Mondafrique https://mondafrique.com/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Mon, 30 Jun 2025 10:10:50 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Mondafrique https://mondafrique.com/ 32 32 Le 3 juillet, un débat sur la relation franco-algérienne https://mondafrique.com/confidentiels/le-3-juillet-un-debat-sur-la-relation-franco-algerienne/ https://mondafrique.com/confidentiels/le-3-juillet-un-debat-sur-la-relation-franco-algerienne/#respond Tue, 01 Jul 2025 04:35:26 +0000 https://mondafrique.com/?p=136235 Le Groupe de Réflexion sur l’Algérie ( GRAL) a l’honneur de vous convier à sa conférence dédiée à l’analyse approfondie de la relation franco-algérienne, enjeu majeur des relations internationales et des dynamiques historiques . Cette rencontre accueillera M. Emmanuel Alcaraz, chercheur et historien spécialiste de l’histoire coloniale et postcoloniale de l’Algérie. Par ses travaux rigoureux […]

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Le Groupe de Réflexion sur l’Algérie ( GRAL) a l’honneur de vous convier à sa conférence dédiée à l’analyse approfondie de la relation franco-algérienne, enjeu majeur des relations internationales et des dynamiques historiques .

Cette rencontre accueillera M. Emmanuel Alcaraz, chercheur et historien spécialiste de l’histoire coloniale et postcoloniale de l’Algérie. Par ses travaux rigoureux et documentés, il apportera un éclairage essentiel sur les processus historiques, les mémoires partagées et les dimensions politiques qui structurent les rapports entre la France et l’Algérie.

Cette conférence s’inscrit dans une volonté de promouvoir une réflexion rigoureuse et pluraliste, propice à une meilleure compréhension des défis actuels inhérents à cette relation complexe.

L’événement se tiendra en distanciel le jeudi 03 juillet 2025 à 21 h ,heure de Paris et  20 h Alger . 
 
La diffusion sera assurée par Alternatv, notre partenaire média , sur Youtube et les réseaux sociaux :
 
Pour suivre l’émission , cliquer sur le lien ci-dessous: 

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Les contrats suspects de l’hôpital de Benghazi initiés sous Sarkozy https://mondafrique.com/confidentiels/les-contrats-suspects-de-lhopital-de-benghazi-inities-sous-sarkozy/ https://mondafrique.com/confidentiels/les-contrats-suspects-de-lhopital-de-benghazi-inities-sous-sarkozy/#respond Mon, 30 Jun 2025 06:51:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=136281 La libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien en 2007 en Libye a donné lieu à une autre affaire pas très claire portant sur la modernisation de l’hôpital de Benghazi pour 30 millions d’euros. L’Agence française de développement (AFD) est mise en cause pour « favoritisme ».  Par Ian Hamel Tout le monde a gardé en […]

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La libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien en 2007 en Libye a donné lieu à une autre affaire pas très claire portant sur la modernisation de l’hôpital de Benghazi pour 30 millions d’euros. L’Agence française de développement (AFD) est mise en cause pour « favoritisme ». 

Par Ian Hamel

Tout le monde a gardé en mémoire l’affaire des infirmières bulgares et du médecin palestinien, accusés par Mouammar Kadhafi d’avoir inoculé le virus du sida à des enfants. Des innocents emprisonnés et torturés depuis 1999. Leur libération obtenue par Nicolas Sarkozy en 2007 contenait une clause peu connue : la prise en charge par la France de la rénovation de l’hôpital universitaire de Benghazi, construit dans les années 1980, mais qui n’avait jamais ouvert.     

L’Agence française du développement (AFD) reçoit alors une dotation exceptionnelle de presque 30 millions d’euros (exactement 29 831 287 euros) en 2008. Le problème, c’est que le marché est attribué à la société Ideal Medical Products Engineering (IMPE), dirigé par Olivier Carli, sans mise en concurrence. De quoi susciter la curiosité de la justice française. D’autant qu’une autre société Denos Health Management « remporte le contrat de gestion hospitalière. Derrière plusieurs sociétés-écrans se cache en fait une holding, elle-même détenue par M. Carli ». écrit Le Monde en novembre 2016 (1).

Un assassinat en Libye en 2014

Le quotidien parisien révèle également que cette entreprise IMPE aurait été imposée par Boris Boillon, lui-même conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. Par ailleurs, durant l’été 2017, la revue Sang-Froid, consacrée au monde judiciaire, évoquait la mort du Français Patrice Réal, 49 ans, chargé de la sécurité d’IMPE, assassiné à Benghazi le 2 mars 2014 (2). Dans ce dossier, le parquet national financier (PNF) s’est aussi intéressé à Claude Guéant et à Ziad Takieddine. Mais depuis il semblait ne plus rien se passer. L’enquête prenait la poussière dans un palais de justice.

C’est le site Gotham City, spécialisé dans « l’actualité des affaires par les sources judiciaires », qui remet au goût du jour le dossier en annonçant que Jean-Michel Severino, l’ancien directeur général de l’Agence française de développement  et l’AFD elle-même se retrouvent devant la 32ème chambre correctionnelle du tribunal de Paris pour être jugés pour favoritisme, et Olivier Carli, pour recel de favoritisme (3). 17 ans après les faits. 

  • Joan Tilouine et Simon Piel, « Une enquête préliminaire ouverte sur l’hôpital libyen de Benghazi », 3 novembre 2016.
  • « Sur les traces de Patrice Réal ».
  • « Hôpital de Benghazi : l’Agence française de développement et son ex-DG bientôt jugés pour favoritisme », 19 juin 2025.

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Notre carnet de route à travers la Tunisie de Kaïs Saïed https://mondafrique.com/a-la-une/le-carnet-de-route-de-mondafrique-en-tunisie-1-6/ https://mondafrique.com/a-la-une/le-carnet-de-route-de-mondafrique-en-tunisie-1-6/#respond Mon, 30 Jun 2025 02:34:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=114357 « Ces quinze jours en Tunisie en mai dernier furent une rasade de grand beau temps avec un ciel aussi bleu que la mer et un soleil chaud mais jamais brûlant comme exprès pour la promenade », écrit notre écrivain et voyageur, Jean Hugues Lime,  qui découvre la Tunisie au printemps dernier. Un carnet de route ou […]

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« Ces quinze jours en Tunisie en mai dernier furent une rasade de grand beau temps avec un ciel aussi bleu que la mer et un soleil chaud mais jamais brûlant comme exprès pour la promenade », écrit notre écrivain et voyageur, Jean Hugues Lime,  qui découvre la Tunisie au printemps dernier. Un carnet de route ou de déroute? « Je crains le pire! », ajoute-t-il. « Mes amis de Mondafrique m’ont dressé un tableau terrifiant d’un pays redevenu sous la présidence de Kaïs Saïed et après l’embellie du printemps arabe une vulgaire dictature policière. À la Ben Ali, ce général autoritaire qui de 1987 à 2011 fit main basse sur la Tunisie ». 

C’est incognito et sous un nom d’emprunt que Jean Hugues Lime se rend dans cette Tunisie transformée en une immense caserne, où sous peine d’être interpellé par la police, il est risqué pour le touriste étranger  de multiplier les contacts avec les Tunisiens. Ce que notre journaliste a fait pourtant pendant deux semaines, de Tunis à Zarzis et de Kairouan à Bizerte. 

La Tunisie est à deux heures de Paris, autant dire que ce pays possède une frontière de l’Europe. La Méditerranée n’est qu’un gros lac facile à enjamber. Le détroit de Gibraltar n’est large que de 14 petits kilomètres de rien du tout. Mais dans ces 14 km, cohabitent désormais deux mondes. l’Europe et l’Afrique dos à dos.

Voici le carnet de voyages d’un écrivain égaré au pays du jasmin et de la dictature.

 

                     QUE C’EST BEAU TUNIS LA NUIT

Quand je descends de l’avion, il fait presque froid. Pas un palmier à l’horizon, pas un dattier, je ne suis peut-être pas en Afrique du Nord. Les taxis sont entassés devant l’aéroport. Quelques caïds improvisés font régner un semblant d’ordre en distribuant les places dans les voitures aux voyageurs qui débarquent. 

Mon chauffeur s’appelle Rachid, il ne parle qu’arabe. Il est fier de m’inviter à monter dans sa bagnole de location cabossée. Direction, l’hôtel Saint Georges au coeur de Tunis.

Ce vendredi au début de la soirée, J’arrive à l’hôtel Saint-Georges, un hôtel à l’ancienne. Dans son jus des années cinquante. Avec des photos de stars dédicacées.

Pour un touriste parisien comme moi, l’exotisme commence quand on arrive dans une ville où il n’y a aucun McDonald’s. Je me sens comme perdu, il n’y a pas de McDo à Tunis ! Vais-je me laisser mourir de faim?. Dans les kiosques on y vend chewing-gum et cigarette… à l’unité. Un monde exotique, où on parle le français, du moins les plus âgés, mais où on achète les bonbons à l’unité.

