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Avec un endettement qui frôle 100% du produit intérieur brut (PIB), le tandem formé à la tête de l’Etat par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko dispose actuellement de marges de manœuvre financières très limitées, notamment, pour tenir ses promesses de campagne électorale: réduction du coût de la vie, la lutte contre le chômage des jeunes, etc.

Dans ce contexte défavorable, Diomaye Faye et Sonko misent sur le pétrole, le gaz et les mines pour trouver une bouffée d’oxygène financière.

Le tandem à la tête du Sénégal compte aussi sur la baisse annoncée des salaires de certaines autorités, dont les ministres et les directeurs généraux des sociétés publiques et parapubliques. Afin de maximiser les retombées pour le trésor public, vingt sept contrats dans les secteurs des hydrocarbures et des mines signés sous le régime de l’ex-président Macky Sall sont désormais dans le viseur des autorités. 

Par Ibrahima Dieng

Le dernier rapport de la Cour des Comptes qui continue de défrayer la chronique a dressé un tableau sombre de la situation économique et financière du Sénégal. Avec des marges de manœuvre encore faibles, l’une des possibilités immédiates est la révision des salaires de certaines autorités. L’annonce a été faite par le secrétaire général du Gouvernement, Mohamed Al Aminou Lô, sur la télévision nationale. Cependant, il considère qu’il ne s’agira pas de toucher aux faibles salaires. « Il ne faut pas que ça soit un tabou. Il faut un rebasing salarial. Les gens se plaignent parfois de salaires élevés, dans les agences, dans certaines directions générales, etc. Même le Premier ministre en parle. Les salaires vont diminuer quelque part », a dit M. Lô.

Selon lui, c’est simplement dire qu’il faut que ceux qui ont des salaires élevés fassent un effort temporaire ou définitif. « Les autorités le feront. Mais ce qui est clair, c’est qu’on ne va pas toucher aux petits salaires », a assuré le secrétaire général du Gouvernement. Dans le projet de budget de 2025, les dépenses de personnel ou masse salariale sont projetées à 1 485,5 milliards de FCFA contre 1 442,5 milliards de FCFA dans la LFI 2024, en hausse de 43,1 milliards de FCFA, soit une progression de 3%. Cette politique annoncée renseigne à suffisance sur l’état des finances du pays de la Teranga, près d’un an après l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la république. 

Regard tourné vers les hydrocarbures

Avec une dette de près de 100% du Produit intérieur brut (Pib), le Sénégal n’a quasiment pas de marges de manœuvre. Ainsi, le salut pourrait provenir de l’exploitation du pétrole et du gaz. Pour le pétrole, le pays a démarré son expérience en juin, par la réserve de Sangomar. En 2024, la production annuelle de Sangomar s’est élevée à environ 16,9 millions de barils de pétrole brut, dépassant ainsi l’objectif initial de 11,7 millions de barils. Ces données relatives à la production annuelle ont été fournies le mardi 7 janvier 2024 par le ministère des Énergies et du Pétrole. Pour ce qui est des revenus financiers, les ventes ont généré environ 950 millions de dollars de revenus, soit 595,5 milliards de francs CFA.

Sangomar présente un potentiel de 100 000 barils par jour, avec un potentiel de 60 à 100 millions de pieds cubes de gaz. Au Sénégal, les ressources financières générées par les hydrocarbures sont destinées à 90% au budget de l’État. Les 10% sont déposés auprès d’un fonds intergénérationnel.

À côté du pétrole, il y a le gaz. Et son ère a également démarré avec l’exploitation du Grand Tortue Ahmeyim, le 31 décembre 2024. C’est un projet en commun accord avec le voisin mauritanien. Il est développé par l’association composée de SMH, Petrosen, bp et Kosmos Energy. Grand Tortue Ahmeyim devrait fournir environ 2,5 millions de tonnes par an de gaz naturel.

Et l’un des impacts des hydrocarbures au Sénégal devrait être la baisse du prix du carburant et de l’électricité. Pour le ministre du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, le Gouvernement y travaille déjà. « Nous travaillons à diminuer le coût d’accès a l’électricité et du carburant. Nous travaillons avec la SENELEC. Et la même chose est en train d’être faite pour le carburant. Quand les informations sortiront les Sénégalais sauront que d’importants efforts ont été faits », a révélé Birame Soulèye Diop.

Pour lui, le Sénégal mettra à contribution toutes ses sources d’énergie pour porter le mix énergétique à 40% à l’horizon 2025 notamment avec l’exploitation gazière prévue en décembre. « Nous avons entamé la production pétrolière en juin. Dès décembre celle gazière va démarrer. Et nous allons entièrement exploiter nos ressources naturelles. L’Europe qui a bâti son développement sur l’exploitation de ses ressources ne peut pas nous imposer ses exigences alors que nous polluons moins », a martelé Birame Soulèye Diop. 

Diversification de l’économie

Pour l’année 2025, la contribution des hydrocarbures au budget sénégalais est estimée à 72,53 milliards de FCFA. Cette manne financière se répartit entre le budget général et les comptes spéciaux du Trésor, tout en s’appuyant sur des hypothèses de production solides. Sur cette somme, 50,85 milliards de FCFA, soit 70 % des recettes, alimenteront directement le budget général.

Les 21,68 milliards de FCFA restants seront destinés aux comptes spéciaux du Trésor pour garantir une gestion durable des ressources. Une part de 7,25 milliards de FCFA, représentant 10 % des recettes, sera dédiée au Fonds intergénérationnel, un dispositif conçu pour préserver une fraction des revenus au profit des générations futures.

Par ailleurs, 14,43 milliards de FCFA, soit 20 % des recettes, alimenteront le Fonds de stabilisation, dont l’objectif est de protéger l’économie contre les fluctuations des marchés pétroliers et d’assurer la stabilité budgétaire. La production est projetée à 30 millions de barils de pétrole et 1,2 million de tonnes de gaz naturel liquéfié.

Au plan macroéconomique, il est espéré une croissance de 8,8 fortement portée par les hydrocarbures. Avec ces ressources, dans l’Agenda 2050, le Sénégal veut diversifier son économie. Ainsi, il est prévu de bâtir la nouvelle cité de la pétrochimie qui rassemblera de grands projets pétrochimiques avec 5 à 8 milliards de dollars d’investissements et 15 000 emplois.

À côté, le mix énergétique sera de rigueur pour notamment permettre aux Petites et moyennes industries de bénéficier d’un accès à l’électricité à faible coût. L’ambition d’ici 2050, c’est d’avoir 12 000 MW avec, dès les dix prochaines années, 4000 Mégawatts à moins de 60 francs le kWh et, dès ce mandat, une suppression des subventions et un début de réduction des prix facturés. Sans oublier le développement de bases logistiques pétrolières pour faire du Sénégal la principale plateforme de service des activités pétrolières du bassin régional.

27 contrats en renégociation

Les retombées actuelles des ressources pétrolières et minières ne sont pas du goût des autorités sénégalaises. Ainsi, une commission de renégociation des contrats a été mis en place. Aujourd’hui, 27 contrats miniers et pétroliers sont en train d’être étudiés, relus et renégociés. L’enjeu, selon le premier ministre Ousmane Sonko, est de permettre d’en tirer davantage plus de profits économiques pour l’État et des retombées pour les populations des zones d’implantation. « Kédougou par exemple dispose de l’or, du fer et du marbre, mais que le Sénégal n’en tire aucun bénéfice, car le pays ne possède ni comptoir de commercialisation de l’or ni raffinerie. Je peux vous dire ici que 27 contrats miniers seront étudiés, relus et renégociés. Le Gouvernement travaille à faire du Sénégal un hub sidérurgique et métallurgique », a dit Ousmane Sonko, premier ministre du Sénégal.

