Le Nigéria est devenu la première puissance économique d’Afrique, forte de ses ressources naturelles et de son dynamisme entrepreneurial. En effet, depuis 2014, le produit intérieur brut (PIB) du Nigéria a supplanté celui de l’Afrique du Sud avec un rythme de croissance soutenu de 6 % en moyenne par an. Et pourtant « La naira », cette monnaie nationale qui tire son nom de la contraction du mot Nigéria, n’est convertible que pour une minorité qui a accès au système bancaire. C’est le pétrole, souvent volé ou détourné, qui est vendu au Bénin et dans toute l’Afrique de l’Ouest, qui permet à beaucouo au Nigeria d’obtenir des liquidités, souvent en francs CFA convertible.
Une enquête d’Olivier Vallee
L’explosion le 23 septembre à Seme au sud du Bénin d’un dépôt de pétrole rappelle sur un mode dramatique le lien congénital de la devise du Nigeria avec l’or noir. Au moins 34 personnes ont été tuées. Le ministre de l’Intérieur, Alassane Seidou, a imputé, non sans de bonnes rausons, la responsabilité de ce drame à la contrebande du carburant.
Les acheteurs qui vivent notamment au Bénin irriguent toute une partie de l’Afrique de l’ouest de ce carburant. Tout cela est illégal et dangereux mais perdure depuis des années avec la complicité des autorités. D’autant plus que depuis l’élection du président Tinubu, l’accès à la naira est de plus en plus difficile. En juin 2023 la Banque centrale du Nigéria (Central Bank of Nigeria (CBN)) a cessé de fixer le cours de change officiel de la naira face au dollar US, la principale devise utilisée par les Nigérians. C’est le marché qui détermine à présent le cours de change quotidien. En septembre 2023, le cours de change fixe est passé de 460 nairas pour un dollar à 790 et désormais 1000 sur le marché noir [1].
Descente aux enfers
C’est le marché noir qui fixe le cours de change réel. Une bonne partie de ceux qui ont besoin de devises ne peuvent en obtenir auprès de leurs banques qui, elles, ne peuvent pas s’en procurer auprès de la Banque centrale (CBN). Adedeji Owonibi, fondateur du cabinet de conseil Convexity, basé à Abuja, confirme : « Dans la pratique, il existe toujours une grande disparité entre les taux officiels et non officiels.[2]»
Le régime des taux multiples est constitutif de l’histoire monétaire du Nigéria. La Présidence Tinubu est cependant critique. Habituellement le marché noir s’alimente auprès du Bénin, du Niger et du Cameroun en Franc CFA, monnaie qui permet en raison de sa convertibilité d’obtenir des dollars. Les Francs CFA proviennent des achats par le Bénin et le Niger de produits nigérians, du coca cola aux céréales, de l’essence[3] aux engrais. Les sanctions de la CEDEAO ont bloqué nombre de transactions. Pire, l’arrivée de forces militaires et policières aux frontières du Bénin et du Niger a accentué les rackets sur les échanges.
Grace à la raffinerie de Zinder, au Niger, le nord du Nigéria pouvait auparavant s’approvisionner régulièrement et sans débourser de dollars. L’embargo de la CEDEAO coute cher au Nigéria. Le pays et ses plus pauvres supportent l’addition d’un blocus qui résulte de l’exigence de Paris transmise à travers le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Dès que les produits pétroliers raffinés se font rares c’est une nouvelle menace sur la liquidité monétaire car ils vont absorber un peu plus de Nairas. Dans les stations d’essence on peut difficilement trouver du carburant à N400/litre contre un prix officiel de N185/litre. Le nouveau président Tinubu voit sa thérapie de choc de l’économie nigériane par la fin des subventions du pétrole lampant et d’autres biens de première nécessité accentuée par la surenchère des rétorsions contre le voisin nigérien. Buhari a sa part dans ce délabrement de la monnaie en ayant décrété un changement des billets en circulation avant la dernière campagne électorale, ce qui a asséché les disponibilités en liquidités de millions de Nigérians non-bancarisés.
