L’honorable député centrafricain Augustin To-Sah Be-Nza, élu député de Bangui, en mai 2016 avec l’étiquette RDC aimait l’air du grand large. Ce député qui possède la double nationalité française et centrafricaine a été condamné en effet, le mardi 7 mars 2017, pour corruption et favoritisme par la Cour d’Appel de Basse-Terre (Guadeloupe) à douze mois d’emprisonnement ferme, douze mois de prison avec sursis, deux ans de privation des droits civiques. Entre la Guyane, la France et la Centrafrique, cet activiste menait ses affaires tambour battant.
Un ami de la France
Cette condamnation accompagne celle de trois ans ferme avec mandat de dépôt, de Léon Bertrand, ancien ministre de Chirac et maire de Saint-Laurent-du-Maroni, dans une affaire de marchés publics passés en Guyane. L’ancien ministre travailliat étroitement avec Augustin To-Sah-Be-Nza, sa cheville ouvriere en tant qu’ex directeur général de la Communauté des Communes de l’Ouest guyanais. Selon l’avocat général, les méthodes de Augustin To-Sah Be-Nza, « étaient basées sur le chantage et l’intimidation ».
Cette condamnation est d’autant plus spectaculaire que le député condamné en Guyane, To-Sah Be Nza, était le président du groupe d’amitié Centrafrique-France ! A ce titre , il est un interlocuteur privilégié des relations politiques des deux pays et reçu avec les honneurs à l’Assemblée nationale. Le fait qu’il avait été condamné en première instance en 2013 n’a guère ému les Français. Pas plus son limogeage en 2013 de son poste de directeur financier de la ville de Villeneuve-le-Roi
Main basse sur la Centrafrique
Cette affaire de corruption a généré des sommes importantes qui justifient la sévérité des peines. Elle n’a évidemment pas empêché Augustin To-Sah Be-Nza d’être brillamment élu au premier tour député de Bangui. Faute d’avoir été nommé ministre des finances, ce proche des personnalités actuelles au pouvoir, a naturellement intégré la Commission des finances de l’Assemblée nationale. Ce fut surement pour mieux lutter contre les détournements de fonds, dans un des pays les plus corrompus de la planète et des moins bien gouvernés. Cette affaire illustre bien que la Centrafrique est un pays de cocagne pour tous les délinquants financiers, dans une indifférence générale de la Communauté internationale.