Crevant de soif, je n’ai pas résisté à l’achat d’une bouteille de cidre tunisien. Je vais jouer les testeurs du Gault et Millau. Du cidre tunisien. est-ce possible ? Une gorgée de cidre me fait faire une expérience étrange de voyage dans le temps. D’un seul coup, j’ai eu la bouche envahie par une énorme sensation de Malabar, ce chewing-gum rose énorme, enrobé d’un papier tatouage de Mickey qu’on se collait sur le bras.

 Et qu’on achetait chez l’épicier du coin pour cinq centimes.

« D’un seul coup, j’ai eu la bouche envahie par une énorme sensation de Malabar ». Lime

Je me suis rabattu sur la bière qui a beaucoup plus de succès, imitant les autres clients du bar. Nous sommes vendredi jour de prière. Le bar est bondé de buveurs de bière comme si l’interdiction de vente d’alcool dans le commerce en ce jour de prière, attisait la soif des consommateurs.

Le bar est bondé de buveurs de bière

Personne ne quitte la table avant d’avoir descendu ses dix canettes de bière.

C’est d’ailleurs pour cette raison que le lendemain matin, j’ai pu contempler l’arrivée d’un camion de livraison dans la cour et le spectacle du déchargement des 2400 nouvelles bouteilles de bière à l’hôtel Saint-Georges. sans doute la consommation pour la journée dans un pays gangrené pourtant par les pénuries de médicament, de farine ou de pièces de rechange.

Avenue de la liberté, où trône la statue de Bourguiba

Un immense flot de voitures

Une première Promenade est pour l’avenue de la Liberté, où trône la statue de Bourguiba, le fondateur de la Tunisie moderne. On se demande ce qu’il fait là-haut sur son cheval. Il faut imaginer la foule de la Révolution  de 2011 réclamer sa part de Printemps arabe La jeunesse exigeant le départ de Ben Ali et, stupeur, qui l’obtient ! Sur ce même boulevard Bourguiba, un immense flot de voitures et le jour de mon arrivée, une manifestation d’avocats. Je regarde de loin, mes amis de Paris m’ont interdit d’approcher le moindre opposant, de peur, parait-il, qu’on pisse m’accuser d’atteinte à la sureté de l’État.

À chaque fois que je voyage, je me redis la même chose. Pourquoi je ne voyage pas tout le temps ?

Quand on est juste voyageur, on sait qu’on est de passage. On est provisoire. On n’a pas à faire l’effort d’être quelqu’un. On ne représente personne, même pas soi. On ne défend rien. D’ailleurs personne ne sait exactement pourquoi vous êtes là et tout le monde s’en fiche. 

Je vais faire l’expérience selon laquelle quand on voyage, le pittoresque, l’observation ne sont que des supports, à la quête de soi. Ma seule justification au voyage, c’est l’écriture. Si l’on n’écrit rien, on devient un touriste banal, idiot, sans intérêt qui se traîne son à droite à gauche sans savoir pourquoi. Il trimballe partout son misérable petit tas de souvenirs. Et revient comme il est parti, sans avoir subi aucune transformation.

Le pittoresque pour le voyageur, c’est ce qui est ultra banal pour l’habitant.

Je suis atterré, moi écrivain, de voir que la plupart des touristes se contentent de traîner, un guide à la main, sans éprouver le besoin d’écrire une seule ligne.

J’achète du dentifrice dans une petite boutique, de marque SIGNAL. Vous savez, celle avec les bandes rouges si amusantes. Je n’ai jamais su comment ils faisaient pour mettre des bandes rouges dans un tube. Jadis, j’imaginais que des gnomes dans le cercle polaire peignaient les bandes rouges dans le tube. Je presse le tube. Horreur ! Pas de bandes rouges dans MON signal tunisien! Comment est-ce possible?

Tunis et Noumea, même combat

Tunis a un petit goût du Paris des années 60. je pense que cela vient en partie du fait que les gens fument partout dans les cafés. ela me rappelle mon enfance. Cela vient aussi du modèle des autos. Il y a encore des modèles Peugeot 404. On dirait une ville qui se serait mise à vieillir avant d’avoir été achevée. Tout y est en cours mais depuis si longtemps qu’on ne se souvient plus quand on a commencé ni comment le finir.

Je me promène dans la ville et je me rends compte à quel point les anciens colons français ont eu du mal à rendre la Tunisie au tunisien : “Nom de Dieu, on a rendu la Tunisie ! Ah la la ! Quel malheur ! On était si bien, au soleil, pénard, la belle vie, les vacances perpétuelles.”. Il me vient à moi-même des vieux réflexes de colon. Si j’étais né en 1900, je me serais assez bien vu avec un casque colonial et une chicote, posant pour la photo, fier de moi, sur le perron de ma villa au bord de la Méditerranée.

Je suppose que si les Tunisiens ont foutu les Français dehors parce qu’ils ne se sont pas bien comportés. Un peu comme en Nouvelle-Calédonie par exemple. Partout où les Français se sont implantés, ils se sont mis à dos les populations locales. Pour finir toutes les colonies ont été des ratages. Voire des bains de sang. Il est vrai que les Français sont très difficiles à comprendre. Passe encore d’établir une société raciste, suprémaciste et coloniale mais le faire au nom des droits de l’homme de la liberté de l’égalité et de la fraternité, c’est un peu fort de café comme on dit en Côte d’Ivoire.

La vie est si bon marché en Tunisie que cela devient ridicule de payer quelque chose. On a un peu honte de régler quelques centimes une bouteille d’eau bien fraîche. On ne donne presque rien et en plus ils vous rendent de la monnaie en cadeau gratuit. Si bien qu’on repart avec sa bouteille d’eau encore plus riche qu’on est arrivé.

 Comment voulez-vous qu’un pays survive si vous payez un café avec un billet de 3 € et que le serveur vous rend un flot de monnaie ? Non seulement on ne paye presque rien mais le serveur vous rend de la monnaie!

Je dépense si peu que je pense revenir avec plus d’argent que je ne suis parti. La Tunisie est le seul pays qui vous enrichit pendant vos vacances. Bien sûr, quand on achète quelque chose, on n’est pas forcé de marchander, mais c’est bien tentant.

En Tunisie il y a les pauvres, puis les très pauvres, puis les encore plus pauvres et ainsi de suite en une longue litanie de niveaux de pauvreté. Ainsi les salaires sont si bas que, même si les parents travaillent, ils se privent parfois de manger pour que leurs enfants fassent de grandes études à l’étranger pour devenir médecin ou ingénieur. Partir étudier à l’étranger semble le seul moyen légal de s’en sortir mais cela coûte une fortune.

 

Libérer Georges Ibrahim Abdallah

Le conflit israélo-palestinien réveille les sentiments anti colonialiste naturel des Tunisiens. On voit des drapeaux palestiniens partout en ville. Le soutien à la Palestine est très populaire. L’Institut français, une haute bâtisse très moderne qui domine en plein centre de Tunis, a été transformé en mur des lamentations. Sur le mur d’enceinte de l’institut de France, l’établissement public chargé de l’action culturelle extérieure de la France, on peut lire :

Libérer Georges Ibrahim Abdallah.

Nous exigeons la fermeture de l’ambassade de France.

il faut criminaliser les sionistes.

le feu par le feu, le sang par le sang.

Les sionistes doivent être battus.

l’ambassade française, énorme bâtisse en plein cœur de la ville, hérissée de barbelés de caméra

Plus loin, l’ambassade française, énorme bâtisse en plein cœur de la ville, hérissée de barbelés de caméra, avec ses défenses, ses gardes, ses command-car, a l’air d’un blockhaus en état de défense. Une sorte de nid d’aigle, de forteresse.

On comprend tout de suite que le gouvernement français y est mal supporté. Les Tunisiens auront toujours l’arrière-pensée que dans chaque parole, dans chaque acte des Français, il y a le désir inconscient de chercher à recoloniser le pays d’une manière ou d’une autre. par les bons conseils, la flatterie, la menace, les démonstrations d’amitié outrancières.

L’énorme drapeau français qui flotte en haut de son mât semble une provocation post-coloniale. Le bâtiment énorme, dominant, victorieux, grand comme un palais, a l’air de dire aux tunisiens : “ ici nous sommes encore chez nous. On a bien l’intention de rester. ”

On se rend vite compte que le pays est vampirisé par les grandes puissances, l’Europe la France le FMI

Les grandes sociétés internationales, Total, Orange. Le Rassemblement national ne s’tend jamais les excellentes affaires que font les grandes entreprises françaises avec les pays du Maghreb.

Quand je vois cette bâtisse prétentieuse et désagréable, je suis encore plus convaicu  que les Français ont réussi le tour de force de se faire détester partout où ils ont essayé de s’implanter, Tahiti Madagascar, Indochine, Afrique et …la Nouvelle Calédonie…. Nous n’avons laissé qu’un souvenir cuisant. C’est une véritable catastrophe

Les Français n’ont conservé une côte d’amour que dans les endroits où ils n’ont jamais mis les pieds. C’est-à-dire en Terre Adélie où même les pingouins se fichent de nous.

