- Mondafrique https://mondafrique.com/economie/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Sat, 12 Apr 2025 08:51:22 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/economie/ 32 32 Le Gazoduc Afrique Atlantique, 13 pays et 25 milliards de dollars https://mondafrique.com/a-la-une/le-gazoduc-afrique-atlantique-13-pays-et-25-milliards-de-dollars/ https://mondafrique.com/a-la-une/le-gazoduc-afrique-atlantique-13-pays-et-25-milliards-de-dollars/#respond Fri, 11 Apr 2025 03:25:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=131564 Le Gazoduc Afrique Atlantique (Nigéria – Maroc) a été initié par le Maroc, en décembre 2016, à l’occasion d’une visite du Roi Mohamed VI au Nigéria. Evalué à 25 milliards de dollars, ce méga projet reliera le Maroc au Nigéria par la façade Atlantique, traversant 13 pays avant d’atteindre l’Europe. Paul AMARA, Consultant, Centre4s Long […]

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Le Gazoduc Afrique Atlantique (Nigéria – Maroc) a été initié par le Maroc, en décembre 2016, à l’occasion d’une visite du Roi Mohamed VI au Nigéria. Evalué à 25 milliards de dollars, ce méga projet reliera le Maroc au Nigéria par la façade Atlantique, traversant 13 pays avant d’atteindre l’Europe.

Paul AMARA, Consultant, Centre4s

Le tracé prévisionnel du projet de gazoduc Nigeria-Maroc, qui traversera 13 pays de la côte ouest-africaine.

Long d’environ 5600 – 6800 km, ce Gazoduc assurera aussi la sécurité énergétique de ces pays côtiers et de l’Alliances des États Sahéliens (AES). A titre d’exemple l’un des pipelines les plus connus est le North – Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne sur 1234 km et large de 48 inches. A travers le monde il existe  3.859.000 km de pipelines transportant 5 billions de tonnes de gaz.

Le pipeline GAA aura une capacité de 30 milliards de mètres cube de gaz par an. Les premières cargaisons seront acheminées, dès 2029. Modèle de coopération Sud-Sud, il offrira à l’Union européenne une alternative ou un complément au gaz russe. Il s’intègre à l’Initiative Atlantique, autre chantier marocain, destinée à favoriser l’accès du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad à l’Océan Atlantique.

 « Le gazoduc transsaharien » concurrent

                      

Le Projet a un ainé, ou un concurrent régional immédiat: le gazoduc transsaharien, le NIGAL, Nigéria-Algérie. Dans certains documents, il est aussi désigné Trans-Saharan Gas-Pipeline (TSGP), et devrait relier le Nigéria à l’Algérie, à partir de 2027 avec du gaz naturel vers l’Europe. L’idée date des années 1980. Cependant, pour diverses raisons, l’accord sur sa mise en œuvre a été signé seulement le 3 juillet 2009, par les gouvernements du Nigeria, de l’Algérie et du Niger, 30 ans plus tard. L’Union européenne y était favorable, espérant diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz. 

Les deux pays, riches en ressources naturelles, affirmaient alors disposer des fonds nécessaires pour son financement. Lors du 27è sommet extraordinaire de l’Union africaine, des 17et 18 juillet 2016, à Kigali, Rwanda, le Nigéria annonçait que le capital du Gazoduc sera détenu, à 90%, par la Sonatrach (Société nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures de l’Algérie) et la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), son homologue nigérian, et à 10% par la Compagnie nationale du pétrole du Niger. Présentement, son lancement est pour le moins gelé.

Un retard de trente ans.

Problème: au Nigeria même, le delta du Niger est infesté de groupes terroristes et autres qui sabotent régulièrement les installations de l’énergie, siphonnant le pétrole. Au Niger, le nord est sous la menace permanente de diverses rebellions. En Algérie, le sud désertique est également à portée de fusil de groupes terroristes. Les dernières nouvelles de ce projet remontent au 28 juillet 2022, lors de la troisième réunion Algérie, Niger et Nigéria à Alger. À cette occasion, un protocole d’accord est signé. Le contexte géopolitique et énergétique d’alors, marqué par la hausse des prix des hydrocarbures, provoquée par le déclenchement de la guerre Russie – l’Ukraine, le 24 février 2022, a favorisé cette action. L’Algérie fournissait alors 11% du gaz naturel européen contre 47% pour la Russie. Le coup d’État, survenu au Niger, les 26 et 27 juillet 2023, a mis ce pays sur la liste des états sous sanctions, fragilisant alors le projet.

Constatant dès 2016 ces différents retards, le Roi du Maroc proposa le projet du Gazoduc Africain Atlantique. Un premier accord est alors paraphé fin 2016. Le gouvernement fédéral du Nigéria donna son accord pour la signature d’un protocole entre la NNPC et la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ce pipeline serait aussi une extension d’un gazoduc acheminant déjà le gaz du sud du Nigéria vers le Bénin, le Ghana et le Togo, depuis 2010.

Le Nigéria et l’Algérie possèdent les plus grandes réserves de gaz naturel d’Afrique. En 2024, le premier comptait 210 trillions de pieds cubes, l’Algérie (159) et le Maroc (39 milliards). Dans le domaine du pétrole, le Nigéria arrive en deuxième position en Afrique, avec 36,9 milliards de barils – 35% des réserves de brut du continent – et près de 80% de celles de l’Afrique subsaharienne. L’Algérie se classe troisième avec 12,2 milliards de barils.

Quelques enjeux du gazoduc.

Les enjeux du gazoduc sont à la fois politiques, économiques et géostratégiques. Plusieurs pays africains connaissent un taux d’électrification inférieur à 40%. Le géant Nigéria y est compris : souffrant de coupures et amenant les populations, qui le peuvent, à s’équiper en générateurs, qui engendrent pollution et autres nuisances, sans compter le prix du fuel. Le gazoduc permettrait à ces pays de produire plus d’électricité à base de centrales thermiques fonctionnant au gaz naturel. Avec l’énergie en continu, leurs économies gagneraient en productivité et rentabilité. Le secteur agricole devrait aussi prospérer en ce sens que le gaz permet de fabriquer des engrais essentiels. Avec la guerre Russie – Ukraine, leurs prix ont explosé.

Le Maroc et le Nigeria ont présenté le gazoduc comme un facteur d’intégration économique en Afrique de l’Ouest. Il s’ajouterait au réseau de gazoducs de moindre envergure qui approvisionnent déjà l’Europe via la mer Méditerranée. La Chine, qui a investi dans l’industrie pétrolière nigériane, souhaite croiser ce pipeline avec son initiative ‘’ La Ceinture et la Route’’. Lancée en 2013 cette initiative se veut une plateforme internationale destinée à renforcer les liens économiques, diplomatiques, politiques et culturels entre pays. La Russie est aussi intéressée par ce Gazoduc Africain Atlantique, y voyant un moyen de contourner les sanctions imposées par les pays occidentaux, en réorientant certains investissements vers l’Afrique.

Les défis du financement.

Cependant le projet fait face à un déficit de financement. Avec moins de ressources financières que l’Algérie, le Maroc tente toutefois de se hisser au rang de leader dans ce domaine. Cette ambition amène le Royaume à soutenir les investissements extérieurs dans ce secteur dans l’objectif de dépasser le cadre national au profit du régional. Simultanément, il renforce ses relations interétatiques, visant la satisfaction des besoins des consommateurs. Ces efforts ont été loués par une plateforme spécialisée dans le secteur énergétique, ‘’TAQA’’ (Arabic for Energy), un Holding des Émirats Arabes Unis opérant dans le pétrole, le gaz, les pipelines, l’énergie et la désalinisation. Cette plateforme a braqué ses phares sur le Gazoduc, le classant parmi les sept projets énergétiques les plus importants du continent africain. Ceux-ci englobent des pipelines pétroliers, des gazoducs, des raccordements électriques et des exploitations minières. Ce soutien de TAQA ira-t-il jusqu’à une prise de participation dans le Gazoduc ? Ça serait un succès diplomatique et financier. Évalué à 25 milliards de dollars, le GAA devrait aboutir à un accord budgétaire cette année. Le franchissement de cette étape de la décision finale d’investissement est indispensable au lancement des travaux de construction proprement dits. Le capital du Gazoduc accueillerait une palette d’investisseurs : des fonds souverains, des banques de développement ou commerciales et des géants pétroliers.

