Comme il est syrien, connait la langue, la religion, la région, il lui a été relativement facile de jouer le jeu, en prenant toutes ses précautions : « J’ai travaillé dur pour ne pas être découvert. J’ai nettoyé ma présence sur Internet et j’ai tenu le discours stéréotypé qu’avaient tous ceux qui, en 2014, les rejoignaient : j’ai vécu une vie mauvaise avant, mais je veux à présent progresser dans la voie de l’islam »

Le fruit de cette périlleuse aventure est percutant : un document brut, sans fioriture, à la fois politique et intimiste.

 
Un père terriblement affectueux

Ce qui frappe dans le film, c’est le coktail de tendresse et de férocité.

On est loin de l’incontournable « reportage de guerre» avec bande son assourdissante et image saccadée. Bien au contraire, Derki prend son temps et recueil avec tact et acuité les contradictions de cette famille au quotidien. Mais les paroles et les images sont limpides : il s’agit, « de libérer la Syrie par les armes, pour établir un califat islamique juste sur la voie du prophète »  déclare avec bonhomie le parer familias face caméra.

 « J’ai tellement d’amour en moi pour toutes ces personnes que si tout cet amour tombait sur la planète Terre, on devrait appeler la terre la planète de l’amour » déclare Oussama en parlant tour à tour des ses idoles (Ben Laden et autres…) ou de ses gosses.

Charmants bambins apprentis terroristes

C’est vrai qu’ils sont touchants malgré tout, curieux mélange d’innocence et de perversité. Ces enfants se battent violemment (ou se font battre), récitent le coran avant d’apprendre à parler et apprennent à faire des bombes, comme on apprend à monter son train électrique. Le père calcule même le prix de revient sur sa calculette :  8,55 dollars !

Les petits mâles jouent comme des enfants, mais leur jeux sont toujours violents : ils s’entrainent à surveiller leurs sœurs – totalement invisibles dans ce film sans aucune femme à l’écran – ce qui n’est pas étonnant : si elle sortent le nez dehors sans leur voile, les frères ont ordre de les lapider !

Et lorsque le père entend sa femme pleurer derrière la cloison, il ordonne à son fils : « va dire à ta mère de se taire avant que tu lui démolisse cette maison sur la tête ».  Et plus tard : « Je dois fouetter ton fils avec un câble électrique ? Qu’est-ce que tu en penses ? », s’amuse l’oncle d’un des enfants, âgé de 2 ans, qui se promène près de son père silencieux.

On conçoit que les marmots égorgent allègrement un petit oiseau, avec les encouragements du père : « Dieu a créé des oiseaux pour qu’on les tue et pour qu’on les mange ». En bonne française pétrie de culture occidentale, on songe aux sept filles de l’ogre dans le Petit Poucet, et à l’illustration de Gustave Doré… la férocité n’a pas de frontières.

On assiste à de vrais moments de détente, de tendresse, notamment avec le plus jeune des fils, petit rouquin joufflu. Entre ce combattant et ses huit fils, l’atmosphère générale demeure glaçante, pesante et rythmée par les diatribes idéologiques d’un jeune père exalté.

Le héros est mort

Le « héros » ou plutôt l’anti-héros du film est mort à la suite du tournage, en tentant de désamorcer une bombe, apprend-on. Ainsi que l’aîné de ses fils, celui sur lequel la caméra s’attarde le plus, avec un vraie compassion : un jeune adolescent au regard languide, qui lui aussi, a déjà gagné sa place au paradis.

« Le documentaire transcrit aussi l’ennui de ces enfants qui n’ont rien à faire.  J’ai eu un lien émotionnel avec eux, car je les considérais comme des victimes. Cette violence ne vient pas de leur nature, mais des adultes : ils n’ont pas le choix. Ce n’est pas un film sur la guerre, mais sur ce qu’elle produit et comment elle se transmet de génération en génération à travers la violence, le salafisme, le califat, la domination masculine. Le plus difficile a été de garder ma position car je suis à l’opposé de ces personnes. Je suis artiste, éloigné de la religion ». C’est ce point de vue extérieur, à la fois très proche et très lointain, qui fait toute la qualité de ce film : la caméra est placée au bon endroit, ni trop près ni trop loin de ce père et de ses enfants, physiquement proches. Notamment dans cette scène stupéfiante où le père, Oussama, revient blessé d’une opération de déminage (on lui ampute le pied) : lui serre les dents et remercie Allah de lui avoir pris le pied gauche (et pas le droit) mais les enfants, terrorisés, s’agitent autour de lui, hurlent, gémissent comme des petits louvetaux privés de leur chef de meute. Accident à la suite duquel cinq des enfants sont envoyés dans un camp d’entraînement à proximité : on leur distribue tenues de camouflage et cagoules.