Je ne voudrais pas avoir l’air de dire du mal de la France, mais il est vrai que la Tunisie fait partie de la longue liste des pays musulmans (et autres) que la France a agressé sans aucune raison parmi lesquels l’Égypte, la Turquie, la Syrie, l’Algérie, le Maroc, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Palestine( au temps des croisés) la Mauritanie le Sénégal le Niger la Guinée, le Burkina Faso, le Bénin, les Comores et cetera.

 Il n’est pas injuste dire que la France s’est à peu près battue gratuitement avec tous ceux qui lui sont tombés sous la main et a bombardé tous les coins de la terre, à part peut-être la Laponie un bout du Tibet, le fond de la Papouasie. Le plus drôle ou le plus ridicule est que beaucoup de Français y voient encore aujourd’hui, une sorte de fierté : “On leur a quand même construit un chemin de fer, des entrepôts, des plantations et un port !”

Ben voyons. C’est comme si les Allemands nous disaient : “On vous a quand même construit de beaux bunkers sur la côte Atlantique”.

Gaza, sur tous les murs

Le soir, dans ma chambre, je regarde les télévisions arabes. Gaza est partout. Passent en boucle les images hallucinantes et terrifiantes de Gaza sans épargner aucune vision d’horreur. J’y vois là une nette différence de traitement avec les télévisions européennes qui prennent grand soin de couper les images les plus sanglantes sans doute pour amenuiser la mauvaise impression.

Partout ce sont que corps d’enfants brisés, civils déchiquetés et cela avec des armes américaines et françaises. Ici : une scène de la vie quotidienne à Gaza. Un jour de marché. Nous sommes au milieu d’une place avec ses passants, ses piétons, ses promeneurs, ses femmes et ses enfants qui font leurs courses. Soudain, une explosion en plein milieu de l’image, à quelques mètres de la caméra. Les autres images sont pires. Partout, ce ne sont que destructions, humiliations. C’est si violent que j’ai honte de regarder.

Dans ce qui est présenté partout en Europe comme une guerre, je me demande où sont les militaires palestiniens ? Où sont-ils? et s’ils existent, pourquoi on ne les voit jamais ? À moins que l’armée israélienne ne fasse la guerre toute seule. Elle ne fait pas la guerre, elle fait du tir au pigeon. Elle se sert des civils palestiniens comme cibles dans un stand de tir.

Dans la cour du palais de justice, un immense panneau de soutien à la Palestine qui comporte toute une série de photos atroces de bébés massacrés : les saints Innocent. la Bible revisitée par Israël.

Je me demande quel effet peut produire un tel bombardement d’images sur le milliard de musulmans dans le monde qui les regardent chaque soir en direct depuis tous ces mois. Les graffitis sur les murs de Tunis témoignent de l’électrochoc provoqué chez des Arabes par le sort de Gaza.

Le piéton, voici l’ennemi !

Un trottoir à Tunis est en soi une œuvre d’art inattendue. Quand on marche longtemps en ville, on en vient très vite à constater qu’il est impossible de marcher sur les trottoirs de Tunis. Beaucoup trop risqué. La question reste posée: si on ne peut pas marcher dessus, à quoi servent les trottoirs ?

Eh bien disons qu’il servent à tout le reste. J’ai même vu de mes yeux vu une rampe pour handicapé. Une seule pour toute la Tunisie.. C’est mieux que rien. Pour le reste c’est l’enfer. Handicapés ! Echangez vite votre fauteuil roulant pour un fauteuil volant.

Les trottoirs sont des murs à plat, biscornus, ornés de trous de fers à béton, de marches trop hautes, de rebords. Ils forment une collection de tous les pièges possibles réservés aux piétons.C’est sans doute un terrain d’expérimentation pour acrobate, d’experts en ouvrages de béton, aux fabricants d’obstacles, aux amateurs de pierre d’achoppementLa promenade du piéton se transforme en parcours du combattant. Les trottoirs réclament un piéton viril aimant le risque. N’hésitez pas à venir y jouer votre peau. Marcher dans les rues relève d’une sorte d’héroïsme inconscient.

Partout on voit circuler de vieux scooters complètement désossés qui les font ressembler à une sorte de gros insecte mystérieux qui n’appartient à aucun genre. Il paraît que ce serait des scooters volés dont on a arraché le carénage afin de ne pas être reconnus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Batailles coloniales (1), Abd El-Kader anéantissait les Français en 1845 https://mondafrique.com/a-la-une/grandes-batailles-2-lemir-abd-el-kader-vainqueur-des-francais-en-1845/ https://mondafrique.com/a-la-une/grandes-batailles-2-lemir-abd-el-kader-vainqueur-des-francais-en-1845/#comments Mon, 30 Jun 2025 01:25:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=52708 Après trois jours et trois nuits de combat du 23 au 26 septembre 1845, l’Émir Abd El-Kader inflige une défaite militaire cuisante aux Français à Sidi Brahim  Une enquête d’Eric Laffitte        « Les chasseurs d’Orléans se font tuer mais ne se rendent jamais«  Bien que les troupes françaises colonisent l’Algérie depuis quinze ans, la […]

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Après trois jours et trois nuits de combat du 23 au 26 septembre 1845, l’Émir Abd El-Kader inflige une défaite militaire cuisante aux Français à Sidi Brahim 

Une enquête d’Eric Laffitte

       « Les chasseurs d’Orléans se font tuer mais ne se rendent jamais« 

Bien que les troupes françaises colonisent l’Algérie depuis quinze ans, la conquête militaire en 1845 est loin d’être acquise. L’âme de la résistance s’appelle alors Abd el-Kader, considéré comme le père de l’indépendance de l’Algérie. Chef politique et religieux, militaire de premier ordre, il a levé une armée de de 10000 fantassins, 2000 cavaliers. Les troupes françaises s’échinent à l’éliminer. En septembre de cette même année, le lieutenant-colonel de Montagnac à la tête d’une colonne de 421 soldats croit cette heure arrivée. 

Au terme de trois jours et trois nuits de combats acharnés autour de Sidi-Brahim, un hameau perdu à la frontière marocaine, seulement 16 de ses hommes parviendront, hagards, à regagner leur base. On tient là, avec « Camerone » pour la Légion étrangère, une des plus belles défaites de l’armée française. 

Quant au vainqueur, Abd el-Kader, cet implacable ennemi des Français, il héritera quelques années plus tard de la légion d’honneur…

  

Un chef fougueux et aventureux… 

« On voudrait mourir comme cela pour perpétuer l’honneur dans notre armée », commentera à chaud un officier au récit de ces journées tragiques. Quinze jours plus tôt, mi-septembre 1845, le lieutenant-colonel de Montagnac qui tient garnison à Djemaa Ghazaouet (aujourd’hui Ghazaouet) reçoit l’information d’un caïd local selon laquelle Abd el-Kadera franchi la frontière marocaine (derrière laquelle il s’abrite régulièrement) et séjourne dans sa tribu. Une occasion inespérée de mettre la main sur le chef rebelle… 

Les renseignements fournis par l’informateur sont en réalité biaisés notamment sur l’importance des effectifs qui accompagnent Abd el-Kader. Par ailleurs, Montagnac a reçu la consigne stricte de sa hiérarchie de ne pas lancer d’opération avec ses effectifs insuffisants. Montagnac, décrit comme « un chef fougueux, violent, aventureux, mais fort courageux », n’en tient pas compte et mord à l’hameçon que le caïd lui a lancé. 

Le 21 septembre, à 22 heures, à la tête de cinq compagnies du 8ebataillon de chasseurs d’Orléans (ancêtres des chasseurs alpins), d’un escadron du 2e de hussards (60 cavaliers), et de quatre escouades de carabiniers, soit une troupe de 421 hommes, il se lance à la recherche du camp d’Abd el-Kader afin de « surprendre » ce dernier. 

Dans la nuit, après une marche d’une quinzaine de kilomètres, les Français repèrent les feux du camp ennemi, une force alors estimée entre 1000 et 2000 hommes. 

10 000 guerriers  algériens

Le 23 septembre, à l’aube, laissant une petite partie de ses troupes garder le bivouac et son ravitaillement, Montagnac marche à la rencontre de l’ennemi. Une nouvelle progression pénible d’une demi-douzaine de kilomètres. Les chasseurs à pied peinent à suivre les cavaliers.

La rencontre entre les deux forces adverses a lieu dans la matinée. 

Mais en lieu et place des mille à deux mille hommes attendus, c’est sur l’armée au grand complet d’ Abd el-Kader que tombe Montignac. Près de 10 000 guerriers dont 5 000 cavaliers. 

A la tête de ses hussards, Montagnac sabre au clair, charge la cavalerie ennemie. Les Français sont très vite submergés et anéantis.

Les Français luttent désormais pour leur survie

 Trois heures de corps à corps 

Montignac est mortellement blessé. Il n’est déjà plus question de capturer Abd el-Kader. Les Français luttent désormais pour leur survie. Les hussards massacrés, c’est au tour des chasseurs à pied de recevoir la charge de la cavalerie arabe. Le combat au corps à corps va durer trois heures. 

