Mondafrique https://mondafrique.com/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Tue, 13 May 2025 09:35:17 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Mondafrique https://mondafrique.com/ 32 32 Les opérations des services algériens contre les opposants en France: une bombe à retardement https://mondafrique.com/a-la-une/les-intimidations-grossieres-des-services-algeriens-pour-faire-taire-les-opposants-en-france/ https://mondafrique.com/a-la-une/les-intimidations-grossieres-des-services-algeriens-pour-faire-taire-les-opposants-en-france/#respond Tue, 13 May 2025 08:20:31 +0000 https://mondafrique.com/?p=133309 Plusieurs tentatives d’enlèvement d’opposants menées par quelques officines au sein des services algériens ont provoqué à Paris plusieurs enquêtes policières et pourraient annoncer des procès spectaculaires. La dégradation des liens entre les deux pays a alimenté des deux cotés de la Méditerranée des polémiques stériles dont les visées politiques sont claires. Plus grave, on a […]

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Plusieurs tentatives d’enlèvement d’opposants menées par quelques officines au sein des services algériens ont provoqué à Paris plusieurs enquêtes policières et pourraient annoncer des procès spectaculaires. La dégradation des liens entre les deux pays a alimenté des deux cotés de la Méditerranée des polémiques stériles dont les visées politiques sont claires. Plus grave, on a assisté à l’enterrement de la coopération sécuritaire relancée avec force en 2022 alors que les relations entre Paris et Alger étaient au beau fixe (1).

« Nos relations sur le plan sécuritaire, notamment en matière de terrorisme, ont été réduites à leur plus simple expression, une situation que je regrette ». estimait récemment sur France Info Cécile Berthon, la patronne du contre espionnage français. Les expulsions à répétition des agents de la DGSI en poste à Alger dans le cadre de cette coopération témoignent de la gravité de la crise entre les deux pays et des dommages causés en matière de lutte contre le terrorisme.

Lorsque Emmanuel Macron s’est rendu en Algérie l’été 2023, le président français était accompagné par Bernard Emié ( à droite sur l’image), le patron de la DGSE (services français). On le découvre en pleine conversation avec le général Djebbar M’henna, (le second sur la gauche)
Lorsque Emmanuel Macron s’est rendu en Algérie l’été 2023, le président français était accompagné par Bernard Emié ( à droite sur l’image), le patron de la DGSE (services français). On le découvre en pleine conversation avec le général Djebbar M’henna, (le second sur la gauche)

Le 11 mai, l’enquête consacrée dans « le Journal du Dimanche », racheté par Vincent Bolloré dont les sympathies pour droite extrême sont de notoriété publique, est la dernière illustration des campagnes malsaines et orientées menées à Paris comme à Alger. Le but de ces deux pages du JDD est de démontrer que les tentatives d’enlèvement menées en France contre les opposants seraient orchestrées par le seul Président Tebboune sans que les services secrets algériens, notamment la DGSI algérienne (contre espionnage) au coeur de la manoeuvre, soient mis en cause, ni même citée 

C’est que l’article est signé Mohamed Sifaoui, un vieux cheval de retour des années noires algériennes (1992-1998) qui prenait alors ses ordres auprès du colonel Faouzi, le tout puissant patron du service de communication des services algériens du général Toufik qui distribuait généreusement la manne publicitaire aux journalistes amis. (Cf ci dessous le document I)

C’est ainsi que dans les coulisses des pouvoirs algérien et français s’agitent des experts autoproclamés qui jouent la politique du pire pour des raisons propres à leur positionnement politique. Deux fois ambassadeur de France en Algérie et désormais compagnon de route de l’extrème droite, Xavier Driencourt est devenu à Paris un des principaux inspirateurs des campagnes de dénigrement contre l’Algérie.

De même, une partie des services secrets algériens, ceux là même qui s’opposent à l’amnistie de l’écrivain Boualem Sansal envisagée en janvier dernier, cherche à envenimer les relations entre les deux pays. Leur objectif est d’affaiblir la Présidence algérienne toujours soucieuse de restaurer une bonne relation avec Paris. Pour preuve, le patron de la DGSE française ainsi qu’une proche conseillère d’Emmanuel Macron chargée du Maghreb ont été reçus ces dernières semaines par le président Teboune et ses conseillers.

Le malaise entre Paris et Alger est d’autant plus grand que les informations sur ce dossier sont partielles, voire totalement biaisées, et sont le résultat d’agendas politiques très orientés.

La Diaspora dans le collimateur 

Divisée entre islamistes, démocrates et berbéristes, la diaspora algérienne porte, chaque dimanche place de la République, le flambeau du Hirak
Divisée entre islamistes, démocrates et berbéristes, la diaspora algérienne porte, chaque dimanche place de la République, le flambeau du Hirak

Revenons à l’origine du climat délétère entre la France et l’Algérie qui doit beaucoup à l’obsession d’Alger de faire taire ses opposants en France. Beaucoup d’observateurs avaient parié sur la fin du Hirak, au premier rang desquels l’incontournable Xavier Driencourt. Pourtant ni la pandémie mondiale du Covid 19, ni la machine répressive du régime ne sont venues au bout de la mobilisation. La pression populaire, qui a débuté le 22 février 2019 à Kherrata en Kabylie et connait aujourd’hui un recul certain, mais elle continue à faire peur au régime, malgré les arrestations massives des militants et la mise en place d’un arsenal juridique répressif en Algérie (2). 

Lors de leurs visites officielles en France, les hauts gradés algériens, notamment les généraux Chengriha, chef d’état major et M’henna, respectivement patron à l’époque des services extérieurs, ont tenté de convaincre les autorités françaises d’adhérer à leur combat. 

La visite d’Emmanuel Macron à Alger au mois d’août 2022 s’est soldée par la réunion des deux conseils de défense traitant d’un nouvel axe de coopération sécuritaire. Le deal mis sur la table était simple. Les services de sécurité algériens demandaient à Paris de neutraliser les activités de l’opposition en France. En échange, les barbouzes algériens étaient prêts à coopérer (2). Seulement en France il existe des lois qui protègent les opposants politiques venus de l’étranger. Le grand marchandage imaginé par le chef des services extérieurs algériens jusqu’en 2024, le général M’Henna (voir le document II ci dessous), ne va pas vraiment fonctionner. Les services algériens vont tenter d’autres méthodes pour éteindre toute velléité d’opposition de la diaspora contre leur régime. Mais ils vont le faire avec un mélange de brutalité et d’amateurisme qui s’explique par la désorganisation de l’appareil sécuritaire algérien plombé par des restructurations incessantes et décimé par des dizaines d’arrestations..

La coopération des Espagnols

Au mieux à l’époque avec Alger, les autorités espagnoles ont accepté en 2022 la demande d’extradition présentée par Alger contre un ancien caporal de 32 ans, Mohamed Benhalima, qui a fui l’Algérie après avoir pris part au mouvement populaire du Hirak en 2019  Sur les premières vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on voit bien l’homme, menotté, descendre d’un avion de la compagnie aérienne espagnole. Il a été accueilli par des agents de la police algérienne qui l’ont ensuite transporté dans leur véhicule avant de l’interroger sans ménagement (voir ci dessous le document 3).

Quelques semaines après son extradition, la Direction générale de la Sureté nationale (DGSN) a publié une vidéo confession du lanceur d’alerte et militaire algérien, Benhalima Mohamed Azzouz (BMA) qui a été diffusée sur la télévision nationale à l’heure du pic d’écoute (20 h) ainsi que sur les comptes Facebook, Twitter et YouTube et de la DGSN.

Forts de ce succès, les tribunaux d’Alger ont émis, en mars 2021, quatre mandats d’arrêt internationaux à l’encontre des activistes établis en France, et accusés d’appartenir à des groupes terroristes. Mais les pays européens, particulièrement la France, ont fait la sourde oreille aux revendications d’Alger, en raison de la vigilance de la justice administrative attachée à la défense des libertés.. Il en est de même pour Interpol et autres instances judiciaires européennes. 

Des opérations de basse police

Du coup, les services algériens vont se livrer à des opérations de basse police sur le territoire français. Les services de la DGSI algérienne (contre espionnage) recrutent des comparses généralement sans papiers et pour la plupart délinquants pour s’en prendre physiquement aux opposants. C’est ainsi que le dimanche place de la République des nervis s’infiltrent parmi les manifestants, provoquent des altercations et tentent de faire interdire les réunions publiques place de la République pour cause d’atteinte à l’ordre public. Là encore, la justice française s’oppose aux oukases de la Préfecture de police de Paris

Ces deux dernière années enfin , quelques agents consulaires basés en France et parrainés par la DGSI vont organiser des tentatives d’enlèvement des influenceurs les plus populaires en sous traitant ces coups de force à des nervis issus du banditisme. Le but est de ramener ces perturbateurs en Algérie pour les faire taire définitivement.

Deux opposants très influents au sein de la diaspora vont être ainsi ciblés par la DGSI algérienne, le service de contre espionnage au coeur de ces barbouzeries: Hichem Aboud en 2023 et d’Amir DZ en 2024. À l’époque de ces agissements, personne au sein du pouvoir français ne prend ces informations au sérieux.  

Depuis cet automne, la situation a changé du tout au tout. Ministre de l’Intérieur hostile à l’immigration, Bruno Retailleau a mis de l’huile sur le feu en menant une campagne hostile à l’Algérie  et en faisant arrêter un certain nombre d’agents algériens en fonction à Paris, notamment un agent consulaire de Créteil qui serait impliqué directement dan le kidnapping d’Amir DZ.  Le secrétaire général de l’Ambassade, convoqué par la justice française, a préféré se réfugier en Algérie en juillet 2024. 

Un champ de mines

Said Bensdira, un vrai faux opposant

Le jeune Bensdira en costume clair à droite de Kasdi Merbah,  patron de la Sécurité Militaire sous Boumedienne

Là où l’imbroglio franco-algérien se complique encore, c’est que les instigateurs de cette croisade menée contre les opposants sur le sol français ont voulu également régler leurs comptes avec leurs C’est ainsi que Said Bensdira, un youtubeur installé à Londres où il se présentait comme « réfugié politique » tout en possédant des comptes très bien approvisionnés en Espagne, a été arrêté en France en avril 2024. Condamné en Algérie dans quatre dossiers différents et faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, ce propagandiste sert de boite à lettre de certains clans au pouvoir à Alger et relaie des informations peu fiables, des confidences nauséabondes sur la vie privée des dirigeants algériens et des analyses aussi sommaires qu’erronées.

Une juge d’instruction a été nommée; le contenu des deux téléphones portables de ce vrai faux opposant ont révélé les liens qu’il entretenait avec ses commanditaires bien placés en Algérie. Pour l’instant, ce relais des services algériens se trouve sous le coup d’un strict contrôle judiciaire en France. D’après les informations de Mondafrique, l’enquête serait terminée.

Autant de révélations qui mettent à nu les rouages d’un pouvoir algérien par nature peu transparent et qui pourraient constituer une véritable bombe à retardement au gré des révélations des enquêtes menées en France au pas de charge.

(1) Un accord sécuritaire  avait été conclu en 2022 entre Paris et Alger lors de la visite d’État d’Emmanuel Macron en Algérie. Cette coopération concernait notamment le terrorisme au Mali, le grand banditisme international et la situation des djihadistes franco-maghrébins qui sévissent encore en Irak et en Syrie. Cet hiver, deux fonctionnaires de la DGSI française ont été expulsés par l’Algérie. Dimanche 11 mai, Alger vient à nouveau d’expulser douze agents consulaires,  dont deux appartenaient aux aussi à la DGSI.

