Contraintes par le dispositif américain de lutte contre l’évasion fiscale, « FATCA », a communiquer leurs données au fisc, les filiales des banques étrangères en Algérie rencontrent l’opposition des autorités nationales
F-A-T-C-A. Ces cinq lettres qui sèment le trouble dans le secteur bancaire algérien et créent des désordres diplomatiques entre les Etats-Unis et l’Algérie. Ces cinq lettres sont l’acronyme d’une législation américaine entrée en application depuis le 1er janvier 2013. Un dispositif de lutte contre l’évasion fiscale aux Etats-Unis auxquelles les banques étrangères ont été soumises. Il s’agit de poursuivre les fraudeurs au fisc américain et de les traquer partout dans le monde entier.
Blocage d’Alger
Dans cette optique, les grandes banques internationales actives aux Etats-Unis ont été amenées à contraindre leurs filiales réparties dans le monde entier à communiquer leurs données à l’administration fiscale américaine. Sauf qu’en Algérie, les filiales des grandes banques étrangères comme la BNP Paribas, Société Générale ou la HSBC, et d’autres encore, rencontrent de grandes difficultés pour adhérer à FACTA pour la simple raison que les autorités algériennes, à leur tête la banque centrale Algérienne, n’ont pas encore donné leur feu vert pour que les données bancaires de ces établissements présents en Algérie soient transmises aux autorités américaines.
Et le blocage dont est victime FACTA en Algérie commence à énerver sérieusement les diplomates américains, a-t-on appris de plusieurs sources. L’ambassadrice des Etats-Unis à Alger, Joan A. Polaschik a commencé à mettre la pression sur les décideurs algériens pour débloquer cette situation. La diplomate américaine a clairement expliqué aux autorités algériennes que les Etats-Unis voient d’un très mauvais oeil ce blocage qui pourrait mettre en péril de nombreux dossiers importants de la coopération algéro-américaine. De leur côté, les banques internationales à Alger expriment leur mécontentement face à l’attitude de la Banque d’Algérie. Le groupe bancaire britannique HSBC s’apprête à quitter le pays à cause de ce manque de transparence car la non-adhésion de sa filiale algérienne au dispositif de FACTA pourrait lui coûter une sévère amende aux Etats-Unis, un marché primordial et incontournable. Plusieurs autres banques étrangères commencent à douter de la fiabilité des responsables de la Banque d’Algérie. Les errances de cette dernière risquent de compliquer encore davantage la situation économique de l’Algérie en proie à une sévère crise financière.