Du bivouac, la 2e compagnie tente de se porter au secours de la colonne encerclée. Elle ne fait pas deux kilomètres avant d’être assaillie à son tour de tous côtés par une nuée de guerriers descendus des crêtes. Son chef est tué, l’officier en second, le capitaine Dutertre blessé, est fait prisonnier.I l n’est pas encore midi ce 23 septembre quand, sur les 421 hommes engagés, il n’en reste plus que 82 ! 

Péniblement, les survivants parviennent à se réfugier au marabout de Sidi-Brahim, situé à 1 km du bivouac. Soit une petite enceinte où sont plantés deux figuiers entourés d’un mur de pierre. Durant trois jours les rescapés, sans vivres, sans eau, vont soutenir le siège et les assauts de l’armée d’ Abd el-Kader. Pour tenir, la troupe boit sa propre urine, celle des quelques chevaux encore présents. Pour faire « passer », on la coupe avec quelques gouttes d’absinthe. On coupe aussi les cartouches en deux, puis en quatre, pour avoir plus de coups de fusil à tirer.

Un chasseur  d’Orléans en Algérie, ancêtre des Chausseurs Alpins.

« Merde à Abd el-Kader ! » 

Pour en terminer et épargner la vie ses hommes, Abd el-Kader tente de négocier. Selon les usages de l’époque. Ainsi fait-il avancer l’officier Dutertre à qui il promet de trancher la tête s’il ne lance pas un appel à la reddition.Dutertre exhorte au contraire ses camarades à résister « jusqu’ à la mort ». C’est son dernier cri, sa tête roule aussitôt dans la rocaille. 

Le clairon Rolland frise de connaître le même sort. Egalement prisonnier, on lui intime de sonner la retraite pour décourager les derniers combattants. Au péril de sa vie, il sonne alors la charge. Finalement épargné, il parviendra à s’évader quelques mois plus tard. 

Evoquons encore le capitaine de Géraux qui organise la résistance dans le réduit et qui invite à se rendre, répond en écho à Cambrone à Waterloo : « Merde à Abd el-Kader, les chasseurs d’Orléans se font tuer mais ne se rendent jamais« .Le siège du marabout se poursuit ainsi les 24 et 25 septembre. 

Côté assaillants, on sait que faute de vivres et surtout d’eau, la résistance ne peut pas s’éterniser. On attend donc que celle-ci s’épuise. Les assiégés caressent eux l’espoir, durant ces deux journées du 24 et du 25 septembre, qu’on va se porter à leur secours. Ce qui ne se produit pas. A l’aube du 26 septembre, à bout de force et dans l’impasse, les 82 survivants s’élancent à 6 heures du matin, baïonnette au canon, et dans une charge furieuse, parviennent à briser l’encerclement. 

Leur espoir ? Rallier leur garnison de Djemaa Ghazaouet située à 15 km.S’engage alors une marche dantesque pour la petite troupe à demi-morte de soif et composée de nombreux éclopés. Les 82 soldats vont parcourir les 15 km en formation « au carré » afin de résister au attaques de l’ennemi qui surgit de tous côtés. 

Passé l’effet de surprise, en effet, les forces d’Abd el-Kader qui s’étaient éparpillées en attendant la chute du marabout rappliquent en hâte pour participer à l’ultime curée.

Kilomètre après kilomètre, vaille que vaille, en dépit des nouveaux morts, des nouveaux blessés, « le carré » tient. Il parvient jusqu’à l’extrémité du plateau de Tient. A deux kilomètres seulement à vol d’oiseau de la garnison. 

Cavalier Hussard en Algérie

11 survivants 

Ne reste plus qu’un profond ravin à franchir. Au bas duquel coule un ruisseau, l’oued El Mersa. Mais alors, la tentation est irrésistible. Le carré se disloque et les hommes s’y précipitent pour boire. Avec comme conséquence immédiate, celle d’un nouvel et ultime assaut. 

S’en suit un corps à corps désespéré. Il n’y a plus de munitions. On s’étripe à l’arme blanche : sabre contre poignard ou baïonnette. 15 chasseurs et un hussard parmi les 80 échappés le matin de Sidi-Brahim parviendront à rallier le camp. 5 de ces 16 rescapés décèdent de leurs blessures dans les heures, les jours qui suivent. Onze survivants donc sur un effectif initial de quelque quatre cent hommes partis moins d’une semaine plus tôt capturer Abd el-Kader.  

Parmi eux, pas un officier, pas un sous-officier n’ a survécu. Hélas pour Abd el-Kader, il ne transforme pas l’essai. Au terme de quinze ans de guérilla, il est finalement contraint de se rendre en 1847. 

 Reconnaissance internationale

D’abord emprisonné en France, il est finalement gracié par Louis Napoléon Bonaparte suite à une campagne menée dans l’opinion publique française et notamment par Victor Hugo. Puis le nouvel empereur des Français, Napoléon III, le dote d’une pension de 100 000 francs.Abd el-Kader part vivre en Syrie où il mène l’existence d’un intellectuel se consacrant à la théologie, à la philosophie. 

En juillet 1860, de violentes émeutes anti-chrétiennes éclatent en Syrie. Les Druzes y massacrent plus de 3000 chrétiens à Damas. Abd el-Kader, dont l’autorité morale est grande à Damas, s’interpose et place les chrétiens de la ville sous sa protection personnelle. Son intervention, parfaitement efficace, sauve ainsi la vie de milliers de chrétiens. Un geste qui connaît un retentissement international. 

 D’Amérique, Abraham Lincoln lui envoie une paire de revolvers incrustés d’or. De Buckingham, les Britanniques, un fusil précieux. Le Vatican le décore de l’ordre de Pie XI, etc.  

En France, à l’implacable ennemi d’hier, « aux mains tachées du sang des héros de Sidi-Brahim », l’on décerne la plus haute distinction. Il est fait Grand-croix de la légion d’honneur ! Abd el-Kader meurt à Damas en 1883, ses cendres reposent aujourd’hui au cimetière d’El Alia à Alger où – à quelques exceptions près – il est considéré comme le héros national. Les ossements des soldats français tombés à Sidi-Brahim ont été rassemblés au « tombeau des braves » au château de Vincennes à Paris. 

 « Francs chasseurs, hardis compagnons,

voici venu le jour de gloire »
 
L’hymne des chasseurs alpins en vigueur aujourd’hui date de la bataille de Sidi Brahim.
 
 
https://mondafrique.com/grandes-batailles-volet-1-massacre-a-la-mitrailleuse-au-soudan-en-1898/
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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La guerre froide en Afrique (1/5), le fiasco français contre Sékou Touré https://mondafrique.com/a-la-une/serie-guerre-froide-1-le-fiasco-de-loperation-persil-en-guinee/ https://mondafrique.com/a-la-une/serie-guerre-froide-1-le-fiasco-de-loperation-persil-en-guinee/#comments Sun, 29 Jun 2025 22:53:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=52835 Dans la série sur la guerre froide en Afrique, le premier volet est consacré aux opérations de déstabilisation que les services secrets français ont monté en Guinée contre le régime de Sékou Touré. L’opération « Persil » en 1959 qui sera un fiasco devait  « punir » le dirigeant guinéen jugé trop proche du bloc de l’Est […]

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Dans la série sur la guerre froide en Afrique, le premier volet est consacré aux opérations de déstabilisation que les services secrets français ont monté en Guinée contre le régime de Sékou Touré. L’opération « Persil » en 1959 qui sera un fiasco devait  « punir » le dirigeant guinéen jugé trop proche du bloc de l’Est et l’écarter du pouvoir. Récit.

Une enquête d’Olivier Toscer

La Guinée avait été le seul pays d’Afrique francophone accédant à l’indépendance à refuser l’association avec la France

« nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage » Sékou Touré

Février 1959 à Dakar (Sénégal). Une demi-douzaine de militaires du 11ème choc, le service Action du SDECE, le service d’espionnage extérieur français, prennent leur quartier dans une grande villa du quartier de Hann Pecheur.e groupe, habillé en civil, est dirigé par le capitaine Freddy Bauer, un gros bras qui arrive d’Algérie.

L’opération secrète, décidée à Paris dans le bureau de Jacques Foccart, le M. Afrique du Général de Gaulle, peut commencer. Elle est baptisée Persil, du nom de la célèbre lessive qui « lave plus blanc ». Son but : déstabiliser la Guinée voisine et œuvrer au renversement de l’homme fort de Conakry, Sékou Touré.

Le général de Gaulle en compagnie de Sékou Touré

Touré est la bête noire de l’Elysée depuis l’affront fait au Général lors de sa visite sur place un an plus. De Gaulle était venu défendre le maintien de la Guinée indépendante dans la Communauté Française mais s’était fait copieusement hué par la foule et renvoyé dans ses cordes par Sekou Touré auteur de la formule restée célèbre : « nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage ».  Quelques semaines plus tard, la Guinée avait été le seul pays d’Afrique francophone accédant à l’indépendance à refuser l’association avec la France préférant se tourner vers le monde communiste et bénéficier de l’aide soviétique et chinoise.Pour la première fois, un pays africain menaçait de basculer à l’Est voire d’entraîner avec lui des pays voisins, dont le Mali notamment.

