- Mondafrique https://mondafrique.com/economie/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Wed, 26 Nov 2025 16:50:01 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/economie/ 32 32 Le marché noir de la devise en Algérie en 2025 https://mondafrique.com/a-la-une/le-marche-noir-de-la-devise-en-algerie-en-2025/ https://mondafrique.com/a-la-une/le-marche-noir-de-la-devise-en-algerie-en-2025/#respond Tue, 25 Nov 2025 14:02:54 +0000 https://mondafrique.com/?p=143260 En Algérie, l’accès aux monnaies étrangères comme l’euro ou le dollar est strictement encadré par l’État. Les banques ne fournissent que de faibles quantités de devises à des taux administrés très éloignés du prix réel. Cette rareté a fait émerger depuis des décennies un marché parallèle, visible et toléré, où les devises s’échangent à des […]

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En Algérie, l’accès aux monnaies étrangères comme l’euro ou le dollar est strictement encadré par l’État. Les banques ne fournissent que de faibles quantités de devises à des taux administrés très éloignés du prix réel. Cette rareté a fait émerger depuis des décennies un marché parallèle, visible et toléré, où les devises s’échangent à des taux nettement plus élevés.

Ce marché est devenu la principale source de devises pour les particuliers et une part importante des opérateurs économiques, au point d’influencer directement les prix, les comportements d’achat et l’équilibre global de l’économie.

Square Port Said : la vraie référence

À l’automne 2025, l’euro s’échange autour de 280 dinars au marché noir (283,5 dinars le 24 novembre 2025), contre près de 150 dinars au taux officiel. L’écart dépasse 80 %. La presse économique décrit une hausse continue depuis un an et une prime parmi les plus élevées de la région. Les taux du marché informel, notamment à Alger, sont devenus la référence réelle des importateurs, des voyageurs, des étudiants et des familles de malades. Le système bancaire, incapable d’alimenter suffisamment le marché officiel, laisse ainsi le marché noir dicter la valeur du dinar dans la vie quotidienne.

La montée du dollar et de l’euro ne reflète pas un choc ponctuel mais un blocage profond. L’allocation touristique annoncée comme revalorisée tarde à être appliquée, maintenant les voyageurs dans la dépendance du marché informel. Le taux officiel du dinar reste très éloigné de sa valeur de marché, ce qui permet à divers acteurs d’arbitrer entre les deux segments.

Les dernières recommandations du FMI insistent sur ce point : le Fonds appelle à rapprocher progressivement les deux taux de change, à accroître l’offre légale de devises pour les particuliers et à réduire une prime informelle jugée « excessive » et source de rentes, de distorsions et de fuite de capitaux.

Défiance bancaire et domination de l’informel

La confiance envers les banques demeure faible. La lourdeur administrative, l’absence de produits attractifs en devises et la crainte de la traçabilité découragent les ménages comme les commerçants. Les transferts familiaux évitent largement les circuits officiels, tandis que le commerce informel alimenté par les restrictions à l’importation s’approvisionne en devises sur le marché noir, consolidant son rôle central.

Les réseaux de change informels réalisent des marges élevées, mais ils ne sont que la surface visible d’un système beaucoup plus large. Les véritables absorbeurs de devises appartiennent à plusieurs secteurs d’importation : téléphonie et électronique, textile et chaussures, électroménager, pièces détachées automobiles, véhicules importés en conteneurs, produits pharmaceutiques non remboursés, ainsi que le commerce de détail lié au « cabas ». Ces filières, fortement dépendantes des fournisseurs étrangers, achètent leurs devises quasiment exclusivement sur le marché noir. Elles fixent ensuite leurs prix en Algérie directement selon le taux informel, pérennisant la demande et renforçant la prime sur la devise.

À ces importateurs s’ajoutent des opérateurs disposant d’un accès privilégié au taux officiel. Plusieurs analyses de presse et rapports d’institutions internationales décrivent ce mécanisme : un accès subventionné à la devise permet à certains acteurs de financer des opérations à un coût artificiellement bas, générant des rentes importantes grâce à la revente, à la surfacturation ou à des opérations d’arbitrage. Le FMI souligne que ce dédoublement du taux de change alimente la corruption et encourage le blanchiment.

La diaspora constitue un autre pilier de l’approvisionnement en devises. Une grande partie des flux transite par des circuits informels organisés. L’un des systèmes les plus répandus fonctionne via des officines en Europe, taxiphones, épiceries, restaurants, agences de voyages, où un membre de la diaspora dépose des euros, quelques heures plus tard, sa famille reçoit en Algérie l’équivalent en dinars au taux du marché noir. Le transfert s’effectue dans l’autre sens de la même manière : un commerçant algérien remet des dinars à un intermédiaire local et l’argent en euros est versé à un proche résidant en Europe. Le tout sans transporter physiquement de devises et en contournant totalement les banques. Des canaux encore plus opaques sont mentionnés par la presse internationale, comme l’utilisation de valises diplomatiques ou de circuits protégés facilitant le transfert discret de devises et alimentant indirectement le marché parallèle.

Ce système à plusieurs étages, cambistes, importateurs, détenteurs de privilèges, diaspora, forme une économie parallèle complète, qui s’autoalimente et se stabilise car elle répond à des besoins réels et offre des marges très élevées.

Des effets lourds sur les prix et la stabilité

La majorité des biens importés — électronique, médicaments, pièces détachées, électroménager ou véhicules — sont désormais évalués sur la base du taux parallèle, aggravant l’inflation. Le salaire minimum, équivalant à moins de 75 euros sur le marché noir, illustre la chute du pouvoir d’achat.

La presse économique souligne la perte de recettes fiscales, l’affaiblissement des réserves officielles, le frein à l’investissement étranger et l’enracinement structurel de l’informel. À cela s’ajoutent les risques réputationnels liés à la surveillance internationale des flux suspects, dans un contexte où le pays reste sous observation renforcée en matière de lutte contre le blanchiment.

Des mesures officielles sans effet

Les autorités annoncent régulièrement des réformes : réglementation des bureaux de change, revalorisation de l’allocation touristique, plafonnement des sorties de devises, mesures fiscales anti-informel.

Mais leur mise en œuvre reste limitée. Les bureaux de change n’ouvrent pas, l’allocation revalorisée n’est pas accessible à la majorité des voyageurs, et le taux officiel demeure trop éloigné du taux parallèle pour assécher la rente.

Sans un rapprochement du taux officiel et du taux réel — comme le recommande le FMI — et sans une réforme profonde du système bancaire, ces mesures ne peuvent modifier une réalité enracinée depuis des années.

Un déséquilibre devenu structurel

Le marché noir de la devise n’est plus un dysfonctionnement périphérique, mais l’expression d’un déséquilibre installé au cœur du système économique. Il révèle la rupture entre un cadre monétaire rigide et une économie réelle qui contourne les institutions pour créer ses propres mécanismes.

Tant que le pays maintiendra un taux officiel déconnecté, un accès restreint aux devises et un appareil bancaire incapable d’absorber la demande, le marché parallèle restera la véritable référence.

Ce phénomène dépasse la simple question de change : il traduit l’effritement des capacités de régulation, l’érosion de la confiance collective et la perte progressive de contrôle de l’État sur des flux vitaux. Dans un pays dépendant des importations et exposé aux tensions globales, cette dérive structurelle constitue un risque majeur.

Lorsqu’une monnaie cesse de refléter la réalité, c’est toute l’architecture économique et sociale qui commence à vaciller.

Le marché noir des devises plombe l’économie algérienne

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Les Indo-Pakistanais, un poison pour l’indépendance de Madagascar (volet 2) https://mondafrique.com/a-la-une/les-indo-pakistanais-un-poison-pour-lindependance-du-pats-volet-2/ https://mondafrique.com/a-la-une/les-indo-pakistanais-un-poison-pour-lindependance-du-pats-volet-2/#respond Sat, 22 Nov 2025 19:07:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=143115 Les indo-Pakistanais, dont les parents ont été de simples auxiliaires au service de la colonisation, sont devenus aujourd’hui des acteurs indispensables de la vie économique et des leviers essentiels au sein de la classe politique malgache. Sur l’image ci dessus, on découvre Ylias Akbaraly, Hassanein Hiridjee et Hasnaine Yavarhoussen, trois hommes d’affaires malgaches d’origine indo-pakistanaise […]

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Les indo-Pakistanais, dont les parents ont été de simples auxiliaires au service de la colonisation, sont devenus aujourd’hui des acteurs indispensables de la vie économique et des leviers essentiels au sein de la classe politique malgache. Sur l’image ci dessus, on découvre Ylias Akbaraly, Hassanein Hiridjee et Hasnaine Yavarhoussen, trois hommes d’affaires malgaches d’origine indo-pakistanaise et qui sont cités parmi les plus grandes fortunes d’Afrique francophone par le très respectable magazine « Forbes ». L’influence de ces oligarques est telle que malgré le changement de régime, la gendarmerie malgache qui avait montré cet automne une brutalité particulière face aux manidestations du camp démocrate, a interpellé ces jours ci un jeune influenceur français Dylan Silva , qu avait mis en cause cette oligarchie indo pakistanaise et qui n’a pù sortir de détention que grâce à la mobilisation massive de ses amis sur place (GenZ, etc.)