Pour le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, il faut forcément que le Sénégal grossisse ses parts dans les différents projets. « Ma conviction est qu’on aurait mieux négocié, comme l’ont fait d’autres pays d’Afrique. Notre stratégie, c’est de voir nos pistes de négociation », a dit Bassirou Diomaye Faye lors d’un point avec la presse.

Pour lui, les résultats seront bientôt ressentis. « Actuellement, on nous dit que nous ne pouvons pas renégocier. Je vous le garantis ici, nous allons renégocier. Et vous verrez ce que nous avions avant et ce que nous avons réussi à avoir après renégociation (…) si le Mali l’a fait, avec l’aide de Sénégalais, pourquoi nous ne pourrions pas le faire ? Les Sénégalais verront d’eux-mêmes qu’il y aura renégociation », avait insisté le président Sénégalais. 

 

 

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Le dessalement d’eau de mer à l’origine de bakchichs en Algérie       https://mondafrique.com/a-la-une/le-dessalement-deau-de-mer-a-lorigine-de-bakchichs-en-algerie/ Fri, 14 Feb 2025 12:22:51 +0000 https://mondafrique.com/?p=127408  Au moment où Donald Trump accorde un permis de corrompre aux entreprises américaines à l’étranger, une affaire rattrape des sociétés espagnoles. Elles auraient payé des fonctionnaires algériens pour obtenir les marchés d’une usine de dessalement à Souk Tleta et d’une ligne de tramway à Ouargla.  Par Ian Hamel  Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique […]

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 Au moment où Donald Trump accorde un permis de corrompre aux entreprises américaines à l’étranger, une affaire rattrape des sociétés espagnoles. Elles auraient payé des fonctionnaires algériens pour obtenir les marchés d’une usine de dessalement à Souk Tleta et d’une ligne de tramway à Ouargla. 

Par Ian Hamel 

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Pendant très longtemps, l’achat de “conscience“ d’intermédiaires étrangers était non seulement tolérée mais autorisée. Les entreprises pouvaient même déduire de leurs impôts les commissions versées à l’étranger. Les commissions permettaient de grappiller des rétrocommissions. Il suffisait de prétendre que le ministre africain ou asiatique avait réclamé dix millions, alors qu’il se contentait de la moitié, pour se mettre le reste dans la poche. La situation a (un peu) changé en 1977 avec le Foreign Corrupt Pratices Act (FCPA) qui interdit aux États-Unis de corrompre les responsables étrangers. Le 2 janvier 2025, El Confidential, journal numérique espagnol, a révélé que trois sociétés espagnoles et deux anciens députés du Parti populaire ne devraient plus échapper à un procès concernant deux dossiers de corruption en Algérie (1).

Les deux affaires sont anciennes, mais les protagonistes n’ont jamais cessé d’engager des recours pour bloquer la justice. La première : en 2009, l’entreprise espagnole Elecnor enlève le marché de la construction d’une usine de dessalement à Souk Tleta, dans la wilaya de Tlemcen, pour 250 millions d’euros. Cette usine, inaugurée en 2011, profiterait à 300 000 habitants. L’Algérie a fait de dessalement d’eau de mer l’une de ses priorités, avec l’ambition que ses usines fournissent à l’avenir 60 % de l’eau consommée dans le pays. Dès 2015, « Le Courrier de l’Atlas », se référant au quotidien espagnol « El Mundo », écrit qu’une entreprise espagnole a « versé des pots de vin à des cadres de la société algérienne ADE (l’Algérienne des Eaux).

Sociétés en Irlande et en Suisse      

La publication cite les noms de Gustavo de Aristegui, ancien ambassadeur d’Espagne en Algérie, et de Pedro Gomez de la Serna, député du Parti populaire espagnol. Les deux hommes ont été inculpés en 2020. Ils sont soupçonnés « d’avoir facilité l’obtention des contrats et leurs versements via leur société de conseil Voltar Larssen, qui était mandaté par Elecnor ». Le montant des pots-de-vin ? 3,2 millions d’euros, dont 2 millions pour des fonctionnaires algériens. Le montage est, comme à son habitude, fort compliqué afin de rendre la vie impossible aux enquêteurs. L’Espagnol Elector a d’abord versé les 3,2 millions d’euros à Emerald Business Consulting, une société irlandaise. Puis, comme de coutume, des fonds s’égaillent vers les bords du lac Léman.   

La justice espagnole peut alors s’appuyer sur les investigations du Ministère public de Genève, comme le révèle le site Gotham City. Trois sociétés sont impliquées, Vistra Geneva SA, « qui gérait les comptes d’Emerald à l’Allied Irish Bank », Beaulac SA (radiée en 2020 du Registre du commerce) et Confinor SA (liquidée en 2021) (2). Scénario apparemment assez semblable en ce qui concerne la construction de la première ligne de tramway d’Ouargla (9,7 kilomètres), marché obtenu en 2013 pour 230 millions d’euros par le consortium espagnol Elecnor, Assignia et Rover Alcisa. En juillet 2016, reprenant les informations du journal numérique El Confidential, la presse algérienne titre : « Corruption : pots-de-vin espagnols dans les projets de Tlemcen et Ouargla ». Elle évoque des dessous de table versés à des « responsables algériens et leurs familles à hauteur de deux millions d’euros ».

Y-aura-t-il finalement des coupables ?

Après des années d’investigations, ces deux affaires vont enfin être jugées. Mais les coupables – s’il y en a – pourront encore fait appel, et même aller jusqu’à la cour européenne des droits de l’homme. Seront-ils finalement sanctionnés ? Lundi dernier, le président américain a ordonné par décret la suspension des poursuites dans le cadre de la loi « anticorruption ». Donald Trump considère que le Foreign Corrupt Practices ACT (FPCA) « nuit activement à la compétitivité économique américaine et, par conséquent, à la sécurité nationale ». D’autres pays risquent-ils suivre l’exemple américain ?   

  • José Maria Olmo, «  La Audiencia deja al borde del banquillo a Elector, Aristegui y Del la Serna por amanos en Argelia ».
  • « Trois sociétés genevoises au cœur d’une affaire de corruption en Algérie », 12 février 2025.

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Un livre sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) en Afrique https://mondafrique.com/confidentiels/limpact-grandissant-de-lintelligence-artificielle-ia-sur-leconomie-africaine/ Tue, 11 Feb 2025 17:09:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=126877 Publié en janvier 2025, L’économie africaine 2025 offre une analyse approfondie des mutations économiques du continent, dont notamment l’impact de l’intelligence artificielle Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique Publié en janvier 2025 aux Éditions La Découverte, L’économie africaine 2025 s’impose comme une lecture essentielle pour comprendre les mutations économiques du continent. En analysant les […]

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Publié en janvier 2025, L’économie africaine 2025 offre une analyse approfondie des mutations économiques du continent, dont notamment l’impact de l’intelligence artificielle

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Publié en janvier 2025 aux Éditions La Découverte, L’économie africaine 2025 s’impose comme une lecture essentielle pour comprendre les mutations économiques du continent. En analysant les dynamiques de croissance, l’impact des nouvelles technologies et les réformes en cours, l’ouvrage dresse un panorama précis des forces en présence et des enjeux à venir, tout en offrant un éclairage indispensable sur les opportunités et les défis qui façonneront l’avenir du continent.