En mars 2024, Mme Amina Benkhadra directrice générale de l’Office national marocain des hydrocarbures et des mines (ONHYM) a annoncé la création d’une entreprise pour superviser le financement, la construction et l’exploitation du projet. Le mégaprojet y gagne en substance. Pilote de l‘initiative, côté marocain, Ms Amina Benkhadra, a confirmé que les études de faisabilité et d’ingénierie détaillée en deux phases sont achevées. En outre, les études d’impact environnemental, indispensables au montage financier et la conformité aux exigences des bailleurs de fonds, ont été entamées en 2024.

Le Gazoduc empruntera essentiellement un tracé Offshore jusqu’à Dakhla, Sahara occidental, avant de longer la côte Atlantique en On shore, pour se raccorder au Gazoduc Maghreb – Europe (GME) fermé depuis des décennies. Il traversera plusieurs pays ouest-africains: Bénin, Togo, Ghana,  Côte-d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone,  Guinée, Guinée-Bissau, Gambie,  Sénégal et  Mauritanie. Les pays de l’AES bénéficieront de cette infrastructure via des extensions. Le projet est aussi la continuation de celui de Lagos – Takarosli  (Ghana) via le Benin et le Togo avant de se diriger vers Abidjan et Tanger à travers la côte atlantique.

A partir de Tanger il passe par le détroit de Gibraltar pour aboutir à Cadix en Espagne où il rejoindra l’ex pipeline Algérie Maroc Espagne. Une étude de faisabilité datant de 2017 et 2019 a été réalisée par les Sociétés en charge du projet actuel: le Nigeria National Oil Company et l’Office Chérifien des Phosphates.

 Selon Mme Benkhadra, les données collectées démontrent la compétitivité du projet en comparaison au gaz naturel liquéfié en termes de coût et capacité et transport. Ce premier tronçon partira du Sénégal – Mauritanie jusqu’au Maroc puis l’Europe. Parallèlement, avancera la seconde phase reliant le Nigéria à la Côte-d’Ivoire. Ces deux premières phases seront mises en service en 2029. La troisième étape consistera à procéder au raccordement central, avec la liaison des segments secondaires. Concrétisant la construction de ces deux premières phases, le Maroc annonçait le lancement d’un appel d’offres en novembre en 2024 affichant ainsi sa volonté d’accélérer la réalisation de cette infrastructure qui va transformer le marché énergétique de la région.

Le 12 novembre 1984, le Maroc quittait l’Organisation de l’Unité africaine protestant contre la reconnaissance par celle-ci d’un état sahraouie. Au cours du 28e sommet de l’Union Africaine tenu à Addis-Abeba, les 30 et 31 janvier 2017, le Roi Mohammed VI a constaté ‘’la flamme éteinte de l’Union du Maghreb Arabe (UMA)’’ dont sont ou étaient membres l’Algérie, la Libye, le Maroc justement, la Mauritanie et la Tunisie. Le 12 février de la même année, le Maroc déposait, officiellement, sa candidature à l’adhésion à la CEDEAO. Le Royaume est à la recherche d’une vaste zone pour stimuler et étendre son économie. Jusque-là, il avait obtenu un ‘’accord de principe’’ et un ‘’statut d’observateur’’. 

À l’exception de la Mauritanie et du trio de l’AES, les autres pays intéressés par le Gazoduc sont membres de la CEDEAO. Le Maroc va-t-il forcer la main à l’institution par le ceinturage stratégique de ses membres ?

Au large des côtes, loin des zones terroristes du Sahel, le Gazoduc Afrique Atlantique  devrait constituer un facteur de développement exceptionnel et à ce titre méritant soutiens diplomatiques et financiers et de tous.  

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Georges Arthur Forrest plaide pour l’autosuffisance alimentaire de l’Afrique https://mondafrique.com/a-la-une/georges-arthur-forrest-un-milliardaire-qui-croit-en-lafrique/ https://mondafrique.com/a-la-une/georges-arthur-forrest-un-milliardaire-qui-croit-en-lafrique/#respond Thu, 10 Apr 2025 05:53:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=131438 Né en 1940 à Lubumbashi, une ville minière de l’ancienne grande province du Katanga au dud de la République Démocratique du Congo (RDC), George Arthur Forrest dirige le Groupe Forrest International, l’un des piliers de l’industrie africaine. Fort de plusieurs décennies d’expérience, il milite pour une Afrique fière de ses richesses et déterminée à exploiter […]

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Né en 1940 à Lubumbashi, une ville minière de l’ancienne grande province du Katanga au dud de la République Démocratique du Congo (RDC), George Arthur Forrest dirige le Groupe Forrest International, l’un des piliers de l’industrie africaine. Fort de plusieurs décennies d’expérience, il milite pour une Afrique fière de ses richesses et déterminée à exploiter pleinement son potentiel.

Le plaidoyer de cet homme d’affaires qui a connu un succès éclatant dans des domaines aussi variés que la banque, les mines, le génie civil, l’aviation ou l’énergie, aura nécessairement un écho au delà de son propre pays sur un continent qui affirme avec force sa volonté de devenir maitre de son destin. Voici plus qu’un livre, une véritable boussolle, pour tout dirigeant africain souhaitant joindre les actes aux professions de foi (Éditions Le Cherche Midi, 18,50 euros).

Un entretien de l’auteur avec Nicolas Beau, directeur de Mondafrique

 

Terres fertiles à perte de vue, main-d’œuvre jeune et abondante, climat favorable… L’Afrique possède tous les atouts pour nourrir sa population et bien au-delà. Pourtant, chaque année, elle importe pour 35 milliards de dollars de denrées alimentaires, tandis que près d’un quart de ses habitants souffre de sous- alimentation.

Ce constat accablant, George Arthur Forrest l’expose avec clarté dans ce  livre préfacé par l’ancien préssident Macky Sall, qui en 2016 avait lancé au Conseil de Sécurité de l’ONU l’initiative « Eau, paix et sécurité », née du constat que 1,5 milliard d’Africain(e)s était privé de tout accès à l’eau potable.

Une Afrique souveraine

Et si l’Afrique cessait d’importer les produits alimentaires qu’elle consomme pour devenir un acteur clé de la production agricole mondiale ? C’est tout l’enjeu du nouveau livre de George Arthur Forrest, « L’Afrique peut nourrir le monde ». Avec une vision lucide et sans concessions, cet entrepreneur engagé livre un plaidoyer puissant pour une transformation agricole capable de libérer le continent de sa dépendance alimentaire et d’ouvrir la voie à une véritable souveraineté économique.

Georges Arthur Forrest: « La faim en Afrique est une douloureuse défaite collective »

 

Mondafrique. Pourquoi ce livre écrit, dites-vous, « avec plaisir et avec hargne », qui est consacré à un sujet sur lequel on ne vous attendait pas forcément?

Georges Arthur Forrest Il y a urgence! L’Afrique est la région du monde qui manque le plus de nourriture avec plus de 278 millions de personnes souffrant de sous alimentation, soit une personne sur cinq, et jusq’à 44% de la population en Afrique de l’Est. Or si le continent comptait 800 millions d’habitants au début des années 2010, les projections des Nations Unies envisagent jusqu’à 2,7 milliards d’Africains en 2050 et même 4,5 milliards à l’horizon 2100. Le boom démographique n’est pas sans contraintes positives. Il faudra nourrir toujours plus d’Africains? Et bien relevons le défi!

Or dans mon pays, le Congo, où il pleut neuf à dix mois par an et où nous possédons les terres les plus fertiles du monde, 10% seulement des 40 millions de terres irrigables sont exploitées! Et plus du quart de la population congolaise est sous-alimenté. Nous devons remettre le grenier de nos pays à l’intérieur de nos frontières, c’est en tout cas mon rève. 

Mondafrique. Pourquoi la nécessité pour l’Afrique d’assurer sa sécurité alimentaire est-elle plus forte que jamais?

Georges Arthur Forrest. La crise russo-ukrainienne, localisée en Europe, touche fortement l’Afrique. L’enjeu de la souveraineté alimentaire est devenu clair pour tout le monde. Durant les premières heures de la guerre, le risque d’une famine est apparu pour des millions d’Africains sur un continent qui importait l’essentiel de sa consommation de blé et de maïs de l’étranger: quatre milliards de dollars de produits agricolesen provenance de la Russie en 2020, trois milliards de dollars venus d’Ukraine. 

