Selon le rapport de Trading Economics, l’Algérie a été classée 26ᵉ au niveau mondial et 3ᵉ dans la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient) en matière de réserves d’or avec 174 tonnes. En revanche, le pays possède encore 7O milliards de dollars de réserves, ce qui n’est pas négligeable, à condition de financer avec ces fonds des investissements porteurs.
Abderrahmane MEBTOUL, professeur des universités, docteur d’Etat en sciences économiques
Le rapport 2023 de l’Organisation de développement du marché pour l’industrie de l’or, World Gold Council, montre que le volume d’or de l’Algérie reste inchangé depuis 2006/2007 avec environ 173, 8 tonnes et que la monnaie, d‘une manière générale est un rapport social traduisant le rapport confiance Etat/citoyens , permettant les échanges mais ne créant pas de richesses,. Pour l’Algérie, comme je le signalais dans deux contributions parues en 2006 et 2007, (voir google.com A. Mebtoul.2006/2007 ). Le 30 décembre 2024,en bourse, le gramme d’or à 84 dollars , l’once d’or est coté à 2600 et le kg d’or à 83 800 dollars donnant pour 174 tonnes une valeur de 14,60 milliards de dollars , une augmentation de près de 30/% par rapport à 2021/2022 Cependant pour éviter de mauvaises supputations, les responsables devant apprendre à ben communiquer, car dans la conscience populaire l’or est un sujet très sensible. Le stock d’or n’ayant pas augmenté depuis de longues années, car la banque d’Algérie ne s’est pas portée acquéreur de cette production destinée soit à l’exportation, soit au marché intérieur des bijoutiers.
Les expériences historiques montrent que ce ne sont pas les pays qui ont d’importantes réserves de change ou une balance commerciale excédentaire qui connaissent forcément un pouvoir d’achat de leur population et un taux de croissance élevé Quand la monnaie traduit un rapport confiance entre l’Etat et les citoyens, elle favorise les échanges et la création de richesses. Au contraire, la thésaurisation et la spéculation dans les valeurs refuges comme l’or, certaines devises ou certaines matières premières sont nocives à toute économie.
Il s’agit d’éviter ce mythe monétaire de se braquer uniquement sur l’équilibre de la balance commerciale afin de préserver les réserves de change, vision statique, et non en dynamique, ne devant pas se réjouir d’une balance commerciale positive ou des réserves de change importantes si on assiste avec des pénuries ou à des restrictions d’importations qui paralysent le tissu économique. En Algérie, le taux d’intégration tant des entreprises publiques que privées ne dépasse pas 15%. L’Algérie restant une économie rentière, les exportations hors hydrocarbures sont passées, selon le bulletin statistique trimestriel du premier trimestre 2024 établi par la Banque d’Algérie, de 5,98 milliards de dollars en 2022 à 5,06 milliards de dollars en 2023.
Le cadre macro financier rreste elativement positif avec des réserves de change, fin 2023, de 70 milliards de dollars et une dette extérieure relativement faible de 1,6% du PIB. Reste que le taux de chômage actuel, estimé par le FMI à environ 14%, nécessiterait 8 à 9% de taux de croissance sur plusieurs années. L’inflation a été de plus de 9% entre 2022/2023 , s’étant établi durant le premier semestre 2024 à 6,8% , mais avec une nette reprise depuis septembre 2024, accentuée par des subventions généralisées mal ciblées, le total des transferts sociaux dépassant 15% du PIB pour certains produits de première nécessité .