La voix off du réalisateur introduit et clôt le film avec une sobriété déconcertante : pas besoin de grands discours pour mesurer le danger de cet école de la terreur. La transmission de l’idéologie islamiste semble « couler de source », profondément enracinée dans la vie quotidienne mais elle n’en devient pas banale pour autant.

Le réalisateur sait, par ces cadrages et une bande son travaillée, faire ressentir aux spectateurs toute l’horreur de ce mode de vie ou plutôt ce « mode de mort » dans lesquels les enfants sont enfermés et il évoque, ce n’est pas un hasard, son propre père : « Mon père me conseillait de relater mes cauchemars par écrit pour qu’ils ne reviennent plus », explique l’auteur au début du film.

Est dans une espoir d’exorciser son rapport douloureux à son pays natal, ravagé par la guerre et le terrorisme, que le réalisateur a brillamment relevé ce pari fou de filmer l’horreur ? C’est probable! Le document édifiant.« Quant à moi, je tourne la page qui met fin à ce cauchemar je rentre chez moi à Berlin, avec le souvenir d’une patrie, dont les traits ont changé de façon terrifiante »

Le cauchemar demeure qui constitue la matière de ces 98 minutes aussi passionnantes qu’éprouvantes.

*Le film a remporté le Grand Prix du jury dans la catégorie Documentaires internationaux au festival de Sundance et le Prix du cinéma allemand 2019.

 

 

 

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Au Sahel, un espace sécuritaire en pleine recomposition https://mondafrique.com/international/au-sahel-un-espace-securitaire-en-pleine-recomposition/ https://mondafrique.com/international/au-sahel-un-espace-securitaire-en-pleine-recomposition/#respond Thu, 06 Mar 2025 12:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=129046 Après les manœuvres militaires conjointes qu’ils ont organisées en mai 2024 à Tahoua dans le nord-ouest du Niger, les trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) s’apprêtent à lancer une force conjointe de 5000 hommes. Tirant les leçons de l’échec du G5 Sahel, l’AES compte sur ses propres moyens pour financer sa […]

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Après les manœuvres militaires conjointes qu’ils ont organisées en mai 2024 à Tahoua dans le nord-ouest du Niger, les trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) s’apprêtent à lancer une force conjointe de 5000 hommes. Tirant les leçons de l’échec du G5 Sahel, l’AES compte sur ses propres moyens pour financer sa force qui aura vocation à intervenir directement dans l’ensemble de l’espace. La création de cette force annonce la recomposition de l’espace sécuritaire au Sahel, devenu depuis plusieurs années terre de compétitions géostratégiques en puissances internationales. 

Par Olivier Vallée,

Au début de l’année 2025, l’Alliance des États du Sahel (AES), fondée en septembre 2023, passe à un pallier supérieur de sa confédération en décidant de mobiliser une force militaire commune interarmes et partageant le renseignement. La croissance des actions de sabotage et de destruction par différents groupes armés non-étatiques (GANE) ainsi que l’interférence dans la guerre sahélienne de pays non africains, comme la France et l’Ukraine, explique cette réponse collective.

Il s’y ajoute la volonté de construire une réponse transnationale au défi sécuritaire devenu transfrontalier depuis plusieurs années. Cependant d’autres points sont également à prendre en compte pour mesurer l’urgence de cette option.

Une sécurité partagée 

Le 21 janvier 2025, le général Salifou Modi, ministre de la Défense nationale du Niger, annonce la mise en place de cette force dédiée conjointe de 5 000 hommes. « Nous sommes dans le même espace, nous faisons face aux mêmes menaces », a rappelé Salifou Modi, pour qui « mutualiser nos efforts était une nécessité » face à des groupes très mobiles, qui mènent des attaques depuis la « zone des trois frontières », un espace commun aux trois États, sans limite précise.

En couleurs jaunes, les pays de l’ex-G5 Sahel : Source : Actu Niger

Le général nigérien estimait que cette unité pourrait être opérationnelle « dans quelques semaines ». «Les forces militaires ne sont pas en position de force, elles ont donc besoin de mutualiser », pointe André Bourgeot, anthropologue, directeur de recherche émérite au CNRS et spécialiste du Sahel. Il ajoute « 5 000 hommes, ce n’est pas énorme », oubliant que le G5 Sahel visait cet effectif et n’y est jamais parvenu.