Mondafrique  Pour quelle raison ce continent qu’on dit si peu propice au développement a-t-il fait l’objet de tant de convoitises de la part de l’Occident?

Georges Arthur Forrest  Justement parce que l’Afrique a des atouts uniques au monde, dont la jeunesse de sa population, la richesse de son sous sol, la qualité de ses teres. J’ai l’intime conviction que les Nations qui la composent peuvent regagner, voire gagner, leurs souverainetés économique et politique. Cee n’est pas une chimère de penser que l’Afrique peut se nourrir elle mêeme et mieux nourrir le monde entier. A condition de déconstruire le schéma dans lequel elle s’est trop souvent emprisonnée.

La place de l’Afrique dans le monde

Mondafrique. Quelles sont les raisons de ces retards africains en matière agricole?

Georges Arthur Forrest.  On les connait pour la plupart: les effets des changements climatiques, le défaut d’infrastructure, la question des savoirs. Nous pratiquons encore une agriculture de type familial. La révolution démographique est une opportunité. Nous allons avoir une des jeunesses les pplus actives, les plus hétéroclites, les plus dynamiques de la planète. Il faut investir sur elle. Ce que je fais en finançant des fondations pour fabriquer en Afrique des poles d’excellence.

Mondafrique. La question politique est-elle au coeur des difficultés rencontrées?

Georges Arthur Forrest. Les luttes armées déplacent les populations, perturbent la production et provoquent des famines. Comme je l’écris dans mon livre, j’ai une pensée pour nos compatriotes de l’est de la RDC qui vivent un drame absolu, pris dans un conflit interminable qui a déja fait couler trop de sang et de larmes. Comment asseoir l’ambition agricole et industrielle sans garantire l’essentiel, à savoir la paix et la sécurité? La réponse est contenue dans la question que je formule par provocation.

Mondafrique. Quelle aide attendez vous de ce qu’on appelle la communauté internationale?

Georges Arthur Forrest. Mon propos n’est pas de dénoncer un quelconque interventionnisme international, ou l’inflation des résolutions qui ont été prises à propos de notre continent ces dernières années. L’expertise étragère est importante tant que nous n’aurons pas adopté un certain nombre de réformes otamment sur le plan bancaire pour assurer une forme de sécurité aux investisseurs venus d’ailleurs.Le moment viendra pourtant où il faudra poser la question d’un membre africain permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU.L’entrée de l’Union Africaine au sein du G20 lors du sommet de New Dehli en 2023 est une véritable révolution géopolitique passée largement inaperçue.

L’Afrique doit se faire toute sa place à la table des investisseurs et des décideurs de la planète.

 

 

 

 

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Le mouton de l’Aïd Al Adha, un luxe inaccessible pour les Marocains https://mondafrique.com/economie/le-mouton-de-laid-al-adha-un-luxe-inaccessible-pour-les-marocains/ https://mondafrique.com/economie/le-mouton-de-laid-al-adha-un-luxe-inaccessible-pour-les-marocains/#respond Mon, 31 Mar 2025 05:12:56 +0000 https://mondafrique.com/?p=130726 Le soutien gouvernemental à l’importation de bétail au Maroc a suscité une large controverse en raison des divergences internes au sein de la majorité gouvernementale sur les chiffres réels de la répartition de cette aide et ses répercussions sur les prix du marché local. www.capinfo.ma  Bien que le gouvernement ait affirmé que l’objectif de cette […]

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Le soutien gouvernemental à l’importation de bétail au Maroc a suscité une large controverse en raison des divergences internes au sein de la majorité gouvernementale sur les chiffres réels de la répartition de cette aide et ses répercussions sur les prix du marché local.

www.capinfo.ma

 Bien que le gouvernement ait affirmé que l’objectif de cette aide était d’alléger le fardeau des citoyens à l’approche de l’Aïd al-Adha, les données révèlent que ces politiques n’ont pas donné les résultats escomptés. Cela a conduit les partis politiques et les observateurs des affaires politiques et sociales à exprimer leur mécontentement, au milieu de doutes croissants sur les véritables intentions de cette aide.

Déclarations contradictoires

La majorité gouvernementale marocaine traverse une crise politique aiguë entre ses composantes en raison de déclarations contradictoires sur la politique de soutien à l’importation des moutons. Au départ, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau et secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, a révélé des informations sur cette politique, affirmant que le montant alloué à ce soutien s’élevait à 1,3 milliard de dirhams, bénéficiant uniquement à 18 importateurs. Il a vivement critiqué la manière dont cette aide a été distribuée, blâmant le gouvernement pour son incapacité à influencer les prix du marché. Selon lui, le prix des moutons est resté élevé pendant l’Aïd al-Adha, impactant négativement les citoyens qui espéraient une baisse des prix.

Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants et membre du bureau politique du Rassemblement national des indépendants (RNI), a rapidement réagi aux déclarations de Baraka. Il a affirmé que les chiffres avancés étaient erronés, précisant que le nombre réel des importateurs bénéficiaires était d’environ 100, et non 18, et que le coût total de l’opération n’avait pas atteint 1,3 milliard de dirhams, mais seulement 300 millions.

Talbi Alami a insisté sur le fait que l’aide gouvernementale avait été distribuée de manière raisonnable et basée sur des chiffres réels. Selon lui, ces exonérations visaient à assurer un approvisionnement en moutons à des prix abordables dans le cadre de la stratégie gouvernementale de lutte contre la flambée des prix et de facilitation de l’achat des moutons pour l’Aïd al-Adha.

De son côté, Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), est intervenu dans le débat en apportant de nouvelles données basées sur des documents gouvernementaux officiels. Dans un article publié sur sa page Facebook, il a révélé un document montrant que le montant des exonérations fiscales pour l’importation des moutons et des bovins s’élevait à près de 13,3 milliards de dirhams. Il a ajouté que 277 importateurs avaient bénéficié de ces exonérations, y compris les importateurs de moutons et de bovins.

D’après Benabdallah, ces données proviennent des documents fournis par le gouvernement en réponse à une demande du PPS en octobre 2024, dans le cadre des discussions sur le projet de loi de finances 2025. Selon ce document officiel, les pertes budgétaires dues aux exonérations sur les bovins résultaient principalement de la suppression des droits d’importation appliqués aux bovins domestiques du 21 octobre 2022 au 31 décembre 2024, ce qui a coûté 7,3 milliards de dirhams au Trésor public, en plus de 744 millions de dirhams de TVA prise en charge par l’État.

Concernant les moutons, le gouvernement a également annulé les droits d’importation et la TVA depuis février 2023, ce qui a coûté au budget général 3,86 milliards de dirhams et 1,16 milliard de dirhams respectivement. Dans ce cadre, 144 importateurs ont bénéficié de ces exonérations entre février 2023 et octobre 2024.

Pour l’importation des moutons destinés à l’Aïd al-Adha 2024, Benabdallah a indiqué que 474 312 moutons avaient été importés, avec une subvention forfaitaire de 500 dirhams par tête, ce qui a coûté à l’État 237 millions de dirhams.

Une gestion gouvernementale chaotique : échec et justifications

Avec l’intensification du débat sur l’aide à l’importation du bétail, les observateurs soulignent de plus en plus l’inefficacité du gouvernement dans la gestion de ce dossier sensible, qui n’a abouti qu’à un gaspillage des fonds publics sans impact tangible sur le pouvoir d’achat des Marocains. Certains y voient le dernier coup porté à l’ancien ministre Mohamed Sadiki, qui a perdu son poste à cause de cette crise. De plus, l’aveu explicite de l’échec de cette politique par Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, ne fait que renforcer les accusations contre le gouvernement, accusé d’être incapable de réguler le marché ou de garantir la justice sociale qu’il prône dans ses discours officiels.

Cet aveu, suivi de déclarations contradictoires au sein même de la majorité gouvernementale, soulève des questions légitimes sur les responsabilités politiques de cet échec. En effet, la crise ne s’est pas limitée à l’Aïd al-Adha, mais a mis en lumière des dysfonctionnements structurels plus profonds dans la gestion économique et sociale. Entre les chiffres divergents avancés par Nizar Baraka et Rachid Talbi Alami, et les révélations basées sur des documents officiels de Nabil Benabdallah, il apparaît clairement que le gouvernement lui-même est incapable de fournir une version unifiée et convaincante sur les montants réellement dépensés pour ce soutien, alimentant ainsi les doutes sur la transparence de sa gestion.