(2) La loi 87 bis en Algérie prévoit que quiiconque reproduit ou diffuse sciemment des documents, imprimés ou renseignements faisant l’apologie des actes visés à la présente section, est puni d’une peine de réclusion à temps de cinq à dix ans et d’une amende de cent mille dinars à cinq cents mille dinars.

 

Document I, Mohamed Sifaoui, le signataire de « l’enquête » du JDD ce dimanche 11 mai

Mohamed Sifaoui, « expert » du dossier algérien et imposteur

Document II, les services algériens obsédés par les opposants à Paris

Quand le général M’henna demandait la tète des opposants à Paris !

 

Document III, un militaire militant du Hirak extradé d’Espagne

L’entretien de Mondafrique avec l’opposant algérien, Mohamed Benhalima, expulsé par l’Espagne

Document IV, Amir DZ, le plus célèbre des « influenceurs » algériens en France

L’influenceur algérien Amir DZ victime d’un enlèvement

Document V, la tentative d’enlèvement d’Hichem Aboud

Un commando algérien devait assassiner l’opposant Hichem Aboud

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L’Afrique artisanale s’invite à Paris les 13 et 14 mai https://mondafrique.com/loisirs-culture/lafrique-artisanale-sinvite-a-paris-les-13-et-14-mai/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/lafrique-artisanale-sinvite-a-paris-les-13-et-14-mai/#respond Tue, 13 May 2025 02:03:19 +0000 https://mondafrique.com/?p=133423 Les 13 et 14 mai 2025, la Maison de l’Afrique accueille une exposition-vente dédiée à l’artisanat africain, entre savoir-faire traditionnels et création contemporaine. Un rendez-vous rare pour découvrir des objets uniques façonnés à la main. Les 13 et 14 mai 2025, la Maison de l’Afrique, située 4 rue Galilée dans le 16e arrondissement de Paris, […]

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Les 13 et 14 mai 2025, la Maison de l’Afrique accueille une exposition-vente dédiée à l’artisanat africain, entre savoir-faire traditionnels et création contemporaine. Un rendez-vous rare pour découvrir des objets uniques façonnés à la main.

Les 13 et 14 mai 2025, la Maison de l’Afrique, située 4 rue Galilée dans le 16e arrondissement de Paris, accueille une exposition-vente d’artisanat africain organisée par Dream Team Africa. Pendant deux journées, cet espace de dialogue et de diffusion culturelle devient le théâtre d’une rencontre directe avec des artisans et créateurs venus de divers pays du continent. Bijoux touaregs, textiles bogolan, poteries nigériennes, maroquinerie sahélienne, sculptures, objets décoratifs ou utilitaires : chaque pièce exposée porte en elle l’empreinte d’un geste, d’une matière, d’un territoire.

De 13h à 20h, les visiteurs pourront découvrir ces objets façonnés à la main, témoins d’un patrimoine vivant en constante évolution. Le travail du cuir, du bronze, du bois, de l’argent ou des fibres naturelles y reflète autant une mémoire des matériaux qu’une relation précise au temps et à l’environnement. Loin de la production de masse, l’artisanat présenté ici valorise la lenteur du geste, la précision du motif, l’équilibre du détail.

Des savoirs transmis de génération en génération sont ici mis à l’honneur par des artistes qui, tout en respectant les techniques traditionnelles, les inscrivent dans une dynamique actuelle. Certains objets sont créés au sein de collectifs de femmes ou d’ateliers familiaux, d’autres résultent de démarches individuelles plus contemporaines. Tous ont en commun une exigence de qualité et une inscription forte dans leur contexte culturel d’origine.

Mais cette exposition-vente ne se réduit pas à une logique commerciale. Elle s’inscrit dans une démarche éthique et solidaire, soutenant des filières locales et promouvant des formes de travail équitables. Acheter un objet ici, c’est participer à une économie vivante, souvent fragile, tout en valorisant un artisanat souvent relégué en marge des circuits internationaux. Le geste d’achat devient un acte de reconnaissance, un appui à une mémoire active.

Fidèle à sa vocation de plateforme interculturelle, la Maison de l’Afrique donne à cet événement tout son sens. Lieu de réflexion, de diplomatie et de diffusion des cultures africaines, elle rappelle que l’artisanat n’est pas un art mineur mais une forme d’intelligence du monde, structurée et sensible. Le tissage, le martelage, le modelage, la sculpture ou la couture sont autant de manières de dire, de transmettre, de relier.

Ce rendez-vous constitue également une opportunité unique d’échange. La présence des artisans ou de leurs représentants permettra aux visiteurs de mieux comprendre les contextes de fabrication, les gestes appris dès l’enfance, les histoires personnelles derrière chaque objet. À travers cette relation directe, la valeur des pièces ne se limite plus à leur esthétique, mais s’élargit à ce qu’elles incarnent.

Pendant deux jours, l’Afrique artisanale s’invite à Paris autrement : non comme une vitrine folklorisée, mais comme une présence active, une main tendue, un geste porteur d’histoire. Un moment rare de découverte et d’écoute, dans un cadre propice à la rencontre, à l’attention et à la transmission.

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Burkina Faso : l’armée a dirigé des massacres ethniques https://mondafrique.com/a-la-une/burkina-faso-larmee-a-dirige-des-massacres-ethniques/ https://mondafrique.com/a-la-une/burkina-faso-larmee-a-dirige-des-massacres-ethniques/#respond Tue, 13 May 2025 01:21:37 +0000 https://mondafrique.com/?p=133401 Les forces armées et des milices ont tué plus de 130 civils ; des meurtres de représailles ont été commis par un groupe armé islamiste (Nairobi, le 12 mai 2025) – L’armée du Burkina Faso a dirigé et a participé au massacre de plus de 130 civils peuls – et potentiellement bien plus – commis par des milices pro-gouvernementales […]

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Les forces armées et des milices ont tué plus de 130 civils ; des meurtres de représailles ont été commis par un groupe armé islamiste

(Nairobi, le 12 mai 2025) – L’armée du Burkina Faso a dirigé et a participé au massacre de plus de 130 civils peuls – et potentiellement bien plus – commis par des milices pro-gouvernementales dans la région occidentale de la Boucle du Mouhoun en mars 2025, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Les tueries de civils par les forces de sécurité gouvernementales, les milices et les groupes armés islamistes constituent des crimes de guerre et d’autres atrocités criminelles possibles.

Le massacre à proximité de la ville de Solenzo, que Human Rights Watch 
a documenté dans un communiqué précédent, a eu lieu au cours de « l’Opération Tourbillon Vert 2 », une campagne de grande envergure menée sur plusieurs semaines par les forces spéciales burkinabè qui a provoqué la mort de nombreux civils et des déplacements massifs de personnes peules. Le Groupe pour le soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jama’at Nusrat al-Islam wa al-Muslimeen, JNIM), affilié à Al-Qaïda, a ensuite lancé une série d’attaques en représailles dans la province du Sourou, ciblant apparemment des villages qu’il considérait comme soutenant l’armée et tuant au moins 100 civils.

« Les vidéos virales des atrocités commises par les milices pro-gouvernementales près de Solenzo ont créé des ondes de choc dans la région du Sahel en Afrique, mais elles ne montrent qu’une partie de l’histoire », a déclaré 
Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch. « D’autres recherches ont révélé que l’armée burkinabè était responsable de ces massacres de civils peuls, qui ont été suivis de représailles meurtrières par un groupe armé islamiste. Le gouvernement devrait enquêter de manière impartiale sur ces décès et poursuive tous les responsables. »

Entre le 14 mars et le 22 avril 2025, Human Rights Watch a mené des entretiens téléphoniques ou en personne avec 27 témoins des attaques, deux membres de milices, ainsi que quatre journalistes et membres de la société civile. Les témoins sont originaires de Solenzo, Larihasso, Pinpissi et Sanakuy dans la province des Banwa ou à sa frontière, et de Gonon, Lanfièra, Mara et Tiao dans la province du Sourou. Human Rights Watch a également examiné au moins 11 vidéos montrant des abus perpétrés par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) contre des civils peuls près de Solenzo. En outre, des chercheurs ont analysé des informations publiées sur les réseaux sociaux et par les médias détaillant ces abus.

La campagne de « l’Opération Tourbillon Vert 2 » a débuté le 27 février dans la province des Banwa et s’est poursuivie vers le nord en direction de la province du Sourou jusqu’au 2 avril. Les médias 
burkinabè et internationaux ont indiqué que les Bataillons d’intervention rapide 7, 10, 18 et 23, sous le commandement du Groupe d’intervention rapide 2, ont pris part à l’opération, aux côtés de centaines de VDP locaux .

Des villageois de la province des Banwa ont décrit des opérations militaires dans plusieurs endroits pendant au moins six jours. Les VDP tiraient en l’air ou sur les civils et volaient le bétail, forçant les villageois à fuir. Dans la zone située entre les villages de Béna et Lékoro, l’armée et les VDP ont coupé la route aux personnes en fuite en les prenant apparemment en tenaille, puis ont massacré au moins 100 civils et peut-être plusieurs centaines pris au piège dans la brousse. Des témoins ont déclaré que la plupart des victimes dans la province des Banwa étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées. Des hélicoptères et des drones militaires surveillaient la zone, indiquant un contrôle direct du commandement de l’opération.

« Des milliers de familles peules venant de plus de 20 villages ont cherché à se rendre au Mali [voisin] pour y trouver refuge », a déclaré un éleveur peul de 44 ans originaire de Solenzo, dont huit membres de sa famille ont été tués lors des attaques qui ont débuté le 8 mars. « Cependant, nous ne pouvions pas atteindre le Mali sans traverser des villages [qui étaient] occupés par les VDP et l’armée. Les VDP nous ont tiré dessus comme des animaux, pendant que des drones volaient au-dessus de nos têtes. Beaucoup de femmes et d’enfants sont morts parce qu’ils ne pouvaient pas courir. »

Des villageois ont expliqué que, dans les jours et les semaines qui ont précédé les attaques, des chefs de village, des amis et même des membres des milices les avaient alertés sur le fait que les préparatifs d’une opération militaire étaient en cours et qu’ils craignaient que les civils peuls ne soient pris pour cible. « Mon ami [appartenant à l’ethnie Bobo] qui est proche des VDP m’a informé que les VDP et l’armée s’organisaient et renforçaient leurs unités », a raconté un homme de Sanakuy. « Il m’a conduit à la frontière malienne seulement un jour avant les meurtres. »

Les recherches antérieures menées par Human Rights Watch sur le meurtre d’au moins 58 civils peuls près de Solenzo étaient basées sur des vidéos filmées par les miliciens. Alors que les VDP marchaient parmi des dizaines de cadavres, plusieurs appelaient à l’extermination du peuple peul.