Daniel Saine Roche

La puissance économique de la minorité indo-pakistanaise est désormais telle qu’elle peut étaler sans complexe ses influences politiques. Si jusqu’à une certaine époque, la neutralité était de règle au sein de la communauté, tout a changé avec le coup d’Etat sanglant de 2009 lors duquel des personnalités indo-pakistanaises ont agi directement sur la scène politique malgache. Selon la déclaration d’un des principaux auteurs du coup, le Colonel Charles Andrianasoavina (propos recueillis par Philippe Divay et publiés dans le Club de Mediapart en 2012 et 2013), des hommes d’affaires indiens ont apporté un financement substantiel au « double coup d’Etat commandité par Andry Rajoelina ». Ont été ainsi cités des quincaillers en la personne de MM Said et Galib, mais aussi des patrons de grandes entreprises comme Ylias Akbaraly du Groupe SIPROMAD et Amir Rajabali du Groupe Rajabali.

Par ailleurs, la saga de la crise énergétique a Madagascar constitue aussi une illustration de cette influence politique.  Fidèle Razarapiera, Vice-président de l’Assemblée nationale, clame que le problème auquel est confronté aujourd’hui la société nationale d’eau et électricité (Jirama) est dû à la dépendance de cette entreprise aux Groupes Filatex de  Hasnaine Yavarhoussen et à la Jovena de Hassanein Hiridjee.  Selon lui, ces deux entités ont pu mettre en place un réseau occulte permettant de protéger leurs intérêts, capable de dicter les décisions de la JIRAMA, de l’État malgache, et même de son partenaire international, la Banque mondiale.

Hassanein Hiridjee, propriétaire du groupe Axian et Jovena contrôle en effet l’énergie qui alimente la JIRAMA (le gazole, le fioul, le fioul lourd) tandis que Hasnaine Yavarhoussen (Filatex) contrôle la fourniture des groupes photovoltaïque et thermique, ainsi que la production énergétique, rendant l’État totalement dépendant de lui. La dépendance commence dès la phase de production, et s’étend sur les infrastructures logistiques, les stocks de carburant, les systèmes de maintenance. Et ce sont ces mêmes groupes qui bénéficient des marchés de construction, des garanties de paiement, et d’un cadre fiscal peu contraignant. Le contrôle étatique est difficile à mettre en œuvre car celui qui vend du carburant à l’État lui-même incapable de payer, qui construit ses centrales, qui impose ses clauses contractuelles, peut imposer sa propre règle du jeu. Dans cet optique, le vice-président de l’assemblée nationale affirme que Hassanein Hiridjee et Hasnaine Yavarhoussen ont des hommes de main dans l’administration malgache, au sein des Institutions, et dans les différents syndicats. Le nouveau Premier ministre est par exemple l’ancien Président d’une banque appartenant à la famille Hiridjee, et des ministres nouvellement nommés ont été avant leur nomination au gouvernement des cadres dirigeants d’entreprises locales du groupe Filatex de Yavarhoussen ou du Groupe Basan de la famille Barday.   

Un autre fait qui distingue la minorité indo-pakistanaise à Madagascar se trouve dans sa réputation d’ « accapareur » de terrains. Le placement immobilier effectué par cette communauté témoigne de son intelligence dans la pratique des affaires, quand bien même les méthodes utilisées suscitent l’animosité du public.  Ainsi, à Morondava (Sud-Ouest), 90% des maisons appartiennent à des indiens. A Majunga (Ouest), ils seraient en possession de près de 50% des immeubles en dur. A Diégo-Suarez (Nord), une bonne partie des locaux leur appartiendrait. Enfin à Tananarive, il est de notoriété publique que des groupes comme Filatex disposent d’un important patrimoine immobilier (200 000 m2 bâtis) accumulé au fil des ans. Amir Rajabali, président d’un autre groupe familial, est présenté par une certaine presse comme un « richissime industriel accapareur de terrains fonciers », bénéficiant de la « complicité des responsables fonciers dans l’acquisition douteuse et abusive de nombreux terrains ».

Une intégration sociale difficile 

Il existe un sentiment de méfiance réciproque entre la communauté indo-pakistanaise et les Malgaches. Le premier et principal motif de suspicion réside dans la domination économique d’une partie importante du groupe, qui compte parmi les principaux hommes d’affaires et investisseurs du pays. On dit que leur richesse et leur réussite suscitent jalousie et convoitise, et que le reproche principal qui leur est adressé, c’est leur « réussite dans les affaires ».  C’est dire que les indo-pakistanais constituent facilement des boucs émissaires qui cristallisent le mécontentement populaire, souvent sur l’instigation de politiciens populistes.

D’un autre côté, les observateurs même les moins avertis notent qu’il ne s’agit aucunement d’une jalousie gratuite, mais d’un ressentiment alimenté au fil des générations par un sentiment d’injustice. Dès le départ, la communauté indo-pakistanaise a été favorisée par les colons et l’administration française, puis par les différents régimes qui se sont succédés à Madagascar. Au sein de la population, il est très fréquent d’entendre que les Indiens sont fourbes, malhonnêtes, intolérants, fermés sur eux-mêmes, méprisants envers les Malgaches, et qu’ils s’enrichissent à leur détriment. Cette dernière assertion part de la simple constatation du fait que les Malgaches figurent parmi les trois populations les plus pauvres de la planète, alors que certains hommes d’affaires indo-pakistanais ayant démarré leurs activités depuis la Grande ile sont devenus parmi les hommes les plus riches d’Afrique francophone. 

Il est vrai que les indopakistanais ne sont pas responsables de la pauvreté des Malgaches. Mais on ne peut pas nier qu’ils ont toujours mis à profit l’existence de dysfonctionnement et de mauvaise gouvernance politique pour s’enrichir encore plus grâce à de multiples subterfuges : corruption étatique, alimentation du circuit des économies informelles pour pouvoir effectuer des évasions fiscales, etc…Il est a noter que plusieurs noms indo-pakistanais très connus ont été cités dans le scandale du « panama papers ».

Quel futur pour la communauté indopakistanaise ?

En définitive, le principal frein à l’intégration sociale de la communauté indo-pakistanaise tient à son attachement au particularisme dans un contexte où même la construction d’un Etat-nation malgache n’est pas en elle-même achevée.  La Constitution garantit pour les citoyens malgaches un traitement égal sans considération de races ni de religions. En théorie, les « Karana » de nationalité malgache ne devraient donc rencontrer aucun problème. Mais il ne faut pas passer sous silence le fait que la politique de l’Etat en matière de minorités consiste à « sauvegarder la substance nationale ». Cette politique a amené l’Etat à porter un coup d’arrêt aux immigrations nouvelles, et à restreindre l’attribution de la nationalité malgache. Cette politique de restriction favorise l’apatridie au sein de la Communauté indo-pakistanaise.

Les plus riches Karana sont de nationalité française, ou au moins ont la double nationalité franco-malgache. A leur égard, la question se pose de savoir si l’atmosphère délétère qui prévaut à Madagascar ne les acculerait pas à terme à partir. Ils suivraient en cela l’exemple de nombreux Indiens qui ont en 1973 et 1975 plié bagages pour des horizons plus propices à leurs affaires comme La Réunion, l’ile Maurice, la France ou le Canada. D’autre part, les riches familles qui ont envoyé leurs enfants étudier en Europe ou ailleurs sont déçus par le fait que de nombreux jeunes ont pour la plupart épousé des étrangers et n’envisagent plus de retourner à Madagascar. Cette situation justifie l’angoisse des parents qui risquent ainsi de finir leurs jours sans héritiers.

D’autres membres de la communauté ont d’ores et déjà adopté une position intermédiaire, avec la psychose du kidnapping qui a envahi les riches hommes d’affaires indo-pakistanais ces dernières années. Ils dirigent leurs entreprises depuis l’extérieur, comme Sameer Rajabali du groupe éponyme (BTP, immobilier, hôtellerie) installé à Maurice ou Mathias Ismaïl et Gauthier Ismaïl du groupe Socota (textile, crevettes, immobilier) qui résident respectivement à Paris et à Maurice. Il en est de même des deux enfants d’Iqbal Rahim, le président fondateur de Galana (produits pétroliers), Rizwan Rahim et sa sœur Naila Shirazee née Rahim, qui vivent, comme leur père, à Dubaï.

On peut aussi s’attendre à des transferts de l’actif de leurs patrimoines à l’étranger. L’internalisation des activités de ces groupes constitue une prémisse a ce mouvement. C’est ainsi que nombre de ces entreprises sont tournées vers l’Europe ou les Etats-Unis pour leurs ventes (cas de la vanille de Trimeta ou les haricots verts de Basan), la recherche de partenaires ou l’importation de biens d’équipements (le groupe Rajabali en France). Certains sont devenus des multinationales qui ont essaimé à l’étranger, tel Axian qui est aujourd’hui présent dans les secteurs des télécoms, de l’énergie, de l’immobilier et des services financiers en Tanzanie, au Togo, au Sénégal, en Zambie. De même pour Filatex qui se positionne sur des pays comme le Ghana, la Guinée et la Cote -d’Ivoire depuis 2020. La société Galana est bien arrimée à Maurice, au Mozambique, en Afrique du Sud, et au Kenya, tandis que Socota de la famille Ismail développent leurs activités immobilières   à Maurice, et la branche « produits de la mer » en France, Ou encore Ylias Akbaraly, avec sa holding Redland, qui est présent dans de nombreux pays dont les États-Unis, la France, en Inde et au Moyen-Orient.

