Les délégations du Maroc et du Japon, ont été malmenées lors du Sommet Afrique-Japon de la TICAD (Tokyo international conference on african development) qui se tenait à Maputo: des individus se réclamant de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), non reconnue par le Japon, perturbèrent les débats. Ces agitateurs ont été finalement intégrés dans la délégation du Mozambique, qui soutient, de longue date, la RASD et affiche ouvertement une hostilité envers le régime chérifien .
Ce fâcheux incident diplomatique, qui a occulté le Sommet Afrique-Japon au grand dam des Nippons, illustre bien l’acrimonie de l’Algérie et du Polisario envers le Maroc et leurs ressentiments envers ses succès en Afrique.
Perturbations à répétition
Évidemment, le retour du Maroc au sein de l’Union africaine continue de mécontenter l’Algérie, voire l’Afrique du Sud. Tous les moyens sont bons pour ces deux régimes afin d’essayer de mettre en avant le Polisario et la situation du Sahara occidental dans le but de discréditer l’impressionnante offensive diplomatique du Palais marocain.
Les incidents diplomatiques sont désormais au rendez-vous des nombreuses réunions impliquant directement le Maroc et l’Algérie, qui agit parfois, comme au Mozambique, par pays interposé.
Après les épisodes infructueux des navires transportant du phosphate de Phosboucraa, bloqués dans des ports de transit, comme à Port-Élisabeth en Afrique du sud, et faisant l’objet d’une saisie conservatoire, peu conforme au droit maritime international, l’incident de Maputo au Japon n’est pas fortuit.
L’ancien président de Mozambique, Joachim Chissano, marxiste-léninisme repenti et adepte de la méditation transcendatale, a été nommé en 2014, médiateur de l’Union africaine pour l’affaire du Sahara occidental. Ce partisan affiché du Polisario et de l’Algérie a été à la manoeuvre dans son pays où il reste très influent.
L’Union Africaine sous influence
L’Union africaine reste imperturbable, là comme ailleurs, dans ses choix, souvent contestables, d’autant que c’est l’ONU qui est chargée de la médiation et non l’Union africaine. Le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine, l’Algérien Smail Chergui reste intouchable, en dépit de sa partialité et de son parti pris pour son pays et le Polisario. Depuis quinze ans ce poste clé est curieusement dévolu à l’Algérie.
Elu avec les voix de l’Algérie et de son groupe de pays amis, le président de la Commision de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, aurait tort de laisser Smail Chergui poursuivre des activités, peu compatibles avec ses fonctions. Désormais, le fragile équilibre de l’Union africaine en dépend.