La « Central Bank of Nigeria » (CNB) vulnérable
Sur le marché officiel des devises, la situation a empiré également. Il faudrait 400 millions d’USD pour importer des hydrocarbures raffinés et ils ne sont pas disponibles, ce qui entraine un report de la demande sur le marché noir. C’est avec des lignes de crédit extérieures que l’actuel management de la CBN espère voir le dollar affluer au Nigéria. De plus, Tinubu a jugé bon de confirmer l’élimination du précédent patron de la Central Bank of Nigeria (CBN)[4]et prétend procéder au nettoyage de cette institution qui sera dotée de surcroit de 4 vice-gouverneurs. Un montant de 7,5 milliards USD aurait disparu dans des transactions entre la CBN et deux banques américaines. La CBN essaie de les compenser par des lignes gagées avec JP Morgan et Goldman Sachs.
Bien entendu ces « trous » ne sont pas seulement du vol pur et simple. L’abandon brutal d’un cours de change fixe met la CBN en position insoutenable. Il lui faut couvrir ses engagements avec deux fois plus de nairas. Or elle ne les a pas et prête de l’argent à l’État qui ne rembourse pas. Depuis Goodluck Jonathan, les dépenses militaires ont été multipliées par quatre sous la présidence de Buhari. Tinubu a accentué le poids budgétaire de l’armée en mettant à la retraite le Chef d’État-major Général (CEMG) dans des conditions fastueuses ainsi qu’une centaine d’autres généraux. C’était le prix à payer pour désigner comme nouveau CEMG un chrétien qui doit aussi renouveler son commandement dans une période de tensions internes et externes.
Les Tinubu Boys de Lagos
Le gouverneur suspecté des manquements de la Banque centrale sera remplacé par une personnalité bancaire originaire de Lagos et qui a travaillé avec lui. Olayemi Michael Cardoso est le descendant d’une famille de retornados (ceux qui sont revenus du Brésil et son père fut le premier directeur général nigérian de Barclays). A des solutions éprouvées de jonglage avec les taux multiples et une politique de compensation par des subventions, Tinubu entend substituer une politique macro financière de réduction de l’inflation. Cardoso ressemble donc plus au grand chef d’orchestre d’une politique de transition vers un capitalisme en principe ouvert aux investissements extérieurs, et donc où les côtiers auront plus de poids que les « tycoons » du Nord ravagé par Boko Haram. D’autant plus que cette nouvelle donne repose sur le pétrole essentiellement, dont il faut augmenter la production à tout prix. C’est le programme libéral que visent les économistes libéraux, menés par Wale Edun le ministre des finances depuis juillet 2023. Lui aussi fut avec Cardoso dans la dynamique équipe de Tinubu, gouverneur de l’État de Lagos (1999-2007).
Lagos abrite les ports majeurs[5] du pays par lesquels passent 80% du commerce extérieur du pays. C’est l’ancienne capitale fédérale et une métropole d’au moins 25 millions d’habitants possédant une longue histoire qui associe les Portugais, les Anglais, toutes les régions de ce pays divers et des communautés plus récentes de Libanais, de Grecs, de Chinois, d’Indiens, etc. Il faut reconnaitre à Tinubu et à ses adjoints lorsqu’il était gouverneur d’avoir tenté de redonner une infrastructure à cette ville démesurée tenue à distance par le pouvoir central d’Abuja. Mais il n’a pas modifié l’écart immense entre le luxe ostentatoire et la misère des bidonvilles sans eau et sans électricité. Lagos peut être considérée comme le Mumbai de l’Afrique avec une densité de 8000 personnes par km2. On peut cependant se demander si la reconduction de proches, connus lors de la période de gestion de cet État géant, suffira à répondre à la tourmente qui secoue à présent la Fédération. D’autant plus que le parti de Tinubu n’a pas remporté lors des dernières élections dans l’État de Lagos.
Le pétrole: entre violence et détournements
La seule réponse qui se dessine serait l’augmentation de la production et des exportations d’or noir. Comment y parvenir alors que les sabotages et les vols se multiplient? L’opinion internationale suit la lutte contre Boko Haram mais sous-estime la guerre civile dans le delta du Niger, la région du swamp, où l’on continue à pomper le pétrole. Les sécessionnistes biafrais[6], notamment de «l’Indigenous People of Biafra (IPOB)[7]», continuent de lutter pour l’indépendance de leur région.