La véritable problématique invoquée par la faiblesse de l’intégration sociale de la communauté indo-pakistanaise se pose donc d’une façon plus cruciale pour les apatrides et les membres dont les conditions sociales sont moyennes, et qui ne peuvent envisager un avenir autre qu’à Madagascar.  Un mouvement à double sens est souhaitable pour parvenir à des relations saines et apaisées : d’une part, l’évolution des mentalités des Malgaches qui doivent désormais appréhender le concept de la « malgachitude » dans une acception plus large, non limitée aux seuls éléments austronésiens et africains qui ont caractérisé jusqu’ici la « substance nationale » malgache.  D’autre part est requis de la part de la minorité indopakistanaise un effort vers une volonté d’assimilation, a l’instar de la minorité d’origine chinoise a qui le Malgache confère sans problème la qualité de « sinoa gasy » (chinois-malgache)

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Alger et Madrid rabibochés, mais en désaccord sur le « Gazoduc Maghreb » https://mondafrique.com/confidentiels/alger-et-madrid-rabiboches-en-desaccord-sur-le-gazoduc-maghreb/ https://mondafrique.com/confidentiels/alger-et-madrid-rabiboches-en-desaccord-sur-le-gazoduc-maghreb/#respond Fri, 21 Nov 2025 09:13:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=142984 Depuis juin 2022, les relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne sont au point mort. L

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La réception de l’ambassadeur espagnol en Algérie, Fernando Morán CalvoSotelo par Kamel Moula, président du conseil du renouveau économique algérien, constitue un élément de taille dans la lecture de la situation des relations algéro-espagnoles. Depuis juin 2022, les relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne sont au point mort. La rencontre entre ces deux hommes peut être considérée comme un indice important d’un retour à la normale dans un proche avenir. Sous réserve d’un accord sur le Gazoduc Maghreb voulu par l’Espagne

Profitant de l’envolée commerciale, Madrid sollicite Alger pour rouvrir le gazoduc Maghreb fermé depuis la fin du contrat en 2021 dans le prolongement de la détérioration des relations avec le Maroc. Le site espagnol « économia » fait état d’un refus catégorique des autorités algériennes au moment où le royaume Alaouites traverse une crise perceptible dans ce secteur. Le gouvernement marocain prépare une augmentation du prix de la bonbonne du gaz de 12 kilos de 50 dirhams à 60 dirhams pour l’année 2025 et envisage d’annoncer une augmentation de 10 dirhams de plus pour le début 2026 portant le prix de la bonbonne à 70 dihrams. Le consommateur marocain voit le prix du gaz s’envoler en dehors de sa bourse.

C’est le même gouvernement Espagnol de Pedro Sanchez, auteur de la crise avec l’Algérie, qui propose ses bonnes offices auprès d’Alger pour rouvrir le Gazoduc Maghreb qui traversait le territoire marocain. L’approvisionnement en gaz du marché Marocain était stable du temps où le gazoduc traversait le territoire. Selon l’accord entre les trois États, une partie du gaz était prélevée par le Maroc pour ses foyers et ses entreprises. Devant la demande de plus en plus accrue du Maroc, l’Espagne a accepté d’inverser le flux du Gazoduc du port espagnol de Tarifa aux ports marocains, ce qui a permit le maintien une certaine stabilité des approvisionnements en énergie.
Le Maroc a réussi à combler le manque à gagner du passage du gazoduc Maghreb par le Gaz Russe qu’il achetait sur le marché international. Or, depuis les sanctions imposait à ce pays, et la demande de consommation des foyers et des entreprises marocaines le gouvernement se retrouve face à une situation inédite. L’auteur de l’article, d’Economia, journal espagnol spécialisé dans le domaine d’économie, mentionne l’opposition d’Alger à la livraison de son gaz via l’autre gazoduc Medgaz ou par voie maritime si ce gaz serait vendu pour le marché marocain. « L’Algérie a averti Madrid qu’elle opposerait son veto à l’entrée de son gaz en Espagne via l’autre gazoduc, Medgaz, ou par bateau si ce gaz était utilisé pour être vendu au Maroc » souligne Carlos Ribagorda, l’auteur de l’article d’économia.
Alger compte exercer une pression maximale sur le royaume alaouite dans sa crise de pénurie de gaz qu’il traverse. L’Espagne reste son principal fournisseur, CORES, l’entité de détention chargée de maintenir les réserves stratégiques de produits pétroliers et de contrôler les stocks de l’industrie pétrolière et gazière en Espagne, confirme la hausse les exportations du gaz vers le Maroc. Celui-ci est devenu le second destinataire du Gaz espagnol après la France.

Le Maroc anticipe les événements en construisant des usines de GNL pour garantir son autonomie d’approvisionnement en achetant du Gaz aux États Unis et en Russie dans le futur. Le Projet du Gazoduc Nigeria approvisionnant l’Europe n’a pas encore trouvé une solution finale de passage. Faut-il qu’il traverse plusieurs États Africains pour finir sur les ports marocains ou le cheminement traversant uniquement le Niger et l’Algérie. La guerre entre le Maroc et l’Algérie fait rage pour l’obtention de se passage dans la géostratégie énergétique au Maghreb.

Le gazoduc Maghreb Europe réouvert explique les retrouvailles Madrid/Rabat

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Tunisie-Libye, une interdépendance économique à l’épreuve du chaos https://mondafrique.com/economie/tunisie-libye-une-interdependance-economique-a-lepreuve-du-chaos/ https://mondafrique.com/economie/tunisie-libye-une-interdependance-economique-a-lepreuve-du-chaos/#respond Fri, 14 Nov 2025 16:55:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=138770 Le président tunisien Kaïs Saïed a réaffirmé, cet été, que seule une solution « libyo-libyenne », sans ingérence étrangère, permettra de sortir la Libye de la crise.

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Le président tunisien Kaïs Saïed a réaffirmé, cet été, que seule une solution « libyo-libyenne », sans ingérence étrangère, permettra de sortir la Libye de la crise. Lors de sa rencontre à Tunis avec Mohamed Younis Al-Manfi, président du Conseil présidentiel libyen, il a insisté sur la souveraineté du peuple libyen et sa capacité à définir son avenir. Kaïs Saïed a également souligné que la stabilité en Libye est indissociable de celle de la Tunisie, appelant à une coopération renforcée entre pays voisins.
 
Reste que les relations économiques tuniso-libyennes reposent sur une interdépendance vitale mais fragile, minée par l’instabilité politique et la prédominance des réseaux informels. Malgré des échanges commerciaux substantiels et un trafic frontalier intense les institutions officielles peinent à encadrer les flux, laissant place à une économie parallèle dominée par quelques acteurs.
 
Le projet de zone logistique, suspendu depuis 2009, symbolise l’échec à concilier intégration économique et souveraineté. Une réforme institutionnelle et une diplomatie économique proactive s’imposent pour transformer cette relation de voisinage en partenariat stratégique stable.
 
 Les relations économiques entre la Tunisie et la Libye dépassent le simple cadre du partenariat commercial bilatéral.Elles forment un écosystème complexe, où se mêlent interdépendance vitale, économie informelle omniprésente et contraintes géopolitiques paralysantes. Alors que la Libye reste plongée dans une crise politique persistante, la Tunisie, en proie à ses propres difficultés économiques, voit dans son voisin oriental à la fois un débouché crucial et une source d’instabilité chronique. Analyser cette dynamique nécessite de convoquer plusieurs grilles de lecture théoriques pour décrypter les paradoxes d’une relation où la logique du gain immédiat côtoie en permanence le spectre du risque systémique.
 
1. Une symbiose économique structurellement vulnérable
 
Le premier niveau de lecture, libéral, révèle une interdépendance économique chiffrée. La Tunisie se positionne comme le huitième fournisseur et le cinquième partenaire commercial de la Libye. Ses exportations, évaluées à près de 260 millions d’euros, sont largement dominées par les produits agricoles – près de 60% de la production maraîchère tunisienne transitant vers le marché libyen. Cette densité d’échanges, théoriquement facteur de pacification et de coopération selon les thèses libérales, se heurte pourtant à une vulnérabilité extrême.
 
 
Le point de passage frontalier de Ras Jdir, artère vitale évaluée à un milliard de dollars de flux annuels, en est le symbole. Véritable poumon économique pour les régions frontalières des deux pays, dont près de 3000 familles tunisiennes dépendent directement, il fonctionne au ralenti depuis des mois. Les flux, qu’ils soient humains – avec une chute de 60 à 80% par rapport au 1,5 million de visiteurs annuels d’avant-pandémie – ou commerciaux, sont otages des soubresauts sécuritaires et des fermetures arbitraires, illustrant la précarité d’une relation sans mécanismes institutionnels de résilience.