Fruit d’une collaboration entre chercheurs de l’Agence Française de Développement (AFD) et universitaires spécialisés, cet ouvrage ne se contente pas d’un état des lieux, mais explore les transformations en cours et met en lumière les leviers qui pourraient remodeler l’économie africaine dans les années à venir.

L’intelligence artificielle décisive

Un des points clés de l’ouvrage est l’impact grandissant de l’intelligence artificielle (IA) sur le développement économique africain. D’après l’Union Africaine, cette technologie pourrait générer un impact économique annuel compris entre 110 et 220 milliards de dollars. Elle révolutionne déjà plusieurs secteurs :

– L’agriculture bénéficie de solutions intelligentes basées sur l’IA, permettant une meilleure gestion des cultures. Grâce aux drones et aux algorithmes de détection des maladies, les agriculteurs optimisent leurs rendements et réduisent les pertes, améliorant ainsi la sécurité alimentaire.

– Le secteur de la santé voit apparaître des diagnostics assistés par intelligence artificielle, rendant les soins plus accessibles, en particulier dans les zones rurales. Les plateformes numériques permettent également un suivi médical plus efficace.

– L’éducation se transforme avec l’essor des outils d’apprentissage en ligne adaptés aux langues locales. L’IA facilite l’accès à un enseignement de qualité, notamment pour les populations éloignées des grands centres urbains.

– Les services financiers connaissent une mutation accélérée, notamment grâce aux fintechs et aux banques mobiles. L’analyse de données en temps réel permet de proposer des crédits adaptés et de renforcer l’inclusion financière, un levier essentiel pour la croissance.

Cependant, plusieurs défis freinent l’essor de l’IA sur le continent. Seuls 40 % des Africains ont accès à une connexion internet stable, ce qui limite considérablement le potentiel du numérique. Par ailleurs, le manque de formation en compétences numériques pose problème : sans investissements massifs dans l’éducation, l’Afrique risque de ne pas exploiter pleinement cette révolution technologique.

Une Afrique en pleine accélération

En 2025, l’Afrique affiche une croissance du PIB estimée à 4,2 %, en progression par rapport aux 3,8 % de 2024. Cette dynamique repose sur plusieurs facteurs :

– L’essor des infrastructures, notamment dans les secteurs du transport et de l’énergie, qui dynamisent la productivité et stimulent les échanges commerciaux. De grands projets de corridors routiers et ferroviaires, ainsi que le développement des énergies renouvelables, renforcent l’attractivité économique du continent.

– Des réformes économiques structurantes, mises en place par plusieurs gouvernements, visant à améliorer l’environnement des affaires et à attirer les investisseurs étrangers. La simplification des démarches administratives et la modernisation des institutions permettent d’asseoir une croissance plus stable.

– Une demande intérieure en plein essor, portée par une démographie dynamique et l’émergence d’une classe moyenne de plus en plus influente. Avec une population qui devrait atteindre 1,5 milliard d’habitants d’ici la fin de la décennie, le marché africain devient un levier de croissance incontournable.

– La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), dont la mise en œuvre progresse, facilite les échanges entre pays du continent. Ce marché unique stimule la production locale et réduit la dépendance aux importations, favorisant un développement économique plus autonome.

Les disparités régionales

Toutefois, ces progrès s’accompagnent de disparités régionales marquées. L’Afrique de l’Est reste la région la plus dynamique avec une croissance attendue de 5,7 %, grâce à un secteur agricole performant et une industrialisation accrue. L’Afrique de l’Ouest suit avec 4,4 %, profitant des investissements pétroliers et d’une diversification économique renforcée. L’Afrique du Nord et l’Afrique centrale, toutes deux à 4,1 %, bénéficient d’une reprise économique post-COVID et de réformes structurelles en cours. L’Afrique australe, quant à elle, peine à suivre, avec une croissance limitée à 2,6 %, freinée par les difficultés économiques persistantes de l’Afrique du Sud.

 

 

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50000 tonnes de cacao ivoirien vendues aux trafiquants étrangers https://mondafrique.com/economie/embarquement-du-cacao-au-port-dabidjan-en-cote-divoire-premier-producteur-mondial/ Thu, 06 Feb 2025 08:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=126730 Alors que l’or brun représente 14% du produit intérieur brut (Pib) de la Côte d’Ivoire, la fuite de 50000 tonnes vers les pays voisins où le prix d’achat est plus rentable pour les producteurs montre la difficulté de l’Etat à satisfaire les revendications de ses fermiers, ce qui fragilise l’économie ivoirienne. Correspondance, Bati Abouè Rejoignez […]

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Alors que l’or brun représente 14% du produit intérieur brut (Pib) de la Côte d’Ivoire, la fuite de 50000 tonnes vers les pays voisins où le prix d’achat est plus rentable pour les producteurs montre la difficulté de l’Etat à satisfaire les revendications de ses fermiers, ce qui fragilise l’économie ivoirienne.

Correspondance, Bati Abouè

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C’est toute la Côte d’Ivoire qui tremble parce que 50000 tonnes de fèves de cacao ont été vendues l’année dernière à des trafiquants qui opèrent depuis les pays frontaliers : le Libéria et la Guinée. Les fermiers ivoiriens qui ne sont pas satisfaits du prix d’achat – 1800 Fcfa (2,7euros) par kilo -, fixé par le gouvernement ont préféré vendre leur produit dans ces pays au risque de grignoter sur des parts de revenus fiscaux dont dépend l’État.

Pour mettre fin à ce trafic, le gouvernement ivoirien a déjà mis en place une brigade qui a réussi à démanteler un réseau impliquant de hauts fonctionnaires de l’Etat, notamment le Préfet du département de Sipilou, le commissaire de police, le chef du détachement des forces armées de Côte d’Ivoire, le commandant de gendarmerie et le chef des douanes. Tous ont été relevés de leurs fonctions mais comme l’explique un producteur au journal Le Monde, « dans le cacao, personne n’est honnête. »

Les intermédiaires se frottent les mains

Il est donc difficile de mesurer l’ampleur des fuites « parce que tout le monde est impliqué et on ne sait jamais à qui se confier », assure un autre. Si les intermédiaires se frottent ainsi les mains, c’est parce que la Côte d’Ivoire n’arrive pas à bien rétribuer ses fermiers qui trouvent le prix bord champ insuffisant alors que depuis trois ans, les cours mondiaux ont atteint des niveaux inespérés sur le marché et encore cette année où ils culminent à plus de 10000 dollars le kilogramme.

Les pays qui vendent à terme comme le Cameroun ou encore les voisins guinéens et libériens qui ne sont pas des producteurs de l’or brun parviennent ainsi à payer le meilleur prix, contrairement à la Côte d’Ivoire qui, elle, a choisi depuis 1960 la vente anticipée et un système protectionniste pour son cacao. Alors, depuis quelques années, les producteurs ivoiriens se plaignent dudit système de vente ainsi que du Conseil café-cacao qui le met en musique.