La guerre froide venait de faire son irruption sur le continent noir. Et comme l’abcès surgit dans la sphère francophone, c’est à Paris de prendre les mesures pour contenir le danger. Ce sera l’opération Persil. Sauf qu’ici, c’est un gouvernement issu des urnes qu’il s’agit d’essorer.

Chef de poste à Dakar puis directeur du SDECE en Afrique Maurice Robert, l’avouera bien des années plus tard dans ses mémoires[1] : « Nous devions déstabiliser Sékou Touré, le rendre vulnérable, impopulaire et faciliter la prise de pouvoir par l’opposition. Nous avons donc décidé d’armer et d’entraîner des opposants guinéens pour qu’ils développent un climat d’insécurité en Guinée et, si possible, qu’ils renversent Sékou Touré ». C’est la mission des hommes du 11ème Choc.

Scepticisme français face à l’offensive soviétique

Les barbouzes envoyés sur place semblent sceptiques. « Moustache », un radiotélégraphiste du SDECE partie prenante de l’opération Persil, l’a confié sous le sceau de l’anonymat, il y a quelques années, à des journalistes de RFI : « La tentative d’expansion du communisme en Afrique provoquait chez nous plus de sourires que d’inquiétudes. Nous nous disions que si les Russes avec leurs gros sabots mettaient leurs mains sur l’Afrique, ils auraient du souci à se faire. Pendant mon séjour là-bas, ils ont envoyé à Conakry, en guise de tracteurs agricoles, des chasses neige non modifiés… qui n’ont jamais servi »[2].

Marcel Le Roy-Finville, chef du service au SDECE (service de contre espionnage français, aujourd’hui DGSE), soupçonné d’avoir participé en 1965 à Paris, à l’enlèvement du leader socialiste marocain Mehdi Ben Barka, est le cerveau de l’opération Persil

En bons militaires, les hommes du SDECE se mettent pourtant à l’œuvre pour renverser Sékou Touré. Ils s’appuient sur « Solidarité Guinéenne », une organisation d’opposants en exil, regroupant des Peuls écartés du pouvoir à Conakry au profit des Soussous, l’ethnie du Président. Les agents français mettent sur pied plusieurs filières pour faire parvenir des armes aux réseaux d’opposants guinéens, voire fomenter l’assassinat de l’homme fort de Conakry.

Problème : des fuites provenant de la communauté guinéenne au Sénégal arrivent jusqu’aux oreilles de Sékou Touré en personne. Lequel proteste auprès de Pierre Messmer, Haut-commissaire de la France à Dakar.

Dans un premier temps, Celui-ci fait, la sourde oreille.

Des cargaisons d’armes saisies 

Mais au printemps 1960, l’affaire éclate au grand jour : Le 10 mai, une importante cargaison d’armes de guerre est saisie par la police sénégalaise à la frontière avec la Guinée. Les premiers éléments de l’enquête pointent la responsabilité d’un parachutiste français, cheville ouvrière de l’opération Persil, le capitaine Garuz. L’affaire est suffisamment grave pour remonter jusqu’à la présidence de la République au Sénégal, pays qui vient tout juste d’accéder à l’indépendance, le mois précédent.

Le Président du Conseil sénégalais Mamadou Dia se plaint auprès du Général de Gaulle des agissements des tentatives de déstabilisation du pouvoir guinéen par les des services secrets français

Marchant sur des œufs entre les intérêts de son voisin guinéen et ceux de l’ancienne puissance coloniale, le président du conseil Mamadou Dia prend la plume pour saisir directement le Général de Gaulle de l’épineuse affaire (voir fac-similé) : « Nous avons été informés d’activités très suspectes à la frontière sénégalo-guinéenne », débute-t-il, avant de déballer tous les détails de l’affaire et de mettre en cause le rôle du SDECE.

La missive ébranle les plus hautes sphères parisiennes. « Le Général était furieux, témoignera plus tard l’éminence grise Jacques Foccart. « Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? » s’est-il d’abord exclamé. « Qui a pu faire cela ? » Il aurait pu exploser, me demander de quel droit j’avais pris de telles initiatives. Mais je lui ai donné des explications. Il a eu un commentaire laconique : « Dommage que vous n’ayez pas réussi »… »[3]. Reste pour la France prise la main dans le sac, il n’est plus question de poursuivre dans la voie d’un soulèvement armé.

De là à abandonner toute velléité d’affaiblir le régime crypto-communiste de Sékou Touré, il y a un pas que les agents secrets français ne sont pas encore prêts de franchir.

En parallèle des opérations armées, les hommes de l’opération Persil ont en effet imaginé une autre façon de déstabiliser Sékou Touré : couler la Guinée économiquement.

Dès 1958, en représailles au « Non » à la Communauté, le Général de Gaulle avait déjà rappelé dans l’Hexagone, les fonctionnaires français épaulant les autorités guinéennes. Mais la plupart des enseignants et beaucoup d’expatriés employés par des entreprises françaises privées étaient restés. Le développement de la Guinée se poursuivait grâce, également aux aides du bloc de l’Est : les Soviétiques modernisaient le port de Conakry ou rénovaient l’aéroport, les Chinois construisaient des usines… La Tchécoslovaquie, elle, avait pris en charge la fabrication des billets de francs guinéen, la monnaie du pays qui, fâché avec la France ne pouvait utiliser le Franc CFA.

Les barbouzes du SDECE vont alors avoir l’idée de se servir de cette fragilité. Leur plan : faire exploser l’inflation et la crédibilité de la nouvelle monnaie du régime en inondant la pays de contrefaçons. La machination a germé dans le cerveau particulièrement retors du colonel Maurice Leroy-Finville, le patron du service 7 du SDECE, l’unité la plus borderline du contre-espionnage français. Mais sa mise en œuvre incombe aux hommes de l’opération Persil chargés de faire passer des tonnes de fausse monnaie fabriquée dans les sous-sols de la « Piscine », livrée par avion à Dakar puis acheminée en Guinée par camions.

Mais là-encore rien ne se passe comme prévu. Leroy-Finville, le maitre-espion ès-basses œuvres du régime gaulliste l’a raconté dans son livre de souvenir : « Il se passe ceci d’ahurissant que nos faux billets sont de meilleure qualité que ceux fabriqués par les tchécoslovaques. Dans le climat saturé d’humidité de Conakry ou il tombe six mètres (sic) d’eau par an, la monnaie imprimée à Prague se détériore, chiffres et dessins ont tendance à se brouiller et les billets se muent en chiffon de papier »[4] . Résultat, les faux billets plus résistants remplacent les billets originaux et la masse monétaire reste à peu près constante. Echec sur toute la ligne.

A Paris, on décide alors de cesser les frais. C’est la fin de « Persil ».

Fin 1961, le camp occidental s’est, lui, résigné à laisser se dérouler la lune de miel entre Sékou Touré et le bloc de l’Est

Un bilan calamiteux

Le bilan est calamiteux. Loin de déstabiliser la Guinée, les manœuvres de services secrets français ont plutôt contribuées à solidifier le régime de Sékou Touré. Celui-ci va en effet s’ingénier à s’appuyer sur la cabale française comme une arme de propagande facilitant la répression de ses opposants, à la tête d’autres complots réels ou imaginaires. Il restera à la tête de la Guinée jusqu’à sa mort, le 26 mars 1984.

Fin 1961, le camp occidental s’est, lui, résigné à laisser se dérouler la lune de miel entre Sékou Touré et le bloc de l’Est. A partir du moment où la contagion communiste ne s’étend pas aux pays voisins, l’équilibre de la guerre froide n’est pas remise en cause, estime-t-on tant à Paris qu’à Washington. La CIA a calculé qu’entre 1959 et 1983, l’URSS avait fourni pour 188,5 millions de dollars d’équipements militaires à la Guinée et formé 920 chefs militaires en Union soviétique[5

[1] « Ministre de l’Afrique », entretien avec André Renault, Le Seuil, 2004

[2] Guinée, une histoire des violences politiques, Coralie Pierret et Laurent Correau, RFI, 2018

[3] « Foccart parle », entretiens avec Philippe Gaillard, Fayard, 1995

[4] Entretiens avec Philippe Bernet in « SDECE Service 7 », presse de la Cité 1980

[5] « Intérêts soviétiques en Guinée », direction du renseignement de la CIA, le 16 avril 1984

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Ce que l’Imam Khomeiny avait confié à Michel Santi https://mondafrique.com/a-la-une/ce-que-limam-khomeyni-a-confie-a-michel-santi/ https://mondafrique.com/a-la-une/ce-que-limam-khomeyni-a-confie-a-michel-santi/#respond Sun, 29 Jun 2025 04:30:29 +0000 https://mondafrique.com/?p=136303 Une jeunesse levantine de Michel Santi, économiste, est un récit qui met en scène la voix troublante et lucide d’un témoin direct des derniers jours du Shah et de l’ascension fulgurante de Khomeiny un homme dépeint ici dans toute sa complexité : mystique raffiné, révolutionnaire implacable, stratège géopolitique et manipulateur du sacré. Une jeunesse levantine est […]

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Une jeunesse levantine de Michel Santi, économiste, est un récit qui met en scène la voix troublante et lucide d’un témoin direct des derniers jours du Shah et de l’ascension fulgurante de Khomeiny un homme dépeint ici dans toute sa complexité : mystique raffiné, révolutionnaire implacable, stratège géopolitique et manipulateur du sacré.