Tableau : Institutions tuniso-libyennes communes

Nom de l’institution

Secteur

Site Web

1

North Africa International Bank (NAIB)

Secteur financier/bancaire

http://www.naibbank.com/

2

Banque Tuniso-Libyenne (BTL)

Secteur financier/bancaire

https://btl.tn/en/btl-english/

3

Al UBAF Banking Group (Banque Arabe Internationale)

Secteur financier/bancaire

https://www.alubaf.com.tn/

4

STEG Internationale

Secteur de l’énergie

https://www.steg-is.com/

5

Joint Oil

Secteur de l’énergie

https://joint-oil.com/fr/

 
2. L’hégémonie des réseaux informels : l’échec des institutions officielles
 
Derrière la façade des échanges officiels, atones et inefficaces, prospère une économie parallèle d’une ampleur stupéfiante. Tandis que les quatre institutions financières communes cumulent des « pertes abyssales » et une impuissance structurelle, le volume des transactions informelles est estimé à près de 600 millions d’euros – soit le double des échanges officiels.
 
Pour décrypter cette contradiction, les théories de l’économie de l’information (Stiglitz) et de l’hégémonie (Gramsci) sont éclairantes. L’« échec de marché » est patent : asymétrie d’information, défiance totale envers les institutions officielles et illiquidité chronique ont créé un vacuum comblé par des acteurs non-étatiques. Selon nos sources, une poignée d’individus (autour de « 5 personnes ») contrôle un réseau d’environ 250 changeurs à Ben Guerdane, imposant ainsi son hégémonie sur l’économie transfrontalière. Cette structuration informelle, bien que répondant à un besoin pratique, sape la souveraineté économique tunisienne, d’autant que la Tunisie « n’a aucune présence financière en Libye ». Elle crée une rente de situation pour quelques-uns au détriment d’une formalisation qui bénéficierait à la collectivité.
 
3. Le « trilemme » de Rodrik ou l’impossible conciliation stratégique
 
L’impasse dans laquelle se trouve le projet de zone logistique de Ras Jdir, gelé depuis 2009 malgré un coût modeste estimé à 300 millions de dollars, est symptomatique d’un blocage plus profond. Conçu comme une plateforme intégrée pour dynamiser les échanges avec la Libye et l’Algérie, ce projet incarne le « trilemme de l’économie mondiale » théorisé par Dani Rodrik : la difficile conciliation entre intégration économique profonde, souveraineté nationale et stabilité politique.
 
Sa suspension indique que les bénéfices économiques évidents sont subordonnés aux considérations géopolitiques et sécuritaires. L’instabilité libyenne, les jeux d’influence des puissances régionales et l’absence de volonté politique commune l’emportent sur la rationalité économique. Ceci confirme, dans une lecture néo-marxiste, que la « superstructure » politique détermine in fine le devenir de « l’infrastructure » économique dans cette région.
 
4. Pistes pour une nouvelle gouvernance régionale
 
Dépasser cette impasse nécessite une approche audacieuse et réaliste, articulée autour de trois axes :
 
1. Formaliser l’informel : Il est urgent de réformer les institutions financières communes et de créer des mécanismes officiels de change et de transfert, flexibles et sécurisés, capables d’absorber la demande et de concurrencer les réseaux parallèles. La digitalisation des procédures et un contrôle assoupli mais efficace des flux pourraient être des pistes.
2. Relancer les projets structurants par une approche incrémentale : Plutôt que d’attendre une stabilisation politique totale en Libye, une relance du projet de zone logistique via un partenariat public-privé et une approche par « petits pas » permettrait d’envoyer un signal fort et de créer une dynamique de confiance.
3. Une diplomatie économique offensive et multifacettes : La diplomatie tunisienne doit activer tous les canaux, y compris avec les acteurs infra-étatiques libyens influents, pour sécuriser ses intérêts économiques et négocier une présence financière stable en Libye. Il s’agit de transformer une relation de dépendance subie en un partenariat stratégique négocié.
 
Le partenariat économique tuniso-libyen est une relation duelle : à la fois résiliente par la force des liens humains et des besoins économiques, et fragile face aux aléas politiques. Son avenir ne dépendra pas seulement des équilibres internes libyens, mais aussi de la capacité de la Tunisie à adopter une vision stratégique, à construire des institutions robustes et à négocier son interdépendance. La transition d’une économie de rente frontalière à un partenariat économique structuré est le seul gage de stabilité et de prospérité partagée pour ces deux voisins, dont les destins sont, quoi qu’il advienne, irrémédiablement liés.
 
 
 
 
 

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La COP30 du 6 au 21 novembre 2025 au Brésil https://mondafrique.com/economie/la-cop30-du-6-au-21-novembre-2025-au-bresil/ Mon, 10 Nov 2025 07:38:52 +0000 https://mondafrique.com/?p=142448 La Conférence des Nations Unies sur le climat (COP30) se tiendra à Belém, au Brésil, du 6 au 21 novembre 2025. Elle réunira des dirigeants mondiaux, des scientifiques, des organisations non gouvernementales et la société civile afin de discuter des mesures prioritaires à prendre pour lutter contre le changement climatique. La COP30 se concentrera sur […]

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La Conférence des Nations Unies sur le climat (COP30) se tiendra à Belém, au Brésil, du 6 au 21 novembre 2025. Elle réunira des dirigeants mondiaux, des scientifiques, des organisations non gouvernementales et la société civile afin de discuter des mesures prioritaires à prendre pour lutter contre le changement climatique. La COP30 se concentrera sur les efforts nécessaires pour limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C, la présentation de nouveaux plans d’action nationaux et sur les progrès réalisés concernant les engagements financiers pris lors de la COP29.

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Voici les extraits d’un article signé par , directrice de recherche CNRS, Aix-Marseille Université (AMU) et publié par le site « The Conversation » qui nous laisse reprendre leurs papiers.

Dix ans après l’accord de Paris, la COP30 sur le climat s’ouvre ce 10 novembre au Brésil dans un contexte climatique et géopolitique tendu. Tandis que la planète bat de nouveaux records de chaleur, les États devront en 2026 relever l’ambition de leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, selon le calendrier décidé en 2015. La Cour internationale de justice de La Haye, qui a livré un avis inédit en juillet dernier, leur a rappelé leurs obligations juridiques en la matière.


C’est un rendez-vous très attendu. Cette année, la 30e Conférence des parties aux traités climatiques (COP) sur le climat se déroulera à Belém, au Brésil, du 10 au 21 novembre 2025. Cette édition 2025 s’inscrit dans un contexte particulier. D’une part, la planète a connu en 2024 son année la plus chaude jamais enregistrée et 2025 bat de nouveaux records. D’autre part, cette année marque les dix ans de l’accord de Paris, alors que les engagements actuels des États restent très insuffisants pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.

Surtout, l’année 2026 correspond au début d’un nouveau cycle de cinq ans, où les États sont appelés à actualiser leurs contributions nationalement déterminées (CDN), c’est-à-dire les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre qu’ils se donnent ainsi que les mesures climatiques nationales pour les mettre en œuvre. En d’autres termes, leur feuille de route climatique. Or, selon le rapport sur l’écart entre les ambitions et les émissions (Emissions Gap Report) qui vient d’être publié en novembre 2025 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), ces objectifs doivent gagner en ambition de façon « spectaculaire » (le terme utilisé en anglais est quantum leap) afin de limiter le réchauffement à 2 °C, ou idéalement à 1,5 °C.

 

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Une tâche plus ardue que jamais dans le contexte international, marqué par des tensions géopolitiques croissantes. Le retrait des États-Unis de l’accord de Paris va prochainement être effectif. L’Union européenne se divise sur la mise en œuvre du Green Deal et a eu beaucoup de difficultés pour s’accorder sur ses nouveaux objectifs. Partout montent les populismes climatosceptiques. Sans oublier les conflits mondiaux qui fragilisent la coopération multilatérale. Les questions du financement climatique et de la sortie des fossiles, enfin, exacerbent les divisions avant même le début des négociations.

Un avis rendu en juillet 2025 par la Cour internationale de justice de La Haye a d’ailleurs rappelé aux États leurs obligations juridiques vis-à-vis de l’accord de Paris.

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Le blocus des groupes armés maliens sur le carburant affecte le Sénégal https://mondafrique.com/a-la-une/le-blocus-des-groupes-armes-maliens-sur-le-carburant-affecte-le-senegal/ Wed, 29 Oct 2025 07:33:40 +0000 https://mondafrique.com/?p=141692 Le Mali vit une crise du carburant inédite. Une situation qui n’épargne pas le Sénégal. La liaison portuaire Dakar-Bamako est affectée, de même que le transport de marchandises et des personnes. Soit d’énormes conséquences sur l’économie et la migration au Sénégal, car les populations se déplacent la peur au ventre. Au Mali, la situation se […]

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Le Mali vit une crise du carburant inédite. Une situation qui n’épargne pas le Sénégal. La liaison portuaire Dakar-Bamako est affectée, de même que le transport de marchandises et des personnes. Soit d’énormes conséquences sur l’économie et la migration au Sénégal, car les populations se déplacent la peur au ventre.

Un camion malien au Sénégal
Un camion malien au Sénégal

Au Mali, la situation se complique davantage. En dépit de la menace sécuritaire constante, les populations font face depuis quelques temps à une crise du carburant en raison d’un blocus imposé par les jihadistes.