Cette année, l’Imo State[8], au sud-est du pays, est le plus touché par la hausse des prix alimentaires en raison de l’inflation et des attaques contre les paysans[9]. Le gouverneur de l’Imo a demandé à un groupes de vigilants, « l’Ebubeagu Security Network », de prendre les armes contre l’IPOB ce qui entraine des violences dont le plus souvent sont victimes les civils.
En dehors des provinces de l’ex-Biafra, les groupes armés, entre société civile et banditisme, sont engagés depuis des années dans un conflit avec les sociétés pétrolières exploitant le Sud du pays. Les vols et les détournements ont fait que le Nigéria a perdu en 2021 son rang de premier producteur africain au profit de l’Angola. Pour retrouver les revenus du pétrole, le président Tinubu compte sur Shell qui pourrait valoriser le gaz naturel avec une chaine de liquéfaction (LNG liquefied natural gas). Il espère que le président Macron, s’il ne remet pas sa visite au Nigéria, encouragera Total à de nouveaux investissements. Exxon Mobil devrait aussi augmenter sa production quotidienne de 40 000 barils.
Commencée il y a quelques mois, l’édification d’une puissante raffinerie avec les capitaux du milliardaire nigérian au réseau multinational, Aladji Aliko Dangote, sera aussi un soulagement sur les importations en devises. Cependant la chute de la naira n’a pas épargné l’homme le plus riche d’Afrique. Aliko Dangote, fondateur et PDG de Dangote Industries Limited, a été déclassé par le classement Forbes en 2023. En une seule journée de juin 2023 avec l’introduction d’un cours de change flottant sa fortune a diminué de 3.4 milliards d’US $.
Le poids de la dette
Enfin plane sur la stabilisation de la monnaie nationale le stock de la dette en devises qui atteint 90 milliards USD, dont le tiers vis-à-vis de créanciers extérieurs. Parmi ces derniers, Export-Import Bank of China détient des créances de 3,3 milliards USD. Au titre des prêts bilatéraux, on compte la France, le Japon et l’Inde. Cette ventilation des créanciers explique la complaisance de Tinubu vis-à-vis de la politique anti-nigérienne de Macron. Abuja espère bien que le club de Paris allègera la dette publique du Nigéria. La Chine sait que Tinubu est fortement lié avec les Américains de la banque et du pétrole comme avec les Démocrates au pouvoir à Washington. Ne serait-ce que pour les Etats-Unis suggèrent au FMI et à la Banque mondiale[10] de patienter devant les échéance. Dans ce contexte la Chine va considérer plus sévèrement les conditions de restructuration de ses prêts, dont certains ne sont pas connus. Tinubu tente de demander à l’Inde de prendre le relais de la Chine mais, comme pour toutes ses manœuvres, il est sur une corde raide. Selon les critères habituels de mesure de la solvabilité par rapport au PIB, le Nigéria aurait pu assurer le service de la dette en 2023, soit le remboursement à ses créanciers en intérêts et en principal d’1,6 milliard d’USD.
Mais avec l’abandon du cours de change fixe du dollar contre naira, l’État fédéral voit ses revenus fondre et le service de la dette excéder largement le seuil déjà élevé de 50% des recettes fiscales et douanières. Et en 2024, comme en 2025, le Nigéria devra payer un service de la dette entre 2.5 et 4.5 milliards d’US $. Le FMI, en 2023, estime que les seuls intérêts de la dette vont représenter 82% des revenus du gouvernement fédéral tandis que la Banque mondiale calcule un service total (principal et intérêts) à 123% des revenus de l’État. Ces derniers mois Abuja a joué de l’aide comme des emprunts et des financements commerciaux, avec le soutien des Etats-Unis. Cela déclenche bien sûr des critiques très sévères de la part du challenger des dernières présidentielles, Atiku, qui présente programme économique très élaboré et s’opposait déjà à la stratégie d’endettement de Buhari.
