Le président camerounais Paul Biya et son épouse ont certainement été particulièrement meurtris de devoir quitter précipitamment la Suisse, alors qu’ils avaient programmé, comme chaque année, d’y passer leurs quartiers d’été.
Arrivés le 23 juin, à l’hôtel Intercontinental de Genève, le couple Biya a dû faire leurs bagages le vendredi 5 juillet 2019, sur les « conseils » des autorités fédérales helvétiques. Le couple présidentiel camerounais n’aura donc profité de leur séjour genevois qu’à peine une dizaine de jours.
Un séjour éprouvant
Contrairement aux autres années, leur séjour à l’Hôtel Intercontinental ne fut pas de tout repos pour eux et pour les autorités helvétiques. Un groupe d’opposants camerounais avait décidé de perturber cette visite estivale.
Outre des bagarres dans le hall de l’hôtel et à proximité de celui-ci, entre opposants et gardes du corps camerounais, un journaliste de la Radio Television Suisse fut pris à partie et molesté après avoir filmé un de ces violents accrochages. Les médias suisses et plusieurs personnalités se sont émus de ces interventions sécuritaires étrangères sur le sol de la Confédération. Une convocation de l’ambassadeur camerounais a même été diligentée et plusieurs gardes du corps condamnés à de la prison avec sursis.
« La gouvernance à distance » mise à mal
La présence du chef de l’État camerounais sur le sol helvétique était devenue de plus en plus compromettante pour l’ordre public. Il sera désormais difficile à Paul Biya de revenir passer de nombreuses semaines dans cet Hôtel Intercontinental d’où il pratiquait cette « gouvernance à distance », si particulière.