Une jeunesse levantine est plus qu’un témoignage : c’est une méditation vertigineuse sur la violence sacrée, le renversement des alliances, et la tragédie du XXe siècle moyen-oriental.

Un livre, littéraire, documenté, au croisement du roman politique, du journal intime et de la confession géopolitique. Il interroge avec une acuité rare notre rapport au pouvoir, à la religion, au mensonge et à la mort.

                                        LES CONFIDENCES DE L’IMAM KHOMEINY

Khomeiny était un homme doux. Son regard fut toujours d’une incontestable bienveillance envers moi, presque paternel, jamais intimidant. Son visage marqué de traits réguliers, harmonieux, presque féminins. Je ressentais une personne raffinée, élégante, le contraire de l’obscurantisme. D’ailleurs, il sentait bon comme s’il s’était parfumé. C’est un mystique que j’avais devant moi, un théologien qui exhalait la puissance intellectuelle.                                                            

«La ligne de conduite ayant dirigé ma vie, Michel, est qu’il faut se mettre en quête de la connaissance et de la perfection depuis le berceau jusqu’à la tombe.» Puis, sans transition : «Ma relation particulière avec Dieu est, pour moi, aussi puissante qu’une énigme. Je l’ai héritée des vieux poètes persans, et je la garde surtout pour moi-même. Je suis un introverti. Mon dialogue est principalement avec Dieu d’abord, puis avec moi-même. Le fait est que, cher jeune Michel, je suis un intuitif.»

Poursuivant sa tirade, toujours d’une voix très mesurée, mais dont la détermination semblait inébranlable :

«Mais je ne suis pas Gandhi car, moi, je suis pour la violence d’État. Le régime que je m’apprête à fonder n’existe encore nulle part ailleurs au monde : il est destiné à surprendre le monde et à choquer les Arabes. L’Iran deviendra le géant diplomatique du désordre mondial. Nous allons récuser l’une après l’autre toutes les normes internationales» – Une jeunesse levantine, chapitre 37, Un homme raffiné.

Mysticisme et politique

(…) De retour au pays, il se préparait à endosser toutes les fonctions : juriste, politicien, homme de religion. Sa version personnelle du mysticisme n’était en rien – pour lui – contradictoire avec les exécutions sommaires et en masse qui seront perpétrées sous son autorité, accomplies pour le «bien commun». Chez Khomeiny, l’usage de la force et de la violence était légitimé par cet objectif grandiose et ultime. Sa répartie, brutale mais sincère, «je n’ai signé avec personne un contrat de fraternité» était, à cet égard, explicite. Cet homme débonnaire – qui le fut en tout cas vis-à-vis de moi cette après-midi – a tout planifié. Mon intuition me murmurait que j’avais face à moi un révolutionnaire fier de son intégrité, à la Saint-Just.

«La cause palestinienne – qui est séculière – est devenue l’opium du peuple musulman, qui juge tout à travers son miroir déformant ».

Et de confier à Michel Santi:

« Les despotes arabes instrumentalisent à cœur joie ce dossier palestinien qualifié de «cause». Sous le prétexte de combattre Israël, ils asservissent leurs propres peuples et consolident leur tyrannie. Ce combat n’est pas le mien et, du reste, les Palestiniens eux-mêmes défendent bien mal leur cause pourtant légitime. De plus, leur activisme nuit aux chiites du sud du Liban qui se font en réaction bombarder par Israël. Je vais devoir peser pour désarmer les Palestiniens du sud du Liban, et ôter à Israël ce prétexte de nuire à nos frères chiites établis dans cette région qui sont très pauvres. Sur ce plan, la cause palestinienne va même à l’encontre des intérêts de nos frères du Liban. Je refuse, et je pèserai de tout mon poids de retour en Iran, afin que nous n’ayons pas à payer le prix d’un combat qui n’est pas le nôtre. Sur ce point, mais juste sur celui-ci, je rejoins le Shah. Cela n’implique strictement en aucun cas que nous soutenons la politique israélienne, qui ne vaut pas mieux que celle de l’Afrique du Sud et de son apartheid. Toutefois, j’aurai bien assez à faire lorsque je rentrerai pour m’empêtrer dans une cause palestinienne, et en faveur de sunnites qui, le moment venu, seront les premiers à nous jeter la pierre, à nous chiites. Je pense que nous pouvons tous reconnaître que la cause palestinienne n’a absolument rien de central en Islam 

Je ne suis pas de ceux qui estiment que sa Révolution lui a été confisquée et ce pour une simple et unique raison, car la Révolution, c’est Khomeiny. Pour autant, il sera rapidement tiraillé entre de très forts courants contraires. Dès le début, en 1979, il aura à se battre contre des groupes de pression bien organisés, partisans d’une extrême rigueur idéologique, qu’il ne parviendra du reste pas à gérer efficacement. Si Khomeiny était intransigeant à l’encontre des ennemis de l’Islam, il avait en revanche la plus grande peine à arbitrer entre les divers courants ultra-conservateurs de son pays, dont un certain nombre étaient des amis et des disciples. Il n’intervenait qu’en dernier recours, vacillait très souvent.

La France dans la Révolution Islamique

«Ce maudit Shah m’a contraint de vivre dans une nation musulmane en pleine occidentalisation, dans une Turquie devenue séculière malgré elle, dont même l’écriture en arabe était bannie. J’ai dû ensuite me réfugier en Iraq, mais ce chien de Saddam m’en a chassé à la demande du Shah. Ce faisant, ils ont commis une grave erreur qui les perdra à très court terme, car la liberté dont je vais disposer ici en France sera sans commune mesure avec celle que j’avais en Iraq… où je n’en avais strictement aucune ! Mon exil en France sera leur coup de grâce. Ici, en France, je vais créer un deuxième espace de pouvoir car ma révolution sera d’abord médiatique.» – Une jeunesse levantine, chapitre 37, Un homme raffiné.

«L’ambassadeur américain et un émissaire de ton Président Giscard se sont succédés pour me rendre visite, affirmant tous deux que leurs gouvernements respectifs ne souhaitaient pas entraver mon action, d’autant que la maladie du Shah était parvenue à un stade terminal. J’ai même des sources fiables qui m’ont informé au tout début de ce mois qu’un monsieur Bonnet, très haut placé dans les services d’espionnage français, a certifié que Carter et que Giscard avaient décidé, lors d’une réunion commune à la Guadeloupe au début de cette année, de ne plus soutenir Pahlevi, et même de faciliter sa chute et son départ du pays.» Khomeiny affirmait que, ignorant ce qui se tramait dans son dos et même dans son environnement immédiat, le Shah était définitivement en bout de course, les fuites étant générales, voire orchestrées, sur son état de santé critique. Son médecin, le Français Georges Flandrin, se serait rendu plus de trente fois à Téhéran les derniers mois. «Tu vois, reprit l’Imam sur un ton moqueur, vos dirigeants occidentaux au plus haut niveau se sont rapprochés de moi et, ce faisant, ils ont allègrement trahi le Shah avec qui ils entretenaient des relations spéciales depuis des décennies ! Pourquoi, crois-tu, qu’il s’est enfui comme un chien ? Tout simplement car Giscard et Carter sont tombés d’accord sur ce qu’il perde dès que possible le pouvoir. Ses anciens amis l’ont lâché, me dit Khomeiny sans sourire mais la mine grave, et les yeux en ébullition. Ton président a envoyé en Iran son ministre de l’Intérieur, un certain Poniatowski en fin d’année dernière. Je sais que ce monsieur est rentré voir votre président pour lui dire que tout est foutu pour le Shah.

C’est suite à ce voyage de votre ministre, et à cette conférence en Guadeloupe, que le Shah s’est senti abandonné pour de bon. Un de ses autres médecins, aussi un Français, le Professeur Bernard, a même confié il y a quelques jours à Giscard qu’il n’en avait plus que pour quelques semaines. Tu imagines comme tout ça a déstabilisé les Occidentaux, qui avaient édifié l’ensemble de leurs relations politiques et économiques sur l’organisme d’un homme dont ils ont appris que ses jours étaient comptés ? Certes, ils ont décidé que ce ne serait ni moi ni le Shah, mais, ce faisant, ils m’ont laissé un espace dans lequel je me suis le plus facilement du monde engouffré…Figure-toi que j’ai même eu droit à une visite éclair d’un personnage étrange venu seul chez moi à Neauphle, qui s’est présenté comme le chef des services français de contre-espionnage. Alexandre de Marenches, dont nous avons vérifié le nom par la suite. Il m’a formellement confirmé que Carter faisait preuve de la plus grande détermination à bouter le Shah hors d’Iran. Le Président américain a dépêché – aussi au début de cette année – un des généraux de l’armée américaine, un certain Huyser, avec comme instruction formelle et claire à l’armée de mon pays de ne surtout pas intervenir s’ils envisageaient par hasard – ce que je ne crois pas – de soutenir l’empereur déchu. Pour moi, ce n’est pas un hasard, et le cours de l’Histoire – comme mon retour aujourd’hui au pays – n’aurait pas été si favorable sans Carter le faible et le velléitaire. La leçon que j’en tire ? En bien, qu’il est plus payant d’être l’ennemi des États-Unis que leur ami ! Vois comme ils ont traité le Shah, resté jusqu’aux dernières heures sans savoir si les Américains le soutiendraient ou pas.»