Certains observateurs estiment que ces contradictions offrent une opportunité de repenser les mécanismes de soutien à l’importation du bétail et de renforcer la transparence des déclarations gouvernementales, surtout à l’approche des élections. Chaque parti cherche désormais à exploiter cette crise pour orienter le débat public sur la justice sociale et les inégalités économiques.

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Le tourisme en Côte d’Ivoire (3/4), la sauce gouagouassou au menu des restaurants huppés https://mondafrique.com/economie/le-tourisme-en-cote-divoire-3-4-la-sauce-gouagouassou-au-menu-des-restaurants-huppes/ Sat, 29 Mar 2025 08:58:27 +0000 https://mondafrique.com/?p=130644 Dans un Abidjan qui se développe à un rythme effréné, la Côte d’Ivoire implémente sous le fouet de la demande une gastronomie typiquement ivoirienne qui a déjà été adoptée dans les principaux hôtels de luxe. Correspondance à Abidjan, Bati Abouè Dans les cuisines du restaurant de l’hôtel Palm Beach, le chef Léandre Kouamé, un ivoirien […]

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Dans un Abidjan qui se développe à un rythme effréné, la Côte d’Ivoire implémente sous le fouet de la demande une gastronomie typiquement ivoirienne qui a déjà été adoptée dans les principaux hôtels de luxe.

Correspondance à Abidjan, Bati Abouè

Côte d’Ivoire : la cheffe Zeinab Bancé bat le record Guinness du plus long marathon de cuisine

Dans les cuisines du restaurant de l’hôtel Palm Beach, le chef Léandre Kouamé, un ivoirien formé en France, expose avec délicatesse des produits locaux qu’il prépare soigneusement avec son savoir-faire français. Comme lui, plusieurs de ses confrères parfois formés par des restaurateurs ayant pignon sur rue de l’Hexagone sont de plus en plus enclins à utiliser les spécialités locales.

Au nombre de celles-ci, la sauce gouagouassou, emblématique de la cuisine ivoirienne ne manque plus au menu des restaurants huppés. Autour d’une viande de lapin qui mijote dans une marmite, des dizaines de tranches d’aubergines et de tomates africaines cuisent à petit feu avant que le tout ne soit arrosé d’huile rouge, de poudre d’akpi – une amande – et d’un brin de poivre appelé dans le jargon local « fèfè » puis enfin d’un grand bol d’eau.

Hommage à la cuisine de maman

C’était la recette culte de la mère de Léandre décédée depuis 2018. Alors, forcément, elle est devenue la sienne. « Je l’ai tellement appréciée durant mon enfance », admet-il, avant d’ajouter que la revisiter était presque une obligation de rendre hommage à ma mère qui ne m’a pas vu devenir un chef cuisinier.

Amoureux de la cuisine, Léandre, formé en France, espère ouvrir dans quelques années son propre restaurant. En attendant, il a rendez-vous avec Jérôme Grobli qui patiente dans une salle attenante éclairée à la lumière du jour pour goûter le gouagouassou en cassolette qu’il a commandé.

Ce midi, il partage ce repas copieux présenté avec soin avec son amie, Maïmouna Doumbia. Elle ne cache pas sa surprise de voir le gouagouassou, un plat traditionnel typiquement ivoirien dans un restaurant pareil. « Franchement c’est un plaisir », soupire-t-elle d’émerveillement.

Ici, rien à voir avec les maquis, ces restaurants typiques informels et très animés où l’on mange à la main le poulet ou le poisson braisé avec de l’attiéké (semoule de manioc) ou l’alloco (bananes plantain frites).

Des chips de manioc

A plusieurs kilomètres de là à Angré, au nord de la commune de Cocody, Hermiole Kassi expérimente sa nouvelle création d’amuse-bouche inspiré du placali, plat typiquement ivoirien fait de sauce gluante au gombo, de morceaux de viande et de poisson séché qui accompagnent la pâte de manioc fermenté.

Les Abidjanais dégustent également avec gourmandise le manioc soufflé et transformé en chips. Aux Trois Palmiers, le chef cuisinier, le Français Matthieu Pernier, propose des amuse-bouches de ce type chaque semaine, avec l’idée de « réveiller un souvenir chez les personnes qui connaissent parfaitement ces plats ». Car la moitié de sa clientèle est ivoirienne, avoue-t-il.

« Même si notre cuisine se veut être internationale parce que c’est un hôtel cinq étoiles, je pense que c’est un non-sens de ne pas faire un clin d’œil à tous les beaux produits qui nous entourent », affirme-Pernier. D’autant que grâce aux savanes du nord du pays où le climat est chaud et sec, il y a des céréales » à foison ou encore le « fonio » et le « sorgho », détaille Léandre, tandis que dans la zone forestière du sud, les « feuilles d’épinard », de « taro » et « des produits typiquement tropicaux » sont disponibles.

La gastronomie enseignée à l’école

Pour apparaître sur la carte culinaire internationale, la Côte d’Ivoire cherche à normer et à codifier sur des fiches techniques les éléments qui identifient sa gastronomie. Et avec cela parvenir à cette norme et l’enseigner dans toutes les écoles hôtelières, a récemment expliqué le directeur du Festival de la Cuisine ivoirienne (FCI), Dr. Klo Fagama.

Lancé en 2023, ce festival s’est rapidement imposé comme un événement incontournable du calendrier culturel et touristique de la Côte d’Ivoire puisqu’en seulement trois éditions, il est devenu une vitrine des richesses culinaires locales et un levier pour la reconnaissance internationale de la gastronomie ivoirienne.

Car pour le directeur du FCI, « la gastronomie est un véritable marqueur identitaire, un élément de cohésion sociale, un vecteur de développement et d’attractivité touristique. Qui permet non seulement de préserver notre héritage culinaire mais aussi de le moderniser et de l’exporter ».

L’Association des chefs créateurs d’émotions culinaires de Côte d’Ivoire ne dit pas autre chose. Puisqu’elle contribue également à enraciner cette vision qui a commencé au milieu des années 2000. Avant cette date, les chefs de restaurants huppés avaient l’habitude de faire des plats occidentaux avec des produits importés.

Mais le coût de la vie devenant cher, tous se sont tournés vers des produits moins onéreux et disponibles. Outre l’aspect financier, il y a une volonté de donner « l’accès » à la cuisine locale aux « grands restaurants de luxe » qui fleurissent depuis plusieurs années à Abidjan.

2025, année « Côte d’Ivoire, terre de saveurs »

La semoule de manioc très pauvre en gluten, en protéine et en matières grasses, mais extrêmement riche en magnésium, potassium, calcium, vitamine et fer. Ce qui en fait un allié de choix pour les soucis digestifs et les régimes minceur.

Surfant à la fois sur la grande visibilité offerte par l’immense succès de la CAN 2023 organisée par la Côte d’Ivoire, ainsi que l’inscription de l’attiéké (semoule de manioc) au patrimoine de l’Unesco l’année dernière, Abidjan a déjà placé l’année 2025 sous le signe de la « Côte d’Ivoire, Terre de saveurs » afin de positionner la cuisine ivoirienne comme un atout touristique majeur, lors du forum ivoiro-thaïlandais organisé par l’Ambassadrice ivoirienne, Ada-Kouassi, en poste en Thaïlande.

A cette occasion, Mme Ada-Kouassi a mis en parallèle les traditions culinaires de la Thaïlande et de la Côte d’Ivoire. La première renommée pour ses saveurs exotiques et ses marchés de rue, tandis que la seconde se distingue par ses plats emblématiques comme le gouagouassou, l’Attieké, inscrit au patrimoine de l’Unesco, ou encore le Kedjenou, (recette de ragoût très épicée de viande de brousse ou de poulet) et l’alloco, (frite de banane mûre ».

