Le métro d’Alger bloqué par le fils d’un général

Le DRS (services algériens) est enterré à Alger, mais les privilèges des haut gradés paraissent intouchables. 
 
Peu importe que des millions d’usagers attendent des travaux stratégiques du Métro d’Alger. Une extension stratégique d’Ain Naadja à  Baraki, dans la banlieue est, se retrouve  bloquée depuis trois ans. En effet, un terrain occupé par une entreprise appartenant au fils du général-major Ahmed Boustilla, l’ancien premier patron de la gendarmerie algérienne, est situé sur le tracé de ce métro attendu par des millions d’usagers Algérois. C’est là où est abriée un port sec géré par la société Aterco partenaire de la société turque Arkas, un armateur leader dans le transport maritime de marchandises en Algérie.
Le fils du général Ahmed Boustilla a usé de toute son influence pour maintenir en activité ce port-sec. L’ affaire en effe est très juteuse dans un pays où les infrastructures portuaires sont très peu développées. Et pourtant, officiellement, comme l’indiquent des documents officiels que nous avons consulté, ce port-sec a été agréé uniquement provisoirement par décision Numéro 4000/IDD/AAT/BAT pour l’entrepose des marchandises dangereuses. Le provisoire s’est installé dans la durée et aucune autorité n’a pu soumettre le port sec du fils du général à la loi.
Vide réglementaire
Depuis mars 2011, ce port sec ne dispose d’aucun  document précisant la nature de l’occupation de l’espace de la zone concernée. Pis encore, ce même port sec ne dispose pas de l’autorisation préalable de la wilaya d’Alger pour l’exploitation de la zone d’entreposage des conteneurs. Sans parler de l’absence du parc à feu pour entreposer des marchandises dangereuses.
Depuis le 18 décembre 2013, la société Aterco aurait du perdre tout droit d’exploiter le port sec. Un décret officiel, numéro 13.430, portant déclaration d’utilité publique l’opération de l’extension du métro d’Alger sur la ligne Ain Naadja-Baraki, a été publié le 18 décembre 2013. Le terrain du port sec d’Aterco devait donc être occupé depuis trois ans, en  vertu de ce décret, par les maîtres d’ouvrage du chantier. Hélas, le chantier n’a jamais avancé; aucune autorité n’a pu déloger le port sec géré par le fils d’un général-major; ce dernier mis à la retraite, rien n’a changé.
Business juteux
Les ports secs constituent un business très couru par la progéniture des dirigeants militaires algériens. Plusieurs d’entre ex ont été créés dans l’illégalité sans disposer d’un agrément ou sans respecter les conditions réglementaires. La mainmise de la classe dirigeante sur les ports secs cause d’ailleurs d’énormes pertes à l’économie algérienne. Le 6 mars dernier, un responsable gouvernemental algérien a reconnu officiellement que la multiplication des ports secs irréguliers cause « un manque à gagner qui serait estimé à deux milliards de dollars par an ».