Les prix élevés du brut consécutifs à la guerre russe en Ukraine profitent aux autres pays producteurs de pétrole, notamment les Etats du Golfe Persique
En 2022, le gouvernement saoudien a affiché un excédent budgétaire de 27 milliards de dollars, alors qu’il a dépensé 47 milliards de dollars de plus par rapport à son budget initial. Dans une croissance de l’économie mondiale située aux alentours de 3,2% par le Fonds monétaire international, le PIB de l’Arabie Saoudite va croitre de 7,6%. Ce même PIB va atteindre 1 000 milliards de dollars pour la première fois, propulsant l’économie saoudienne en tête des plus importantes économies du monde.
Des revenus inattendus
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a dessiné la carte économique mondiale. Alors que toute la planète a été touchée par la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, des géants pétroliers tels que l’Arabie saoudite et ses voisins bénéficient de revenus inattendus. Au Qatar, les prix élevés du gaz naturel cette année ont facilité l’injection de 200 milliards de dollars dans les infrastructures sportives de Doha, la capitale, facilitant l’organisation de la coupe du monde de football. Au koweit, les réserves de change ont atteint 47,03 milliards de dollars en juin, contre 44,87 milliards de dollars auparavant.
Avec 328 milliards de dollars de recettes pétrolières cette année, le gouvernement saoudien affiche une hausse de ses recettes d’exportation de 28%. 300 milliards de dollars de recettets d’exportation sont prévues pour 2023. Tous les prévisionnistes anticipent un cours élevé – au-dessus de 80 dollars – du baril de brut. Le cours du Brent a atteint 130 dollars au début de la guerre d’Ukraine, mais il est retombé aux environs de 80 dollars aujourd’hui.
Pour le prince Mohammed Ben Salmane, âgé de 37 ans qui dirige l’Arabie saoudite, cette hausse des prix de l’énergie est une aubaine. Lorsqu’il a accédé au pouvoir en 2015, les prix du pétrole étaient au plus bas et il avait dû imposer aux Saoudiens une cure d’austérité qui avait été mal vécue. La réduction des recettes avait également incité l’équipe dirigeante saoudienne à consacrer les revenus disponibles à réorienter complètement l’économie nationale.
« Vision 2030 »
Cette réorientation politique connue sous le nom de « Vision 2030 » a été lancé en 2016 alors que les prix du pétrole étaient au plus bas. Aujourd’hui, les excédents sont utilisés pour augmenter les réserves du gouvernement, soutenir le Fonds d’investissement public et accélérer certains projets prioritaires.
Parmi les projets ambitieux annoncés par le prince Mohammed cette année, citons: un plan de construction d’un gratte ciel de 170 kilomètres de long connu sous le nom de Neom ; un aéroport qui entend devenir une plaque tournante du trafic aérien international et une station balnéaire dont l’ouverture au tourisme international devrait avoir lieu en 2024.
L’Arabie saoudite entend accélérer sa mutation économique, réaménager Riyad et Djeddah pour corriger leur développement désordonné, créer une industrie de la voiture électrique tout en « restant concentrés sur la réalisation de la Vision 2030 », a déclaré le prince Abdulaziz bin Salman, lors d’une conférence à Riyad en octobre.
MBS fait du social
L’Arabie saoudite veut cesser d’être une économie du tiers monde dont les dépenses croissent avec ses revenus et dont l’économie entre en récession quand les prix du brut déclinent. Néanmoins, les excédents générés par la hausse des prix du pétrole ont été utilisés pour augmenter les salaires du secteur public saoudien, apaisant ainsi le mécontentement d’une population qui vit sous une règle de fer. « Nous avons cessé de faire ce que nous faisions auparavant, c’est-à-dire… dépenser pour des projets mal étudiés », a déclaré Mohamed Ben Salmane. Le bilan de l’Arabie saoudite en matière de grands projets de développement est toutefois mitigé. Un quartier dédié à la finance de 10 milliards de dollars à Riyad et une nouvelle ville sur la mer Rouge lancée en 2005 ont attiré moins de résidents que prévu.
Certains projets saoudiens sont conçus avec l’aide de capitaux étrangers, mais les investisseurs internationaux hésitent à envoyer des experts et des ressources sur le terrain en raison de la nature autoritaire du régime. Nombreux sont également les économistes qui affirment que les saoudiens devraient profiter de leurs excédents pétroliers pour se désendetter, ou réaménager leur dette qui atteint 280 milliards de dollars. Mais compte tenu de l’ampleur des projets liés à la reconversion économique du pays, il est probable que la machine à emprunter continuera de fonctionner dans le Golfe.
Bonjour,
C’est juste la vérité de l’offre et de la demande, ni plus ni moins. Il y avait plusieurs périodes où les prix ont atteint un prix tellement bas que les pays producteurs de pétrole et de gaz se sont trouvé dans la misère pendant plusieurs années surtout peuplés et de moindre production. Pendant ces périodes ni vous les journalistes ni les pays riches et leurs banques n’ont levé le petit doigt pour aider. Au contraire, se trouvant dans une position de force, ils ont gonflés les intérêts bancaires. Cet article n’a aucun intérêt.