Ce forum de Paris pour la paix qui ne sert à rien 

Ce jeudi 11 novembre s’ouvre la quatrième édition du Forum de Paris sur la paix, une conférence internationale annuelle lancée en 2018 pour promouvoir le multilatéralisme. Covid-19 oblige, l’événement sera « hybride », c’est-à-dire organisé en partie en présentiel, mais aussi accessible par écrans interposés. Une trentaine de chefs d’État et de gouvernement sont attendus, et 15 000 personnes participeront en ligne. Thème central : la réduction des « fractures mondiales ».

À Paris les 11 et 12 novembre où a lieu le forum annuel pour la paix, À Dakar les 7 et 8 décembre ou à Munich début janvier: plusieurs grandes villes mondiales sont devenues des lieux de grandes rencontres régulières sur la paix et la sécurité sans qu’on en voie la moindre contribution à la stabilité dans le monde

C’est bien là le paradoxe saisissant : il n’y a jamais eu autant de grandes conférences sur la paix et la sécurité et, pourtant, le monde ne s’est jamais aussi mal porté, comme le montre à merveille l’exemple de l’Afrique subsaharienne. 

Entre-soi stérile 

Profitant de l’amélioration du contexte sanitaire, Paris se préparé à accueillir le jeudi 11 et vendredi 12 novembre son Forum annuel pour la paix. Ensuite, Dakar, la capitale sénégalaise, prendra le relais les 7 et 8 décembre prochain pour son Forum annuel pour la paix et la sécurité en Afrique. Dès le début de l’année prochaine, Munich, la grande ville allemande, organisera sa traditionnelle Conférence annuelle sur la paix et la sécurité dans le monde.

A Dakar, Munich et Paris, on retrouvera quasiment les mêmes acteurs dans une sorte d’entre-soi stérile. On y retrouvera des hommes politiques en charge de la défense et la sécurité, des galonnés bardés de médailles militaires, des officiers généraux reconvertis dans la sécurité privée ou intelligence économique, des universitaires complaisants ainsi que quelques journalistes et acteurs de la société civile accommodants. Mais aussi des marchands d’armes qui viennent leurs catalogues à la main, en espérant décrocher des commandes.  

En tout cas, jamais des trouble-fête d’autant que la participation à ces grand-messes se fait par invitation ou cooptation; Un peu à l’image de ces « briefings » à l’Élysée ou au Quai d’Orsay où seuls les journaux jugés sérieux sont admis.  

Autosatisfaction générale 

Qu’ils s’appellent forum comme à Paris et Dakar ou Conférence à Munich, ces rendez-vous se déroulent selon le même rituel : un panel dit de haut niveau animé des chefs d’Etat et de gouvernements, des dirigeants d’institutions internationales ou de grands capitaines d’industrie et des sessions parallèles. Souvent, ces panels de haut niveau sont remplacés par une session plénière inaugurale dans laquelle les orateurs se succèdent pour louer tout le bien de leur politique de défense et de sécurité ou même le grand succès des opérations militaires sur le terrain.  Contre toute évidence.

Ni à Paris, ni à Munich encore moins à Dakar, il ne sera constaté la débâcle américaine en Afghanistan, l’échec de l’intervention française au Sahel ou l’inefficacité des missions des Nations unies en Centrafrique, au Mali et en République démocratique du Congo. Il faut aller dans les ateliers parallèles pour espérer entendre une parole un peu plus libre et une esquisse d’appréciation critique. Pour faire bonne figure, le Forum de Dakar, par exemple, autorise quelques ONG internationales ou des Think Tank à monter leur session. C’est dans ces seuls espaces qu’on peut retrouver des tableaux qui correspondent aux réalités du terrain. On ne peut guère être véritablement surpris que l’autosatisfaction prenne le dessus sur la situation réelle dans le monde lorsqu’on sait que ces forums ne procèdent à aucun bilan des éditions précédentes et ne s’achèvent jamais sur un mécanisme de suivi des décisions et recommandations. 

Coûts exorbitants 

Si les résultats de ces grandes rencontres sont manifestement discutables, en revanche la logistique qu’elles mobilisent est énorme. Chaque année, la France affrète deux avions parfois trois pour le forum de Dakar : un pour le ministre de la défense Florence Parly, un autre pour « les invités VIP » au départ de Paris (parlementaires, journalistes, opérateurs économiques) et un troisième vol lorsque le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian décide de se joindre aux discussions de la capitale sénégalaise. Il faut ajouter à cela des dizaines de billets d’avion achetés pour les recalés du vol spécial du ministère de la défense. Selon nos confrères d’Africa Intelligence, chaque année le ministère français de la défense verse une subvention de 800 000 euros, soit plus de 500 millions de FCFA, au Forum de Dakar qui ne dure que deux jours.  En raison du coût de la vie et de l’éloignement pour les participants non Européens, la Conférence de Munich et le Forum de Paris sont bien plus onéreux que le rendez-vous de Dakar. Toutefois, n’allez surtout pas dire aux organisations de ces rencontres qu’elles sont utiles et qu’il faut donc les supprimer. Ils répondront qu’elles sont le cadre idéal où se croisent les acteurs mondiaux de la paix et la sécurité. Mais à ce prix-là, il existe sans doute d’autres pistes plus efficaces pour faire avancer la paix et la stabilité dans le monde.  

 

  

 

1 COMMENTAIRE

  1. Bonjour, c’est très simple, les occidentaux retirent leurs trouvions d’Asie et d’Afrique, à la place des militaires on envois dès coperants qui coûteront moins chère et sans arrière pensées, cessé de couvrir et d’ouvrir ses bras aux dictateurs et corrompus de tout bords, (rémunération) des matières premières par le savoir, arrêté les courses aux armes nucléaires et à la supprimacie , nous n’aurons plus de clandestin ni de morts de nos enfants à la fleur d’âge, aidons plutôt le Canada qui ne cesse de s’investir dans la protection de la LANGUE FRANÇAISE,

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