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda) publie, via la chaîne Al-Fat’h, le film d’une embuscade tendue à un convoi de transport de carburant, sous escorte des Forces armées maliennes (Fama), à l’intérieur de la zone de Souribougou, près de Néguéla, région de Koulikoro, centre du pays. Les combattants précisent la date et la provenance du cortège, venu de Dakar, au Sénégal. L’on y voit les assaillants conduire l’un des camions-citernes, en guise de butin. 

L’ambassade des États-Unis à Bamako exhorte tous ses ressortissants à quitter le territoire, dès que possible, par les vols commerciaux disponibles, en raison de la détérioration de la situation sécuritaire et économique. C’est le second avertissement du genre en moins de 10 jours.

La plupart des messages diplomatiques de mise en garde mentionnent, désormais, le risque de pénurie alimentaire ou de malnutrition.

Les cours suspendus à Bamako

Acteur du secteur informel à Bamako, Assane Diagne est d’origine sénégalaise. Il s’est implanté dans cette capitale de l’Afrique de l’Ouest depuis huit ans. Observateur averti, il décrit une situation de plus en plus difficile. « On observe quotidiennement des files de motos et de véhicules, affluer vers les stations services. Souvent des bagarres éclatent, car le produit est rare et courtisé », témoigne Assane Diagne. 

Au plan social, les conséquentes sont déjà présentes.  Les ministres de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ont suspendu les cours sur toute l’étendue du territoire national, du lundi 27 octobre 2025 au dimanche 9 novembre 2025 inclus.

Les cours reprendront le lundi 10 novembre 2025. Cette décision s’explique par des perturbations dans l’approvisionnement en carburant qui affectent les mouvements des acteurs de l’école. Ainsi, afin d’assurer la continuité pédagogique et l’exécution des programmes d’études, les dispositions sont en cours pour le réaménagement des calendriers scolaire et universitaire.

Par ailleurs, tout est entrepris par les autorités pour un retour à l’approvisionnement normal en carburant. 

L’axe Dakar- Bamako affecté

Transporteur assurant la liaison entre les ports de Dakar et de Bamako, Alfouseyni Keita estime que le danger est permanent 

car les véhicules qui devaient transporter ce carburant font tout le temps l’objet d’attaques. Et ce sont des difficultés auxquelles la population fait face en plus de l’insécurité qui prévaut actuellement sur les routes. L’autre difficulté, selon lui, est que les  véhicules sont attaqués et brûlés parfois par les coupeurs de route qui installent une insécurité permanente sur les routes. 

« Vous savez, un véhicule qu’on brûle c’est une fortune qui part en fumée ; nous faisons face à une situation intenable. Le plus dangereux dans cette affaire c’est que ces véhicules contiennent du carburant et là, c’est la catastrophe car des vies humaines peuvent même être perdues dans l’incendie. D’ailleurs, il y a des personnes qui ont perdu la vie dans cette situation-là. Ce sont des pertes incommensurables car on perd en vies humaines, en matériels et en carburant pour le ravitaillement du pays », déplore Alfouseyni, au bout du fil, la tremblotante. 

 

À l’en croire, les vies de ceux qui travaillent dans ce domaine sont menacées. « Le danger est permanent  sur les routes, d’autant plus que nous ne possèdons pas d’armes et que nos vies ne sont pas protégés. Nous sommes exposés. En somme, les difficultés sont nombreuses et variées, si on y ajoute les rackets dont nous faisons l’objet sur les routes. Moi qui vous parle, je travaille dans le secteur privé ; en clair, je travaille pour mon propre compte. Donc, des difficultés il y en a et, nous faisons face tous les jours à cette situation d’insécurité », regrette le transporteur. 

 

Le Sénégal exposé 

 

Parmi les responsables du secteur des transports au Sénégal, Djiby Gaye considère que la situation n’épargne pas le Sénégal notamment les transporteurs. Il considère qu’ils sont sous la menace de kidnapping. « Récemment, plusieurs camionneurs sénégalais ont été arrêtés par des hommes armés au Nord du Mali. Aujourd’hui, nous craignons que la situation se reproduise », estime Djiby Gaye. Pour lui, la consigne actuelle est de rester attentifs, tout en s’approvisionnant dans les stations service de Dakar. 

 

Pour l’économiste Ousmane Bèye, les conséquences seront également économiques. Car d’après son analyse, l’activité des camionneurs sera impactée. Ce qui sera un coup dur pour les ports de Dakar et de Bamako qui accueillent les marchandises. Le secteur des transports sera aussi affecté car aujourd’hui, du côté des populations, ne veulent plus se déplacer  à cause des menaces qui pèsent sur elles. 

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La Tunisie s’éloigne provisoirement de la banqueroute financière https://mondafrique.com/economie/la-tunisie-seloigne-provisoirement-de-la-banqueroute-financiere/ Wed, 24 Sep 2025 04:33:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=139174 Selon les agences de notation, la situation financière de la Tunisie est sortie de la zone de danger où elle se trouvait en 2023. Mais si les solutions adoptées permettent d’acheter du temps, les obstacles structurels demeurent. Par Selim Jaziri Le 12 septembre dernier, l’agence de notation financière Fitch a relevé la note souveraine de […]

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Selon les agences de notation, la situation financière de la Tunisie est sortie de la zone de danger où elle se trouvait en 2023. Mais si les solutions adoptées permettent d’acheter du temps, les obstacles structurels demeurent.

Par Selim Jaziri

Le 12 septembre dernier, l’agence de notation financière Fitch a relevé la note souveraine de la Tunisie, évaluant sa capacité à rembourser sa dette publique à long terme, de CCC+, à B-. En termes plus clairs, les créances détenues sur l’État tunisien de risquées, sont jugées désormais de qualité moyenne, avec néanmoins une perspective négative. En août dernier, l’agence japonaise R&I avait également relevé la note tunisienne de « négative » à « stable ».

Des perpectives bien meilleures qu’en avril 2023, lorsque Kaïs Saïed avait refusé de se soumettre aux conditions du FMI pour obtenir un prêt de 1,9 milliard de dollars. La note Fitch était alors abaissée à CCC-, dernière marche avant l’enfer du défaut de paiement. Josep Borrell, le commissaire européen aux affaires extérieures, s’alarmait d’un pays « au bord du gouffre ». Finalement, ni défaut, ni gouffre, la situation de l’économie tunisienne semble rester à flot et s’éloigner de la tempête. Une évaluation qui contraste avec l’impression de marasme et le pessimisme de la majorité des Tunisiens. Quels indicateurs justifient ce verdict relativement optimiste ?

Des indicateurs bien orientés

La Tunisie a honoré ses dernières échéances sur les marchés financiers. Une fois un prêt de 700 millions de dollars en eurobonds remboursé en juillet 2026, il ne restera plus que des prêts bilatéraux à rembourser.

Les réserves de change de la Banque centrale (même si Fitch anticipe une diminution de 4,7 mois en 2024 à 3,9 mois en 2027) seront suffisantes pour faire face aux prochaines échéances. La balance des comptes courants (le solde des transactions avec l’étranger) s’améliore, grâce à la hausse des recettes touristiques, des revenus d’exportation d’huile d’olive pour la saison 2023-2024 (une tendance néanmoins inversée cette saison en raison de la baisse des cours mondiaux) et des remises des Tunisiens à l’étranger (passées de 4 à 6 % du PIB, entre 2018 et 2024).

Le déficit budgétaire tend à diminuer (de 6,3 % en 2024 à 5,3% en 2025, et une anticipation à 4% en 2027) grâce à la légère diminution de masse salariale de l’État, contenue en dessous de 14 % du PIB, à une baisse probable du montant des subventions (sur les produits de première nécessité et l’énergie) suite à la baisse du cours du pétrole.

Les besoins de financement budgétaire sont également orientés à la baisse (de 18% du PIB en 2024 à 13,5 % en 2027, très au-dessus des 9 % dans la période 2015-2019).

Enfin, le secteur bancaire tunisien devrait accroître sa capacité à financer l’État grâce à l’augmentation des dépôts et à la faiblesse de la demande de crédit.

Le tout sur fond d’une légère amélioration du taux de croissance de l’économie, estimée entre 1,5 et 2% du PIB cette année.

L’argent magique

Mais à quel prix ces améliorations ont-elles été possibles ? Kaïs Saïed continue de vanter les mérites du « compter sur soi », selon le mot d’ordre lancé en 2023. En réalité, estime Hamza Meddeb, chercheur au Carnegie Middle East Center, la Tunisie ne peut pas se passer de financement extérieur. Si elle a refusé le prêt de 1,9 milliard du FMI, elle a dû emprunter depuis 1,7 milliard de dollars auprès de la banque africaine d’import-export « Afrixem Bank », à des conditions moins favorables que celles du FMI. Elle a emprunté également 1,2 milliard à l’Algérie et à l’Arabie saoudite. Si bien qu’en fait le pays continue à s’endetter. Le taux d’endettement de l’État est passé de 79 à 84 % du PIB entre 2021 et 2025.