Pour Moussa Koné, le président du Syndicat national agricole pour le progrès en Côte d’Ivoire (SynapCI), « c’est un système qui a montré ses limites » puisqu’il contribue chaque jour à appauvrir les producteurs. Les fermiers ivoiriens se disent aussi trompés sur la question de l’interprofession qui devrait, une fois mise en place, permettre aux producteurs d’être impliqués dans les activités de coordinations de la filière et participer à la fixation des prix. Mais depuis des années, l’Etat détourne les yeux pour ne pas réaliser cette promesse.

« Le vrai problème, c’est ça. »

Dès lors, les retombées économiques restent difficiles à évaluer pour les producteurs, et encore plus pour les régions productrices qui voient chaque année passer 2,2 millions de tonnes annuelles de cacao, soit 44 % de la production mondiale. Or, « beaucoup d’argent circule » dans le cacao. Bord-champ, les trafiquants achètent 3500 francs CFA le kilo soit plus 200 francs CFA au prix fixé par le gouvernement plus 1 500 francs [CFA] environ pour le transport par la route, les intermédiaires et les pots-de-vin. Et malgré tout, « ils se font une marge de 1 000 francs [CFA] par kilo. Une remorque de 40 tonnes leur rapporte 40 millions de francs [CFA, environ 61 000 euros]. Et lorsque le fermier traverse la frontière pour vendre dans les pays voisins, la vente est encore plus rentable. Le kilo de fèves de cacao est en effet vendu jusqu’à 4 500 francs [CFA] en Guinée et 5 000 francs CFA au Liberia, explique au Monde un planteur » pour qui « le vrai problème, c’est ça. »

Villages et pistes enclavés

L’autre problème est que malgré ce que représente le cacao pour le budget national, la plupart des villages de planteurs et des plantations sont totalement enclavés, faute de route bitumée. Le gouvernement préfère ainsi développer les infrastructures routières à Abidjan et dans certaines grandes villes du pays pour s’attirer le soutien de leurs populations plutôt que de rendre accessible le cacao. Un planteur de Sipilou interrogé par Le Monde assure que « pour livrer le cacao, c’est toute une galère !, vu que rouler sur des pistes d’une centaine de kilomètres peut prendre jusqu’à sept heures de route. L’accès aux services sociaux est également un problème. Par exemple à Sipilou où un réseau de hauts fonctionnaires a été justement démantelé, il n’y ni hôpital, ni école, ni route. « On est obligés d’accepter les miettes que nous laissent les trafiquants pour nous en sortir ». C’est pourtant sur ces gens ainsi installés dans l’inconfort permanent que reposent 14% du produit intérieur de la Côte d’Ivoire.

 

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Une première pour le géant du négoce, Trafigura, condamné en Suisse    https://mondafrique.com/a-la-une/une-premiere-le-geant-du-negoce-trafigura-condamne-en-suisse-pour-corruption/ Wed, 05 Feb 2025 21:40:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=126697   La peine apparaît légère pour un milliardaire : 135 millions de francs suisses (143 millions d’euros), mais la sanction reste néanmoins sévère pour un ancien dirigeant de Trafigura, champion suisse du négoce : 32 mois de prison, dont 12 mois ferme. Le délit porte sur des pots-de-vin versés en Angola entre 2009 et 2011.    Ian Hamel, […]

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  La peine apparaît légère pour un milliardaire : 135 millions de francs suisses (143 millions d’euros), mais la sanction reste néanmoins sévère pour un ancien dirigeant de Trafigura, champion suisse du négoce : 32 mois de prison, dont 12 mois ferme. Le délit porte sur des pots-de-vin versés en Angola entre 2009 et 2011.   

Ian Hamel, à Genève        

Dans un document émanant de la Confédération suisse elle-même, on peut lire qu’« il n’est pas rare que le commerce des matières premières fasse l’objet de critiques sur des questions telles que la transparence, le blanchiment d’argent et les droits de l’homme, notamment en raison du fait que certaines matières premières proviennent de pays politiquement instables ». Depuis le début du XIXème siècle, la Suisse, surtout connue pour son système bancaire, est aussi l’un des principales plateformes de négoce en matières premières au monde, avec 900 sociétés, et 35 000 salariés. Elle reste le leader mondial du commerce du sucre, du coton, des oléagineux, du café et des céréales.  

Pour un pays enclavé, sans accès à la mer, la Suisse possède une flotte commerciale de 812 navires, équivalent à 42 millions de tonnes (soit la 11ème flotte mondiale). En fait, la plupart des marchandises n’arrivent jamais sur le territoire suisse. Elles se négocient dans de discrets bureaux à Genève, Lugano et à Zoug. A côté des dirigeants du négoce, inconnus du grand public, le patron d’UBS, la plus grande banque helvétique, passerait pour un fieffé bavard. Trafigura, créée par deux Français en 1993 à Genève, Claude Dauphin et Éric de Turckheim, qui affiche un chiffre d’affaires de 230 milliards de dollars, vient d’être condamné pour la première fois en Suisse pour « défaut d’organisation » en lien avec des faits de corruption par le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone (canton du Tessin). La peine est légère : 3 millions de francs suisses d’amende et 145 millions de dollars de créance compensatrice « pour avoir versé près de 5 millions de dollars de pots-de-vin en Angola entre 2009 et 2011 », révèle l’ONG Public Eye, qui suit le dossier depuis de nombreuses années (1).  

Déchets toxiques en Côte d’Ivoire      

Et surtout, l’un des anciens patrons de Trafigura, le Britannique Michael Wainwright, domicilié à Genève, reconnu coupable, écope de 32 mois de prison, dont 12 mois ferme. Un ex-officiel angolais, Paulo Gouveia Junior, se voit infliger 36 mois, dont 14 derrière les barreaux. Enfin, un intermédiaire, installé à Dubaï, est condamné à deux ans avec sursis. Comme le souligne le quotidien Le Temps, « il s’agit de la première fois qu’une entreprise est condamnée pour des faits de corruption en Suisse à l’issue d’un procès public ; les précédentes fois, cela s’est réglé par voie d’ordonnances pénales dans les bureaux du parquet fédéral » (2). En clair, comme aux États-Unis et en Italie, les parties négocient en catimini peines et amendes et évitent la mauvaise publicité d’un procès. 

Depuis sa création, Trafigura a été à plusieurs reprises éclaboussée par les scandales. En particulier dans l’affaire du Probo Koala, bateau qui transportait en Côte d’Ivoire des déchets particulièrement dangereux. On a parlé d’hydrocarbures, d’hydrogène sulfuré, de résidus chimiques. Déchets qui ont été déchargés autour d’Abidjan en août 2006 sur 11 sites qui n’étaient pas équipés pour traiter de tels produits. Venus en Côte d’Ivoire, deux dirigeants de Trafigura sont arrêtés, inculpés pour infraction à la législation sur les déchets toxiques et empoisonnement. Finalement, la société suisse s‘est engagée en février 2007 à verser cent milliards de francs CFA à l’État ivoirien. Les dirigeants de Trafigura sont libérés.

