La nomination comme ministre de la fille de l’ancien conseiller d’Hassan II, André Azoulay, passe mal en Algérie, notamment auprès de Saïd Bouteflika.
C’est une véritable levée de boucliers qui a accompagné à Alger l’annonce de la nomination en France d’Audrey Azoulay au ministère de la Culture et de la Communication. Plusieurs officiels algériens n’ont pas hésité à faire part officieusement, à leurs homologues français de leur irritation face à cette « marocanisation la vie politique française ».
Saïd Bouteflika en colère
Le premier à enrager a été Saïd Bouteflika, le frère du chef de l’Etat, qui s’est offusqué auprès de l’un des conseillers de François Hollande de cette nomination très « symbolique ». A Alger, on estime que la scène politico-médiatique française est « infestée » de politiciens, journalistes et stars d’origine marocaine. Et de surcroit « en mode lobbying » pour le royaume chérifien.
Pour le pouvoir algérien, la nomination d’Audrey Azoulay fait doublement mal. Premièrement, la nouvelle ministre est d’origine juive marocaine, et on sait à quel point la coexistence heureuse entre juifs et arabes au Maroc a servi à l’étranger l’image du Royaume. Deuxièmement, elle est la fille du conseiller de Hassan II et de Mohammed VI, André Azoulay, qui a de nombreux réseaux à Paris.
Autant dire que le pouvoir algérien, qui a tissé des liens plus qu’étroits avec François Hollande et son entourage, s’inquiète de voir que son frère ennemi marocain n’est pas pour autant marginalisé par la France.