En visite privée en Belgique, pour raisons personnelles, le président centrafricain Faustin-Archange Touadera en a profité pour rencontrer le président de la Commission de la Communauté Economique des États d’Afrique centrale ( CEMAC), le Gabonais Daniel Ona Ondo. A Paris en revanche, le président Touadera n’est plus reçu avec beaucoup d’égards.
Les divergences d’appréciation n’ont pas manqué entre le président de la CEMAC et le président centrafricain. Le départ du siège de la Cemac de Bangui pour Malabo, les retombées de l’affaire de la tentative du coup d’État en Guinée équatoriale, les questions sécuritaires avec le Cameroun, les arriérés de la République centrafricaine, les négociations entre la Cemac et l’Union européenne pour un Accord de Partenariat Economique, ont notamment été abordés, lors de ces entretiens privés, loin de Bangui.
Rencontre furtive
Le président centrafricain souhaitait, comme d’habitude, venir ensuite à Paris pour rencontrer des personnalités politiques françaises de l’Élysée et du Quai d’Orsay. Les formes diplomatiques n’ayant pas été respectées et les dérives de la gouvernance de Faustin-Archange Touadera devenant peu compatibles avec des relations amicales et confiantes, l’ancien Premier ministre de Bozizé n’a été reçu furtivement que par un conseiller. Le député Thomas Gasseloud, président du groupe d’amitié de l’Assemblée nationale entre la France et le Centrafrique, a été envoyé en service commandé pour recevoir le président centrafricain.
Ce jeune député de la République en Marche, proche d’Emmanuel Macron, était surtout accompagné par Gwendal Rouillard, député de Lorient et très lié à Jean-Yves Le Drian. Membre de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, le député Rouillard est un bon connaisseur de l’Opération Sangaris et du Centrafrique et un homme de confiance du ministre des Affaires étrangères. Le site « la voixdessansvoix » rapporte que le président Touadera avait « été proprement savonné et remis dans ses petits souliers ».
Ce mauvais dîner a probablement été mal digéré par le président centrafricain qui est incapable de résoudre les problèmes de son pays et qui s’entoure de personnes peu recommandables, avec en premier lieu son Premier ministre Simplice Sarandji qu’il traîne depuis une décennie.
Le 30 mars 2018, Faustin-Archange Touadera fêtera avec son clan le deuxième anniversaire de sa prise de fonctions. Le peuple centrafricain pourra lui voir à quel point il aura été berné par le « candidat du peuple » qui prônait « la rupture avec le passé ».