Une première, l’attaque israélienne contre le Qatar

L’armée israélienne a annoncé avoir mené mardi des frappes contre des responsables du mouvement islamiste palestinien Hamas, après que des explosions ont été entendues à Doha, la capitale du Qatar. Le bilan des frappes reste incertain en raison d’informations contradictoires. Les autorités du Qatar ont confirmé des frappes contre des domiciles de responsables du Hamas et condamné une attaque «lâche».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a averti que les «dirigeants terroristes» ne seraient en sécurité nulle part, après qu’Israël ait ciblé la haute direction du Hamas lors de frappes aériennes sur la capitale qatarie, Doha.

«Les jours où les dirigeants terroristes pouvaient bénéficier d’une immunité partout sont révolus», a déclaré Netanyahu lors d’un événement à l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, ajoutant qu’il avait ordonné l’opération «pour régler leurs comptes avec les meurtriers et garantir la sécurité future des citoyens israéliens».

«L’armée et le service de sécurité intérieure (Shin Bet) ont mené une frappe ciblée contre la haute direction de l’organisation terroriste Hamas», a dit l’armée israélienne dans un communiqué, sans préciser le lieu de l’attaque.

L’État du Qatar a fermement condamné la frappe israélienne visant les bureaux résidentiels de plusieurs membres du bureau politique du Hamas à Doha. Qualifiant l’attaque de «lâche» et de «criminelle», les autorités qataries l’ont dénoncée comme une violation du droit international et une menace grave pour la sécurité des Qatariens et des résidents.

Un dirigeant du Hamas à Doha a déclaré aux médias qataris que plusieurs personnes avaient été tuées lors des récentes frappes israéliennes, notamment le fils de Khalil al-Hayya, Humam al-Hayya, son directeur de cabinet Jihad Labad, ainsi que trois collaborateurs, probablement des gardes du corps ou conseillers de hauts responsables du Hamas. Il a ajouté que la haute direction du mouvement avait survécu à ce qu’il a qualifié d’«attaque lâche».

Des informations contradictoires circulent concernant la présence de hauts responsables du Hamas sur le site des frappes israéliennes ainsi que l’ampleur des pertes et des victimes parmi eux, tandis que des sources israéliennes affirment que les responsables ciblés ont été éliminés.

Le Qatar a affirmé qu’il ne tolérera aucune action portant atteinte à sa sécurité ou à sa souveraineté. Des enquêtes sont en cours au plus haut niveau, et de nouveaux détails seront communiqués dès qu’ils seront disponibles.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a confirmé qu’Israël avait initié et dirigé la récente opération à Doha, assumant l’entière responsabilité de la frappe. Il a toutefois souligné que les processus en cours à Doha sont entièrement indépendants.

L’armée israélienne a confirmé avoir mené une opération de précision contre la direction du Hamas, affirmant que la frappe visait spécifiquement des responsables de haut rang du mouvement. i

 

La chaîne 14 a rapporté que l’armée avait baptisé l’opération «Jour du Jugement», précisant que des avions de combat avaient frappé une réunion de dirigeants du Hamas dans la capitale qatarie. Axios a ajouté que l’attaque avait visé la délégation de négociation du Hamas, réunie à Doha pour discuter d’une proposition américaine.Le dirigeant du Hamas Khaled Mechaal aurait également été présent lors de cette rencontre au moment de la frappe.

Des protestations de l’ONU

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a condamné mardi la «violation flagrante» de la souveraineté territoriale du Qatar après les frappes israéliennes. «Nous venons d’apprendre les attaques israéliennes au Qatar, un pays qui joue un rôle positif pour parvenir à un cessez-le-feu (à Gaza) et à la libération des otages. Je condamne cette violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Qatar», a-t-il déclaré à la presse.,«Toutes les parties doivent travailler pour permettre un cessez-le-feu permanent, pas pour le détruire», a-t-il ajouté.

L’ambassade des États-Unis au Qatar a appelé mardi ses ressortissants dans le pays à «rester à l’abri» après une attaque israélienne qui a visé selon les autorités qataries un complexe abritant des responsables du Hamas à Doha.

«Nous avons vu des informations faisant état de frappes de missiles à Doha. L’ambassade des États-Unis a ordonné à son personnel de rester à l’abri dans ses locaux. Il est conseillé aux citoyens américains de rester à l’abri et de suivre les mises à jour», a-t-elle écrit sur son compte X.

Le président américain Donald Trump a déclaré dimanche avoir lancé un « dernier avertissement » au Hamas, affirmant que le groupe militant palestinien devait accepter un accord pour la libération des otages à Gaza.

L’ampleur exacte des pertes n’est pas encore connue, mais des sources israéliennes décrivent l’opération comme un coup majeur porté à la direction du mouvement.

Une vague de protestations

L’attaque israélienne survenue mardi à Doha, qui a visé un bâtiment où se trouvaient des représentants du Hamas, a provoqué une vague de condamnations régionales et internationales.

Arabie saoudite

Le royaume a dénoncé «une agression brutale» et «une violation flagrante de la souveraineté» du Qatar. Le prince héritier Mohammed ben Salmane a assuré à l’émir du Qatar le «plein soutien» de Riyad, affirmant mobiliser toutes les capacités du royaume pour appuyer Doha.

États-Unis

Un responsable de la Maison-Blanche a confirmé qu’Israël avait informé Washington avant l’opération. Dans le même temps, l’ambassade américaine au Qatar a donné l’ordre aux citoyens américains de rester chez eux après avoir reçu des informations faisant état de frappes de missiles dans la capitale qatarienne.

ONU

Le secrétaire général António Guterres a condamné une «violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Qatar», saluant le rôle positif de Doha dans les efforts de cessez-le-feu. «Tous les acteurs doivent œuvrer à un arrêt permanent des hostilités, pas à sa destruction», a-t-il déclaré.

Iran

Le ministère iranien des Affaires étrangères a condamné les frappes israéliennes, les qualifiant de «violation flagrante de toutes les règles et réglementations internationales», et a qualifié cette attaque d’«extrêmement dangereuse et criminelle» et de violation de la souveraineté du Qatar.

Turquie 

Le ministère des Affaires étrangères a dénoncé l’attaque contre la délégation du Hamas, affirmant qu’elle démontre qu’Israël a adopté «la politique expansionniste dans la région et le terrorisme» comme politique d’État. Le ciblage d’une délégation en pleine négociation de cessez-le-feu montre selon Ankara que le pays ne cherche pas la paix, mais à poursuivre le conflit.

Oman

Mascate a exprimé sa «solidarité totale» avec le Qatar, dénonçant les «crimes» et la «trahison» d’Israël, qui constituent selon lui «une escalade dangereuse menaçant la stabilité régionale».

Émirats arabes unis

Abou Dhabi a condamné une attaque «lâche et flagrante», appelant au respect du droit international.

Koweït

Le gouvernement a dénoncé une «agression brutale» contre l’État «frère» du Qatar.

Jordanie

Le ministre des Affaires étrangères Ayman Safadi a fustigé une attaque «lâche » et une «violation manifeste du droit international».

Pape Léon XIV

Le pape Léon a exprimé son inquiétude quant aux conséquences des frappes israéliennes sur le Qatar.

«Il y a actuellement des nouvelles très graves : l’attaque israélienne contre certains dirigeants du Hamas au Qatar. La situation dans son ensemble est très grave», a déclaré Léon devant la résidence d’été du pape à Castel Gandolfo, selon l’agence de presse ANSA.