Le recours au système bancaire tunisien pour prêter à l’État, en nette hausse (+ 22 % en un an en juillet 2023, + 24 % en juillet 2024 et + 34 % en juillet 2025), a un double effet pervers : il expose le secteur bancaire au risque souverain (même si ce risque diminue) et diminue la capacité des banques à financer l’économie nationale.

Enfin, une bonne partie de l’amélioration de la situation financière de l’État et sa capacité à honorer ses échéances repose en réalité sur le recours à la « planche à billets » : la Banque centrale a en effet été obligée par deux lois de février et décembre 2024 de prêter à l’État 7 milliards de dinars (environ 2 milliards d’euros), à taux zéro. Un artifice potentiellement inflationniste qui ne rassure pas sur la capacité de l’économie tunisienne à renflouer ses réserves de devises et à répondre à ses besoins de financement.

L’austérité sans le FMI

Le « compter sur soi » s’est surtout concrétisé par la capacité de l’État à se serrer la ceinture de lui-même. « Kaïs Saïed a fait de l’austérité sans le FMI », relève également Hamza Meddeb.

« La priorité a été donnée au remboursement des dettes dans l’utilisation de ses réserves de devises au prix de restrictions des importations, explique l’économiste. Les dépenses d’importation d’énergie ont été réduites. Quitte à organiser des pénuries de denrées de première nécessité telles que le sucre, le riz, le café, la farine, etc, et à imposer des coupures d’électricité. Sur le plan énergétique, la Tunisie vit sous perfusion de l’Algérie qui fournit du gaz et parfois cède une partie de sa production électrique, au prix d’une dépendance politique. »

La masse salariale a été contenue grâce à un gel des embauches depuis trois ans et à une limitation à 3,5 % de l’augmentation des salaires de la fonction publique, un taux inférieur à l’inflation (revenue à 5,2 % en août 2025, après avoir dépassé 10 % début 2023). Depuis la réforme des chèques, en février dernier, les Tunisiens sont privés de l’accès au crédit à la consommation. Le taux de prélèvements obligatoires n’a cessé d’augmenter depuis 2011 et dépasse les 33%, soit plus du double de la moyenne des pays africains.

Contrairement aux attentes des opposants de Kaïs Saïed, ces conditions difficiles n’ont pas provoqué de troubles sociaux susceptibles de déstabiliser le régime. Pour le moment, observe Hamza Meddeb « les Tunisiens se sont accommodés ». Si les remises des Tunisiens résidents à l’étranger ont augmenté, c’est précisément le signe des difficultés sociales des familles. Cet apport financier n’est pas consacré à des investissements, il permet de faire face aux dépenses courantes.

Par ailleurs, les détenteurs du capital des banques, qui détiennent également les principales sociétés tunisiennes, trouvent leur compte à cette situation, dans le court terme, grâce aux taux d’intérêt élevés servis aux banques privées qui prêtent à l’État et aux profits qu’ils permettent de réaliser.

Des fragilités structurelles

Cet assemblage financier, budgétaire, social et politique qui permet pour l’instant à Kaïs Saïed de réussir son pari, reste fragile.

La Tunisie est à la merci d’un nouveau choc conjoncturel (une hausse des cours du pétrole ou des produits alimentaires, une récession en Europe) qui dégraderait à nouveau la balance des comptes, relancerait la hausse du déficit budgétaire et de l’inflation qui éreinterait les ménages.

L’État n’a aucune marge de manœuvre : 93 % des dépenses publiques sont consacrées aux salaires, au remboursement de la dette et aux subventions. L’État n’a quasiment plus aucune capacité d’investissement. « Même le mur de l’école de Mezzouna dont l’effondrement avait tué trois collégiens en avril dernier, n’a toujours pas été reconstruit », relève Hamza Meddeb. Les services publics continuent de se dégrader.

« Les entreprises publiques ne sont toujours pas restructurées et leurs dettes, qui n’apparaissent pas dans le décompte de la dette de l’État, représentent 20 à 40 % du PIB selon la Banque mondiale », poursuit-il. « La Tunisie n’entretient plus son appareil productif et affaiblit son capital humain », déplore-t-il encore.

Faute de réformes, « les obstacles structurels à la création d’emplois, à la croissance tirée par le secteur privé et par les investissements étrangers demeurent », observait en août dernier l’économiste Hachemi Alaya. Une absence de perspective propice à l’émigration et à la fuite des cerveaux. Plus de mille médecins quittent la Tunisie chaque année (1600 en 2024, selon Nizar Laadhari, secrétaire général du conseil de l’ordre), pour 800 nouveaux diplômés par promotion.

Le spectre du défaut de paiement c’est éloigné, mais « la Tunisie a fait défaut sur son avenir », conclut Hamza Meddeb.

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Mali, les transporteurs sous pression des jihadistes et des militaires https://mondafrique.com/confidentiels/mali-les-transporteurs-sous-pression-des-jihadistes-et-des-militaires/ Thu, 18 Sep 2025 05:03:26 +0000 https://mondafrique.com/?p=138826 Datée du 15 septembre 2025, une déclaration conjointe de trois corporations de transport au Mali, portant signature de leurs leaders respectifs, apparaissait sur les réseaux sociaux À savoir le Conseil malien des transporteurs routiers (Cmtr), le Syndicat national des transports (Snt) et le Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers qui qualifient leur mission de […]

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Datée du 15 septembre 2025, une déclaration conjointe de trois corporations de transport au Mali, portant signature de leurs leaders respectifs, apparaissait sur les réseaux sociaux À savoir le Conseil malien des transporteurs routiers (Cmtr), le Syndicat national des transports (Snt) et le Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers qui qualifient leur mission de suicidaire et dénoncent, « avec gravité, les discours officiels laissant croire qu’aucun blocus n’existe ».

Les transporteurs maliens déplorent « l’incapacité manifeste des autorités la transition, à garantir la sécurité minimale de nos activités ». Plus loin, seuls le Cmtr et le Synacor se réservent « le droit de prendre, dans les jours à venir, toutes les mesures nécessaires, dans l’intérêt des populations et des routiers ». L’allusion corrobore la rumeur selon laquelle, les sociétés victimes de l’embargo ont entrepris de négocier avec le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda), auteur des récents raids, notamment celui du 15 septembre, contre un convoi de camions citernes, sur l’axe Kayes-Bamako.

Peu d’heures après, le Snt se désolidarise de l’initiative, la répute contrefaite et termine son laïus, par une exhortation patriotique : « Vive les forces armées et de défenses (sic) et de sécurité du Mali ».

Le lendemain, 16 septembre, le site Meta de la Primature, affiche une publication qui relate la rencontre, du Premier ministre Abdoulaye Maïga, avec le Groupement malien des professionnels du pétrole. Le chef du gouvernement l’affirme, « le travail continue. Même si nous devons aller chercher notre carburant à pied avec des cuillères, nous allons le faire ».
 
 
Le 14 septembre, jour de l’offensive spectaculaire sur la file de véhicules, en vain sous escorte des Forces armées maliennes (Fama), Abou Houdayfa Albambari, figure émergente du Gsim, réitérait des menaces sévères, à l’endroit des entreprises et individus qui violeraient l’embargo.

Cependant, dans la capitale et d’autres villes, les correspondants de Veille Sahélienne ne constatent pas encore l’effet manifeste des restrictions. Certes, un vent de panique saisit certains ménages, les poussant à faire provision de bidons d’essence et de gas-oil. La spéculation tarifaire autour des hydrocarbures ne saurait tarder.

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Pétrole, coronavirus, OPEP et Russie : la valse à quatre temps https://mondafrique.com/economie/petrole-coronavirus-opep-et-russie-la-valse-a-quatre-temps/ Tue, 02 Sep 2025 04:13:15 +0000 https://mondafrique.com/?p=138139 Le lundi 9 mars 2020 devrait rester dans les annales des évènements survenus sur le marché pétrolier puisqu’il a précipité les cours du pétrole à environ 33 dollars le baril (un niveau inobservé depuis début 2016), soit une baisse de près de 25 % par rapport au vendredi 6 mars. Si le marché pétrolier avait déjà observé une lente diminution de ses […]

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Le lundi 9 mars 2020 devrait rester dans les annales des évènements survenus sur le marché pétrolier puisqu’il a précipité les cours du pétrole à environ 33 dollars le baril (un niveau inobservé depuis début 2016), soit une baisse de près de 25 % par rapport au vendredi 6 mars. Si le marché pétrolier avait déjà observé une lente diminution de ses cours depuis fin 2019 (à environ 55 dollars le baril en moyenne en février 2020, contre 65 dollars en décembre 2019), cet effondrement des prix constitue la deuxième plus forte baisse enregistrée depuis la création du marché dans les années 1980.

Choc d’offre

À un choc de demande issu de la propagation du coronavirus et des mesures de confinement imposées notamment par la Chine s’est superposé un choc d’offre issu des conséquences de la décision de l’Arabie saoudite et de la Russie de cesser leur coopération sur le marché, précipitant ainsi l’effondrement des cours et ce, d’autant plus que l’offre était déjà excédentaire sur le marché pétrolier au premier semestre 2020.

Dans ce contexte, c’est le spectre d’une récession mondiale liée à l’atonie virale des économies en raison des mesures de confinement (suite au Covid-19) accentuée par une nouvelle guerre des prix qui plane sur le marché pétrolier mondial.

