François Hollande entretient les meilleures relations avec l’Emir du Qatar, Tamin ben Hamed Al Thani, dont le père avait avait tant séduit Nicolas Sarkozy.
Tout en ayant longtemps dénoncé, dans l’opposition, les relations privilégiées que Nicolas Sarkozy entretenait avec le petit Qatar, le chef de l’Etat français, François Hollande, une fois parvenu au pouvoir, est resté en excellents termes avec cette pétro-monarchie. Lors de la campagne présidentielle de 2012, le candidat à la Présidence de la République qu’il était n’avait pas hésité à demander à Manuel Valls, son directeur de campagne, de rencontrer, dans les salons d’un palace parisien, le Royal Monceau, le Premier ministre qatari et grand ami de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, Haman Bin Jassim Al Thani.
Il fallait alors encourager l’Emir du Qatar à investir dans « le Tanneur », la principale entreprise corrézienne qui connaissait -déja- de graves difficultés. Cela aurait été du pire effet pour François Hollande si en pleine campagne électorale, le fleuron de l’industrie en Corrèze avait déposé son bilan. On l’a oublié, mais le candidat Hollande, lors de la première grande émission télévisée de la campagne en janvier 2012, remerciait publiquement l’ami qatari pour son rôle dans le redressement du Tanneur.
Et lorsqu’à peine élu il s’envole aux Etats Unis avec sa compagne d’alors, Valérie Trierweiler, le couple présidentiel emporte dans ses bagages un sac du « Tanneur » pour leur hôte à la Maison Blanche, Michelle Obama.
Le coup de fil de Hollande
En 2012, le nouveau pouvoir socialiste tente bien de rééquilibrer ses relations avec le Qatar. La première visite officielle du président Hollande dans le Golfe sera pour l’Arabie Saoudite, le frère ennemi du petit Emirat, qui aura droit à des égards particuliers. Pour autant, la nomination aux Affaires étrangères de Laurent Fabius, un familier du Qatar, rassurera définitivement les autorités de Doha. Le Quai d’Orsay, qui ne s’en vante guère, fermera les yeux sur l’aide apportée par les fianciers qataris aux groupes djihadistes en Syrie, Al Nosra et d’autres
Alerté au coeur de l’été 2015 sur la situation à nouveau déficitaire de l’entreprise « le Tanneur », François Hollande n’a pas hésité à appeler son nouvel ami, l’émir Tamim ben Hamad Al Thani, pour lui demander, une nouvelle fois, de renflouer les caisses de cette société de maroquinerie.
Pas question pour le Président français que des centaines de licenciements soient annoncés dans le département qui fut son fief électoral, comme cela se profilait. Lui qui s’en va répétant en qu’il soumettait sa candidature aux présidentielles de 2017 à une baisse du chômage doit d’abord veiller sur ses ouailles corréziennnes.
Cet ami qui nous veut du bien.
De son coté, le Qatar n’a rien à refuser, ces derniers mois, au Président français. L’Emirat fait tout pour s’attirer la bienveillance des Français dans une période internationale tendue: accusations de financement d’organisations terroristes en Syrie, comme Al Nosra; retour de l’Iran chiite sur la scène internationale. L’émir du Qatar n’a donc pas hésité un instant à combler les déficits du « Tanneur » et envoyer une nouvelle directrice à la tète de la société en Corrèze.
Plus encore, on l’a vu récemment acheter des Rafales à la France. Et ses investissements dans le CAC 40 peuvent se poursuivre allègrement, avec les encouragements de l’Elysée obsédé par la relance de l’économie française et qui veille jusqu’au détail sur les accords entre Canal Plus et Being Sport, la chaine qatari du foot. Espérons que « le Tanneur » ne connaitra pas de nouvelles difficultés obligeant François Hollande à pratiquer, une fois encore, la mendicité.