Le tourisme en Côte d’Ivoire (2/4): Abidjan, la magnifique vitrine

Le tourisme en Côte d’Ivoire (1/4), un nouvel eldorado

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La production de gaz en Afrique doublera d’ici 2050 https://mondafrique.com/confidentiels/la-production-de-gaz-en-afrique-doublera-dici-2050/ Fri, 14 Mar 2025 04:36:50 +0000 https://mondafrique.com/?p=129651 L’Afrique se positionne comme un acteur clé dans le secteur du gaz naturel, avec des prévisions indiquant une croissance exceptionnelle de la demande d’ici 2050. Selon un rapport du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), le continent connaîtra une augmentation de 152 % de sa consommation, atteignant 415 milliards de mètres cubes. Cette dynamique […]

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L’Afrique se positionne comme un acteur clé dans le secteur du gaz naturel, avec des prévisions indiquant une croissance exceptionnelle de la demande d’ici 2050.

Selon un rapport du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), le continent connaîtra une augmentation de 152 % de sa consommation, atteignant 415 milliards de mètres cubes. Cette dynamique est alimentée par une urbanisation rapide et une croissance économique soutenue, plaçant l’Afrique au cœur des enjeux énergétiques mondiaux.

La production devrait plus que doubler

La production de gaz naturel en Afrique devrait plus que doubler, passant de 260 milliards de mètres cubes en 2021 à 585 milliards en 2050. Ce bond représente une croissance annuelle moyenne de 2,8 %.

En conséquence, la part du continent dans la production mondiale de gaz naturel augmentera, passant de 6 % à plus de 11 %. Cette évolution témoigne non seulement des ressources abondantes du continent, mais aussi d’une volonté d’autosuffisance énergétique face à une demande intérieure croissante.

Investissements colossaux requis

Pour soutenir cette expansion, des investissements colossaux seront requis. Le GECF estime que près de 9 700 milliards de dollars seront nécessaires au niveau mondial d’ici 2050, dont environ 1 700 milliards devraient être dirigés vers l’Afrique. Ces fonds permettront non seulement d’explorer et d’extraire les ressources gazières, mais aussi de développer les infrastructures nécessaires pour transporter et distribuer ce gaz à l’échelle continentale.

La montée en puissance du gaz naturel en Afrique s’accompagne également de défis. L’accélération des initiatives de décarbonation dans d’autres régions du monde pourrait influencer les marchés et les investissements. Toutefois, l’Afrique semble bien positionnée pour tirer parti de ses ressources gazières tout en répondant à ses besoins énergétiques croissants.

La combinaison d’une demande interne vigoureuse et d’un potentiel d’exportation pourrait faire du continent un leader sur le marché mondial du gaz naturel.

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Le Niger, pays pétrolier confronté à une pénurie de carburants https://mondafrique.com/international/le-niger-pays-petrolier-confronte-a-une-penurie-de-carburants/ Thu, 13 Mar 2025 11:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=129556 C’est la première grande épreuve sociale pour les militaires au pouvoir depuis le coup d’Etat qui a renversé le 26 juillet 2023 le président Mohamed Bazoum. Depuis plusieurs jours le pays est confronté à une pénurie de carburants qui entraîne de longues files de véhicules devant les stations-services et provoque des mécontentements populaires. A Niamey, […]

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C’est la première grande épreuve sociale pour les militaires au pouvoir depuis le coup d’Etat qui a renversé le 26 juillet 2023 le président Mohamed Bazoum. Depuis plusieurs jours le pays est confronté à une pénurie de carburants qui entraîne de longues files de véhicules devant les stations-services et provoque des mécontentements populaires. A Niamey, la capitale nigérienne, comme dans le reste du pays, les Nigériens ne comprennent pas comment leur pays devenu en 2011 producteur du pétrole en vient à manquer du carburant. Une situation d’autant plus incompréhensible que la production du pétrole est passé de 20.000 barils/jours à 110.000 barils/jour depuis janvier 2024, à la faveur de la mise en service de nouveaux puits sur le bloc pétrolier d’Agadem, situé à l’extrême est du pays.

Niandou Kindo, à Niamey

Spectacle déconcertant de désordre et de branle-bas au niveau d’une station-service, avec de longues files de véhicules en attente, pare-chocs contre pare-chocs, par-ci, un attroupement de motos, de tricycles et autres usagers munis de bidon par-là, des automobilistes impatients et des pompistes sur le qui-vive, etc.

Non loin de là, une autre station-service, une toute autre ambiance. Avec des cuves apparemment à sec, celle-ci est entièrement déserte, avec les pompes en veilleuse et sans l’ombre d’un client. Telles sont les scènes de désolation qu’on a pu voir ces derniers jours à Niamey et dans les villes de l’intérieur du pays.

Depuis déjà près de 10 jours les automobilistes et les motocyclistes nigériens se trouvent confrontés à des difficultés quotidiennes pour s’approvisionner en carburant. Avec un grand nombre de stations-services en rupture de carburants, la quête du précieux ‘’jus’’ prend l’allure d’un véritable parcourt du combattant pour les consommateurs englués dans des embouteillages monstres au niveau de quelques rares stations qui continuent encore d’être approvisionnées par les citernes, de façon sporadique.   

 carburant, le nerf de la guerre

Cette situation qualifiée de “tension de stock’’ du côté de la Société nigérienne de pétrole (SONIDEP), qui est en charge de la distribution et la commercialisation des produits pétroliers, commence à susciter des inquiétudes, voire des grincements de dents, chez les usagers qui ont du mal à comprendre et à supporter la persistance de ces turbulences dans la fourniture de l’essence.

Face au tollé d’inquiétudes et d’interrogations soulevé par la situation au sein de l’opinion publique, les services compétents semblaient avoir opté pour le silence, laissant les réseaux sociaux faire le travail en véhiculant des esquisses de réponses plutôt officieuses tendant à défendre la gestion des deux sociétés intervenant dans le circuit pétrolier, à savoir la Société de Raffinage de Zinder (SORAZ) et la Société nigérienne de pétrole (SONIDEP).

Large dépendance à la fraude

Et c’est finalement que le 8 mars qu’interviendra la réaction formelle par la voix du Directeur Commercial de la SONIDEP, M. Maazou Oumani Aboubacar, s’exprimant sur les antennes de la chaîne publique nationale où il est venu éclairer l’opinion publique sur les causes de la pénurie ainsi que les mesures prises pour l’endiguer.

Aux dires de l’intéressé, deux raisons principales expliquent cette situation. Ainsi, il a invoqué d’une part, la levée de la subvention sur le carburant au Nigéria ayant entraîné une flambée des prix dans ce pays voisin, donc l’impossibilité d’importer l’essence nigériane vers le Niger. La seconde raison qu’il a invoquée, c’est le résultat des efforts menés par les Forces de Défense et de Sécurité ayant permis de stopper efficacement la fraude, sachant que la part de la fraude qui représentait autrefois 40 à 50 % de la consommation nationale.

Il y a ajouté aussi le fait que la Société de Raffinage de Zinder (SORAZ), principale pourvoyeuse de carburant du pays, ne parvient pas à livrer les quantités requises. « Nous recevons en moyenne 25 citernes par jour, alors que la demande de la capitale seule est de 25 à 26 citernes, et celle du pays entier entre 40 et 50 citernes », a confié le directeur commercial de la SONIDEP.

Cargaisons attendues de Lomé

Une situation qui, depuis un an, a amené la SONIDEP à se tourner vers l’importation de carburant. Pour rassurer les automobilistes, M. Maazou Oumani a annoncé la disponibilité de stocks considérables à Lomé, au Togo, ajoutant que «les camions sont en route pour assurer l’approvisionnement du pays ».

A Niamey, ces explications sont loin d’avoir convaincu les consommateurs qui sont déjà à bout de souffle. Surtout que les arguments développés par le Directeur commercial de la SONIDEP n’expliquent pas à l’opinion pourquoi dans la panoplie de compagnies de distribution de carburants opérant à Niamey, ce sont presque toujours les mêmes (moins d’une dizaine) qui sont desservies par les citernes pour sécher les larmes des consommateurs.

En attendant de voir clair, les files d’attente continuent de s’allonger devant les stations, et tous les regards sont rivés vers les routes de Lomé d’où sont censés provenir les stocks annoncés.

Depuis 2011, année de la sortie du premier baril de pétrole nigérien, le Niger produit 20. 000 barils du pétrole raffiné par jour, avec 7 000 barils affectés à la consommation nationale, et les 13 000 autres barils destinés à l’exportation vers les pays voisins.