Le «Round-tripping»
La décision du nouveau président de mettre un terme au cours de change fixe ne répondait pas seulement à la théorie économique libérale. Le marché noir est indispensable aux Nigérians pour leur survie. Il est donc difficile de penser l’éradiquer par un rapprochement des cours, celui dit officiel rattrapant celui du marché parallèle. La période 2017 à 2021 a vu une croissance exponentielle des bureaux de change au Nigéria. Ceux-ci s’approvisionnent en principe sur le marché pour fournir, par exemple, contre nairas les milliards de dollars US dont ont besoin les milliers de Nigérians qui font leurs études à Londres, Boston ou Kiev. Beaucoup de besoins en devises ne peuvent être satisfaits par la CBN car cette dernière détermine les items éligibles à l’achat de dollars US. Les heureux bénéficiaires d’accès aux précieuses devises de la Banque centrale pouvait donc les acquérir à 400 nairas pour 1 US$ et revendre ce même dollar au moins à 700 nairas aux bureaux de change ou à un importateur[11] qui n’avait pas la possibilité de bénéficier des devises de la CBN. De même la fin du pétrole subventionné affecte les consommateurs mais fait mal surtout aux ennemis politiques de Tinubu qui pouvaient obtenir des cargaisons à un faible prix et les revendre selon les tarifs du marché noir, entretenant des pénuries fictives.
Des actifs planqués
Cela se nomme le round-tripping et on y retrouve la correspondance entre le pétrole et la monnaie comme attributs des privilégiés et sources de richesse. Plus la situation sociale, politique et sécuritaire se dégrade et plus la propension à la fuite des capitaux s’intensifie au Nigéria. Une élite nigériane exhibe sa fortune et sa puissance, mais cache ses actifs à Washington, Londres ou le Brésil. Tinubu est accusé d’avoir acheté à son fils ainé un très bel appartement à Londres. Il s’est attaqué à deux fléaux du Nigéria sans être sûr d’avoir, auprès de lui, les soutiens politiques nécessaire à cette réforme fondamentaux.
L’extérieur et le président Macron spécialement, attaché à une nouvelle finance du développement, ont l’occasion avec cet immense pays de l’appuyer dans cette douloureuse et courageuse transition monétaire. Le 23 septembre, à l’assemblée annuelle des Nations Unies[12], les représentants de l’Afrique ont réclamé de ne plus être les victimes, mais les partenaires du système mondial dominant. La dette obère la transformation du Nigéria comme les sanctions de la CEDEAO pénalisent les échanges qui fluidifient les goulets d’étranglement d’économies de captures des rentes. La seule levée des hypothèques redonnerait des raisons de mettre fin aux incitations si nombreuses au « round-tripping ».
[1] https://magazinedelafrique.com/african-banker/un-nouveau-gouverneur-pour-la-banque-centrale-du-nigeria/
[2] Ibid.
[3] Voir l’explosion du dépôt de carburant de contrebande de Seme Podji.
[4]That is under way with Tinubu’s appointment of Jim Obazee, who brings a reputation for ruthlessness, to investigate the operations of the central bank under the previous governor Godwin Emefiele, who was suspended on 9 July and was then arrested by State Security Service (SSS) agents (Dispatches 8/8/23).
[5] These are the ports of Apapa, Tin Can Island, and RoRo. In addition, there are two lighter terminals in Lagos: the Kirikiri Lighter Terminal and the Federal Lighter Terminal.
[6] Voir l’article sur le BIR et Bakassi, Olivier Vallée
[7] The outlawed Indigenous People of Biafra (IPOB), in August 2021, ordered residents of the South-east to sit at home every Monday towards pressuring the Nigerian government to release its detained leader, Nnamdi Kanu, who is standing trial for treason at the Federal High Court, Abuja.
[8] Imo State is a state in the South-East geopolitical zone of Nigeria, bordered to the north by Anambra State, Rivers State to the west and south, and Abia State to the east. It takes its name from the Imo River which flows along the state’s eastern border.
[9] “When farmers can’t work in their farms, issues of adequate food availability, issues of adequate consumption and nutritional values will all be affected and these are the pillars of food security,” Agwu Ekwe, a professor of agricultural extension at the University of Nigeria Nsukka, told PREMIUM TIMES.