Carburant toxique en Afrique

La même année, Trafigura plaidera coupable aux États-Unis pour avoir violé la loi fédérale américaine et l’embargo des Nations unies dans le cadre du programme « Pétrole contre nourriture ». La société s’en sort en versant plusieurs millions de dollars. Quelques années plus tard, l’ONG Public Eye révèle que Trafigura écoulerait du carburant toxique en Afrique, ayant une teneur en soufre « entre 200 et 1 000 fois plus élevée qu’en Europe, mettant gravement en péril la santé des populations ». La liste est très longue. Mais jusqu’à présent l’entreprise genevoise échappait aux sanctions en Suisse. Berne veut-t-elle dorénavant mettre un peu d’ordre dans le petit monde du négoce ? « Le droit suisse contient des dispositions qui créent des obligations pour les grandes entreprises concernant le respect de l’environnement, l’application de conditions de travail équitables, le respect des droits de l’homme et la lutte contre la corruption », assure la Confédération.

  • « La justice fédérale condamne les “loups“ de Trafigura », 31 janvier 2025.
  • « Pétrole en Angola : Trafigura est la première firme condamnée pour corruption à l’issue d’un procès en Suisse », 2 février 2025.      

 

 

 

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L’Afrique et l’énergie (volet 2), la Chine est devenue incontournable https://mondafrique.com/economie/lafrique-et-lenergie-volet-2-la-chine-est-devenue-incontournable/ Wed, 05 Feb 2025 19:25:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=126718 Réunis les 27 et 28 janvier 2025 dans la capitale tanzanienne, une trentaine de chefs d’Etat africains et des dirigeants d’instiutions internationales de financement du développement ont adopté la Déclaration de Dar Es Salam qui vise à apporter l’électricité à 300 millions d’Africains dans les cinq prochaines années. Intitulée Mission 300, l’Initiative va bénéficier de plus de 50 […]

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Réunis les 27 et 28 janvier 2025 dans la capitale tanzanienne, une trentaine de chefs d’Etat africains et des dirigeants d’instiutions internationales de financement du développement ont adopté la Déclaration de Dar Es Salam qui vise à apporter l’électricité à 300 millions d’Africains dans les cinq prochaines années. Intitulée Mission 300, l’Initiative va bénéficier de plus de 50 milliards de dollars de financement apportés par les bailleurs de fonds internationaux et des institutions philanthropiques.
 
En Afrique où plus de 600 millions de personnes n’ont pas encore accès à l’électricité, l’énergie est un véritable enjeu de développement humain, social et économique. L’accès à l’énergie est un des espoirs pour contribuer au règlement de l’épineuse question du chômage des jeunes, une des raisons de leur embrigadement dans les groupes djihadistes.
 
Comme vous pouvez le voir dans cette série dont nous publions le deuxième volet, il existe déjà ici et là sur le continent de belles expériences en cours pour aider à rattraper le retard abyssal en matière d’accès à l’électricité en Afrique. 

 

                       La Chine au coeur de l’énergie en Afrique

                                          Stanislas Houël, Naphtomines, 21 janvier 2025

Benban, plus grande installation photovoltaïque d’Afrique, fruit d’un partenariat sino-égyptien de 4 milliards de dollars

Le soleil couchant illumine les milliers de panneaux solaires qui s’étendent à perte de

vue dans le désert égyptien. Nous sommes à Benban, plus grande installation

photovoltaïque d’Afrique, symbole éclatant de la nouvelle route de la soie énergétique.

Cette gigafactory solaire de 1.8 GW, fruit d’un partenariat sino-égyptien de 4 milliards

de dollars, illustre parfaitement l’ampleur des ambitions chinoises sur le continent

africain.

Une présence qui transforme le paysage

La présence chinoise dans le secteur énergétique africain dépasse aujourd’hui la

simple relation commerciale. Selon la Banque Africaine de Développement, les

investissements chinois dans les infrastructures énergétiques africaines ont atteint 18

milliards de dollars en 2023, transformant profondément le paysage énergétique du

continent.

Au cœur de l’Éthiopie, le corridor énergétique vers le Kenya prend forme. Cette ligne

de transmission de 2,000 kilomètres, financée à 80% par l’Export-Import Bank of

China, transcende les frontières nationales pour créer le premier grand réseau

électrique est-africain interconnecté. Coût du projet : 1.2 milliard de dollars, 2,000

emplois locaux créés, une capacité de transport de 2,000 mégawatts.

En Guinée, le complexe hydroélectrique de Souapiti raconte une autre histoire de cette

collaboration. Ses turbines de 450 MW, installées par China International Water &

Electric Corp, fournissent désormais 60% de l’électricité du pays. Plus qu’une centrale,

c’est un exemple vivant du « modèle chinois » : financement, construction, formation et

transfert de technologie dans un package intégré.

Au-delà des infrastructures

La stratégie chinoise dépasse largement la simple construction d’infrastructures. Dans

les centres de formation technique répartis à travers le continent, plus de 50,000

techniciens africains ont déjà été formés aux technologies énergétiques chinoises.

À Addis-Abeba, l’académie Huawei forme chaque année 2,000 spécialistes en smart

grids et énergies renouvelables.Dans la zone industrielle de Tanger, au Maroc, une usine de fabrication de panneaux

solaires, fruit d’un partenariat avec le géant chinois Jinko Solar, produit désormais 100

MW de capacité annuelle. Elle emploie 300 techniciens locaux et exporte vers toute

l’Afrique de l’Ouest. C’est l’illustration parfaite de la stratégie chinoise de localisation

industrielle.

Un modèle de développement unique

Le succès du modèle chinois repose sur une approche intégrée du développement

énergétique. La China Development Bank a déployé une enveloppe de 40 milliards de

dollars sur cinq ans pour le secteur énergétique africain. Les prêts, souvent adossés

aux ressources naturelles, offrent des conditions avantageuses : taux d’intérêt moyens

de 2%, maturités allant jusqu’à 30 ans.

L’intégration verticale caractérise cette approche. À Madagascar, la construction d’une

centrale hydroélectrique de 120 MW s’accompagne de la formation de 200 techniciens

locaux, de la création d’une unité de maintenance et d’un centre de contrôle dernier

cri. Le transfert de compétences est systématique, même s’il reste parfois incomplet.

L’impact sur le terrain

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En cinq ans, les équipements énergétiques chinois

ont permis une réduction de 60% du coût moyen des installations solaires en Afrique.

La capacité renouvelable installée avec le soutien chinois a dépassé les 15 GW en

2023, soit l’équivalent de quinze centrales nucléaires.

Dans les zones rurales du Sahel, les kits solaires chinois, assemblés localement, ont

révolutionné l’accès à l’électricité. Leur coût, divisé par trois en quatre ans, les rend

accessibles aux populations les plus modestes. Plus de 5 millions de foyers en

bénéficient déjà.

35 milliards de dette énergétique

Cette success story n’est pourtant pas sans zones d’ombre. La dette énergétique

africaine envers la Chine atteint des niveaux préoccupants : 35 milliards de dollars

selon la Banque Mondiale. Certains pays, comme la Zambie, consacrent plus de 30%

de leur budget au service de cette dette.

La question environnementale soulève également des inquiétudes. Si les projets

récents intègrent des standards environnementaux plus stricts, les premières

réalisations chinoises en Afrique ont parfois négligé cet aspect. Le barrage de Merowe

au Soudan en est l’exemple le plus controversé, avec des impacts écologiques et

sociaux significatifs.