A partir de 2024 , la production est montée à 110 000 barils/jour, sur lesquels les 90 0000 barils sont destinés à l’exportation et les 20 000 restants affectés à la consommation nationale.

A partir du 23 juillet 2024, les autorités militaires actuellement au pouvoir, ont décidé de revoir à la baisse les prix des hydrocarbures, faisant ainsi passer le prix à la pompe du litre d’essence de 540 francs CFA à 499 francs CFA, et celui du gas-oil de 668 francs CFA 618 francs CFA.

 



 

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Ces dignitaires de Guinée équatoriale qui versent des pots-de-vin en Espagne https://mondafrique.com/economie/ces-dignitaires-de-guinee-equatoriale-qui-versent-des-pots-de-vin-en-espagne/ Wed, 05 Mar 2025 21:02:27 +0000 https://mondafrique.com/?p=129016 Pour blanchir les fonds qu’ils détournent, des personnalités politiques africaines, en l’espèce deux fils du président Teodoro Obiang Nguema, à la tête de la Guinée équatoriale depuis 46 ans, corrompent des fonctionnaires européens. En toute discrétion, ces forbans passent par une banque suisse.   Ian Hamel, correspondant en Suisse           Cette fois, il […]

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Pour blanchir les fonds qu’ils détournent, des personnalités politiques africaines, en l’espèce deux fils du président Teodoro Obiang Nguema, à la tête de la Guinée équatoriale depuis 46 ans, corrompent des fonctionnaires européens. En toute discrétion, ces forbans passent par une banque suisse. 

 Ian Hamel, correspondant en Suisse          

Cette fois, il s’agit des deux fils du président Teodoro Obiang Nguema, à la tête de la Guinée équatoriale depuis 46 ans : Teodorin Nguema Obiang Mangue, le vice-président, et Gabriel Mbega Obiang Lima, le ministre des Mines et des Hydrocarbures. Les deux frérots lorgnent sur la succession du papa (bientôt 83 ans). L’un aurait rémunéré un fonctionnaire espagnol pour espionner l’autre… Par ailleurs, afin de pouvoir introduire de très importantes sommes d’argent sans le déclarer, les dignitaires équato-guinéens savaient se montrer très généraux avec des employés de l’aéroport de Madrid.

Ces espèces ne sont pas versées de la main à la main. Pour complexifier l’opération, on retrouve GEPetrol, la compagnie pétrolière de Guinée équatoriale, Boway Holdings Limited, une société basée à Hong Kong, et un compte à la Compagnie Bancaire Helvétique (CBH), une ancienne société de courtage devenue banque à Genève en 1991. Comme à son habitude, le site suisse Gotham City, qui raconte l’actualité des affaires par les sources judiciaires, réussit à dénouer les fils de cette tortueuse histoire de pots-de-vin (1). On apprend ainsi qu’un ancien commissaire de police, qui dirigeait le poste frontalier de l’aéroport de Madrid, a tout de même écopé de trois ans de prison dans cette affaire. Un autre aurait perçu 1,9 million d’euros. Par le même circuit, des économies de GEPetrol ont pris le chemin de sociétés basées au Panama, en Uruguay, au Royaume-Uni.  

La Compagnie bancaire helvétique très sollicitée    

Dans cette histoire, la Compagnie bancaire helvétique, petite banque privée familiale spécialisée dans la gestion de patrimoine, n’est accusée de rien. Elle n’a jamais été condamnée pénalement en Suisse. Pourtant, par le plus grand des hasards, son nom revient assez régulièrement dans la presse. Le 5 novembre 2024, la Radio-Télévision suisse racontait « comment une banque suisse blanchit son nom sur Internet ». Grâce à l’utilisation d’une entreprise de e-réputation, la CBH nettoie son passé, « son nom est vierge de tout scandale sur Internet ». « Cette banque privée genevoise est pourtant citée dans de nombreux articles sur des scandales de corruption », écrit la RTS. L’Autorité fédérale des marchés financier, la FINMA l’a épinglée « à plusieurs reprises pour manquement à ses obligations dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d’argent » (2).

En mai 2022, un juge de la Cour suprême des Bahamas avait estimé que la Compagnie bancaire helvétique [qui possède une filiale bahamienne) n’avait pas respecté les normes en vigueur… même selon les standards de la finance offshore. Par ailleurs, en 2015, la presse française écrivait que Jean-Marie Le Pen possédait un compte “caché“ en Suisse, crédité de 2,2 millions, dont 1,7 million sous forme de lingots et pièces d’or. Un compte géré par la Compagnie bancaire privée (3).

Le fondateur du Front National avait alors répondu qu’il n’était pas tenu de s’expliquer « sur ce que dit n’importe qui ». Plus tard « Le Point » rectifiait l’information, précisant que le compte de la société Balerton Marketing Limited, immatriculé aux îles Vierges britanniques, n’appartenait pas à Jean-Marie Le Pen… mais à son homme de confiance, Gérard Gérin (4).

Bref, la Compagnie bancaire helvétique, malgré sa petite taille, est un établissement fort sollicité.   

  • « Les pots de vin espagnols du clan Obiang passaient par la CBH », 26 février 2025.
  • François Ruchi, en collaboration avec Forbidden Stories, « Comment une banque suisse blanchit son nom sur Internet ».
  • « Jean-Marie a détenu un compte caché en Suisse, selon Mediapart », France 24, 28 avril 2015.
  • Ian Hamel, « Genève : le compte en banque bien rempli du majordome de Le Pen », 11 novembre 2015.

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Sénégal, le tandem Diomaye Faye-Sonko s’en remet aux hydrocarbures https://mondafrique.com/economie/senegal-le-tandem-diomaye-faye-sonko-sen-remet-aux-hydrocarbures/ Sun, 23 Feb 2025 16:30:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=128174 Avec un endettement qui frôle 100% du produit intérieur brut (PIB), le tandem formé à la tête de l’Etat par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko dispose actuellement de marges de manœuvre financières très limitées, notamment, pour tenir ses promesses de campagne électorale: réduction du coût de la vie, la […]

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Avec un endettement qui frôle 100% du produit intérieur brut (PIB), le tandem formé à la tête de l’Etat par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko dispose actuellement de marges de manœuvre financières très limitées, notamment, pour tenir ses promesses de campagne électorale: réduction du coût de la vie, la lutte contre le chômage des jeunes, etc.

Dans ce contexte défavorable, Diomaye Faye et Sonko misent sur le pétrole, le gaz et les mines pour trouver une bouffée d’oxygène financière.

Le tandem à la tête du Sénégal compte aussi sur la baisse annoncée des salaires de certaines autorités, dont les ministres et les directeurs généraux des sociétés publiques et parapubliques. Afin de maximiser les retombées pour le trésor public, vingt sept contrats dans les secteurs des hydrocarbures et des mines signés sous le régime de l’ex-président Macky Sall sont désormais dans le viseur des autorités. 

Par Ibrahima Dieng

Le dernier rapport de la Cour des Comptes qui continue de défrayer la chronique a dressé un tableau sombre de la situation économique et financière du Sénégal. Avec des marges de manœuvre encore faibles, l’une des possibilités immédiates est la révision des salaires de certaines autorités. L’annonce a été faite par le secrétaire général du Gouvernement, Mohamed Al Aminou Lô, sur la télévision nationale. Cependant, il considère qu’il ne s’agira pas de toucher aux faibles salaires. « Il ne faut pas que ça soit un tabou. Il faut un rebasing salarial. Les gens se plaignent parfois de salaires élevés, dans les agences, dans certaines directions générales, etc. Même le Premier ministre en parle. Les salaires vont diminuer quelque part », a dit M. Lô.

Selon lui, c’est simplement dire qu’il faut que ceux qui ont des salaires élevés fassent un effort temporaire ou définitif. « Les autorités le feront. Mais ce qui est clair, c’est qu’on ne va pas toucher aux petits salaires », a assuré le secrétaire général du Gouvernement. Dans le projet de budget de 2025, les dépenses de personnel ou masse salariale sont projetées à 1 485,5 milliards de FCFA contre 1 442,5 milliards de FCFA dans la LFI 2024, en hausse de 43,1 milliards de FCFA, soit une progression de 3%. Cette politique annoncée renseigne à suffisance sur l’état des finances du pays de la Teranga, près d’un an après l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la république. 

