Pour que les affaires d’une société internationale durent et prospèrent, il leur est fortement conseillé d’accorder des marchés juteux aux familles des dignitaires du régime. Et c’est exactement ce qui vient de se passer avec la Société des Eaux et de l’Assainissement d’Alger (SEAAL) dont la gestion est confiée depuis 2005 à l’opérateur français Suez Environnement. Avec une mission délicate qui était d’assurer une distribution en continu de l’eau au niveau de la capitale Alger et d’améliorer le service public de l’eau aussi bien en relation à l’assainissement qu’avec la clientèle. Le français Suez n’a pas cessé de relever des défis depuis 2005 en Algérie.
Des réseaux d’affaires très politiques
Ces dernières années, de nombreuses tentatives d’éjecter le français Suez ont échoué. Certaines chapelles du régime algérien ont tout tenté pour confier ce marché stratégique à des entreprises chinoises ou sud-coréennes. En vain. Quel est le secret de longévité de Suez? Des bonnes prestations, certes. Mais aussi une proximité importante avec certains hauts responsables. D’ailleurs, le dernier marché important de la SEAAL a été confié à un opérateur économique dont un des partenaires est le fils du premier ministre, Abdelmalek Sellal, Farès Sellal. En effet, plus d’une centaine de camions hydrocureurs ont été commandés par la SEAAL auprès d’Ival, le représentant exclusif du fabricant l’italien IVECO en Algérie. Or dans cette entreprise gérée par Mohamed Baïri, l’un des acteurs influents du FCE d’Ali Haddad. L’actionnaire majoritaire s’appelle Ahmed Mazouz, l’un des hommes les plus riches d’Algérie et le fidèle ami de la famille Sellal. Farès Sellal, lui aussi, est un proche associé d’IVAL (1).
Pour les autres concurrents d’IVAL, il n’y a pas de doute que la présence de la famille Sellal aux côtés du représentant d’IVECO a pesé dans l’attribution du marché de la SEAAL dont le montant a dépassé les 10 millions d’euros. Cette dernière ne veut fournir aucune explication et observe le silence. Aucun détail sur la transparence de cette transaction n’a filtré. Et la famille Sellal se frotte les mains car les affaires de leur fils Farès n’ont jamais été aussi florissantes.
(1) Dans une première version de ce papier, nous avions écrit, par erreur, que Farès Sellal était actionnaire d’Ival.