La caution des intellectuels français

«Je suis également largement soutenu par vos intellectuels en France, qui ont vu dans le Shah la figure diabolique et mesquine de l’impérialisme à honnir. Sartre et Beauvoir soutiennent sans vaciller ma cause, mais le plus déterminé a été Foucault qui est comme moi partisan du désordre – dont je serai un grand artisan. Suite à ses voyages en Iran l’été dernier, son article dans votre journal de référence m’a transformé en symbole. La caution des intellectuels français, le sais-tu Michel, a été une étape décisive dans la fabrication de mon mythe. À Paris, nous avons refusé des centaines d’interviews. Si tu savais le nombre de journalistes qui ont pleuré parce que nous ne pouvions pas leur en accorder ! L’engouement que je suscite est mystique, mais ni vos responsables politiques ni les journalistes ne savent ce qu’est un Ayatollah, ni ce que ce qu’est le chiisme !»

Puis, me regardant fixement, mais avec un certain attendrissement :

«Ils ont cru naïvement que je ne suis qu’un chef spirituel. Les films et les photos de moi assis adossé au pommier dans le minuscule jardin de Neauphle m’ont transformé en berger du monde. Mon heure est venue, Michel, poursuit-il, regardant par intermittence à travers le hublot. La CIA me soutient : ma Révolution islamique est officiellement adoubée par l’Empire américain. Te rends-tu compte de ce retournement phénoménal de situation ? J’en suis moi-même éberlué qu’ils aient opté pour moi et pour le bouleversement que j’annonce, au lieu d’avoir favorisé le successeur du Shah, son fils, quitte à mettre en place une Régence provisoire du fait de son âge.»Une jeunesse levantine, chapitre 40, Un passager clandestin

Réquisitoire contre l’universalisme à la française

«Depuis que je suis en France, j’ai pris le temps d’étudier et d’approfondir votre civilisation, qui m’a toujours intrigué. Vous, les Français, prétendez que votre Révolution est universelle, mais c’est la nôtre, en Iran, qui le sera. J’ai découvert que ce que vous qualifiez avec arrogance d’universalisme n’est, en vérité, qu’une forme de fétichisme. Il est hégémonique, n’est rien d’autre qu’un colonialisme brutal, encore plus violent que l’esclavage physique, car il ne détruit pas les corps mais annihile les esprits et les consciences. Votre universalisme à la française métastase le mépris. Il constitue un crime contre l’Humanité, un totalitarisme idéologique, qui périra, à l’image du fascisme, et bientôt du communisme. Cet universalisme brime des pans entiers de populations, d’ethnies, de religions que vous considérez comme inférieures. Avec la laïcité et la libre expression, vous érigez l’universalisme en divinité moderne pour humilier ceux qui ne pensent pas comme vous. Votre indifférence au sacré est devenue maladive, votre civilisation se meurt – et c’est très bien ainsi ! »u 

« Persuadé de sa toute-puissance, l’homme occidental a renié le sacré, rompant ainsi avec lui-même, exigeant des autres peuples qu’ils fassent de même. Vous avez réduit la transcendance à l’état d’hypothèse. En répudiant le sacré, vous avez cru avoir acquis la maîtrise de votre salut, vous vous êtes convaincus d’avoir résolu le problème de votre finitude. Cet abandon de la sacralité n’est que la preuve éclatante de l’arrogance de l’homme blanc, persuadé de ne devoir son Salut qu’à lui-même. En éliminant la transcendance, vous ne faites que révéler votre aveuglement, votre déni du tragique. Vous pensez naïvement, dans votre orgueil, avoir enfin votre destin en main. Vous croyez tout savoir, tout pouvoir. Or, c’est précisément dans ces instants que les grandes catastrophes surgissent.» 

Les Saoud, l’ennemi public

«Je te le dis les yeux dans les yeux, Michel, je considère les Saoudiens comme les plus grands terroristes de l’humanité. Si les États-Unis sont diaboliques, les Saoudiens sont le Grand Satan, et l’avenir nous montrera de quoi ils sont capables. Ces wahhabites sont la lie de l’humanité, et nous leur règlerons leur compte avec le nucléaire. Ma position est limpide car la route de Jérusalem passe par Bagdad, par Damas, par le sud du Liban, mais aussi par l’Arabie ! Ce qui veut dire que ma priorité sera de donner de bonnes leçons aux Arabes avant de m’occuper d’Israël. Ce sont tous des extrêmes centristes, et je me ferai un plaisir de donner à ces hypocrites des leçons pour leur montrer en quoi consiste l’extrémisme pur que je professe, et que je compte établir. Sous mon règne, nous nous doterons de l’arme atomique dans un but précis : terroriser les Saoudiens qui nous méprisent, nous les chiites, et qui ont sali au fil des millénaires tous nos lieux saints. Grâce à l’atome, nous tiendrons en respect cet empire du mal. Le nucléaire sera littéralement une arme divine à notre disposition qui servira d’abord et avant tout à mater les Saoud et leurs suppôts. – Une jeunesse levantine, chapitre 36, En tête à tête.

«Il semble inéluctable que du sang sera versé. Je sais que tu es très jeune, mais je veux néanmoins te dire que mon retour va signifier la mort de beaucoup de gens. Nulle Révolution ne peut avancer sans être implacable. Il y a des cadavres essentiels à chaque Révolution.» 

Une jeunesse levantine, une destinée forgée dans le chaos.

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L’attentat de Daech à Damas sert des intérêts qui restent obscurs https://mondafrique.com/moyen-orient/lattentat-de-daech-a-damas-sert-des-interets-qui-restent-obscurs/ https://mondafrique.com/moyen-orient/lattentat-de-daech-a-damas-sert-des-interets-qui-restent-obscurs/#respond Sat, 28 Jun 2025 21:37:08 +0000 https://mondafrique.com/?p=136286 Le terrible attentat perpétré, le 22 juin à Damas, par deux kamikazes dans l’église grecque orthodoxe de Mar Elias a exacerbé le climat de terreur qui règne au sein de la communauté chrétienne syrienne. Cet acte terroristee, qui a coûté la vie à au moins 25 personnes, a remis sur le devant de la scène […]

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Le terrible attentat perpétré, le 22 juin à Damas, par deux kamikazes dans l’église grecque orthodoxe de Mar Elias a exacerbé le climat de terreur qui règne au sein de la communauté chrétienne syrienne. Cet acte terroristee, qui a coûté la vie à au moins 25 personnes, a remis sur le devant de la scène la vieille menace que constitue Daech qui a été souvent instrumentalisé pour servir les intérèts troubles des grandes forces géo-politiques de la région.

Badih Karhani 

Bien que le groupe terroriste ait semblé affaibli ces dernières années, une nouvelle structure jihadiste, « Saraya Ansar al-Sunna », a revendiqué l’attaque, promettant de poursuivre les minorités alaouite, chiite et druze, ainsi que les partisans du régime syrien. Mais derrière ce nom, se cache une réalité plus complexe.

Un nom aux résonances suspectes

Le nom « Ansar al-Sunna » n’est pas anodin. Historiquement associé à la mouvance jihadiste sunnite, il aurait eu plus de sens durant les années les plus intenses du conflit syrien, où des groupes comme Jabhat al-Nosra dominaient certaines régions. Mais aujourd’hui, alors que le pouvoir syrien est majoritairement sunnite et soutenu localement et internationalement, le recours à cette rhétorique semble déplacé – voire artificiel.

Certains analystes n’hésitent pas à voir dans cette appellation l’empreinte d’un discours fabriqué à l’extérieur du contexte syrien, avec des accents libanais bien marqués.

Daech, des connexions troubles

L’histoire de Daech, depuis sa genèse sous Abou Moussab al-Zarqaoui jusqu’à son expansion en Syrie et en Irak, montre des connexions ambigües entre le groupe et des services de renseignement régionaux. À l’époque de sa formation, le groupe comptait dans ses rangs de nombreux anciens officiers baathistes, notamment irakiens, qui ont structuré l’organisation comme une entité militaire et sécuritaire efficace.

Des documents et témoignages crédibles suggèrent que certaines antennes médiatiques de Daech émettaient depuis la Syrie, sous protection des services syriens. Une réalité qui jette une ombre sur les prétentions d’indépendance idéologique du groupe.

