Emmanuel Macron: l’échec de Barkhane? C’est la faute aux Maliens !

Ce jeudi 17 février 2022, lors d’une conférence de presse Emmanuel Macron a annoncé le retrait de l’opération Barkhane du Mali en se livrant à un exercice de communication soigneusement étudié pour limiter les dégâts alors que débute la campagne présidentielle en France

Comme dans les séries B, on aurait pu écrire le scénario à l’avance. Il s’agissait avant tout de montrer que la France n’était pas seule à endosser l’échec et que ce retrait n’était pas la conséquence de ses erreurs politiques et diplomatiques mais bien que la responsabilité en incombait aux seules autorités maliennes.

Une mise en scène parfaite

Pour atténuer l’impact du tsunami que représente le retrait militaire français du Mali, les communicants de l’Elysée ont planché pendant des semaines. Le teasing a été parfait. Depuis plusieurs jours, les rédactions étaient prévenues que l’annonce allait avoir lieu, Jean-Yves Le Drian avait préparé le terrain en déclarant : « Si les conditions ne sont plus réunies, ce qui est manifestement le cas, pour qu’on puisse être en mesure d’agir au Mali, on continuera de combattre le terrorisme à côté avec les pays du Sahel qui sont demandeurs ». Mieux, d’une manière tout à fait inhabituelle, quelques minutes avant les déclarations d’Emmanuel Macron, l’Elysée a publié un communiqué annonçant le départ de Barkhane et de Takuba : « En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les Etats Européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations. » Ce communiqué fort à propos a permis au président français de ne pas prononcer au cours de ses propos liminaires les mots « départ » « retrait » « fin », mais d’envoyer « un message de continuité », de « durée » de « constance » et de « ténacité ».

Pour que la France n’apparaisse pas en première ligne, Emmanuel Macron avait invité le ban et l’arrière ban à un dîner à l’Elysée la veille de ses déclarations ; il a ensuite demandé aux présidents Macky Sall et Akufo Ado ainsi que Charles Michel, président du Conseil européen, d’être présents à ses côtés lors de la conférence de presse. L’image ainsi lissée permettait d’associer ce retrait aux Africains et aux Européens. Jamais le président français n’avait agrégé autant de partenaires aux décisions militaires françaises !

Enfin, les éléments de langage méticuleusement choisis, ont consisté à faire passer ce retrait, non pas pour un recul de la France dans la zone, mais pour un renforcement de son engagement dans le Sahel et dans le golfe de Guinée, de « se recentrer sur la demande de nos partenaires. ». Il ne s’agit donc que d’une « réarticulation » d’une « réorganisation » de « faire évoluer les modalités de notre engagement ».

Des décisions après l’élection…

Sur le fond, après l’annonce de la fermeture des bases françaises de Gossi, Gao et Ménaka, Emmanuel Macron a déclaré que l’opération des forces spéciales européennes, Takuba était maintenue. Il a précisé que « des éléments seront repositionnés au Niger », qui ? Combien ? L’histoire ne le dit pas. Comment se fera cette « réorganisation » avec les pays du Golfe de Guinée ? Mystère. Tout laisse à penser que malgré les intenses concertations rien n’est prêt. Selon le communiqué de l’Elysée : « A la demande de leurs partenaires africains, et sur la base de discussions sur les futures modalités de leur action conjointe, ils sont néanmoins convenus de poursuivre leur action conjointe contre le terrorisme dans la région du Sahel, notamment au Niger et dans le Golfe de Guinée, et ont engagé des consultations politiques et militaires avec eux dans l’objectif d’arrêter les paramètres de cette action commune d’ici juin 2022. » Des décisions reportées donc après l’élection présidentielle.

La faute aux maliens…

Lors de la conférence de presse, l’AFP a eu droit à la première question. L’insolent journaliste a osé demander, si après neuf ans d’engagement, le chef des Armées qu’est le président français récusait le terme d’échec. Dans sa réponse, Emmanuel Macron s’en est donné à cœur joie. Il a, bien entendu, rejeté le terme d’échec, en rappelant tous les succès français : Serval, les « neutralisations » des chefs djihadistes et la restructuration très forte des armées nationales !

Des échecs sont à mettre sur le compte de la junte malienne qui a décidé de ne plus faire de la lutte contre le terrorisme sa priorité… « nous pouvons venir en aide, appuyer mais le rôle de la France n’est pas de se substituer ».

À bon entendeur…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2 Commentaires

  1. Après avoir quémandé l’aide de la France voilà l’état malien (ou plutôt la junte au pouvoir) pleurnicher jugeant que celle-ci n’a pas été suffisante ! 2 millions d’euros par jour, voila ce qu’à couté aux français cette opération… Il est vraiment temps de laisser les africains se débrouiller seuls.

  2. Il est pathétique et enfantin ce petit président Français. Après neuf longues années de présence au Mali, on a assisté à un accroissement exponentiel des groupes terroristes sur le territoire Malien malgré la présence phénoménale des troupes Françaises, Européennes, Canadiennes et Africaines. Mais! Oh! On va où là?? Les milliers de morts innocents et civils, on en fait quoi cher petit Français de président ? Les 53 militaires Français n’ont pas été tué pour le Mali mais pour la défense des intérêts Français. La France combat le terrorisme pas pour les beaux yeux de Bamako mais a-t-elle dit pour empêcher que le terrorisme ne déborde chez eux. Qu’il s’assume et reconnait que Barkhane fut un échec au Mali tout comme la présence américaine en Afghanistan. Et un conseil aux Français, virez ce petit de l’Elysée sinon il finira avec la politique étrangère de votre pays.

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