L’évolution du modèle chinois

Le modèle chinois évolue néanmoins. La nouvelle génération de projets, comme le

complexe solaire de Kom Ombo en Égypte, intègre dès la conception les

préoccupations environnementales et sociales. Les entreprises chinoises s’associent

désormais plus systématiquement avec des partenaires locaux, créant de véritables

joint-ventures.

L’innovation devient également un axe majeur de coopération. Le centre sino-africain

de recherche sur les énergies renouvelables de Pretoria, fruit d’un partenariat entre

Tsinghua University et l’Université de Witwatersrand, développe des solutions

adaptées aux conditions locales. Quinze brevets ont déjà été déposés conjointement.

Perspectives d’Avenir

L’engagement chinois dans le secteur énergétique africain dessine une nouvelle

géographie de l’énergie. Les projets planifiés pour 2025-2030 représentent plus de 30

milliards de dollars d’investissements, avec un accent particulier sur l’hydrogène vert

et le stockage d’énergie.

Pour les pays africains, l’enjeu est désormais de maximiser les bénéfices de cette

coopération tout en préservant leurs intérêts stratégiques. La formation d’une expertise

locale solide et la maîtrise des technologies transférées deviennent cruciales pour

transformer cette relation en véritable partenariat.

 

L’Afrique cherche à rattraper son retard abyssal en électricité (volet 1)

Sources et Références

Banque Africaine de Développement (2023) : « Chinese Investment in African

Energy Sector »

Boston University Global Development Policy Center (2023) : « China’s Global

Energy Finance Database »

International Energy Agency (2023) : « Chinese Energy Investment in Africa »

McKinsey & Company (2023) : « Dance of the Lions and Dragons: Africa-China

Economic Relations »

World Bank (2023) : « Belt and Road Initiative in Africa – Energy Sector Analysis »

China Africa Research Initiative, Johns Hopkins University (2023)

IRENA (2023) : « Renewable Energy Statistics – Africa Focus »

African Energy Chamber (2023) : « African Energy Investment Trends »

Power China (2023) : « Annual Report on African Operatio

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L’Afrique cherche à rattraper son retard abyssal en électricité (volet 1) https://mondafrique.com/economie/lafrique-cherche-a-rattraper-son-retard-abyssal-en-electricite/ Mon, 03 Feb 2025 16:44:13 +0000 https://mondafrique.com/?p=126544 Réunis les 27 et 28 janvier 2025 dans la capitale tanzanienne, une trentaine de chefs d’Etat africains et des dirigeants d’instiutions internationales de financement du développement ont adopté la Déclaration de Dar Es Salam qui vise à apporter l’électricité à 300 millions d’Africains dans les cinq prochaines années. Intitulée Mission 300, l’Initiative va bénéficier de plus de 50 […]

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Réunis les 27 et 28 janvier 2025 dans la capitale tanzanienne, une trentaine de chefs d’Etat africains et des dirigeants d’instiutions internationales de financement du développement ont adopté la Déclaration de Dar Es Salam qui vise à apporter l’électricité à 300 millions d’Africains dans les cinq prochaines années. Intitulée Mission 300, l’Initiative va bénéficier de plus de 50 milliards de dollars de financement apportés par les bailleurs de fonds internationaux et des institutions philanthropiques.
 
En Afrique où plus de 600 millions de personnes n’ont pas encore accès à l’électricité, l’énergie est un véritable enjeu de développement humain, social et économique. L’accès à l’énergie est un des espoirs pour contribuer au règlement de l’épineuse question du chômage des jeunes, une des raisons de leur embrigadement dans les groupes djihadistes.
 
Comme vous pouvez le voir dans cette série de deux articles que nous vous proposons, il existe déjà ici et là sur le continent de belles expériences en cours pour aider à rattraper le retard abyssal en matière d’accès à l’électricité en Afrique. 
 
Le ministre d’État, ministre des Finances, du Budget, de l’Économie et du Plan, Tahir Hamid Nguilin, représentant le Chef de l’État, le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, a signé ce mercredi la déclaration de Dar es-Salaam sur l’énergie.

Au Cœur des Nouveaux Hubs de l’Innovation Énergétique en Afrique

Stanislas Houël, Naphtomines, le 21 janvier 2025

L’aube se lève sur le Kigali Innovation City, ses bâtiments de verre et d’acier reflétant les premiers rayons du soleil africain. Dans ce complexe de 70 hectares inauguré en 2018, une révolution silencieuse est en marche. Entre ses murs se dessine l’avenir énergétique du continent, porté par une nouvelle génération d’innovateurs et d’entrepreneurs.

Rwanda : Le Phénix Technologique de l’Afrique

Kigali Innovation City est un hub technologique en pleine croissance

Le Rwanda incarne la métamorphose du continent. En quelques années à peine, ce petit pays est devenu un géant de l’innovation verte, attirant plus de 100 millions de dollars d’investissements dans les technologies propres depuis 2020, selon la Banque Africaine de Développement.

Dans les rues de Kigali, cette transformation prend une forme concrète : celle des motos électriques Ampersand qui sillonnent la ville. L’entreprise a déployé plus de 500 véhicules, transformant non seulement la mobilité urbaine mais aussi l’économie locale. Leurs données de 2023 révèlent une réduction spectaculaire des coûts d’exploitation : les chauffeurs économisent jusqu’à 75% par rapport aux motos thermiques traditionnelles.

Au cœur de cette réussite se trouve l’African Center of Excellence in Energy, un joyau académique soutenu par la Banque Mondiale. Dans ses laboratoires ultramodernes, deux cents étudiants en master et doctorat travaillent sur les défis énergétiques de demain. Huit laboratoires spécialisés bourdonnent d’activité, tissant des liens avec quinze universités internationales dans une collaboration sans précédent.

Kenya : La Silicon Savannah en Action

Plus à l’est, le Kenya trace sa propre voie vers l’innovation énergétique. Le pays a fait le pari de l’innovation frugale et de l’intégration mobile-énergie, avec des résultats spectaculaires. En cinq ans, le paysage énergétique s’est métamorphosé : le ministère de l’Énergie rapporte une multiplication par quatre des solutions solaires décentralisées.

L’histoire de M-KOPA illustre parfaitement cette révolution silencieuse. L’entreprise pionnière du pay-as-you-go solaire, a transformé l’accès à l’énergie pour plus de deuxmillions de foyers est-africains. Ses résultats 2022 parlent d’eux-mêmes : 85 millions de dollars de chiffre d’affaires et une réduction de 380,000 tonnes d’émissions de CO2.

Derrière ces chiffres se cache une réalité plus profonde : la démocratisation de l’accès à l’énergie propre. Le Climate Innovation Center de Nairobi agit comme un catalyseur de cette transformation. Depuis 2018, soixante startups y ont trouvé les ressources nécessaires pour transformer leurs idées en solutions concrètes. Les laboratoires de test accrédités garantissent la qualité des équipements, tandis que les programmes d’incubation forgent la prochaine génération d’innovateurs.

Maroc : L’Excellence Technologique 

Sous le soleil brûlant d’Ouarzazate s’étend le complexe solaire Noor, plus grande centrale solaire concentrée au monde. Ses miroirs, alignés à perte de vue, produisent annuellement 1,6 million de mégawattheures d’électricité propre. C’est l’équivalent des émissions de 760,000 tonnes de CO2 évitées chaque année, une prouesse technique qui place le Maroc à l’avant-garde de la transition énergétique africaine.