Regard tourné vers les hydrocarbures

Avec une dette de près de 100% du Produit intérieur brut (Pib), le Sénégal n’a quasiment pas de marges de manœuvre. Ainsi, le salut pourrait provenir de l’exploitation du pétrole et du gaz. Pour le pétrole, le pays a démarré son expérience en juin, par la réserve de Sangomar. En 2024, la production annuelle de Sangomar s’est élevée à environ 16,9 millions de barils de pétrole brut, dépassant ainsi l’objectif initial de 11,7 millions de barils. Ces données relatives à la production annuelle ont été fournies le mardi 7 janvier 2024 par le ministère des Énergies et du Pétrole. Pour ce qui est des revenus financiers, les ventes ont généré environ 950 millions de dollars de revenus, soit 595,5 milliards de francs CFA.

Sangomar présente un potentiel de 100 000 barils par jour, avec un potentiel de 60 à 100 millions de pieds cubes de gaz. Au Sénégal, les ressources financières générées par les hydrocarbures sont destinées à 90% au budget de l’État. Les 10% sont déposés auprès d’un fonds intergénérationnel.

À côté du pétrole, il y a le gaz. Et son ère a également démarré avec l’exploitation du Grand Tortue Ahmeyim, le 31 décembre 2024. C’est un projet en commun accord avec le voisin mauritanien. Il est développé par l’association composée de SMH, Petrosen, bp et Kosmos Energy. Grand Tortue Ahmeyim devrait fournir environ 2,5 millions de tonnes par an de gaz naturel.

Et l’un des impacts des hydrocarbures au Sénégal devrait être la baisse du prix du carburant et de l’électricité. Pour le ministre du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, le Gouvernement y travaille déjà. « Nous travaillons à diminuer le coût d’accès a l’électricité et du carburant. Nous travaillons avec la SENELEC. Et la même chose est en train d’être faite pour le carburant. Quand les informations sortiront les Sénégalais sauront que d’importants efforts ont été faits », a révélé Birame Soulèye Diop.

Pour lui, le Sénégal mettra à contribution toutes ses sources d’énergie pour porter le mix énergétique à 40% à l’horizon 2025 notamment avec l’exploitation gazière prévue en décembre. « Nous avons entamé la production pétrolière en juin. Dès décembre celle gazière va démarrer. Et nous allons entièrement exploiter nos ressources naturelles. L’Europe qui a bâti son développement sur l’exploitation de ses ressources ne peut pas nous imposer ses exigences alors que nous polluons moins », a martelé Birame Soulèye Diop. 

Diversification de l’économie

Pour l’année 2025, la contribution des hydrocarbures au budget sénégalais est estimée à 72,53 milliards de FCFA. Cette manne financière se répartit entre le budget général et les comptes spéciaux du Trésor, tout en s’appuyant sur des hypothèses de production solides. Sur cette somme, 50,85 milliards de FCFA, soit 70 % des recettes, alimenteront directement le budget général.

Les 21,68 milliards de FCFA restants seront destinés aux comptes spéciaux du Trésor pour garantir une gestion durable des ressources. Une part de 7,25 milliards de FCFA, représentant 10 % des recettes, sera dédiée au Fonds intergénérationnel, un dispositif conçu pour préserver une fraction des revenus au profit des générations futures.

Par ailleurs, 14,43 milliards de FCFA, soit 20 % des recettes, alimenteront le Fonds de stabilisation, dont l’objectif est de protéger l’économie contre les fluctuations des marchés pétroliers et d’assurer la stabilité budgétaire. La production est projetée à 30 millions de barils de pétrole et 1,2 million de tonnes de gaz naturel liquéfié.

Au plan macroéconomique, il est espéré une croissance de 8,8 fortement portée par les hydrocarbures. Avec ces ressources, dans l’Agenda 2050, le Sénégal veut diversifier son économie. Ainsi, il est prévu de bâtir la nouvelle cité de la pétrochimie qui rassemblera de grands projets pétrochimiques avec 5 à 8 milliards de dollars d’investissements et 15 000 emplois.

À côté, le mix énergétique sera de rigueur pour notamment permettre aux Petites et moyennes industries de bénéficier d’un accès à l’électricité à faible coût. L’ambition d’ici 2050, c’est d’avoir 12 000 MW avec, dès les dix prochaines années, 4000 Mégawatts à moins de 60 francs le kWh et, dès ce mandat, une suppression des subventions et un début de réduction des prix facturés. Sans oublier le développement de bases logistiques pétrolières pour faire du Sénégal la principale plateforme de service des activités pétrolières du bassin régional.

27 contrats en renégociation

Les retombées actuelles des ressources pétrolières et minières ne sont pas du goût des autorités sénégalaises. Ainsi, une commission de renégociation des contrats a été mis en place. Aujourd’hui, 27 contrats miniers et pétroliers sont en train d’être étudiés, relus et renégociés. L’enjeu, selon le premier ministre Ousmane Sonko, est de permettre d’en tirer davantage plus de profits économiques pour l’État et des retombées pour les populations des zones d’implantation. « Kédougou par exemple dispose de l’or, du fer et du marbre, mais que le Sénégal n’en tire aucun bénéfice, car le pays ne possède ni comptoir de commercialisation de l’or ni raffinerie. Je peux vous dire ici que 27 contrats miniers seront étudiés, relus et renégociés. Le Gouvernement travaille à faire du Sénégal un hub sidérurgique et métallurgique », a dit Ousmane Sonko, premier ministre du Sénégal.

Pour le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, il faut forcément que le Sénégal grossisse ses parts dans les différents projets. « Ma conviction est qu’on aurait mieux négocié, comme l’ont fait d’autres pays d’Afrique. Notre stratégie, c’est de voir nos pistes de négociation », a dit Bassirou Diomaye Faye lors d’un point avec la presse.

Pour lui, les résultats seront bientôt ressentis. « Actuellement, on nous dit que nous ne pouvons pas renégocier. Je vous le garantis ici, nous allons renégocier. Et vous verrez ce que nous avions avant et ce que nous avons réussi à avoir après renégociation (…) si le Mali l’a fait, avec l’aide de Sénégalais, pourquoi nous ne pourrions pas le faire ? Les Sénégalais verront d’eux-mêmes qu’il y aura renégociation », avait insisté le président Sénégalais. 

 

 

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Le dessalement d’eau de mer à l’origine de bakchichs en Algérie       https://mondafrique.com/a-la-une/le-dessalement-deau-de-mer-a-lorigine-de-bakchichs-en-algerie/ Fri, 14 Feb 2025 12:22:51 +0000 https://mondafrique.com/?p=127408  Au moment où Donald Trump accorde un permis de corrompre aux entreprises américaines à l’étranger, une affaire rattrape des sociétés espagnoles. Elles auraient payé des fonctionnaires algériens pour obtenir les marchés d’une usine de dessalement à Souk Tleta et d’une ligne de tramway à Ouargla.  Par Ian Hamel  Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique […]

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 Au moment où Donald Trump accorde un permis de corrompre aux entreprises américaines à l’étranger, une affaire rattrape des sociétés espagnoles. Elles auraient payé des fonctionnaires algériens pour obtenir les marchés d’une usine de dessalement à Souk Tleta et d’une ligne de tramway à Ouargla. 

Par Ian Hamel 

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Pendant très longtemps, l’achat de “conscience“ d’intermédiaires étrangers était non seulement tolérée mais autorisée. Les entreprises pouvaient même déduire de leurs impôts les commissions versées à l’étranger. Les commissions permettaient de grappiller des rétrocommissions. Il suffisait de prétendre que le ministre africain ou asiatique avait réclamé dix millions, alors qu’il se contentait de la moitié, pour se mettre le reste dans la poche. La situation a (un peu) changé en 1977 avec le Foreign Corrupt Pratices Act (FCPA) qui interdit aux États-Unis de corrompre les responsables étrangers. Le 2 janvier 2025, El Confidential, journal numérique espagnol, a révélé que trois sociétés espagnoles et deux anciens députés du Parti populaire ne devraient plus échapper à un procès concernant deux dossiers de corruption en Algérie (1).