Dans un 
communiqué du 15 mars, un porte-parole du gouvernement a déclaré que, le 10 mars, les milices et les forces de sécurité avaient repoussé une attaque « terroriste » et tué une centaine d’assaillants avant de poursuivre ceux qui s’étaient enfuis dans la brousse. Il a précisé que les forces de sécurité et les VDP « ont investi la forêt pour démanteler la base terroriste ». Ils ont trouvé des femmes, des enfants et des personnes âgées « que les terroristes ont tenté d’utiliser comme bouclier humain, ainsi qu’un important troupeau de bovins et de caprins volés », et ont mis ces personnes en sécurité. Les médias gouvernementaux ont indiqué que les autorités ont fourni un hébergement et une aide à 318 personnes déplacées de Solenzo dans un centre d’accueil de la capitale, Ouagadougou.

Des témoins ont toutefois affirmé qu’il n’y avait pas eu de combats près de Solenzo entre les forces gouvernementales et les combattants islamistes. Ils ont également expliqué que l’opération militaire semblait avoir été bien planifiée.

Les groupes armés islamistes ont concentré leurs efforts de recrutement sur la communauté peule, et le gouvernement et ses partisans font depuis longtemps l’amalgame entre la communauté peule et les groupes armés islamistes.

Des témoins peuls ont indiqué que selon eux, la campagne avait déplacé la plupart des Peuls hors de la province des Banwa. « Aujourd’hui, il n’y a plus de Peuls dans toute la province ; ils ont tous fui ou ont été tués ou pris en otage », a constaté un homme de 53 ans venant de Solenzo. « Mais les autres communautés [ethniques] sont toujours là. »

Après les opérations près de Solenzo, l’armée a progressé vers la province septentrionale du Sourou, qui était sous le contrôle du GSIM depuis plus de sept ans. Les médias internationaux et des témoins ont rapporté que l’armée est entrée dans plusieurs villages entre le 21 mars et le 2 avril. Cependant, les villageois ont déclaré que les militaires n’ont stationné dans les villages que deux jours environ, laissant les populations sans protection face aux attaques. Les combattants du GSIM sont ensuite revenus et ont commis, en représailles, des meurtres de civils, ciblant les hommes qu’ils considéraient comme des collaborateurs de l’armée.

« Tous les hommes ont été exécutés devant le centre médical », a décrit une femme de 60 ans qui a été témoin des abus commis par le GSIM dans le village de Tiao, le 5 avril. « J’ai compté jusqu’à 70 cadavres. »

Toutes les parties au conflit armé au Burkina Faso sont tenues de respecter le droit international humanitaire, qui interdit les attaques contre les civils, les exécutions sommaires, le pillage et d’autres exactions. Les individus qui commettent des violations graves du droit de la guerre avec une intention criminelle se rendent coupables de crimes de guerre. Les meurtres et les autres crimes perpétrés dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique menée contre une population civile constituent des crimes contre l’humanité. Les commandants qui avaient connaissance ou auraient dû avoir connaissance de violations graves commises par leurs forces et qui n’ont pas pris les mesures appropriées peuvent être poursuivis au titre de la responsabilité de commandement. Le Burkina Faso est aussi un État partie à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ainsi qu’à d’autres traités internationaux majeurs relatifs aux droits humains.

« L’ampleur des atrocités perpétrées par les forces gouvernementales, les milices et les groupes armés islamistes dans l’ouest du Burkina Faso reste largement passée sous silence », a conclu Ilaria Allegrozzi. « Le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine devraient de toute urgence accorder une haute priorité à la situation au Burkina Faso, et agir pour protéger les civils qui demeurent exposés à de graves dangers. »

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Ces tirailleurs sénégalais morts pour la France…et pour rien https://mondafrique.com/a-la-une/venance-konan-le-8-mai-1945-la-france-massacrait-les-algeriens-a-setif/ https://mondafrique.com/a-la-une/venance-konan-le-8-mai-1945-la-france-massacrait-les-algeriens-a-setif/#respond Tue, 13 May 2025 01:17:56 +0000 https://mondafrique.com/?p=133394 Il y a à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, tout juste à côté de l’ambassade de France, un joli monument blanc sur lequel il est écrit « La Côte d’Ivoire à ses morts de la grande guerre 1914-1918 et à ceux de 1939-1945. » À quand un monument pour ceux qui sont morts […]

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Il y a à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, tout juste à côté de l’ambassade de France, un joli monument blanc sur lequel il est écrit « La Côte d’Ivoire à ses morts de la grande guerre 1914-1918 et à ceux de 1939-1945. » À quand un monument pour ceux qui sont morts pour l’indépendance de mon pays?

Venance Konan

Tout en haut du monument est gravée une croix verte transpercée de deux épées ou sabres. Lorsque je suis passé devant il y a deux jours, il y avait au pied de ce monument une couronne de fleur ceinturée par le drapeau français. De l’autre côté de la rue se trouve la « maison des anciens combattants », devenue aujourd’hui un restaurant. En fouillant sut internet, j’ai lu que le monument avait été construit en 1933 pour rendre hommage aux milliers d’Africains morts durant les deux grandes guerres, et que sa forme évoque une épée dont la pointe est dirigée vers le ciel. La mention des morts de la guerre de 1939-1945 a forcément été rajoutée après la construction du monument.

Ce monument a-t-il vraiment été construit pour honorer les Ivoiriens morts durant ces deux guerres dites mondiales mais qui en aucune manière ne concernaient l’Afrique ? Qu’il me soit permis d’en douter. Je crois que les autorités coloniales françaises de l’époque ont juste fait comme en France, où l’on avait érigé des monuments aux morts de la première Guerre Mondiale, sur lesquels on avait mentionné plus tard ceux de la Seconde Guerre Mondiale. Non, je ne crois pas un seul instant que les autorités françaises de l’époque aient songé à rendre hommage à tous les Africains qui sont morts pour leur pays. Parce qu’en 1944, lorsque ceux que l’on appelait les « tirailleurs sénégalais », même s’ils étaient aussi Ivoiriens, Voltaïques ou Congolais, réclamèrent simplement le paiement des indemnités qu’on leur avait promises, ils furent tout bonnement massacrés dans le camp de Thiaroye, au Sénégal. Et lorsque la France consentit à leur verser des pensions, ce fut, disons-le, en monnaie de singe.

En cette année 2025, à l’occasion de la commémoration du 80ème anniversaire de la victoire des Alliés sur les Nazis, nous apprenons que le 8 mai 1945, pendant que la France célébrait la fin de la guerre, son armée massacrait des Algériens à Sétif, Guelma et Kherrata, parce qu’ils réclamaient l’indépendance de leur pays. Des Algériens avaient pourtant combattu aux côtés des soldats français. Et lorsque l’Algérie devint indépendante, la France traita comme des moins que rien ceux que l’on appela les Harkis, à savoir ces Algériens qui s’étaient battus aux côtés de ses soldats contre leurs propres frères. On les parqua dans des bidonvilles insalubres et on les oublia tout simplement.

En Côte d’Ivoire, le 30 janvier 1950, les forces françaises avaient tiré sur la foule à Dimbokro, dans le centre du pays, parce qu’elle protestait contre l’exploitation économique que subissait la population. Ce fut la même chose à Madagascar en 1947 et 1948, et dans toutes les colonies françaises d’Afrique. En Indochine aussi, il fallut une longue guerre de 1946 à 1954 pour obtenir l’indépendance du Vietnam. Et pourtant, Algériens, Noirs d’Afrique et Indochinois avaient tous participé à la libération de la France et des milliers d’entre eux étaient morts pour ce pays. Non, on ne peut vraiment pas dire que la reconnaissance envers ses colonisés soit un trait du caractère de la France.   

Pour revenir à notre monument d’Abidjan, l’ironie de l’histoire est qu’après l’indépendance de la Côte d’Ivoire, on construisit des monuments aux morts partout dans le pays, avec l’inscription « à nos morts de la grande guerre 1914-1918 et à ceux de 1939-1945. » Je ne sais pas si les populations comprennent vraiment le sens de ces monuments. Tout comme ceux qui sont allés mourir loin de leurs terres ne comprenaient pas la raison de leur présence sur ces champs de bataille. Et il n’y a en Côte d’Ivoire, aucun monument pour ceux qui sont morts pour l’indépendance de leur pays.

 

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Un référendum envisagé en France sur le fin de vie https://mondafrique.com/limage-du-jour/un-referendum-envisage-en-france-sur-le-fin-de-vie/ https://mondafrique.com/limage-du-jour/un-referendum-envisage-en-france-sur-le-fin-de-vie/#respond Tue, 13 May 2025 01:02:44 +0000 https://mondafrique.com/?p=133390 x

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Bruxelles met à l’honneur la Kora et ses griots https://mondafrique.com/loisirs-culture/bruxelles-met-a-lhonneur-la-kora-et-ses-griots/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/bruxelles-met-a-lhonneur-la-kora-et-ses-griots/#respond Tue, 13 May 2025 00:12:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=133426 Les 15 et 16 mai, le Bozar accueille Kora Days, un festival consacré à la kora. Entre documentaire et concert. Et avec trois grands noms du répertoire mandingue, dont le malien Madou Sidiki Diabaté. Les 15 et 16 mai 2025, Bruxelles met à l’honneur la kora à travers un événement qui conjugue musique, transmission et […]

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Les 15 et 16 mai, le Bozar accueille Kora Days, un festival consacré à la kora. Entre documentaire et concert. Et avec trois grands noms du répertoire mandingue, dont le malien Madou Sidiki Diabaté.

Il existe de nombreuses légendes entourant la naissance de la kora. Son origine historique est controversée, il est probable qu’elle soit apparue au sein de l’empire du Mali (qui connut son apogée au XIVème siècle).
Il existe de nombreuses légendes entourant la naissance de la kora. Son origine historique est controversée, il est probable qu’elle soit apparue au sein de l’empire du Mali (qui connut son apogée au XIVème siècle).

Les 15 et 16 mai 2025, Bruxelles met à l’honneur la kora à travers un événement qui conjugue musique, transmission et mémoire. Organisé au Bozar, haut lieu de la scène culturelle bruxelloise, Kora Days propose deux journées consacrées à cet instrument emblématique d’Afrique de l’Ouest, en présence de figures majeures de la tradition griotique. Le festival entend offrir au public une approche sensible de la kora, instrument à 21 cordes transmis de génération en génération au sein des sociétés mandingues du Mali, du Burkina Faso, de Guinée ou du Sénégal.

Le 15 mai, le festival s’ouvre avec la projection du documentaire Ballaké Sissoko, une histoire de kora. Le film retrace le parcours du musicien malien Ballaké Sissoko, héritier d’une longue lignée de griots et l’un des plus grands ambassadeurs actuels de la kora. À travers ses voyages, ses collaborations et ses silences, le documentaire explore la dimension spirituelle de l’instrument, son rôle dans la transmission orale et son inscription dans une culture du récit et de la parole chantée. La projection est suivie d’un échange avec les organisateurs autour des enjeux liés à la préservation et à la reconnaissance de ce patrimoine musical.

Le 16 mai, place au concert.

 

Trois grands noms de la kora contemporaine se succéderont sur scène dans l’acoustique feutrée du Bozar. Madou Sidiki Diabaté, frère cadet de Toumani Diabaté, représente la tradition malienne dans sa forme la plus raffinée. Son jeu limpide et élégant s’inscrit dans la continuité d’une lignée légendaire. À ses côtés, Aboubakar Traoré, originaire du Burkina Faso, propose une approche plus expérimentale, mêlant les sonorités de la kora à des textures électroniques et à des harmonies empruntées au jazz. Balima, également burkinabé, développe quant à lui une esthétique méditative, centrée sur les motifs cycliques, les silences, et une expressivité minimaliste qui renoue avec la dimension introspective de la musique.