Chaque fois que le régime syrien d’Assad ou son allié iranien traversaient une période de tension, Daech semblait réapparaître opportunément, comme pour détourner l’attention ou créer une nouvelle donne sécuritaire. Ce n’est pas un hasard si plusieurs experts comparent le groupe à une entreprise à actionnariat multiple, où chacun tire profit à sa manière du chaos généré.

L’attaque de Damas survient dans un contexte régional chargé, entre pressions économiques sur l’Iran, incertitudes au Liban, et équilibres fragiles en Irak. Le retour de Daech pourrait donc servir plusieurs agendas, bien au-delà des slogans religieux.

Vigilance et lucidité

Il ne faut pas sous-estimer la capacité de nuisance de Daech, mais il est tout aussi important de comprendre qui tire profit de sa réactivation. La lutte contre le terrorisme passe aussi par la mise à nu de ses manipulateurs, et par une lecture lucide des dynamiques régionales qui transforment les groupes jihadistes en outils au service de puissances bien réelles.
 
 

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L’héritage du dodo (volet 2), la menace du réchauffement climatique https://mondafrique.com/societe/lheritage-du-dodo-volet-2-le-rechauffement-climatique/ https://mondafrique.com/societe/lheritage-du-dodo-volet-2-le-rechauffement-climatique/#respond Sat, 28 Jun 2025 21:07:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=136265 La crise climatique n’avance pas seule : elle est indissociable de la crise de la biodiversité. Pour s’y plonger, suivons la figure du dodo, cet oiseau endémique de l’île Maurice désormais éteint (voir le premier épisode). Dans l’épisode 2 de cette excellente série de nos confrères de « The conversation », on se plonge dans les conséquences […]

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La crise climatique n’avance pas seule : elle est indissociable de la crise de la biodiversité. Pour s’y plonger, suivons la figure du dodo, cet oiseau endémique de l’île Maurice désormais éteint (voir le premier épisode).

Dans l’épisode 2 de cette excellente série de nos confrères de « The conversation », on se plonge dans les conséquences du changement climatique pour la biodiversité.


L’Héritage du dodo, c’est une bande dessinée pour tout comprendre à la crise du climat et de la biodiversité. Chaque semaine, on explore la santé des écosystèmes, on parle du réchauffement climatique mais aussi de déforestation, de pollution, de surexploitation… On y découvre à quel point nous autres humains sommes dépendants de la biodiversité, et pourquoi il est important de la préserver. On s’émerveille devant la résilience de la nature et les bonnes nouvelles que nous offrent les baleines, les bisons, les loutres…

On décortique les raisons profondes qui empêchent les sociétés humaines d’agir en faveur de l’environnement. On décrypte les stratégies de désinformation et de manipulation mises au point par les industriels et les climatosceptiques. Le tout avec humour et légèreté, mais sans culpabilisation, ni naïveté. En n’oubliant pas de citer les motifs d’espoir et les succès de l’écologie, car il y en a !

Retrouvez ici le deuxième épisode de la série consacré au changement climatique et à ce satané CO2.

Ou rattrapez le premier épisode ici !

  1. Illustrateur, vulgarisateur scientifique, Université Paris-Saclay

  2. Directeur de recherche CNRS, Université Paris-Saclay


 

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Des marionnettes géantes venues d’Afrique à Londres et Manchester https://mondafrique.com/loisirs-culture/des-marionnettes-geantes-venues-dafrique-traversent-londres-et-manchester/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/des-marionnettes-geantes-venues-dafrique-traversent-londres-et-manchester/#respond Sat, 28 Jun 2025 12:34:30 +0000 https://mondafrique.com/?p=136276 Fin juin, Londres s’anime avec The Herds, une déambulation spectaculaire de marionnettes géantes venues d’Afrique. Ces animaux grandeur nature migrent symboliquement du Congo à la capitale britannique, pour sensibiliser à la crise climatique à travers l’art et la participation citoyenne.   Quand des girafes, éléphants, antilopes, zèbres et babouins de carton traversent la ville, c’est […]

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Fin juin, Londres s’anime avec The Herds, une déambulation spectaculaire de marionnettes géantes venues d’Afrique. Ces animaux grandeur nature migrent symboliquement du Congo à la capitale britannique, pour sensibiliser à la crise climatique à travers l’art et la participation citoyenne.

 

Quand des girafes, éléphants, antilopes, zèbres et babouins de carton traversent la ville, c’est tout un message environnemental qui s’annonce. The Herds, initié par les auteurs de Little Amal, déploie sa troupe de 70 à 100 marionnettes grandeur nature dans les rues de Londres le 27 juin 2025, dès le matin jusqu’à l’après-midi.

Ce projet monumental met en scène la migration forcée des espèces fuyant l’« urgence climatique ». Ces animaux, conçus à Kinshasa et réalisés avec des matériaux recyclables par le collectif sud-africain Ukwanda et des étudiants londoniens, entament une odyssée de 20 000 km, du Bassin du Congo au Cercle Arctique.

À Londres, la performance débute tôt, avec une rencontre publique près de Tower Bridge (The Scoop à More London, vers 10h) qui réunit enfants et artistes autour d’un chant original. Ensuite, la troupe animale déambule librement à travers la ville à la manière d’une vaste parade urbaine, ponctuée de pauses symboliques et d’interactions avec le public.

L’intention ne se limite pas à l’effet visuel. Chaque marionnette incarne la fragilité d’un écosystème menacé, utilisant le dérangement comme ressort : voir un troupeau de la savane traverser une métropole offre à la fois émerveillement et réveil intime. Le message : si la nature migre, nous ne sommes plus à l’abri, et l’urgence n’est plus une abstraction.

Après Londres, Manchester

Ce mouvement culturel trouve un écho dans la suite de la tournée. Après Londres, The Herds investira Manchester (3–5 juillet), puis continuera son parcourt à Aarhus, Copenhague, Stockholm et Trondheim, avant un final symbolique au Cercle Arctique. Chaque étape enrichit la troupe avec des espèces locales, pour souligner l’interconnexion des milieux naturels face au changement climatique.

Sur place, la mobilisation est créative : dans chaque ville, des ateliers permettent aux volontaires de manipuler les marionnettes, de s’initier à la construction, ou de composer des chants et performances associés. À Lagos, Dakar et désormais Londres, ce sont des centaines de participants – enfants et adultes – qui font vivre ce bestiaire collectif.

The Herds s’inscrit dans une lignée d’art contemporain engagé, à la fois spectaculaire, participatif et tangible. Suivant le même principe narratif que Little Amal, cette création cherche à provoquer non pas la culpabilité, mais l’empathie, le dialogue, l’action publique. En ce sens, elle fonctionne comme un théâtre de l’Anthropocène, qui nous place au cœur du dérèglement et nous invite à réinventer notre rapport au vivant.

Informations pratiques

Dates et lieux – Londres
• Vendredi 27 juin 2025, 9h45–10h30 : grand rassemblement au Scoop (More London, près de Tower Bridge)
• Déambulation libre ensuite dans divers points de la ville – consultez l’itinéraire sur le site officiel

Manchester
• Du 3 au 5 juillet 2025, parcours à travers Manchester Centre, Heywood et Pennington Flash (gratuit, sans réservation)
Participation : gratuite et accessible à tous, avec animations, ateliers et interventions artistiques à chaque étape
Matériel : marionnettes en matériaux recyclables, avec participation de volontaires locaux formés au maniement
Public : familial, citoyens, amateurs d’art en plein air et de mobilisations culturelles

 

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Le Maroc fournit 76% des importations française de tomates https://mondafrique.com/video/le-maroc-fournit-76-des-importations-francaise-de-tomates/ https://mondafrique.com/video/le-maroc-fournit-76-des-importations-francaise-de-tomates/#respond Sat, 28 Jun 2025 07:44:10 +0000 https://mondafrique.com/?p=136255 Le Maroc est devenu le premier fournisseur de produits agricoles et agroalimentaires de la France, avec des importations atteignant près d’1,5 Md € en 2024. La production de tomates au Maroc soulève des enjeux de souveraineté alimentaire, avec des impacts écologiques (surexploitation des nappes phréatiques) et sociaux (conditions de travail précaires des ouvrières agricoles). Chiffres […]

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Le Maroc est devenu le premier fournisseur de produits agricoles et agroalimentaires de la France, avec des importations atteignant près d’1,5 Md € en 2024.

La production de tomates au Maroc soulève des enjeux de souveraineté alimentaire, avec des impacts écologiques (surexploitation des nappes phréatiques) et sociaux (conditions de travail précaires des ouvrières agricoles).

Chiffres clés

  • Le Maroc fournit à lui seul 76% des importations françaises de tomates, 69% des importations de pastèques et 22% des importations de melons.
  • La production de tomates au Maroc mobilise 27% des surfaces cultivées et contribue à la surexploitation des nappes phréatiques.
  • Les importations de tomates marocaines en France ont augmenté de 46% en volume et de plus de 220% en valeur entre 2014 et 2024.

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