Il faut souligner, dans l’élaboration d’un instrument militaire de l’AES, le rôle moteur du ministre Modi du Niger. La question ne relève pas directement du niveau présidentiel dans l’AES et parait s’inscrire dans une démarche pragmatique.

 Pour avoir été pendant plus de trois ans chef d’état-major général de son pays, après avoir occupé plusieurs postes militaires opérationnels, le ministre de la défense du Niger a plus d’expérience que ses pairs des deux autres pays de l’AES et n’est pas considéré comme le chantre sans réserves de Moscou.

Il conserve des relations correctes avec certains pays européens dont l’Allemagne où il avait été attaché de Défense à l’ambassade du Niger jusqu’à sa nomination comme chef d’état-major général en janvier 2020 par l’ex-président Mahamadou Issoufou. Le lancement en 2025 de la force conjointe n’est pas une aventure souverainiste, comme on le présente dans certains pays de la sous-région, mais une tentative de penser une architecture de défense et de sécurité commune, après l’échec de l’intervention internationale au Sahel.

La défaillance de l’Occident 

La confédération de l’AES est présentée en Occident comme l’alliance de juntes qui ont choisi de se séparer de la coalition occidentale en raison de leurs options anti-démocratiques. Le départ des contingents étrangers du Sahel et de la mission multidimensionnelle des Nations-Unies au Mali (MINUSMA) a concrétisé la divergence sur les conceptions sécuritaires entre le Sahel central et la coalition molle de l’Occident contre un terrorisme globalisé d’une manière abstraite.

De plus, les populations africaines, déçues par les mauvais résultats de l’intervention internationale dans la lutte antiterroriste, ne voulaient plus de la présence des militaires étrangers et surtout des Français.

Avec du recul, le renforcement des capacités nationales de défense, tant par les Américains que par la France, a été désordonné, sporadique et insuffisant. Au service de l’occupation militaire étrangère au Sahel, une cohorte de chercheurs civils et militaires ont décortiqué les mouvements concurrents du Djihad sans dessiner une ligne stratégique ni accepter un début de négociation avec les GANE.

En somme, comme deux observateurs chinois le notaient, la puissance majeure de l’OTAN n’a atteint aucun de ses objectifs au Sahel et n’a rien fait pour que les pays de l’AES puissent devenir autonomes en matière d’équipements comme de doctrines. Face à l’offensive sahélienne de l’Islam politique violent, accélérée par l’intervention de l’OTAN en Libye, le soutien de l’Occident aura été déficient et réticent à multilatéraliser les forces extérieures et les éléments autochtones.

La faillite du G 5 Sahel 

La France a considéré, jusqu’en 2022, qu’elle disposait du plus important contingent en Afrique avec 7 500 hommes dont la plus grande partie intervenait sur les frontières communes du Mali, du Niger et du Burkina.  Aujourd’hui, exception faite de Djibouti, l’ancienne puissance coloniale ne dispose plus que d’une base réduite au Gabon qu’elle devra gérer avec le pays hôte.

Quelques éléments ont également été maintenus à Abidjan, en Côte d’Ivoire, après la rétrocession du 43 è Bataillon d’infanterie de marine (BIM).

 Mais la force conjointe du Sahel qui emprunte beaucoup à ce qu’escomptait le G5 Sahel, résulte aussi de son cuisant échec à être effectif. Le G 5 Sahel est une organisation créée en 2014 par la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.

Sans mandat de l’ONU, donc ne recevant pas du soutien financier des Nations Unies, la force conjointe du G5 Sahel, mise en place pour lutter contre les djihadistes dans la région, n’a pu mobiliser les ressources financières et humaines suffisantes pour atteindre ses objectifs et/ou les a concentrées dans les mains de la France.

Le tutorat international de Paris aura été de peu de poids et à terme insupportable, le Tchad refusant même d’accueillir les manifestations et les missions du G 5 Sahel. Mais il en faut plus pour décourager l’aventurisme de Paris. En dépit de sa décomposition, le G 5 Sahel, ce qui en reste, entend encore en 2025 mobiliser, malgré le départ des trois États de l’AES, un projet européen de 196,4 M€ confié à Expertise France, dans le cadre de la Facilité africaine de Paix.

Cet appui était destiné à la composante essentielle de la stratégie des pays du G5 Sahel dans la lutte contre le terrorisme et pour la stabilisation de la sous-région, à savoir la Force mort-née conjointe du G5 Sahel. Cette force était initialement composée de 8 bataillons (5 000 hommes), répartis sur trois « fuseaux » (Ouest, Centre et Est), qui correspondaient à des bandes de 50 km de part et d’autres des frontières communes.