Ce concert, pensé comme un dialogue entre trois sensibilités, permet de mesurer la richesse et la diversité des pratiques autour de la kora aujourd’hui. Loin d’une vision figée, Kora Days montre une tradition en mouvement, capable de s’adapter sans se diluer, et de parler au présent sans renier son ancrage.

En mettant la kora au centre de sa programmation, le festival poursuit une démarche de reconnaissance des traditions orales africaines au sein des institutions culturelles européennes. La kora n’est pas seulement un instrument de musique : elle est le vecteur d’un système de transmission, d’un rapport à l’histoire, à l’identité et à la communauté. Elle accompagne les récits fondateurs, les célébrations, les passages. Elle relie les voix du passé aux attentes du présent.

À Bruxelles, ville de migrations et de croisements culturels, cette initiative prend un relief particulier. Kora Days propose une écoute attentive d’un monde souvent relégué aux marges de la scène artistique occidentale. Le festival s’adresse à tous les publics, qu’ils soient familiers de la tradition mandingue ou simplement curieux de découvrir un répertoire peu diffusé. Dans la salle, les générations se croisent, les cultures se répondent, et les cordes de la kora tissent un fil discret entre les continents.

Pendant deux soirées, Kora Days donne à entendre une autre histoire de la musique africaine, loin des clichés ou des effets spectaculaires. Une histoire faite de gestes précis, de silences habités, de notes suspendues. Une histoire qui continue de se jouer, lentement, avec grâce, au bout des doigts.

 

 

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Un successeur pour le président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas https://mondafrique.com/moyen-orient/notre-portrait-du-president-de-lautorite-palestinienne-ap-mahmoud-abbas/ https://mondafrique.com/moyen-orient/notre-portrait-du-president-de-lautorite-palestinienne-ap-mahmoud-abbas/#respond Mon, 12 May 2025 17:10:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=126483 Hussein Al-Cheikh, fidèle du chef de l’Autorité palestinienne, a été nommé samedi vice-président de l’OLP. Si ce geste était attendu par une partie de la communauté internationale, il élude toute réforme de fond d’un régime critiqué pour son manque de démocratie. On aura eu de tout, en partage, depuis le 7 octobre : l’horreur, le […]

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Hussein Al-Cheikh, fidèle du chef de l’Autorité palestinienne, a été nommé samedi vice-président de l’OLP. Si ce geste était attendu par une partie de la communauté internationale, il élude toute réforme de fond d’un régime critiqué pour son manque de démocratie.

On aura eu de tout, en partage, depuis le 7 octobre : l’horreur, le dégoût, la colère, plus un double complexe de culpabilité à l’égard des Palestiniens comme des Israéliens. Mais on n’avait pas encore éprouvé de honte, en tout cas pas de pareille à celle que nous fait subir le président de l’Autorité Palestinienne (AP) Mahmoud Abbas, connu également sous le surnom d’Abou Mazen. Ce dirigeant palestinien inamovible paraît trahir la cause qu’il devrait pourtant servir !

Xavier Houzel

Yasser Arafat et Mahmoud Abbas

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D’abord, nul ne comprend l’insistance du personnage à conserver les rênes à la fois de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), dont il a été réélu président en 2018, et celles de l’AP, qu’il dirige depuis 2005 ; il est déjà entré dans sa quatre-vingt-dixième année ! Et voilà qu’il se comporte ensuite en monarque, en désignant soudain par décret présidentiel son successeur[i] à la tête de l’AP ( mais en cas de vacance seulement).

Abou Mazen a participé avec Yasser Arafat (Abou Ammar) à la création du parti Fatah, la principale composante de l’OLP, dont il a pris la présidence en 2003 – il avait jusqu’alors rempli, pendant près de trois quarts de siècle la tâche ingrate mais cruciale de « collecteur de fonds ».

Ni terroriste, ni guerrier

Poignée de main historique lors de la signature des accords d’Oslo sur la pelouse de la Maison-Blanche, le 13 septembre 1993

À tout seigneur, tout honneur: il nous faut en revanche verser à son crédit le fait qu’il n’ait rien d’un terroriste ni même d’un guerrier, profil qui lui aura permis de jouer un premier rôle dans la négociation des Accords d’Oslo, qu’il signe en 1993  tant que membre du Comité exécutif palestinien. Il publiera « Le Chemin d’Oslo ». Le mérite qu’il s’approprie dans cet ouvrage explique pourquoi il est nommé secrétaire général de l’OLP, en 1996.

Encore fallait-il, après « Oslo », transformer l’essai par des accords définitifs. Les Palestiniens suscitent un tollé en réclamant, au sommet de Camp David, en juillet 2000, le respect du droit au retour des réfugiés, conformément à la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies.  Le refus israélien entraîne un regain de violence. Mais Abbas est opposé à toute violence, ce qu’il affiche en se désolidarisant ouvertement d’Arafat.

La posture qu’il adopte alors fait de lui l’interlocuteur idéal et durable des Israéliens et des Américains. Les négociations qui devaient conduire à la création d’un État Palestinien tournent court. L’Intifada reprend de plus belle. Dans un dernier sursaut, en janvier 2001, lors de nouveaux pourparlers à Taba, en Égypte, le gouvernement israélien de Barak fait une importante concession : « …le désir de retour devra être mis en œuvre  d’une manière compatible avec l’existence de l’État d’Israël, patrie du peuple juif, et la création de l’État de Palestine. » Mais survient l’électrochoc du 11 septembre 2001, dans lequel les Fedayin palestiniens n’ont pourtant rien à voir ! Les Américains sont survoltés et terriblement inquiets dans une ambiance internationale surchauffée ; Abbas n’est plus l’homme de la situation, il manque d’épaisseur !

La main tendue de Sharon à Abbas

Le général Ariel Sharon succède au premier ministre travailliste Ehud Barak et décide, de conserve avec Arafat – avec lequel il communique via Tsipi Livni et Bassam Abou Sharif – de poursuivre secrètement les travaux de Taba, mais en les délocalisant en France, où l’ancien président Giscard d’Estaing accepte d’en devenir en quelque sorte le modérateur[ii]. Abbas, qui avait été le premier  artisan d’un « canal secret » direct entre Israéliens et Palestiniens, est écarté ce coup-là, ce qui a pour effet de le rendre furieux, et les Américains plus encore, quand ils l’apprennent. L’épisode ne durera pas longtemps : Washington s’en plaint auprès de la présidence française que Chirac vient d’emporter : Giscard d’Estaing n’aura plus le temps de s’occuper d’Affaires israélo-palestiniennes, car on lui demande de rédiger sans désemparer la « Constitution » de l’Europe de demain et il doit s’y atteler. D’autres réunions se tiendront encore mais à Istanbul, et puis l’effort s’estompera – la tentative avortera.

 Entre 2002 et 2004, c’est l’anarchie. Arafat est pratiquement assiégé par l’armée israélienne à Ramallah. Mahmoud Abbas, qui est devenu Premier ministre, le 19 mars 2003, avec des pouvoirs étendus concédés sous la pression des États-Unis, qui exigent un négociateur plus fréquentable que n’est un Yasser Arafat qualifié de terroriste, se montre pourtant incapable de relancer le projet national palestinien.

À la mort d’Arafat, en novembre 2004, le même Abbas, qui est à la manœuvre, remporte l’élection présidentielle du 9 janvier 2005. Le 8 février suivant, il rencontre, ensemble, le Premier ministre Sharon, le président Égyptien Hosni Moubarak et le roi Abdallah II. Les négociations visent à une stabilisation de la situation ; elles marqueront la fin de la seconde intifada. Mais c’est plutôt un enlisement qu’autre chose.

Deux ans plus tard, Sharon sera victime d’attaques cérébrales et plongé dans le coma.

Le surgissement du Hamas

Le mouvement du Hamas comble le vide créé par la disparition d’Arafat ! Le Hamas se définit comme un parti de résistance fondé pour libérer la Palestine de l’occupation israélienne,, quitte à ce que ce soit par la force – ce à quoi Abbas s’oppose ostensiblement, ce qui fait que les deux partis ne peuvent pas s’entendre même cosmétiquement ; le groupe est constitué d’une branche politique et d’une branche armée. En 2006, ce parti va gagner les élections législatives, victoire que le Fatah va farouchement lui contester. Il s’ensuivra un bref conflit inter partes, suivi de l’éviction de l’Autorité nationale palestinienne de l’enclave de Gaza et, en réalité, de la dépossession personnelle de Mahmoud Abbas de ses prérogatives, qu’il croyait absolues par rapport au Territoire.

Ainsi, et pendant plus de dix ans, la situation va stagner et les problèmes vont empirer –  les colons coloniseront, les esprits se radicaliseront, les blocus se multiplieront, les tunnels se creuseront et les armes s’empileront. À Damas, en 2008, le chef (politique) du Hamas, Khaled Mechaal, donnera pourtant une interview à Renaud Girard du Figaro, au cours de laquelle il reconnaît l’État d’Israël – du bout des lèvres mais il le dit – ce qui devrait naturellement rester subordonné à la réciprocité et qui sous-entend « une reprise immédiate des négociations ». Mais personne n’en veut. Entre temps, Abbas s’est installé, occupé à continuer de collecter ses fonds auprès du Qatar sous l’œil goguenard cette fois-ci de Benjamin Netanyahou. Et cela continue depuis lors.

Ainsi, le 3 janvier 2009, les Israéliens enverront des troupes à Gaza dans le cadre de l’opération « Plomb durci » d’une deuxième guerre de Gaza, qui fait 1300 morts. Le blocus de Gaza est renforcé : les verrous qui seront installés finiront par sauter le 7 octobre 2023 – tellement la pression est devenue forte !

Et ce fut, ainsi de suite, entre guerre et paix et entre chiens et chats sans le moindre souci de construire un avenir commun. Le 6 décembre 2017, le président des États-Unis, Donald Trump, reconnaît Jérusalem comme capitale d’Israël ; il donne instruction d’y déplacer l’ambassade américaine.

Le séisme du 7 octobre

Quarante-deux Français et Franco-Israéliens ont été tués lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre

Jusqu’à un jour de février 2020, lorsque Mahmoud Abbas paraît vouloir faire un premier pas vers le Hamas en dépêchant une délégation à Gaza pour tenter une  réconciliation. En janvier 2021, il affirme même être parvenu à un accord avec le Hamas pour l’organisation d’élections présidentielles et parlementaires. C’était à n’y pas croire, avec un tel degré de faux-semblants, mais bon…

Quand, à la stupeur du monde entier, des milliers d’extrémistes déferleront par-dessus les clôtures, le 7 octobre 2023, certains en attendent l’explosion des dissentiments internes entre Palestiniens ; d’autres, en Cisjordanie, se diront que les attentats du 7 octobre pourraient les débarrasser du Hamas au prix de quelques chiquenaudes ; tel maître-espion israélien pense que ce sera utile pour justifier les déplacements de population, mais pas encore dans les proportions qu’on va constater. Du monde entier pourtant viendront les appels à la retenue, mais en vain!

L’invective de Caton l’ancien appliquée à Gaza était dans toutes les bouches, i.e. : Carthago delenda est, ceterum censeo Carthaginem esse delendam (« La Palestine doit être anéantie, de plus, je conseille de détruire Gaza »). Désunis, les Palestiniens ne se sortiront jamais de l’impasse dans laquelle ils se sont enfermés, à moins de se réconcilier pour pouvoir enfin tendre d’une main ferme et unanime à Israël le rameau de la Paix. 