Les deux affaires sont anciennes, mais les protagonistes n’ont jamais cessé d’engager des recours pour bloquer la justice. La première : en 2009, l’entreprise espagnole Elecnor enlève le marché de la construction d’une usine de dessalement à Souk Tleta, dans la wilaya de Tlemcen, pour 250 millions d’euros. Cette usine, inaugurée en 2011, profiterait à 300 000 habitants. L’Algérie a fait de dessalement d’eau de mer l’une de ses priorités, avec l’ambition que ses usines fournissent à l’avenir 60 % de l’eau consommée dans le pays. Dès 2015, « Le Courrier de l’Atlas », se référant au quotidien espagnol « El Mundo », écrit qu’une entreprise espagnole a « versé des pots de vin à des cadres de la société algérienne ADE (l’Algérienne des Eaux).

Sociétés en Irlande et en Suisse      

La publication cite les noms de Gustavo de Aristegui, ancien ambassadeur d’Espagne en Algérie, et de Pedro Gomez de la Serna, député du Parti populaire espagnol. Les deux hommes ont été inculpés en 2020. Ils sont soupçonnés « d’avoir facilité l’obtention des contrats et leurs versements via leur société de conseil Voltar Larssen, qui était mandaté par Elecnor ». Le montant des pots-de-vin ? 3,2 millions d’euros, dont 2 millions pour des fonctionnaires algériens. Le montage est, comme à son habitude, fort compliqué afin de rendre la vie impossible aux enquêteurs. L’Espagnol Elector a d’abord versé les 3,2 millions d’euros à Emerald Business Consulting, une société irlandaise. Puis, comme de coutume, des fonds s’égaillent vers les bords du lac Léman.   

La justice espagnole peut alors s’appuyer sur les investigations du Ministère public de Genève, comme le révèle le site Gotham City. Trois sociétés sont impliquées, Vistra Geneva SA, « qui gérait les comptes d’Emerald à l’Allied Irish Bank », Beaulac SA (radiée en 2020 du Registre du commerce) et Confinor SA (liquidée en 2021) (2). Scénario apparemment assez semblable en ce qui concerne la construction de la première ligne de tramway d’Ouargla (9,7 kilomètres), marché obtenu en 2013 pour 230 millions d’euros par le consortium espagnol Elecnor, Assignia et Rover Alcisa. En juillet 2016, reprenant les informations du journal numérique El Confidential, la presse algérienne titre : « Corruption : pots-de-vin espagnols dans les projets de Tlemcen et Ouargla ». Elle évoque des dessous de table versés à des « responsables algériens et leurs familles à hauteur de deux millions d’euros ».

Y-aura-t-il finalement des coupables ?

Après des années d’investigations, ces deux affaires vont enfin être jugées. Mais les coupables – s’il y en a – pourront encore fait appel, et même aller jusqu’à la cour européenne des droits de l’homme. Seront-ils finalement sanctionnés ? Lundi dernier, le président américain a ordonné par décret la suspension des poursuites dans le cadre de la loi « anticorruption ». Donald Trump considère que le Foreign Corrupt Practices ACT (FPCA) « nuit activement à la compétitivité économique américaine et, par conséquent, à la sécurité nationale ». D’autres pays risquent-ils suivre l’exemple américain ?   

  • José Maria Olmo, «  La Audiencia deja al borde del banquillo a Elector, Aristegui y Del la Serna por amanos en Argelia ».
  • « Trois sociétés genevoises au cœur d’une affaire de corruption en Algérie », 12 février 2025.

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Un livre sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) en Afrique https://mondafrique.com/confidentiels/limpact-grandissant-de-lintelligence-artificielle-ia-sur-leconomie-africaine/ Tue, 11 Feb 2025 17:09:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=126877 Publié en janvier 2025, L’économie africaine 2025 offre une analyse approfondie des mutations économiques du continent, dont notamment l’impact de l’intelligence artificielle Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique Publié en janvier 2025 aux Éditions La Découverte, L’économie africaine 2025 s’impose comme une lecture essentielle pour comprendre les mutations économiques du continent. En analysant les […]

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Publié en janvier 2025, L’économie africaine 2025 offre une analyse approfondie des mutations économiques du continent, dont notamment l’impact de l’intelligence artificielle

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Publié en janvier 2025 aux Éditions La Découverte, L’économie africaine 2025 s’impose comme une lecture essentielle pour comprendre les mutations économiques du continent. En analysant les dynamiques de croissance, l’impact des nouvelles technologies et les réformes en cours, l’ouvrage dresse un panorama précis des forces en présence et des enjeux à venir, tout en offrant un éclairage indispensable sur les opportunités et les défis qui façonneront l’avenir du continent.

Fruit d’une collaboration entre chercheurs de l’Agence Française de Développement (AFD) et universitaires spécialisés, cet ouvrage ne se contente pas d’un état des lieux, mais explore les transformations en cours et met en lumière les leviers qui pourraient remodeler l’économie africaine dans les années à venir.

L’intelligence artificielle décisive

Un des points clés de l’ouvrage est l’impact grandissant de l’intelligence artificielle (IA) sur le développement économique africain. D’après l’Union Africaine, cette technologie pourrait générer un impact économique annuel compris entre 110 et 220 milliards de dollars. Elle révolutionne déjà plusieurs secteurs :

– L’agriculture bénéficie de solutions intelligentes basées sur l’IA, permettant une meilleure gestion des cultures. Grâce aux drones et aux algorithmes de détection des maladies, les agriculteurs optimisent leurs rendements et réduisent les pertes, améliorant ainsi la sécurité alimentaire.

– Le secteur de la santé voit apparaître des diagnostics assistés par intelligence artificielle, rendant les soins plus accessibles, en particulier dans les zones rurales. Les plateformes numériques permettent également un suivi médical plus efficace.

– L’éducation se transforme avec l’essor des outils d’apprentissage en ligne adaptés aux langues locales. L’IA facilite l’accès à un enseignement de qualité, notamment pour les populations éloignées des grands centres urbains.

– Les services financiers connaissent une mutation accélérée, notamment grâce aux fintechs et aux banques mobiles. L’analyse de données en temps réel permet de proposer des crédits adaptés et de renforcer l’inclusion financière, un levier essentiel pour la croissance.

Cependant, plusieurs défis freinent l’essor de l’IA sur le continent. Seuls 40 % des Africains ont accès à une connexion internet stable, ce qui limite considérablement le potentiel du numérique. Par ailleurs, le manque de formation en compétences numériques pose problème : sans investissements massifs dans l’éducation, l’Afrique risque de ne pas exploiter pleinement cette révolution technologique.

Une Afrique en pleine accélération

En 2025, l’Afrique affiche une croissance du PIB estimée à 4,2 %, en progression par rapport aux 3,8 % de 2024. Cette dynamique repose sur plusieurs facteurs :

– L’essor des infrastructures, notamment dans les secteurs du transport et de l’énergie, qui dynamisent la productivité et stimulent les échanges commerciaux. De grands projets de corridors routiers et ferroviaires, ainsi que le développement des énergies renouvelables, renforcent l’attractivité économique du continent.

– Des réformes économiques structurantes, mises en place par plusieurs gouvernements, visant à améliorer l’environnement des affaires et à attirer les investisseurs étrangers. La simplification des démarches administratives et la modernisation des institutions permettent d’asseoir une croissance plus stable.

– Une demande intérieure en plein essor, portée par une démographie dynamique et l’émergence d’une classe moyenne de plus en plus influente. Avec une population qui devrait atteindre 1,5 milliard d’habitants d’ici la fin de la décennie, le marché africain devient un levier de croissance incontournable.

– La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), dont la mise en œuvre progresse, facilite les échanges entre pays du continent. Ce marché unique stimule la production locale et réduit la dépendance aux importations, favorisant un développement économique plus autonome.

Les disparités régionales

Toutefois, ces progrès s’accompagnent de disparités régionales marquées. L’Afrique de l’Est reste la région la plus dynamique avec une croissance attendue de 5,7 %, grâce à un secteur agricole performant et une industrialisation accrue. L’Afrique de l’Ouest suit avec 4,4 %, profitant des investissements pétroliers et d’une diversification économique renforcée. L’Afrique du Nord et l’Afrique centrale, toutes deux à 4,1 %, bénéficient d’une reprise économique post-COVID et de réformes structurelles en cours. L’Afrique australe, quant à elle, peine à suivre, avec une croissance limitée à 2,6 %, freinée par les difficultés économiques persistantes de l’Afrique du Sud.

 

 

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