Malgré l’espoir qu’a apporté l’exportation de la pomme de terre algérienne en Russie, les premiers faux pas se multiplient
Le rêve était caressé depuis longtemps, exporter de la pomme de terre made in Algérie vers la Russie. Et une première opération commerciale intervient enfin. Au moins vingt sept premiers containers ont quitté récemment le port d’Alger pour se diriger vers la Russie. Dans un contexte de forte crise financière et de chute drastique des prix du pétrole, l’espoir en Algérie vient de l’agriculture qui dispose d’énormes potentialités.
Coup de chance, plombée par les effets de l’embargo européen, la Russie s’est particulièrement intéressée à la pomme de terre algérienne. Des partenaires russes ont même commandé des quantités considérables de ce légume pour l’écouler sur leur marché local. Les autorités algériennes se frottaient la main et espéraient que ce premier test aboutisse afin de pouvoir organiser l’exportation de plusieurs autres grosses quantités vers la Russie.
Le rêve vire au cauchemar.
Hélas, les clients russes découvrent dans les containers des pommes de terre écrasées et avariées. Plusieurs kilos ne sont pas conformes aux normes et ne correspondant nullement aux termes du contrat conclus entre les deux parties.
En colère, les clients russes saisissent leurs autorités et celles-ci interpellent rapidement la Chambre de Commerce algérienne. Une enquête est diligentée. Qiatre opérateurs algériens sont épinglés car ils ont triché et n’ont pas respecté les certificats de conformité délivrés par un laboratoire de contrôle étatique à Alger. Ils ont glissé des quantités de pommes de terre avariés pour s’en débarrasser.
Plates excuses
Embarrassées, les autorités algériennes s’excusent. Dans les semaines à venir, d’ici le mois d’avril, Abdelmalek Sellal, le premier ministre algérien, conduira en Russie toute une délégation d’agriculteurs algériens pour rattraper le coup et convaincre les russes de miser encore sur la pomme de terre algérienne. Et cette fois-ci, Alger promet de ne pas décevoir Moscou.