Hamas/Fatah, l’impossible réconciliation 

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh (3e à droite), et le haut fonctionnaire Khaled Meshaal (2e à droite), rencontrent Nasser al-Qudwa (2e à gauche) et Samir al-Mashrawi (3e à gauche), du Fatah, au Qatar, le 22 novembre 2023

Les invitations vont donc fuser pour tenter de réconcilier au moins le Hamas et le Fatah.

De Moscou d’abord :  la Russie invite toutes les factions palestiniennes (douze d’entre elles répondent à l’appel) à se réunir à Moscou, le 26 février 2024.

De Pékin, ensuite : la Chine accueille pour le week-end du 20 juillet de hauts responsables des deux principaux mouvements palestiniens, le Fatah et le Hamas. Mahmoud Abbas est invité mais il ne vient pas. N revanche, il se précipite à Ankara, mais seul : « J’ai décidé, dit-il, de me rendre à Gaza avec d’autres dirigeants frères palestiniens[iii] », déclare-t-il le 15 août devant les députés turcs qui l’acclament debout ! Bien sûr, il ne s’y rendra pas !

Du Caire, enfin : le Fatah et le Hamas, en plus de 12 autres organisations palestiniennes, qui avaient déjà signé, le 23 juillet 2024, sous l’égide de la Chine, un accord « d’unité nationale » dans le but de mettre fin à la division entre les deux principales factions[iv], réitèrent solennellement leurs engagements, le 9 octobre 2024 ! Un Mahmoud Abbas brille par son absence cependant !

Le président de l’Autorité Palestinienne n’a organisé sa succession à la dernière minute que dans la perspective d’une « vacance » du pouvoir, alors que c’est  plutôt « en cas de carence » que celle-ci mériterait d’être déclenchée dans la plus grande urgence ! Pis encore, la bonne exécution des accords de cessez-le-feu en cours d’exécution est tributaire d’aménagements très précis concernant au moins leur dernière phase, s’agissant de l’administration future de Gaza. 

Cee n’est qu’à la seule et unique condition d’un accord tripartite entre l’Autorité Palestinienne (rénovée), l’ensemble des factions palestiniennes (à commencer par le Hamas) et Israël que les conditions en seront satisfaites. Sinon les hostilités pourraient redémarrer illico ; et c’est très probablement ce qui va arriver à la plus grande satisfaction des faucons tant américains qu’Israéliens.

Une telle situation de désunion dure depuis 19 ans, faute d’élections entre temps. Et c’est là que se situe le nœud Gordien que l’on voudrait trancher. Ne pas le faire est une faute ; mais il faudrait pour y parvenir « un jugement de Salomon ». Il y va de la Paix dans toute la Région comme il en va de la solution à deux États, de la reconstruction de Gaza et bientôt de l’honneur de l’État Hébreu, dont les excès deviennent de plus en plus préoccupants.

Mahmoud Abbas, un quasi traitre

Mahmoud Abbas est un traître à sa Patrie. Il est déjà mis en cause par de graves accusations de malversations massives en même temps que ses deux fils. Il est surtout la  honte de ses frères Palestiniens et celle de tous les gens de bien, Juifs ou Arabes ou ni l’un ni l’autre. J’hésiterai pourtant à le condamner trop vite, parce qu’il ne peut être que manipulé contre sa volonté ou bien être en état de démence et alors être irresponsable de ses actes.

Tout le monde sait quelle est la dernière proposition du président Trump concernant l’affaire de Gaza, détruite à 75%, et du trop-plein de Palestiniens dans cette enclave et ailleurs, i.e. : les déverser en Jordanie et en Égypte ! On sait également qu’il entend supprimer les aides et les prêts américains à l’étranger, quoique à l’exception notable de l’Égypte et d’Israël.

La Jordanie, qui a le plus grand besoin des programmes de l’USAID, sera durement « touchée par la mesure[v]». Si aucune solution n’était trouvée pour gérer Gaza dans un arrangement acceptable pour la communauté internationale (à commencer par Israël), Trump pourrait essayer de négocier l’aide à la Jordanie en échange de l’hébergement des Palestiniens de Gaza ; et ce serait catastrophique !

Donald Trump a également déclaré qu’il voulait relocaliser certains Palestiniens de Gaza en Égypte. Il lui suffirait de menacer Le Caire d’entreprendre les travaux du Canal Ben Gourion voire de soustraire les eaux territoriales de Gaza de toute emprise permettant le développement et le transport harmonieux du Gaz égyptien en Méditerranée Orientale pour que le président Sissi se mette à réfléchir aux possibilités du Sinaï d’accueillir des habitants supplémentaires.

En quête d’un compromis

En plus du sentiment de honte, qui est diffus et qui est consubstantiel à la personne de Mahmoud Abbas, il y finalement un énorme étonnement ! Avant l’actuel cessez-le-feu, Mahmoud Abbas a refusé plusieurs solutions pour gérer la bande de Gaza qui auraient réduit l’emprise exclusive du Hamas sur Gaza.

Les dirigeants du Fatah avaient entamé des pourparlers avec le Hamas, lesquels avaient abouti, d’une part, à un accord  sur la gestion de l’enclave par un comité administratif social avec le consentement des factions mais sans leur implication active et leur leadership politique et, d’autre part, à l’architecture constitutionnelle d’un État palestinien géré par un gouvernement uni et technocratique. Mais Abbas avait opposé son veto aux deux options, ce qui a conduit à un transfert de facto de la bande de Gaza au Hamas par l’armée israélienne. Un compromis pour faire progresser les négociations à venir en faveur de l’État palestinien sera difficile à trouver à cause d’un tel défaut d’unité dans le camp palestinien.

Et l’on finit par se demander à qui ce crime profite.

 

(1er février 2025)

 

XH

[i] https://www.lefigaro.fr/international/mahmoud-abbas-nomme-un-successeur-a-la-tete-de-l-autorite-palestinienne-20241129

[ii] Plusieurs sessions se tiendront rue de Bénouville à Paris, au domicile de l’ancien président de la fin de 2001 au milieu de 2002 ; Majallie Whbee représentant Sharon et Maher El-Kurd parlant pour Arafat. Les Américains interviennent auprès de la présidence française que Chirac a emporté en mai : Valéry Giscard d’Estaing n’aura plus le temps de s’occuper des Affaires israélo-palestiniennes, car on lui a demandé de rédiger sans désemparer la constitution de l’Europe de demain et i doit s’y atteler. D’autres réunions se tiendront encore mais à Istanbul, puis l’effort s’estompera. Sharon lui-même accentuera la pression d’Israël sur l’Autorité palestinienne en contraignant Arafat à ne pas quitter Ramallah (jusqu’à la brève maladie qui lui a coûté la mort en 2004, à Clamart.)

[iii] « J’irai. (ajoute-t-il) Même si cela doit me coûter la vie. Notre vie ne vaut pas plus que celle d’un enfant. La victoire ou le martyre », martèle-t-il, après dix-sept ans d’absence et alors que nul n’a pu pénétrer dans le territoire palestinien isolé depuis le début de la guerre, hormis les travailleurs humanitaires… « Gaza nous appartient et nous n’accepterons aucune proposition visant à la diviser », avant d préciser qu’il entend  se rendre ensuite « à Jérusalem, notre capitale éternelle »

[iv] Ainsi que la formation d’un « gouvernement intérimaire de réconciliation nationale » qui « exercera son pouvoir sur l’ensemble des territoires palestiniens unifiés, à savoir la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza. »

[v] L’administration Biden avait accepté en décembre de renouveler l’accord annuel de subvention américaine de 845,1 millions de dollars au budget général du Royaume. La Jordanie bénéficie également d’un accord supplémentaire de 362 millions de dollars dans le cadre de la stratégie 2020-2025 de l’USAID, qui finance des projets de développement économique, de gouvernance et de services publics essentiels. La Jordanie ne peut pas se permettre une réduction supplémentaire de l’aide. Le pays accueille déjà plus de 621 000 réfugiés de Syrie, en plus des anciens réfugiés d’Irak. L’année dernière, le Programme alimentaire mondial a réduit l’aide de 40 % aux réfugiés en Jordanie, y compris l’aide suspendue pour environ 100 000 réfugiés et une réduction de 30 % de ses niveaux d’aide pour les 310 000 restants. L’économie jordanienne souffre déjà de la baisse des prix des engrais et de l’impact négatif du conflit au Moyen-Orient sur les revenus du tourisme.

Le pays est également confronté à une série de défis en matière de sécurité et de risques de déstabilisation, notamment liés à ses frontières et à ses liens démographiques avec la Syrie et la Cisjordanie palestinienne.

 

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Du 12 au 18 mai, Angers célèbre les cinémas d’Afrique https://mondafrique.com/loisirs-culture/la-semaine-culturelle-africaine-9-16-maien-quatre-spots/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/la-semaine-culturelle-africaine-9-16-maien-quatre-spots/#respond Mon, 12 May 2025 15:47:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=133207 Du 12 au 18 mai 2025, le Festival Cinémas d’Afrique fête ses 20 ans à Angers. Projections, débats, concerts, expositions et ateliers rythment cette édition anniversaire, reflet de la vitalité et de la diversité des regards africains contemporains. Le Festival Cinémas d’Afrique célèbre cette année ses vingt ans. Du 12 au 18 mai 2025, Angers […]

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Du 12 au 18 mai 2025, le Festival Cinémas d’Afrique fête ses 20 ans à Angers. Projections, débats, concerts, expositions et ateliers rythment cette édition anniversaire, reflet de la vitalité et de la diversité des regards africains contemporains.

Le Festival Cinémas d’Afrique célèbre cette année ses vingt ans. Du 12 au 18 mai 2025, Angers accueille la 20e édition d’un événement devenu une référence en matière de diffusion des cinémas africains en France. Organisé par l’association Cinémas et Cultures d’Afrique, le festival s’est imposé, depuis 2005, comme un espace de circulation des récits, de dialogue entre les continents et de valorisation d’œuvres souvent absentes des grands circuits commerciaux. À travers une programmation riche et exigeante, il propose une immersion dans les esthétiques, les récits et les imaginaires du continent et de ses diasporas.

Cette édition anniversaire s’appuie sur une sélection resserrée de 14 films – 7 longs et 7 courts métrages – choisis parmi plus de 250 visionnés depuis septembre 2024. Parmi les titres en compétition, on retrouve Goodbye Julia de Mohamed Kordofani (Soudan), Ce n’est rien de Merzak Allouache (Algérie), Disco Afrika de Luck Razanajaona (Madagascar), Ndar : saga waalo d’Ousmane William Mbaye (Sénégal), Le lac bleu de Daoud Aoulad-Syad (Maroc) et Asfour Jenna de Mourad Cheickh (Tunisie). Autant de films qui interrogent l’histoire, les identités, la mémoire, la liberté ou l’écologie, avec des partis pris formels variés, entre fable, chronique sociale, documentaire poétique ou récit politique.

Les projections auront lieu dans deux lieux emblématiques d’Angers : le Grand Théâtre et le cinéma Les 400 Coups. Chaque séance est suivie d’échanges avec les réalisateurs ou les équipes des films, permettant une mise en contexte précieuse pour le public. Cette volonté d’accompagner les œuvres est au cœur de la démarche du festival depuis ses débuts : offrir des espaces de parole aux créateurs, rendre lisible la complexité des contextes de production, et encourager une lecture critique, attentive et sensible.