L’Institut de Recherche en Énergie Solaire (IRESEN) incarne l’ambition marocaine. Dans ses laboratoires, cent vingt chercheurs permanents repoussent les frontières de l’innovation, soutenus par un budget annuel de 35 millions d’euros. Leurs découvertes transforment le secteur : un système révolutionnaire de nettoyage des panneaux solaires qui économise 90% d’eau, une technologie de dessalement solaire qui redonne espoir aux villages côtiers, un projet pionnier d’hydrogène vert qui préfigure l’avenir énergétique du continent.

La formation n’est pas en reste. Les Instituts de Formation aux Énergies Renouvelables forment chaque année trois cent cinquante nouveaux techniciens, avec un taux d’insertion professionnelle remarquable de 90%. Vingt-cinq partenariats industriels actifs garantissent l’adéquation entre formation et besoins du marché.

Les Défis de Demain

Les rapports de la Banque Africaine de Développement et de l’IRENA dressent un tableau nuancé. Le financement demeure un obstacle majeur : seule une startup énergétique sur dix accède à des financements supérieurs au million de dollars. Le ticket moyen d’investissement stagne à 250,000 dollars, bien loin des 32 milliards nécessaires pour atteindre les objectifs 2030.

La formation représente un autre défi de taille. Le secteur aura besoin de 25,000 techniciens spécialisés d’ici 2025, chacun nécessitant un investissement en formationde 45,000 dollars. La rétention des talents, avec un taux de 65%, reste une préoccupation majeure.

Malgré ces défis, l’innovation énergétique africaine s’affirme chaque jour davantage. En 2023, le secteur a attiré 850 millions de dollars d’investissements, créant 35,000 emplois directs. Douze millions de foyers bénéficient désormais de solutions d’énergie propre, témoignant d’une transformation profonde et durable.

Les hubs du Rwanda, du Kenya et du Maroc ne sont plus de simples promesses mais des réalités tangibles. Ils démontrent qu’une autre voie est possible, alliant excellence technologique et impact social. Dans leurs laboratoires, leurs incubateurs et leurs centres de formation se dessine l’avenir énergétique de l’Afrique, un avenir plus propre, plus équitable et résolument innovant.

 

Sources et Références Cette analyse s’appuie sur plusieurs rapports et documents officiels :

Banque Africaine de Développement (2023) : « Rapport sur le développement des énergies renouvelables en Afrique »

International Renewable Energy Agency (2023) : « Renewable Energy Statistics

2023″

M-KOPA Solar (2023) : Rapport d’impact annuel

Agence Internationale de l’Énergie (2023) : « Africa Energy Outlook 2023 »

IRESEN (2023) : Rapport d’activité annuel

Banque Mondiale (2023) : « State of Clean Technology Innovation in Developing

Countries »

Rwanda Development Board (2023) : « Investment Opportunities in Green

Technology »

Kenya Climate Innovation Center (2023) : « Impact Assessment Report »

Masen (2023) : « 

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La Russie interdit l’achat du cacao brut africain https://mondafrique.com/international/la-russie-interdit-lachat-du-cacao-brut-africain/ Mon, 03 Feb 2025 08:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=126538 Inspirée par l’Ivoirien Ahoua Don Mello, vice-président de l’alliance internationale des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) une loi russe interdit désormais l’achat des fèves de cacao brutes. Une décision du parlement russe (la Douma) qui fait les bonnes affaires de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao. Correspondance à Abidjan, […]

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Inspirée par l’Ivoirien Ahoua Don Mello, vice-président de l’alliance internationale des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) une loi russe interdit désormais l’achat des fèves de cacao brutes. Une décision du parlement russe (la Douma) qui fait les bonnes affaires de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao.

Correspondance à Abidjan, Bati Abouè 

Au nombre des propositions stratégiques visant à assurer la promotion de l’influence russe en Afrique, figurait l’ouverture d’un couloir économique direct pour l’achat du cacao en Russie. En tant que vice-président de l’Alliance des Brics (élargi désormais à d’autres pays du Sud global, dont l’Egypte et l’Ethiopie pour l’Afrique) et, de ce fait, premier promoteur du partenariat Russie-Afrique, Ahoua Don Mello avait fait de cette action son principal cheval de bataille.

On peut donc conclure que ses efforts ont été couronnés de succès puisque la Douma russe vient de voter cette loi interdisant la vente directe des fèves de cacao sur son marché. Certes, la Russie a toujours acheté du cacao semi transformé à ses partenaires occidentaux. Sauf qu’avec les sanctions économiques dont elle est l’objet depuis la guerre en Ukraine, elle regarde désormais vers les pays producteurs que cette disposition encourage à transformer localement leur produit, notamment sous la forme de poudre ou de beurre, pour le vendre ensuite sur le marché russe.

Un cacao transformé plus rentable

Or, il est évident que le cacao semi transformé est plus rentable pour le producteur que la fève brute. D’autre part, les échanges se feront en monnaie locale. Il suffit donc d’ouvrir un compte en Russie pour que les échanges soient possibles. Toutefois, des pesanteurs politiques endogènes pourraient contrarier ce travail. En ette, il y a peu de chances de les relations économiques entre la Russie et la Côte d’Ivoire s’envoler à la faveur de cette nouvelle loi décidée à Moscou. Dans le contexte actuel d’une percée fulgurante de la Russie en Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, est perçue comme la dernière digue pour contrer l’influence russe.  Il n’est pas sûr par ailleurs que les autorités ivoiriennes, tenant compte des bonnes relations que le pouvoir en place a établies avec la France, prennent sur elles de se rapprocher, y compris économiquement, de la Russie. Cette posture semble faire consensus dans l’ensemble de la classe politique ivoirienne qui, à quelques exceptions près, s’est toujours gardée de contrarier la France avec qui tous ses animateurs ont les liens culturels forts.

En conséquence, les producteurs ivoiriens risquent encore d’être dissuadés de regarder vers les marchés russes. En revanche, pour les autres pays n’ayant pas cette contrainte, cette disposition constitue un effet bonus pour le marché mondial du cacao qui s’est emballé ces trois dernières années, en raison d’une mauvaise pluviométrie. Cela dit, tout dépendra surtout de la détermination des acteurs économiques nationaux. D’autant que les responsables de la petite ville du centre-est, M’batto, située à 234 km d’Abidjan, n’ont pas hésité à proposer à la signature d’un accord de jumelage avec la ville russe de Saransk, capitale de la République de Mordovie.

Ville nouvelle

Ce projet de jumelage envisage la création d’une ville nouvelle moderne dotée d’infrastructures économiques et agro-industrielles dont la construction sera financée par des partenaires internationaux russes et ivoiriens.

En attendant, la ville de Moscou se prépare à accueillir, dès mercredi 5 février prochain, la réunion de reprise des Brics après le sommet de Kazan. La réunion va faire le point des relations entre les pays Brics et les pays non Brics et sera présidée par la présidente Larissa Zelenstova. En tant que vice-président et chargé du partenariat Russie-Afrique, l’ivoirien Ahoua Don Mello doit faire le bilan de ses activités, identifier les obstacles qui bloquent la pénétration des Brics sur le continent et dégager les perspectives pour les années à venir.