[10] Multilateral debt, or debt owed to international financial institutions such as the African Development Bank, the World Bank and the International Monetary Fund, stood at $17.9 billion.
[11] For instance, the buyer/importer agrees to buy $10,000 at an official rate of N450 to a dollar, amounting to N4,500,000. However, because the seller is the “saviour” by seeking out the buyer, the former makes an informal arrangement with the buyer to pay him extra NN250 per dollar, amounting to N2,500,000. If the buyer refuses to oblige, the exporter has loads of willing buyers to pay him, say extra N300 per dollar outside the official window. Now, the $10,000 that is supposed to exchange at N4,500,000 (N460 per dollar) is sold for N7,000,000 (N700 per dollar). By implication, the non-oil export proceeds of $10,000 were converted at the “black market” by the seller.
[12] At UN, African leaders say enough is enough: They must be partnered with, not sidelined.
At the U.N. General Assembly meeting in New York, African leaders are relaying a unanimous message, that their continent of more than 1.3 billion people is done being a “victim” of a post-world war order and must be recognized and partnered with as a global power in itself. By CHINEDU ASADU – Associated Press Sep 23, 2023 , ABUJA, Nigeria (AP)
Le Nigeria a beau avoir un PIB sur le papier nettement mieux que celui de l’Afrique du Sud, nul doute que les nigérians se retrouvent mieux économiquement et socialement au pays de Mandela que dans leur pays d’origine, et préfèrent y vivre que de vivre dans leur pays le Nigeria. Et c’est pas pour rien qu’ils y vont en masse.
Le pib du Nigeria c’est sur le papier, mais sur le terrain, la croissance ne bénéficie qu’à un groupe des politiques et hommes d’affaires corrompus, le reste de la population nigériane croupie dans la misère avec un taux d’analphabétisme très élevé et des pans entiers du territoire nigérian qui échappe à l’État fédéral (nord-est tenu par Boko Haram; centre tenu par le grand banditisme; sud-est par les sécessionnistes Biafrais qui sèment la terreur et volent le pétrole à travers la destruction ou la déviation des pipelines, sans compter l’insécurité rampante et presque “normalisée” à Lagos et à Abuja). Des problèmes économiques structurels que vous avez vous-mêmes dans votre article ici, avec le vol et la contrebande du pétrole, les doubles taux de change de la monnaie Naira, etc….
Tout ceci n’existe pas en Afrique du Sud, le territoire est à 100% contrôlé par l’État Central Sud Africain, il n’ya pas de contrebande et vol des ressources principales du pays, et de double taux de change du Rand (la monnaie sud africaine), et bien entendu l’Afrique du Sud a ses démons d’insécurité et de tueries mais loin du chaos nigérian.
Socialement et économiquement la richesse Sud africaine du pib (si petite soit-elle actuellement que celle du Nigeria sur le papier) bénéficie à un grand nombre: les Sud africains ont des allocations familiales pour les plus démunis par exemple, choses qui n’existent pas au Nigeria et qui est encore loin d’exister; les salaires sont mieux en Afrique du Sud qu’au Nigeria que ça soit dans le secteur privé ou public. Certes le pays de Mandela est l’un des plus inégalitaires d’Afrique et du monde avec des gens de plus en plus pauvres et des gens de plus en plus plus riches, mais au Nigeria aussi c’est pareil, et les inégalités nigérianes sont plus criardes que sud africaines.
Un pauvre sud africain s’en sort mieux qu’un pauvre nigérian (d’où j’ai dit que les nigérians préfèrent vivre en Afrique du Sud), et qui peut même disparaître sans traces à cause des cultes et des crimes rituels car à la merci des riches (voir mon livre: « Les Crimes Rituels: Une Barbarie Ordinaire et Macabre », Paris, Les éditions du Net, 2016), et la justice nigériane est corrompue et à l’agonie, voire morte, pour retracer sa disparition et faire justice.