La programmation ne se limite pas aux projections. Des spectacles vivants, concerts, expositions et ateliers participatifs viennent compléter l’expérience. Le 12 mai, la soirée d’ouverture accueillera au Grand Théâtre la performance Sirakan de Tata Tassala Bamouni. Le 13 mai, un ciné-concert avec la Galerie Sonore accompagnera un court-métrage égyptien. Le 14 mai, un défilé de mode sera organisé aux Salons Curnonsky, suivi d’un concert de l’Orchestre Yoda. Le 16 mai, le rappeur franco-malien Bakary Diakité montera sur scène pour un concert au Grand Théâtre, prolongeant les résonances entre musiques urbaines et récits cinématographiques.

Des expositions seront également accessibles pendant toute la durée du festival : « Insolites Poupées d’Afrique », présentée à la Tour Saint-Aubin, rassemble une collection de figurines rituelles mises en valeur par l’association Muvacan. Les Salons Curnonsky accueilleront pour leur part une exposition de batiks de Lamine Maïga. Côté jeune public, des séances spéciales, ateliers contes et initiations au batik sont prévus, en lien avec les projections aux 400 Coups.

La journée professionnelle du 15 mai sera consacrée aux enjeux de la diffusion des films africains sur le continent. En parallèle, un moment convivial rassemblera festivaliers, bénévoles et curieux le 17 mai, autour d’un repas partagé aux Salons Curnonsky. Le festival se clôturera le 18 mai par la projection des films primés, à 14h pour le prix du jury jeune et à 17h30 pour le prix du public.

Les billets sont disponibles via HelloAsso et sur place. Un passeport public est proposé à 28 €, un passeport jeunes (16-30 ans) à 10 €, avec des formules à la carte pour les séances individuelles et les groupes.

Le Festival Cinémas d’Afrique d’Angers ne célèbre pas seulement vingt ans d’existence. Il incarne une manière de concevoir le cinéma comme lieu de mémoire, de débat, de transmission. Il affirme le rôle de la culture dans le rapprochement des mondes, la reconnaissance des récits minorés et la construction d’un espace de regard partagé. Pendant une semaine, Angers devient le théâtre de ces histoires d’avenir, où l’image interroge, relie et transforme.k

 

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Libye (volet IV), notre entretien avec Mustafa Al-Majdoub, candidat à la Présidence https://mondafrique.com/a-la-une/libye-volet-iv-mustafa-al-majdoub/ https://mondafrique.com/a-la-une/libye-volet-iv-mustafa-al-majdoub/#respond Mon, 12 May 2025 01:27:37 +0000 https://mondafrique.com/?p=133085 Né en 1980, le Dr Mustafa Al-Majdoub, chef du Parti républicain libyen, est candidat à la fois au futur gouvernement et à la présidence. Docteur en droit et charia de l’Université publique Sharif Hidayatullah (République d’Indonésie, 2017). Sa thèse porte sur : « Le crime de négligence et ses peines : étude comparative entre le droit libyen et […]

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Né en 1980, le Dr Mustafa Al-Majdoub, chef du Parti républicain libyen, est candidat à la fois au futur gouvernement et à la présidence. Docteur en droit et charia de l’Université publique Sharif Hidayatullah (République d’Indonésie, 2017). Sa thèse porte sur : « Le crime de négligence et ses peines : étude comparative entre le droit libyen et indonésien ». Il a également obtenu un master en économie (2015, même université) et un certificat en langue française (2018). Le major Al-Majdoub a été promu au grade de commandant de la première brigade d’infanterie de l’Armée nationale libyenne, sous le commandement du gouvernement de Fayez al-Sarraj (2019). Il est conseiller juridique des familles des martyrs du massacre d’Abu Salim(1996) 

La Libye traverse l’une de ses crises les plus complexes depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Cela est dû aux diverses tensions et conflits nationaux, régionaux et internationaux qu’elle provoque, qui affectent la paix et la sécurité locales, régionales et internationales et exacerbent les tensions politiques et les divisions entre les parties belligérantes à l’est et à l’ouest du pays. Deux gouvernements gouvernent les affaires libyennes : le premier est reconnu internationalement à Tripoli, dirigé par Abdul Hamid Dbeibah, et le second est à Benghazi, dans l’est du pays, qui bénéficie du soutien du Parlement et du maréchal Khalifa Haftar, dirigé par Oussama Hamad.

Le Dr Mustafa Al-Majdoub s’est rendu en France la semaine dernière et a rencontré de hauts responsables français, dont l’actuel Premier ministre, François Bayrou et l’ancien Premier ministre, Gabriel Attal en marche d’une cérémonie. Il a également rencontré à l’Élysée l’envoyé du président Macron en Libye, Paul Soler.

Khaled Saad Zaghloul

 

Quelle est la raison de votre visite en France, alors que les autres candidats se dirigent vers l’Italie ? Est-ce votre première visite ?

Dr. Mustafa Al-Majdoub : En fait, concernant ma présence en France, ce n’est pas ma première visite. Je visite tous les pays concernés par le dossier libyen, y compris la France, car c’est un pays important et un membre permanent du Conseil de sécurité parmi les cinq grands pays disposant d’un droit de veto. Nous entretenons également avec la France des relations historiques qui remontent à plus de 200 ans. Je considère que la France a un rôle important à jouer dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en Libye, et je suis donc pleinement convaincu du rôle français à cet égard. Nous avons des expériences précieuses avec la France à travers plusieurs présidents de la République française. La France a la faveur et l’amour du peuple libyen. Il a traité avec tous les gouvernements précédents en Libye. Nous avons des relations militaires, politiques, sécuritaires et économiques en Libye, notamment en ce qui concerne la compagnie pétrolière Total.

La raison de ma visite en France est que j’ai constaté que l’administration française s’intéresse à la question libyenne et s’efforce de rétablir la sécurité et la stabilité militaire en Libye afin que nous puissions réussir à mettre en œuvre de grands projets de développement et de construction. Le gouvernement actuel en Libye, le gouvernement d’unité nationale dirigé par Abdul Hamid Dbeibah, a malheureusement adopté une approche différente. Elle a rejeté le rôle de la France et refuse de traiter avec elle. Elle ne traite qu’avec l’Italie, en lui attribuant tous les projets. C’est pour contrarier la France, car elle n’aime pas la France. Cependant, j’aime la France parce que je connais le rôle et les capacités françaises dans le dossier libyen, c’est pourquoi j’ai visité la France.Avez-vous rencontré des responsables français ?

– Oui bien sûr. J’ai rencontré des responsables français. J’ai parlé avec le Premier ministre  français M. François Bayrou. J’ai également rencontré des responsables du ministère français des Affaires étrangères au sein de la Direction de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. J’ai également rencontré à l’Elysée l’envoyé spécial du président Macron en Libye, M. Paul Soler, et un groupe de parlementaires,  M. Bruno Fox,  du Parti démocrate, et président de la commission des affaires étrangères, de la défense et de la sécurité nationale à l’Assemblée Nationale, et la députée Mme. Amélia Lagrafi, du parti au pouvoir de Macron (Ensemble pour la République), et la sénatrice centriste Mme Nathalie Goulet, chargée de la lutte contre le terrorisme et la corruption financière au Sénat pour le Parti de l’Union des Nations.

« Je lutterai contre le terrorisme et la corruption en Libye. j’ai besoin du soutien de  la France et de l’Egypte  pour rétablir la sécurité et la stabilité en Libye »

Je leur ai présenté mon programme en tant que maître d’ouvrage d’un projet de sécurité et de stabilité militaire en Libye, en phase avec la vision de la République française, le rôle européen, et avec le plan américain et la vision britannique en Libye. Je leur ai dit que la stabilité de la Libye est la stabilité de la France et de l’Europe, et ils le savent. J’ai proposé ce projet pour que nous réussissions à imposer la stabilité et la sécurité, et après cela nous organiserons les autres étapes, au premier rang desquelles les élections parlementaires et ensuite les élections présidentielles.

J’ai combattu l’EI avec les Libyens et certains de nos ambassadeurs ont été martyrisés pendant la guerre.

* Les Libyens souffrent d’un manque de sécurité dans le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Pouvez-vous nous expliquer la situation actuelle en Libye, d’autant plus que toutes les organisations terroristes, Al-Qaïda, ISIS et autres, sont présentes en Libye ?

– Oui, c’est malheureusement vrai. Toutes les organisations terroristes étaient présentes en Libye et nous les avons combattues avec force. Nous les avons combattus tous ensemble. J’ai personnellement enlevé mes vêtements civils et mis mon uniforme militaire. Je les ai combattus aux côtés du peuple libyen, des médecins, des ingénieurs et des étudiants. Même les diplomates et les ambassadeurs sont retournés en Libye et les ont combattus, et certains d’entre eux sont tombés en martyrs. Nous les avons tous éliminés, leur nombre était de plus de six mille terroristes, et nous en avons capturé un très grand nombre et découvert la corruption de leurs croyances et leur excommunication de tous les musulmans et arabes.

Comment sont-ils arrivés dans votre pays ?

– Ces organisations terroristes,  Daech, Al-Qaïda et d’autres terroristes et extrémistes, sont venues en Libye parce qu’elles y ont trouvé un sol fertile et un environnement d’instabilité propice au développement du terrorisme. Ils recherchent l’instabilité et le chaos sécuritaire. La question de la Libye n’est pas politique, mais plutôt une question de sécurité en raison de l’instabilité. La Libye a donc porté préjudice aux pays de la région, malheureusement. Cela a porté préjudice à l’Égypte, à la Tunisie et aux pays voisins de l’Égypte, ainsi qu’à l’Europe, en particulier à la France. Je n’accuse pas les Libyens, mais l’instabilité a entraîné la présence de ces organisations terroristes. Elle a également conduit à l’immigration illégale par bateau vers l’Europe et à l’infiltration de terroristes parmi ceux qui fuient le chaos, et ils ont commis des catastrophes en Europe.

Où voyez-vous la solution de votre point de vue ?

Je déclare par l’intermédiaire de votre journal que la solution est entre les mains de l’Europe en général, car la Libye est la porte d’entrée de l’Europe à travers la Méditerranée. Nous avons été voisins de l’Europe tout au long de l’histoire. La solution réside dans le soutien au dossier sécuritaire pour imposer la stabilité en Libye, et non dans le fait de compter sur des individus spécifiques pour réussir dans le dossier de la stabilité, car ils ont malheureusement échoué. J’appelle toute l’Europe, par l’intermédiaire de votre journal, à reconsidérer la situation sécuritaire en Libye et à ne pas parier sur des personnes sur lesquelles elle a parié dans le passé.

Le gouvernement d’unité nationale a volé 52 milliards de dollars aux moyens de subsistance du peuple libyen.

  • Il existe en Libye des gangs armés qui vendent du pétrole libyen sur le marché noir, et la corruption, le chaos et les crises sont généralisés. Alors, parlez-nous de la corruption et de la manière dont elle est combattue ?