 
Évolution des prix du baril de Brent. Reuters

L’effondrement récent des cours du pétrole trouve son origine dans l’échec des négociations entre l’Arabie saoudite et la Russie sur la poursuite de la politique de collaboration initiée depuis 2017 sur le marché.

La réunion de l’OPEP+ (quatorze pays de l’OPEP et neuf extérieurs à l’organisation) qui s’est tenue le vendredi 6 mars devait ainsi discuter d’une baisse collective supplémentaire de la production pour environ 1,5 million de barils sur l’année 2020, cette dernière s’ajoutant aux 2,1 millions de barils déjà opérés sur le marché.

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L’Arabie saoudite jugeait en effet nécessaire de soutenir les prix du pétrole, qui avaient chuté de 30 % depuis le début de l’année en raison de l’épidémie mondiale de Covid-19 qui secoue actuellement l’économie mondiale et affecte directement la demande de brut.

Dans le cadre de ces négociations, la Russie a accepté de prolonger l’accord initial de réduction de production jusqu’à fin 2020, mais a refusé toute baisse supplémentaire de la production. Elle considérait que les prix actuels du pétrole étaient satisfaisants, ayant basé ses prévisions budgétaires sur un baril de Brent à 42 dollars. Elle souhaitait ainsi maintenir sa production afin de conserver ses parts de marché face aux producteurs de schiste américains.

Pourtant le nouvel accord de réduction de la production prévoyait une réduction d’environ 1 million de barils pour les pays de l’OPEP, le reste, environ 500 000 devant être partagé entre les autres pays producteurs. Le ministre russe de l’Énergie, Alexander Novak, a ainsi porté un coup dur à l’organisation qui, depuis 2016 avec la création de l’OPEP+, contrôlait près 50 % de la production mondiale de pétrole et a permis au prix du brut d’augmenter en moyenne de plus de 14 % sur les trois dernières années.

Même si la majeure partie des accords de réduction a été prise en charge par l’Arabie saoudite, et que le groupe a bénéficié de la baisse de la production en Iran, en Libye et au Venezuela, la Russie avait jusqu’à présent relativement bien suivi les recommandations de la coalition (taux de conformité en février de 81 %). En refusant d’accepter la nouvelle proposition de l’OPEP, la Russie semble donc vouloir mettre fin à l’OPEP+.

Guerre des prix

En conséquence, l’accord actuellement en vigueur sur la réduction de la production de 2,1 millions de barils par jour (mb/j) expirera fin mars et les pays producteurs pourront alors en théorie augmenter leur production. On pourrait donc de nouveau rentrer dans une période de concurrence agressive (comme en 2014), où chaque producteur tente de maintenir sa part de marché en maximisant sa production et en baissant ses prix.

L’Arabie saoudite a réagi immédiatement et déclenché une guerre des prix en réduisant le week-end dernier le prix de vente officiel pour le mois d’avril de l’Arabian light de 4 à 6 dollars le baril pour l’Asie et 7 pour les États-Unis (la plus forte baisse de prix en vingt ans) ainsi qu’en annonçant une augmentation de leur production de 25 % à 12,3 mb/j pour le mois prochain.

La situation observée actuellement sur le marché n’est pas sans rappeler l’épisode de 2014-2105, une période durant laquelle le prix du pétrole était passé d’environ 110 dollars le baril à moins de 35 dollars, ou de manière plus lointaine lors du contre-choc pétrolier de 1986.

L’ensemble des décisions prises par Moscou et Riyad semblent avoir une finalité commune : briser le triumvirat Arabie saoudite – États-Unis – Russie en réduisant la production de pétrole non conventionnel sur le sol américain. En effet, redevenus premier producteur mondial, ces derniers ont bouleversé la géopolitique pétrolière avec l’augmentation continue de leur production entre 2012 et 2019 (d’environ 6 à 13 mb/j). Or, un contexte de prix bas à moyen terme pourrait obérer la capacité des États-Unis à maintenir leur production, les coûts de production dans le pétrole non conventionnel étant sensiblement supérieurs à ceux observés dans le pétrole conventionnel.

 
Production de pétrole non conventionnel aux États-Unis, investissements et flux de trésorerie disponibles. IEA

Bien que certains acteurs puissent générer des profits en se focalisant sur les champs les plus productifs, 90 % des producteurs indépendants américains n’ont toujours pas généré de cash-flow positifs sur une année entière et près de 185 sous-traitants pétroliers se sont déclarés en faillite depuis 2015.

Le cabinet Rystad prévoit ainsi une baisse des investissements en exploration et production de 100 milliards de dollars, dont près de 65 milliards directement dans le pétrole non conventionnel aux États-Unis. Dans le contexte d’année électorale, cette nouvelle donne, si elle se poursuit, pourrait porter un coup dur à l’industrie pétrolière aux États-Unis et bouleverser l’échiquier de la politique intérieure américaine.

Le gouvernement a d’ailleurs immédiatement réagi et envisage un package pour aider l’industrie pétrolière américaine, un mouvement qui s’accompagne d’une baisse des taux d’intérêts directeurs aux États-Unis.

La fin probable de l’OPEP+ arrive à un moment où le marché est fortement déstabilisé par l’épidémie de coronavirus et par ses conséquences sur l’activité mondiale. En effet, la décélération de l’activité chinoise en raison des mesures drastiques de confinement avait déjà porté un coup d’arrêt à la croissance de la demande mondiale de pétrole début 2020 dans un contexte où l’offre était déjà excédentaire sur le marché. En 2019, la Chine représentait près de 80 % de la croissance enregistrée sur le marché. Premier importateur mondial de pétrole avec environ 10 mb/j, la Chine est un acteur majeur sur le marché.

Un baril à 20 dollars ?

Dans son dernier rapport publié le 9 mars, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a proposé trois scénarios de prévision de demande de pétrole pour l’année 2020. Dans son scénario central, l’AIE considère que la demande mondiale de pétrole devrait se contracter d’environ 90 000 barils/jour. L’agence considère ainsi que la propagation du coronavirus serait maîtrisée au cours du premier trimestre en Chine et que, malgré l’extension à d’autres zones (Europe, États-Unis, Iran, Corée, Japon, etc.), les conséquences sur la consommation de pétrole deviendraient plus limitées.

Le scénario pessimiste prévoit, de son côté, une baisse de la demande pétrolière de 730 000 barils par jour en 2020 et prend en compte une propagation du coronavirus en Europe, en Asie et dans d’autres zones économiques mondiales et un lent rétablissement des économies dans les trimestres à venir.

Quant au scénario optimiste, il anticipe une croissance limitée de la demande à 480 000 barils/jour en raison d’une faible extension de la contagion du virus en Europe, en Asie et aux États-Unis. Dans ce scénario, l’AIE considère limitées les restrictions dans le secteur transport.

Les analystes et les banques ont, pour la plupart, revu à la baisse leur prévision de demande mondiale de pétrole. Ainsi, la banque Goldman Sachs qui anticipait une croissance de la demande mondiale de pétrole de 1,1 million de barils fin 2019, a révisé à la baisse ses estimations à 550 000 barils en février et se positionne désormais pour une baisse de 150 000 barils.

La banque estime également que la guerre des prix déclenchée par l’Arabie saoudite pourrait faire glisser les cours du pétrole autour de 20 dollars le baril ! La plupart des analystes anticipe donc une baisse de la demande mondiale de pétrole en 2020, une première depuis 2009 et la récession provoquée par la crise économique.

 

Des États dépendants du pétrole

Pour les pays producteurs, la guerre des prix déclenchée par l’Arabie saoudite pourrait être source de profondes instabilités. Ces pays se trouvent en effet confrontés à de nombreuses incertitudes dans la dynamique de transition énergétique actuelle.

Les interrogations sur la demande future et sur le niveau des prix, qui évolueront en fonction de la rapidité de la transition, rendent fragile la position des États exportateurs d’hydrocarbures.

Ce contexte de transition rend nécessaire une redéfinition de leur modèle économique. La politique menée à l’heure actuelle par l’Arabie saoudite n’est ainsi pas compatible avec sa volonté de diversification économique à travers son plan « Vision 2030 » établi en 2016. En effet, ce sont les surplus de recettes pétrolières qui doivent permettre le financement de l’économie d’après pétrole.

Les hydrocarbures représentent ainsi plus des trois quarts des exportations pour 9 des 15 premiers pays exportateurs et ainsi un moyen essentiel à leur intégration sur la scène économique internationale. Si les situations sont diversifiées, il existe une réelle dépendance financière des États aux revenus issus du secteur des hydrocarbures : de 25 % du budget pour la Russie, ce chiffre se monte à près de 78 % du budget pour l’Arabie saoudite et 80 % pour le Koweït et le Qatar.

Or, aujourd’hui, le prix du pétrole nécessaire pour équilibrer le budget des États producteurs de pétrole dépassent pour l’ensemble des pays producteurs les 50 dollars. Il s’établissait ainsi à 84 dollars pour l’Arabie saoudite, autour de 50 dollars en Irak, au Koweït et au Qatar et à plus de 100 dollars au Nigeria et au Venezuela.

