A Alger, la Russie et la France sont à couteaux tirés. Les deux pays redoublent d’effort pour conclure avec l’Algérie le contrat de construction de la première centrale nucléaire qui devra entrer en service d’ici 2026.
Jusque-là, Paris semblait bien positionnée après avoir traité directement avec Saïd Bouteflika qui avait fait le déplacement à Paris avant le début de la campagne électorale pour le 4e mandat de son frère le président Abdelaziz. A l’Elysée, Saïd Bouteflika avait assuré qu’Alger privilégierai Areva pour la construction sa première centrale nucléaire. En échange, l’Elysée devait garantir son soutien au clan présidentiel.
Les mois passent et la France découvre avec étonnement qu’Alger a repris les négociations avec Moscou pour avancer dans ce projet ambitieux dont le budget se chiffre à plusieurs milliards de dollars.
Irradiant pourparlers
Tout commence le 2 mars dernier lorsque des pourparlers sont entamés dans le cadre de la première session du Comité conjoint algéro-russe de coordination et coopération sur les utilisations pacifiques de l’énergie atomique. Ce comité a été co-présidé par Mohamed Derdour du Commissariat de l’énergie atomique algérien (COMENA) et le Directeur du Département des affaires internationales de Rosatom, l’agence russe de l’énergie atomique, Nikolay Drozdov. Au terme de ces discussions, les russes ont arraché un précieux acquis dans ces négociations. Sergey Kirienko, directeur exécutif de Rosatom, a confié à son entourage à Alger que les consultations sur la construction d’une centrale nucléaire en Algérie ont bel et bien commencé.
La Russie a donc gagné des points et devance la France dans ce dossier stratégique. Cependant, rien n’est encore conclu et Areva ne s’avoue pas encore vaincu. Des pourpalers officieux entre le Palais d’El-Mouradia et l’Elysée seront entamés prochainement concernant ce dossier, a-t-on appris de sources sûres. Et tout indique que la France dispose encore de plusieurs atouts pour convaincre les Bouteflika de lui accorder ce marché. Une affaire à suivre.