– Malheureusement, c’est vrai. 400 000 barils de pétrole libyen sont vendus quotidiennement sur le marché noir par voie maritime. Mais, puis-je corriger votre information, ce n’est pas par le biais de gangs armés, de milices ou de voyous ? Soyons clairs : le gouvernement d’unité nationale vend du pétrole par l’intermédiaire d’une société appelée Arakno, basée à Dubaï, qui possède un compte personnel auprès du gouvernement et de certains particuliers dans l’est de la Libye. Les ventes de pétrole sont effectuées avec la connaissance du gouvernement, mais elles passent par les ports de Tobrouk et de Benghazi.

  • Depuis combien de temps le pétrole libyen est-il introduit en contrebande ? Qui accuses-tu ? Avez-vous des noms de personnes à Benghazi ?

– Nous n’accusons personne à Benghazi, mais nous accusons le gouvernement parce que c’est lui qui vend ce pétrole et le partage avec des gens dont je ne sais pas qui ils sont, mais nous savons que le gouvernement actuel depuis trois ans est celui qui reçoit cet argent provenant des moyens de subsistance des Libyens et qui fait passer en contrebande cet argent des Émirats vers la Bulgarie et la Grèce dans les comptes personnels des membres du gouvernement d’unité nationale, de leurs enfants et de leurs partenaires.

  • Avez-vous des preuves de cela ?

Oui, nous avons les preuves. Il y a un mois, le comité d’experts du Conseil de sécurité a publié un rapport détaillé sur cette corruption. Il mentionnait les personnes qui vendent le pétrole, et même le nombre de navires et de bateaux qui fournissent du pétrole à la Libye. Il a également mentionné que le gouvernement d’unité nationale a créé légalement la société Arachno par décret et a ouvert un compte pour elle à Dubaï. Il échappe à la concurrence et vend le pétrole libyen à l’État et au peuple libyens, mais il le collecte uniquement pour lui-même.

  • Pourriez-vous nous donner un bref aperçu du candidat Mustafa Al-Majdoub ? Comment est née l’idée de vous présenter au gouvernement et à la présidence ?

Je viens de la base, du peuple libyen qui a souffert. Comme eux, je suis né du ventre de la souffrance. Je suis le produit de la souffrance en Libye. Je n’ai jamais été ministre ou sous-secrétaire. Mais quand j’ai vu la corruption et découvert que tous les gouvernements sont corrompus et que la plupart des fonctionnaires sont corrompus et volent nos moyens de subsistance, l’idée de ma candidature et mon ambition de sauver les Libyens m’est venue. Je fais partie du peuple libyen parce que je connais tous les secrets et la corruption et où va l’argent. Je veux sauver l’argent du peuple libyen qui a été pillé par le gouvernement légitime. Malheureusement, c’est lui qui exploite les moyens de subsistance du peuple libyen et ne donne au peuple que ses salaires mensuels, tout en allouant les bénéfices à ses ministres et à ses gangs. C’est la situation actuelle et l’état de la Libye qui m’ont poussé à me présenter aux élections. J’ai ressenti un sentiment de responsabilité nationale envers mon pays et son peuple, et je me suis également senti capable et déterminé à contribuer à sauver la Libye et à la conduire vers la sécurité grâce à un plan que j’ai soigneusement préparé et que nous nous efforcerons de mettre en œuvre si Dieu le veut et que nous parvenons au siège du pouvoir. J’ai donc commencé avec ce dossier et la vision que j’ai pour le peuple et j’ai formulé mon projet global politique, économique, sécuritaire et militaire et j’ai travaillé dessus sérieusement avec mon équipe et il y a trois ans j’ai rencontré de larges secteurs du peuple libyen, en particulier la base des jeunes, pour présenter ce vrai projet parce que je suis honnête. J’ai donc fait le tour des pays importants du monde qui s’intéressent au dossier libyen et j’ai rencontré et rencontré des responsables en Amérique et en Europe, notamment en Grande-Bretagne et en France, et je leur ai demandé de me soutenir dans mon projet et de me soutenir politiquement pour arriver au gouvernement et sauver mon pays parce que je suis honnête et que je porte un vrai projet. Je fais partie des gens simples en Libye qui aiment leur pays. Je suis également un homme de paix et j’espère coopérer avec tous les pays du monde pour le bien de notre peuple libyen. Nous n’avons aucune hostilité envers aucun pays. Tout pays qui soutient le peuple libyen est, à mon avis, un pays ami de la Libye.

Nous avons un problème plus grave que la corruption financière, qui est la corruption administrative.

Comment allez-vous lutter contre la corruption ? Avez-vous un plan ?

–  Oui, j’ai définitivement un plan pour ce fléau. J’ai une vaste expérience dans ce domaine, ayant travaillé pendant de nombreuses années au ministère de l’Intérieur et au Conseil des ministres. Je connais bien les dossiers et je sais que la corruption est endémique en Libye. Malheureusement, ses répercussions négatives sur la société et la population s’aggravent, car elles constituent un obstacle au développement, à la réforme et à des investissements judicieux dans divers domaines. Cela a entravé la croissance économique et conduit à un manque d’efficacité économique en Libye. Je crois que sa cause est également politique, fondée principalement sur la faiblesse de la législation, des systèmes de surveillance et de responsabilité, et sur le rejet par la majorité de la classe dirigeante de toute forme de réforme par crainte de compromettre ses chances de rester au pouvoir et de saper son contrôle sur les ressources du pays. En outre, l’Occident de style colonial soutient la nomination de personnalités incompétentes entourées d’assistants corrompus pour gouverner les affaires, empêchant l’essor de la nation libyenne et la maintenant captive de la tyrannie, de la fragmentation et du retard. Il est donc nécessaire de renforcer la structure législative et les institutions de contrôle. Ces institutions, selon la Constitution, sont censées jouer un rôle clair dans la supervision du pouvoir exécutif et des pratiques gouvernementales, et dans la responsabilisation des responsables d’actes de corruption ou de gaspillage des fonds publics. Car la faiblesse de la structure législative et de contrôle signifie une réelle incapacité à jouer le rôle de contrôle qui renforce l’intégrité et la transparence conformément aux accords internationaux et onusiens pertinents, tels que la Convention internationale contre la corruption, qui, dans son article 7, mentionne clairement le rôle des institutions législatives dans la lutte contre la corruption.

En ce qui concerne mon projet, je voudrais vous informer que l’une des dispositions les plus importantes de la feuille de route que j’ai l’intention de suivre dans mon projet politique pour imposer la sécurité et la stabilité en Libye est de lutter contre la corruption financière et administrative en promulguant un ensemble de lois qui définissent divers crimes de corruption et leurs sanctions, et en créant des organismes et des institutions nationales qui œuvrent pour prévenir la corruption, surveiller et enquêter sur les cas de corruption, tels que l’Unité de renseignement financier, l’Autorité nationale de lutte contre la corruption et le Bureau central pour la répression de la corruption. Ces points sont importants en parallèle avec la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, car je lutterai vigoureusement contre toute étiquette d’extrémisme et de terrorisme, qui est l’une des causes des obstacles à la construction de l’État. Il ne doit pas y avoir de présence de ce virus en Libye, car il a toujours porté préjudice à notre pays et à notre peuple et s’est propagé aux pays voisins, tant au niveau régional qu’international. Je confirme que je travaillerai pour qu’il n’y ait pas de place pour lui en Libye, en Europe ou en Amérique.

Maintenant, mon cher frère Khaled Saad Zaghloul, nous avons un problème plus grave que la corruption financière, qui est la corruption administrative. Le gouvernement actuel de Tripoli a corrompu les institutions. La corruption financière existe, mais il y a aussi la corruption des institutions, et c’est un phénomène très dangereux. Aujourd’hui, toutes les institutions gouvernementales libyennes sont corrompues et ne traitent que par pots-de-vin. Tous les contrats obligent les traders à déduire un pourcentage en dehors du contrat, et ce pourcentage a atteint 50% du budget. Ils ne se soucient pas de la qualité du travail, même s’ils construisent des bâtiments ou des routes qui ne sont pas bons et ne répondent pas aux normes acceptées. Ils acceptent, mais à condition d’obtenir un contrat par lequel ils recevront 50% de l’argent nécessaire à la construction. Nous n’appelons pas cela de la corruption, mais plutôt du vol, comme me l’a dit l’ancien envoyé de l’ONU en Libye, Ghassan Salame : « J’ai vu du vol, pas de la corruption. »

  • Vous combattez la corruption et vous avez des preuves et des dossiers de personnes corrompues. N’avez-vous pas peur que les grandes baleines vous trompent dans votre quête de lutte contre la corruption ?

Je ne crains personne d’autre que Dieu. Je me sacrifierais pour mon pays et mon peuple. Si personne n’agit en Libye, la corruption continuera, rongeant les moyens de subsistance de la population, sapant l’économie et entravant le développement et la construction. Certes, les mafias et les mercenaires craignent pour l’argent qu’ils ont volé, car il s’élève à des milliards. Même le gouvernement actuel a volé beaucoup d’argent.

Avez-vous un inventaire des sommes volées dans la nourriture des gens ?

Je dis en toute honnêteté que le gouvernement a volé environ 52 milliards de dollars. Malheureusement, il utilise cet argent pour corrompre des individus fortunés et certains juges, et lorsque des élections présidentielles ont lieu, il peut acheter les votes des Libyens ordinaires.

  • Exigez-vous des observateurs internationaux ?

– Non, non, les observateurs ne révéleront pas l’achat de voix, même s’ils en ont dépensé 10 milliards, ils obtiendront la majorité, et c’est pourquoi j’exige par l’intermédiaire de votre journal que l’Europe, en particulier la France et la Grande-Bretagne, soutiennent le prochain gouvernement dans son travail afin qu’il réussisse sa mission, car nous n’y parviendrons pas. Même si je réussis et que je deviens chef du nouveau gouvernement et que je forme le cabinet ou même que je deviens président de la République libyenne, je ne réussirai pas seul car je n’ai pas de soutien international. Si l’Europe, la France, l’Amérique et la Grande-Bretagne ne me soutiennent pas, nous ferons tout notre possible pour réussir à mettre fin à la corruption et au terrorisme et à rétablir la sécurité et la stabilité afin de réussir à organiser des élections présidentielles, mais l’Europe doit nous soutenir pour que nous travaillions de toutes nos forces, de tout notre poids et de tout notre courage, et nous ne serons pas indulgents dans la construction de la stabilité et de la sécurité. Si j’ai le soutien de l’Europe, de l’Amérique et des pays arabes, je réussirai et nous travaillerons de toutes nos forces et nous ne serons pas indulgents, car le soutien international effraiera et sapera les baleines de la corruption en Libye.

  • L’Égypte est le plus grand pays arabe et le plus important de vos voisins régionaux. Avez-vous rencontré des responsables et que demandez-vous au président Sissi ?