Ce qui n’est pas le cas de la justice sud africaine, 80 fois plus performante, dynamique, et indépendante que celle du Nigeria, car l’Afrique du Sud est un État de Droit au sens strict du terme que nous l’assumions ou pas.
Une fois de plus en parlant du social, pour parler juste de l’éducation supérieure, je ne vois pas une université nigériane avoir le ranking d’une université sud africaine comme l’université du Cap, c’est comme comparer une Université de la Roumanie avec Harvard, rires. Donc avec ça une fois de plus sur la réalité, c’est l’Afrique du Sud qui dame le pion au Nigeria (malgré son pib élevé sur le papier).
Donc que les pibs sur le papier ne nous trompent pas de la réalité sur le terrain. Et l’économie réelle qui profite à tous est celle qui est la plus importante pour les populations et la croissance utile du pays, comme qui dirait Lula, que les pibs astronomiques sur le papier mais qui n’améliorent pas les conditions de la majorité des populations.
Le Nigeria a beau avoir un PIB sur le papier nettement mieux que celui de l’Afrique du Sud, nul doute que les nigérians se retrouvent mieux économiquement et socialement au pays de Mandela que dans leur pays d’origine, et préfèrent y vivre que de vivre dans leur pays le Nigeria. Et c’est pas pour rien qu’ils y vont en masse.
Le pib du Nigeria c’est sur le papier, mais sur le terrain, la croissance ne bénéficie qu’à un groupe des politiques et hommes d’affaires corrompus, le reste de la population nigériane croupie dans la misère avec un taux d’analphabétisme très élevé et des pans entiers du territoire nigérian qui échappe à l’État fédéral (nord-est tenu par Boko Haram; centre tenu par le grand banditisme; sud-est par les sécessionnistes Biafrais qui sèment la terreur et volent le pétrole à travers la destruction ou la déviation des pipelines, sans compter l’insécurité rampante et presque “normalisée” à Lagos et à Abuja). Des problèmes économiques structurels que vous avez vous-mêmes dans votre article ici, avec le vol et la contrebande du pétrole, les doubles taux de change de la monnaie Naira, etc….
Tout ceci n’existe pas en Afrique du Sud, le territoire est à 100% contrôlé par l’État Central Sud Africain, il n’ya pas de contrebande et vol des ressources principales du pays, et de double taux de change du Rand (la monnaie sud africaine), et bien entendu l’Afrique du Sud a ses démons d’insécurité et de tueries mais loin du chaos nigérian.
Socialement et économiquement la richesse Sud africaine du pib (si petite soit-elle actuellement que celle du Nigeria sur le papier) bénéficie à un grand nombre: les Sud africains ont des allocations familiales pour les plus démunis par exemple, choses qui n’existent pas au Nigeria et qui est encore loin d’exister; les salaires sont mieux en Afrique du Sud qu’au Nigeria que ça soit dans le secteur privé ou public. Certes le pays de Mandela est l’un des plus inégalitaires d’Afrique et du monde avec des gens de plus en plus pauvres et des gens de plus en plus plus riches, mais au Nigeria aussi c’est pareil, et les inégalités nigérianes sont plus criardes que sud africaines.
Un pauvre sud africain s’en sort mieux qu’un pauvre nigérian (d’où j’ai dit que les nigérians préfèrent vivre en Afrique du Sud), et qui peut même disparaître sans traces à cause des cultes et des crimes rituels car à la merci des riches (voir mon livre: « Les Crimes Rituels: Une Barbarie Ordinaire et Macabre », Paris, Les éditions du Net, 2016), et la justice nigériane est corrompue et à l’agonie, voire morte, pour retracer sa disparition et faire justice.
Ce qui n’est pas le cas de la justice sud africaine, 80 fois plus performante, dynamique, et indépendante que celle du Nigeria, car l’Afrique du Sud est un État de Droit au sens strict du terme que nous l’assumions ou pas.
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Donc que les pibs sur le papier ne nous trompent pas de la réalité sur le terrain. Et l’économie réelle qui profite à tous est celle qui est la plus importante pour les populations et la croissance utile du pays, comme qui dirait Lula, que les pibs astronomiques sur le papier mais qui n’améliorent pas les conditions de la majorité des populations.