 

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Bernard Arnault, un inconditionnel de Donald Trump https://mondafrique.com/economie/bernard-arnault-inconditionnel-de-donald-trump/ Thu, 30 Jan 2025 07:32:58 +0000 https://mondafrique.com/?p=126297 Lors du serment de Donald Trump, aucun média français n’a loupé cette image. Parmi les quelques dizaines d’invités à ses côtés au Capitole, le lundi 20 janvier 2025 à Washington, Bernard Arnault était présent aux côtés de sa femme, Hélène Mercier, et deux de ses enfants, Delphine (PDG de Dior) et Alexandre Arnault (directeur général délégué […]

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Lors du serment de Donald Trump, aucun média français n’a loupé cette image. Parmi les quelques dizaines d’invités à ses côtés au Capitole, le lundi 20 janvier 2025 à Washington, Bernard Arnault était présent aux côtés de sa femme, Hélène Mercier, et deux de ses enfants, Delphine (PDG de Dior) et Alexandre Arnault (directeur général délégué de l’importante division Vins et spiritueux).

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C’est l’heure de faire le bilan pour LVMH, le numéro 1 mondial du luxe qui publie ce mardi 28 janvier ses résultats de 2024. En 2023, le groupe avait vu son chiffre d’affaires croître de +13%. Mais le secteur ralentit : selon les estimations du cabinet Bain& Company, le marché mondial du luxe a reculé d’environ 2% en 2024. Et de nombreux acteurs de la filière sont inquiets quant aux décisions que pourrait prendre Donald Trump, le milliardaire républicain de retour à la Maison Blanche, qui brandit toujours la menace d’une hausse des droits de douane. Or, les États-Unis représentent le quart du chiffre d’affaires de LVMH.

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La terrible dépendance de l’économie algérienne aux hydro carbures https://mondafrique.com/economie/la-terrible-dependance-de-leconomie-algerienne-aux-hydro-carbures/ Sun, 26 Jan 2025 13:53:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=125851 Les cours du pétrole sont ont été légèrement plombés par les déclarations de Donald Trump lors d’une allocution en ligne devant un parterre de grands patrons à l’occasion du Forum économique mondial de Davos invitant l’Arabie saoudite et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à faire baisser les prix. Or, l’Algérie subit une forte […]

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Les cours du pétrole sont ont été légèrement plombés par les déclarations de Donald Trump lors d’une allocution en ligne devant un parterre de grands patrons à l’occasion du Forum économique mondial de Davos invitant l’Arabie saoudite et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à faire baisser les prix. Or, l’Algérie subit une forte dépendance aux fluctuations du prix des hydrocarbures au niveau mondial. Si les décisions du président Trump se concrétisent, le  baril se fixera entre 50/60 dollars, alors que d’après le FMI, l’équilibre budgétaire algérien nécessite un baril entre 130/140 dollars. Seul resterait à la planche à billets qui conduirait à une inflation à deux chiffres.

Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international, docteur d’Etat  

ademmebtoul@gmail.com

Cette  dépendance vis-à-vis des hydrocarbures  a cinq impacts sur les équilibres macro- économiques

Le premier impact est  l’accroissement du déficit budgétaire

C’est une loi universelle valable pour tous les pays, contribue à accélérer le processus inflationniste. Pour la loi de 2024, le budget de l’Etat avait prévu toujours au cours de 135 dinars un dollar des dépenses de 113,15 milliards de dollars et des recettes de 67,44 milliards de dollars , soit un déficit budgétaire d’environ 45,71 milliards de dollars. La loi de finances prévisionnelle 2025, , les dépenses budgétaires prévues pour 2025 s’élèvent 127,40 milliards de dollars, une hausse de 9,9 % par rapport à 2024, les recettes budgétaires de 63,13 milliards de dollars, donnant un déficit budgétaire de 64,27 milliards de dollars . Pour l‘Algérie, la loi de finances 2025 comme celle de 2024, élaborée sur la base d’un prix de référence fiscal du baril de pétrole à 60 dollars et d’un prix de marché à 70 dollar étant un artifice comptable, pour assurer son équilibre budgétaire, l’économie algérienne a besoin d’un cours du baril de plus de 140 dollars pour la loi de finances 2023 et plus de 150 pour celle de 2024/2025 contre 110 pour celles de 2021/2022.

Le second  impact concerne le niveau des réserves de change

Cette dépréciation du dinar officiel permet d’augmenter artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations d’hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu’en euros convertis en dinar dévalué), accentuant l’inflation des produits importés,, matières premières et  biens, montant accentué par la taxe douanière, étant  un impôt indirect, supporté par les ménages.

Le troisième impact est l’ écart entre le cours officiel et le cours du marché parallèle

Soit 30% vers les années 2000, 40% en 2010à 60% en 2020 et en date du 22 janvier 2025 l’écart est de 80,15% ce qui favorise les surfacturations en devises. Après une euphorie passagère, la promesse d’instaurer l’allocation de vises de 750 euros par an et par personne à compter du 1 janvier 2025, s’est perdue dans les sables, les textes d’application n’ayant pas vu le jour.

Le quatrième impact  porte sur le niveau de l’inflation 

Nous avons assisté entre 2021 et 2024 à une augmentation des pénuries qui ont amplifié le taux d’inflation, du fait du manque de planification stratégique afin de préserver le montant des réserves de change qui ne sont qu’un signe monétaire qu’il s’agit de transformer en richesses réelle. Avec une hausse entre 100 et 200% des prix de pièces détachées, voitures et camions et autres produits durables à forte demande facilement stockable, celui qui avait stocké ces produits en Algérie d’une valeur de 300 millions de dollars se retrouve avec une valeur augmentant du double au triple entre 600 et 900 millions de dollars. Pour le FMI après correction des données algériennes tenant compte des prix réels sur le marché de 1970 à fin 2023, la moyenne a été de 8,8% par an et durant cette période le taux d’inflation aurait été de 6969,61% où un bien de consommation qui coûtait 100 dinars en 1970, coûte plus de 7069,01 dinars  en 2023  .

Ce ne sont que des approximations, car l’ONS, organe officiel algérien de la statistique, doit revoir le calcul de l’indice car le besoin est historiquement daté : exemple avoir un ordinateur et se brancher sur internet est un nouveau besoin ignoré dans le calcul de l‘indice fixé vers les années 1960/1970)

Le cinquième impact est le taux de chômage

Pour l’Algérie il faut un taux de croissance, selon les institutions internationales de 8/9% sur plusieurs années pour absorber un flux de demande d’emplois par an entre 350.000/400.000 qui s’ajoute au taux de chômage actuel. Pour le taux de chômage si ‘on prend les informations données par le Ministère du travail de 3 millions d’inscrits pour l’allocation chômage sur une population active d’environ 13 millions , le taux de chômage s’élèverait fin 2024 à 22,22%, le FMI donnant un taux entre 14/15% incluant les emplois notamment dans l’administration.

L’amélioration de la cotation du dinar, la lutte contre l’inflation et le chômage  suppose un accroissement de la production et de la productivité interne, la véritable richesse d’une Nation reposant sur des entreprises compétitives dont le support est la valeur travail et non  une rente éphémère. Le développement durable suppose une croissance forte et un Etat régulateur et non gestionnaire.  

 

 

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