C’est la question la plus importante et la plus fondamentale par excellence. Je ne dirai pas grand-chose de l’Égypte, la mère du monde, et je ne lui ferai pas de compliments. Mon témoignage sur l’Égypte est biaisé, et tous les Libyens connaissent la taille, la position et la valeur de l’Égypte, le pays de la civilisation et la mère de l’arabisme, avec lequel nous avons une grande histoire et des relations étroites au fil du temps remontant à des milliers d’années. La vingt-troisième dynastie des rois libyens Meshwesh régna sur la Haute-Égypte entre 734 et 880 av. J.-C., et c’est depuis l’Égypte que commença la conquête islamique de l’Afrique du Nord, avec la conquête de la Cyrénaïque puis de Tripoli. À de nombreuses autres époques, l’Égypte et la Libye ont été réunies en une seule entité administrative, notamment pendant le califat fatimide de 909 à 1171 après J.-C. L’Égypte a été l’un des premiers pays à traiter officiellement avec la Libye après son indépendance au début des années 1950. Après la fin de l’occupation italienne de la Libye, l’Égypte a été le premier pays à reconnaître l’indépendance de la Libye. Nous avons également des intérêts communs en matière de sécurité, car la sécurité nationale de l’Égypte est liée à la sécurité et à la stabilité de la Libye, qui représente une profondeur stratégique pour l’Égypte. Nous avons une frontière commune qui s’étend entre les deux pays, et la présence de tribus égypto-libyennes dans les deux pays. Il y a des Égyptiens d’origine libyenne et des Libyens d’origine égyptienne dans les deux pays. Nous avons également des liens de parenté et des mariages mixtes, pour toutes ces raisons et bien d’autres encore. Nous avons des intérêts communs.

En ce qui concerne mes rencontres avec les responsables égyptiens, oui, je me suis rendu au Caire et j’ai rencontré des responsables du ministère des Affaires étrangères et des services de sécurité. Je leur ai expliqué mon projet en Libye et leur ai dit que l’Egypte devait être fortement présente à mes côtés. Je suis déterminé à coopérer avec l’Égypte pour rétablir la sécurité et la stabilité dans mon pays, affronter les forces de la violence, de l’extrémisme et du terrorisme, empêcher le pays de sombrer dans le chaos, préserver l’unité du territoire libyen, sauvegarder ses ressources et respecter pleinement la volonté du peuple libyen et son droit à déterminer son propre avenir. Mon projet est très important, notamment pour soutenir l’Égypte et sa stabilité. La frontière égypto-libyenne est très vaste et nécessite un accord, une harmonie et une concorde entre l’Égypte et la Libye. Cela ne nécessite pas de conflits politiques comme le gouvernement actuel. Malheureusement, le gouvernement d’unité nationale actuel n’aime pas le gouvernement égyptien, mais lui est plutôt hostile en secret, sous la table. Je ne révélerai pas de secret. Il s’agit de traiter avec d’autres pays pour créer de l’hostilité envers l’Égypte. Le gouvernement actuel ne veut pas traiter avec l’Égypte, et je crois que le président Sissi et le gouvernement égyptien en sont bien conscients. J’ai dit cela au ministère égyptien des Affaires étrangères en toute honnêteté, que le gouvernement d’unité nationale ne vous soutient pas, ne vous veut pas et ne veut pas coopérer ou traiter avec vous. Quant à moi, j’aime l’Égypte et j’apprécie son rôle national, panarabe et régional, et je souhaite sincèrement et de manière réaliste la poursuite de la sécurité et de la stabilité en Égypte. Si la Libye est stable, l’Égypte sera stable. Quelle que soit la solidité de la sécurité en Égypte, la stabilité ne sera pas complète tant qu’il y aura des tensions à la frontière égypto-libyenne. C’est pourquoi je demande au président Sisi de soutenir mon projet et de se tenir à mes côtés, et je suis prêt à coopérer et à traiter avec l’Égypte dans tous les domaines et secteurs.

  • Pourriez-vous nous parler des points les plus importants de votre projet si vous dirigez le nouveau gouvernement libyen unifié, après la réunion de Genève ?

– Oui, la mission la plus importante de ce gouvernement est de renforcer la stabilité en Libye, d’assurer le bon déroulement des élections législatives et présidentielles et de superviser le processus. Mon projet vise à restaurer et à établir la stabilité et la sécurité en Libye en unifiant les régions, l’armée et les institutions de sécurité sous une direction nationale, libre de toute affiliation tribale ou idéologique.

J’ai un plan pour restaurer la stabilité militaire et sécuritaire en renforçant la sécurité nationale et régionale par la construction d’une armée et d’une force de police professionnelles, la reconstruction des institutions militaires et sécuritaires et la réforme des agences de police et de sécurité en améliorant les capacités de formation et de renseignement. Désarmer les groupes irréguliers et sécuriser les frontières et les infrastructures vitales. Restructurer le ministère de la Défense et l’état-major général conformément aux normes modernes de gestion militaire et rétablir le service militaire obligatoire pour renforcer la loyauté et la discipline nationales.

Pour parvenir à la réconciliation nationale et à la paix sociale, j’ai pour projet de lancer des programmes de réconciliation entre les parties en conflit. Et l’application de la justice transitionnelle pour parvenir à une réconciliation entre la justice et la paix sociale. Impliquer les jeunes dans les programmes nationaux de développement pour empêcher leur recrutement par des groupes armés.

En ce qui concerne l’établissement de partenariats internationaux pour soutenir la sécurité en Libye, j’ai un plan visant à renforcer la coopération avec les organisations internationales telles que les Nations Unies, l’Union africaine et la Ligue des États arabes. Coopération technique et formation avec les pays militaires avancés. Activation des accords d’échange de renseignements pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé.

  Avez-vous des échéanciers pour la mise en œuvre du projet électoral ?

– Oui, ce projet doit passer par quatre étapes. En bref, la première année (octobre 2025) : démarrage immédiat dès le début des travaux du gouvernement. Un processus de paix national sera lancé pour établir la stabilité militaire et sécuritaire en Libye, et des bataillons militaires seront déployés dans les villes et aux frontières libyennes. Soutenir la feuille de route pour la tenue d’élections libres et équitables, en coopération avec les Nations Unies. Mettre en œuvre les accords de cessez-le-feu et unifier les institutions militaires et de sécurité. Et soutenir les efforts de développement économique et de reconstruction. Renforcer les mesures de lutte contre le terrorisme et garantir la sécurité des frontières.

Au cours de la deuxième année (2026), nous commencerons à unifier les institutions militaires et de sécurité sous l’égide des ministères de la Défense et de l’Intérieur. Sécuriser les frontières libyennes pour lutter contre le terrorisme, l’extrémisme, l’immigration illégale et le trafic de drogue. Et la création de zones sans conflit, gérées en partenariat avec les Nations Unies et l’Union européenne. Nous commençons à sécuriser l’infrastructure, avec le soutien des forces spéciales européennes et libyennes, visant à fournir un programme de réhabilitation aux anciens combattants et aux femmes associés à l’EI.

Au cours de la troisième année (2027), nous accompagnerons la Haute Commission Nationale des Elections dans la préparation des élections législatives. Mise en place de structures de gouvernance administrative pour 13 gouvernorats.

La quatrième année (2028), nous organiserons des élections législatives. Modification et révision de la Constitution libyenne. Le projet de constitution a été soumis à un référendum national. Préparation et conduite des élections présidentielles. Transfert du pouvoir au président élu.

Libye (volet III), une situation sécuritaire chaotique

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Le 13 mai, « Paris Tribal 2025 » ou l’Afrique des arts premiers https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-13-mai-paris-tribal-2025ou-lafrique-des-arts-premiers/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-13-mai-paris-tribal-2025ou-lafrique-des-arts-premiers/#respond Sun, 11 May 2025 23:42:05 +0000 https://mondafrique.com/?p=133281 Du 13 au 18 mai 2025, le quartier de Saint-Germain-des-Prés accueille la 12e édition de Paris Tribal. Plus de 40 galeries y présentent des œuvres d’Afrique et d’ailleurs, dans un parcours libre et documenté au croisement de l’histoire, de l’art et de l’éthique. Le vernissage se tiendra le mardi 13 mai de 11h à 21h, […]

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Du 13 au 18 mai 2025, le quartier de Saint-Germain-des-Prés accueille la 12e édition de Paris Tribal. Plus de 40 galeries y présentent des œuvres d’Afrique et d’ailleurs, dans un parcours libre et documenté au croisement de l’histoire, de l’art et de l’éthique.

Le vernissage se tiendra le mardi 13 mai de 11h à 21h, marquant l’ouverture d’un parcours qui se poursuivra jusqu’au dimanche 18. Chaque jour, les galeries seront accessibles de 11h à 19h, sauf le dimanche, où les portes se refermeront en fin d’après-midi. L’entrée est libre, et les visiteurs – qu’ils soient connaisseurs ou simplement curieux – peuvent flâner de rue en rue, pousser une porte, échanger avec des galeristes passionnés et prendre le temps de la découverte.

ROOTS : art contemporain x arts anciens extra-européens
193 Gallery et Galerie Flak
11 rue des Beaux Arts, 75006 Paris

Pendant six jours, le quartier de Saint-Germain-des-Prés se transforme en un musée à ciel ouvert. Du 13 au 18 mai 2025, Paris Tribal revient pour sa 12e édition avec une programmation consacrée aux arts traditionnels d’Afrique, d’Océanie, d’Asie et des Amériques. Plus de 40 galeries françaises et internationales ouvrent leurs portes pour faire découvrir une sélection d’objets rares – masques rituels, sculptures votives, artefacts de pouvoir – présentés avec exigence et sens du contexte.

Dans les vitrines et les espaces d’exposition, les arts premiers africains occupent cette année une place de choix. Masques baoulés, statues dogons, sièges luba, fétiches kongo ou figures senoufo sont exposés dans une mise en scène sobre, précise, souvent accompagnée de notices explicatives, de publications ou de certificats d’authenticité. Il ne s’agit pas ici de montrer de simples objets décoratifs, mais des pièces profondément liées à des pratiques rituelles, des systèmes de pensée, des gestes ancestraux.

Cultes funéraires

Certaines galeries choisissent de concentrer leur présentation sur un territoire ou une fonction spécifique, mettant en valeur par exemple les objets liés aux cultes funéraires, aux rituels de guérison ou aux rites d’initiation. D’autres croisent les approches, éclairant les circulations historiques ou les filiations stylistiques entre différentes régions. L’attention portée à la provenance, au rôle de l’objet dans son contexte d’origine et à sa transmission renforce la portée pédagogique de l’événement.

Outre l’exposition des œuvres, Paris Tribal propose également des rencontres, des visites commentées, des conférences et d’autres temps forts qui permettent d’approfondir les enjeux liés à ces objets : leur circulation, leur conservation, leur valeur symbolique, leur réinterprétation contemporaine. Dans une démarche assumée, plusieurs galeries mettent en avant leur collaboration avec des chercheurs, des institutions muséales ou des initiatives culturelles dans les pays d’origine.

Paris Tribal ne se présente pas comme un simple marché. Il revendique une fonction de transmission, dans une perspective à la fois artistique, documentaire et éthique. En exposant des objets d’art souvent marginalisés dans les récits de l’histoire de l’art occidentale, le festival contribue à en reconnaître la puissance formelle, la complexité symbolique et la portée universelle. Il s’adresse autant aux collectionneurs qu’aux amateurs d’histoire, d’anthropologie ou d’esthétique.

Saint-Germain-des-Prés, quartier associé à la vie intellectuelle parisienne, offre un cadre cohérent à cet événement. La déambulation entre galeries devient une promenade à la fois savante et sensorielle. Chaque vitrine attire l’œil. Chaque espace raconte un pan d’histoire. Chaque pièce invite à poser un regard plus juste sur ces objets longtemps enfermés dans des visions folklorisantes.

Du 13 au 18 mai, Paris Tribal 2025 invite à redécouvrir les arts premiers comme des expressions à part entière de la création humaine. Une invitation à penser autrement la beauté, la mémoire et la place de ces œuvres dans l’histoire globale de l’art.

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