Les deux ministres venus du monde des affaires et qui bénéficient de la confiance du pouvoir, Moulay Hafid Elalamy (Industrie) et Aziz Akhannouch (Agriculture et pêche), se livrent pourtant une guerre souterraine.
L’enquête parue sur une page entière et intitulée, de façon nettement racoleuse, « les vrais chiffres de l’économie marocaine », est parue cet automne dans « la Vie éco », un magazine prestigieux de la vie économique marocaine. L’auteur de cette charge signés S.B. ne s’y montre pas particulièrement tendre. « Le Maroc est loin de pouvoir accéder au rang d’économie industrielle émergente ».
Peut mieux faire…
Au détour de l’article, un vague hommage est rendu au ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, pour avoir réussi à faire venir au Maroc des groupes étrangers prestigieux comme Boeing, Renault, Peugeot et Bpmbardier. Mais le compliment n’est avancé que pour mieux enfoncer lle coup de poignard: « Mais cela reste encore très insuffisant, note le journaliste, comme en attestent les chiffres têtus ». Le ministre Elalamy affichait vovi quatre ans les objectifs de création de 500000 emplois à l’horizon 2020? Rt bien, « on en est encore loin », constate l’auteur de l’enquète. Et d’enfoncer le clou: la part de l’industrie dans la valeur ajoutée globale est de 14%, soit le niveau atteint en 2013. Cette date n’est évidemment pas choisie par hasard dans ce papier au vitriol, puisque c’est il y a quatre ans que Moulay Hafid Elalamy était nommé dans ses fonctions actuelles.
A y regarder de près, cet article qui n’est pas passé inaperçu dans les sphères patronales a bien pu être inspiré par un autre ministre, Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, proche du Palais et troisième fortune du Maroc. Du gros calibre! En effet Azis Akhannouch est légalement e propriétaire de la Vie éco, où parait l’enquète. Qui plus est, l’auteur de l’article n’est pas un modeste gratte papier, mais le directeur de la publication et de la rédaction lui même, Saad Benmansour, qui signe de ses initiales S.B. Autant dire que chaue mot a été pesé dans ce qui apparait comme une charge contre le ministre de l’Industrie sommé en fin du papier, d’atteindre les objectifs affichés.
Bataille de chiffres
Dans le reste de la presse économique, dont la proximité avec le ministère de l’Industrie est de tradition, les mauvais chiffres de la croissance marocaine en 2016, sans être masqués, sont très très relativisés. Ainsi dans le magazine « la Tribune », on peut lire en juin dernier que « l’économie redémarre en 2017 » ou encore ,en septembre 2017, que « la demande intérieure a stabilisé la situation économique ». Et si la création d’emplois n’est pas au rendez vous, ce serait en raison d’un déficit de création de 120000 postes…dans l’Agriculture et la pêche, les domaines ministériels du propriétaire de « la Vie éco ».
La réponse du berger à la bergère?