Les différents retraits de la Force conjointe (Mali en mai 2022, Niger et Burkina Faso en novembre 2023) ont réduit cette alliance à deux pays : la Mauritanie et le Tchad. Le projet d’appui à la FCG5 se concentre désormais sur 4 bataillons :

  • En Mauritanie, les bataillons de N’Beiket Lahouach et Bassikounou
  • Au Tchad, les bataillons de Wour et de Kouri Bougoud.

Beaucoup d’argent va arriver, en principe, vers des unités destinées à une force conjointe fantôme tandis que le front côtier semble bien désarmé et que peut-être l’Union européenne aurait pu transférer ces fonds à l’AES dans le cadre d’une nouvelle stratégie anti-groupes armés non-étatiques ?

Tirant les enseignements de l’échec du G5 Sahel, l’AES a décidé de compter d’abord sur ses propres forces et moyens financiers pour avancer. Un pari audacieux qui demande des sacrifices que les Etats et les populations de la région sont prêts à consentir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La situation critique des réfugiés nigérians à Minawao (Cameroun) https://mondafrique.com/international/la-situation-critique-des-refugies-nigerians-a-minawao-cameroun/ https://mondafrique.com/international/la-situation-critique-des-refugies-nigerians-a-minawao-cameroun/#respond Mon, 03 Mar 2025 04:57:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=129212 ​Le camp de réfugié de Minawao est situé dans le département du Mayo-Tsanaga, arrondissement de Mokolo et région de l’Extrême-Nord Cameroun. Ce camp a été mis en place en 2013 par le gouvernement du Cameroun et les Nations Unies pour accueillir les réfugiés nigérians ayant fui les exactions des groupes extrémistes Boko Haram. Minawao était […]

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Le camp de réfugié de Minawao est situé dans le département du Mayo-Tsanaga, arrondissement de Mokolo et région de l’Extrême-Nord Cameroun. Ce camp a été mis en place en 2013 par le gouvernement du Cameroun et les Nations Unies pour accueillir les réfugiés nigérians ayant fui les exactions des groupes extrémistes Boko Haram. Minawao était devenu et devient un espace d’accueil des réfugiés puisqu’il est situé environ 50 km de la frontière du Nigeria.

Chaque jour au quotidien, on assiste à des nouvelles arrivées des réfugiés dans le camp de Minawao. Pour expliquer cet afflux et ce flux de ces réfugiés, les humanitaires et les chercheurs mettent en avant plusieurs facteurs enchevêtrés. La violence, d’une part, car les factions issues de Boko Haram continuent de s’en prendre aux populations du côté nigérian et le long de la frontière du côté camerounais. De même, il faut relever que la dégradation de la situation économique joue aussi un grand rôle. Et l’inflation, la chute de la monnaie nigériane naira ou encore la pression sur les ressources naturelles (les terres arables) au Cameroun joue davantage un rôle sur l’afflux des réfugiés.

Cependant, il faut mentionner que le camp de réfugiés de Minawao est saturé. Le seuil de 78000 réfugiés a été aujourd’hui franchi et les infrastructures et moyens pour répondrai aux besoins alimentaires, sanitaires et éducatifs sont insuffisants. Ainsi, la situation des réfugiés dans le camp de Minawao a atteint un point critique qui n’est pas soutenable sur la durée selon les organisations humanitaires. Autrement dit, le camp de Minawao est confronté aux flux sans cesse croissant de réfugiés. Cela dit, les réfugiés ici font face d’importants problèmes liés à l’insécurité alimentaire avec un taux élevé de malnutrition, de risques sanitaires, d’eau, d’hygiène et assainissement dont les conséquences apparaissent impressionnantes avec le nombre de décès qu’on enregistre quotidiennement. Qui plus est, selon la déclaration d’un réfugié sur place : « il y a plus de dix (11) mois que mon ménage n’a pas reçu l’assistance alimentaire. Je n’ai ni champ, ni activité pour avoir de l’argent pour subvenir aux besoins de mon ménage. Je préfère retourner dans mon village même si la situation n’est pas stable ». C’est dire que la situation des réfugiés actuellement n’est pas aisée puisqu’avec la diminution et l’arrêt brusque de l’assistance alimentaire compliquent et complexifient la vie des refugiés au camp de Minawao. Pour survivre au quotidien, les réfugiés sont contraints de couper les bois aux environs de Minawao pour cuire leurs aliments et construire leurs abris. Cela constitue une pression sérieuse sur le capital naturel. Dans ce contexte, les populations réfugiées sont en conflit avec les populations hôtes ou locales. Car ces dernières voient leurs ressources s’amenuisent en raison d’une forte présence des demandeurs d’asiles.  

 

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