 
Indicateurs de dépendance des 15 premiers pays exportateurs de pétrole. Banque mondiale

Dans ce contexte, c’est l’ensemble des plans de diversification qui pourrait être remis en cause, retardant d’autant plus la transformation nécessaire de ces économies. Des cours du pétrole faibles sur le long terme pourraient provoquer la multiplication des troubles sociaux, notamment dans les pays composés d’une population jeune.

Un frein à la transition énergétique

Les conséquences sont également monétaires : le rouble s’est ainsi déprécié de manière importante dans le sillage de la baisse des prix du pétrole et la monnaie russe a ainsi atteint son plus faible niveau face à l’euro et au dollar depuis 2016.

La baisse des prix du pétrole n’est pas non plus une bonne nouvelle pour la dynamique de transition énergétique mondiale. En effet, les cours du pétrole sont les prix leaders sur les marchés de l’énergie et impactent généralement les prix des autres commodités énergétiques. Dès lors, le marché n’envoie pas les signaux nécessaires pour les investissements dans les énergies renouvelables (ni pour les énergies fossiles d’ailleurs) et, sans supports majeurs des États, ils risquent d’enregistrer une décélération dans les trimestres à venir.

Le travail mené dans le cadre du projet GENERATE a notamment mis en exergue la forte forte dépendance de l’innovation bas-carbone aux prix du pétrole, un lien qui confère une place importante aux pays producteurs d’hydrocarbures dans le contexte de transition énergétique actuel. Seul point positif, les bas prix du pétrole pourraient permettre à de nombreux États de réduire leurs subventions aux énergies fossiles.

 
Évolution de la part des brevets dans les énergies renouvelables dans le total des brevets délivrés par les cinq principaux offices de propriété intellectuelle. Patstat.

Les évènements actuels sur le marché pétrolier sont donc porteurs de nombreuses instabilités futures. Véritable cygne noir de l’année 2020, le coronavirus impacte directement l’économie mondiale et les marchés pétroliers. Il met en exergue les rivalités géopolitiques entre les acteurs et pourrait avoir des répercussions majeures dans la politique intérieure de nombreux États.

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Le triste 65eme anniversaire de l’Indépendance du Tchad https://mondafrique.com/libre-opinion/le-triste-65eme-anniversaire-de-lindependance-du-tchad/ Mon, 11 Aug 2025 06:25:22 +0000 https://mondafrique.com/?p=137528 Les élections législatives de décembre 2024 au Tchad, assez largement boycottées, ont donné une très large majorité au Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS). Alors que le pays fête le 65eme anniversaire de l’indépendance, les dirigeants du parti au pouvoir, conduit par Idriss Déby Itno qui s’est auto désigné à la tète de l’État après […]

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Les élections législatives de décembre 2024 au Tchad, assez largement boycottées, ont donné une très large majorité au Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS). Alors que le pays fête le 65eme anniversaire de l’indépendance, les dirigeants du parti au pouvoir, conduit par Idriss Déby Itno qui s’est auto désigné à la tète de l’État après le décès de son père dans une forme inédite de putch familial, s’emploient à défendre la gestion exclusive du pays par un clan  recruté sur une base ethnique, tout en mettant en avant le mérite et la compétence comme seuls critères de nomination des élites tchadiennes.

Mohamed Youboue, correspondance

Face aux critiques contre la coloration ethnique de l’appareil d’Etat, le discours diffusé par le parti au pouvoir prétend que désormais les nominations aux postes de responsabilité privilégieront les compétences. Cette position parait conforme au programme du candidat Mahamat Idriss Déby Itno qui, pour améliorer la gestion des ressources humaines dans la fonction publique, avait promis que « le recrutement sur concours anonyme des postes clés devra promouvoir l’adéquation des compétences aux responsabilités exercées »…On en est loin!

Les engagements en faveur de « plus de justice et d’égalité entre les Tchadiens » contenu dans le programme du président proclamé élu le mai 2024, ne se sont pas traduites dans les 100 actions prévues d’ici 2029. Les nominations récentes dans la haute fonction publique et dans les entreprises montrent la main mise des deux régions d’origine du Chef de l’Etat, pas vraiment tes plus peuplées, sur les vint trois que compte le pays. 

Décisions arbitraires 

Les déclarations d’intention en faveur de l’excellence ne sont pas cohérentes avec le pouvoir discrétionnaire  sacro-saint du président de la république. En effet, les choix arbitraires n’ont pas leur place dans un système transparent de gestion des ressources humaines.

Le mode d’attribution des postes de responsabilités est loin d’être méritocratique. Les proclamations du Secrétaire Général du MPS, par ailleurs Ministre d’Etat, qui déclarait le 14 février 2025,  qu’il fallait abandonner le dogme de la répartition régionale des postes au profit du mérite. Les compétences des heureux élus ne sont pas connues, les CV n’étant pas diffusés.

A posteriori, les tchadiens découvrent à leurs dépens l’inadéquation de la plupart de ces parachutés à leur poste respectif, au regard des échecs des structures qu’ils dirigent ainsi que de l’enlisement de l’immense majorité de la population dans la misère. En effet, avec 44,8 % en 2022 le Tchad continue à figurer parmi les pays du monde au taux de pauvreté de leur population le plus élevé. En outre il demeure englué dans une corruption endémique.

Au cours de son entrevue télévisée signalée précédemment, le SG du MPS a reconnu que les nominations aux fonctions supérieures publiques reposent aussi sur l’exercice du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat qui s’avère en réalité prédominant et arbitraire. Les dispositions constitutionnelles et du Statut de la fonction publique ainsi que les règles sur l’impartialité et la non-discrimination dans le recrutement et la promotion dans les entreprises sont de la sorte allègrement piétinées.

L’argent, le nerf de la domination

Dans le domaine bancaire et financier, à l’exception d’une femme, la seule, Directrice générale adjointe d’une banque, tous les responsables tchadiens (directeurs généraux, directeurs généraux adjoints, présidents des conseils d’administration) proviennent uniquement des deux provinces évoquées ci-dessus.

Les critères fixés pour être désigné à ces fonctions, imposés par la Commission bancaire en Afrique centrale (COBAC), ne sont pas véritablement respectés, notamment une expérience minimale de cinq ans dans une fonction d’encadrement de haut niveau. Les agréments nécessaires sont quasiment toujours accordés par la COBAC car l’ensemble des acteurs assurant la supervision de l’activité bancaire (Ministre des finances, membre tchadien du gouvernement de la BEAC et commissaires de la COBAC) ont des liens plus ou moins forts, directs ou indirects (familiaux, ethniques, politiques, religieux, etc.) avec les personnes proposées.  

Cette situation affecte la qualité de la supervision du système bancaire. Elle favorise une distribution biaisée de crédits au profit de personnes apparentées et ne remplissant pas toujours les conditions de prêts exigées, en contournant souvent la règlementationcommunautaire. Ce comportement qui participe à accroitre les inégalités économiques et sociales a entrainé une hausse significative des créances bancaires compromises. Si globalement la part des crédits en souffrance atteint 31,5 % des prêts effectués par le système bancaire tchadien en 2023, contre environ 17 % pour l’ensemble de la CEMAC, ce taux s’élève à 33 % pour les deux banques publiques.

L’inclusion, un vain mot

Cette dérive monarchiste, entamée dans les années 90, amplifiée par l’exploitation pétrolièrelancée fin 2003, s’est accélérée depuis la transition forcée de 2021 à 2024. Alors que la suprématie d’une minorité est au plus haut, il est demandé à l’immense majorité du pays d’entériner ce fait accompli. 

S’il est admis de parler globalement des inégalités socio-économiques, particulièrement de celles liées au genre qui servent à s’attacher le vote féminin, il est difficilement toléré de mentionner celle imputable aux décisions « politiques ». L’invisibilisation des tchadiens n’appartenant pas aux familles au pouvoir, est entretenue. Les références incantatoires au programme du candidat-présiden ne changeront rien à la perception des tchadiens qui ont appris que hors la Bible et le Coran tout n’est que paperasse (« kat kat sakit » en arabe local)!

L’exclusion est fortement ressentie par les jeunes dont l’accès aux emplois est fermé. Jetés dans le chômage et la misère, ils endurent mal les discours fades et nauséeux sur le vivre-ensemble et la cohésion nationale.

Les discriminations ne peuvent plus être acceptées dans un Etat prétendu républicain depuis le 11 août 1960. L’inclusivité intégrale pour tous les citoyens et citoyennes, exigence politique, morale et économique, ne doit pas rester un vœu pieu servi à souhait. Aussi, est-il est impérieux que les laoukouras et choukous (appellations locales des laissés-pour-compte)expriment leur indignation et réclament l’application immédiate de mesures simples et contrôlables d’équité et de justice sociale dans la gestion des ressources publiques nationales, notamment des emplois (procédures ouvertes et transparentes de désignation aux hautes fonctions, publication des CV des personnalités nommées, etc.).

Le Programme national de développement en voie de lancement ne devra pas être un nouveau chapelet de promesses peu ou prou convenablement élaborées. Pour faire autrement, il faut sincèrement mobiliser les tchadiens et les tchadiennes autour d’objectifs collectivement et sur des valeurs réellement partagées et mises en œuvre dont l’égalité et la solidarité.

 

 

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