L’exaspération des Algériens de la Société Générale 

A  Alger, les cadres algériens de la Société Générale et de la BNP sont victimes de discrimination négative.

Le malaise a éclaté au grand jour, il y a deux mois, lorsqu’un cadre expatrié de la Société Générale et fils d’une ancienne ministre, a été rappelé du poste qu’il occupait au Cameroun où il dirigeait une division stratégique de la banque française. A Alger, ce cadre pensait reprendre une fonction « digne de son rang » après des années de loyaux et bons services. Mais les managers de la Société Générale ont dégradé ce cadre qui disposait, pourtant, de compétences avérées. Depuis, il a quitté Alger pour travailler dans une banque basée à Tunis.Son cas n’est pas isolé.

Discriminations à la pelle

Mais cet incident a laissé des traces au sein de la filiale Algérienne de la Société Générale, accusée aujourd’hui de ne pas promouvoir de cadres algériens. L’Algérie est pourtant le pays le plus rentable en Afrique pour la banque française.

En catimini, certains cadres déçus ont exprimé leur colère dans des correspondances  adressées aux plus hautes instances de l’Etat algérien. Et des conseillers du Président Bouteflika ont promis à ces salariés désenchantés d’étudier leur situation. Il faut savoir que le Top Management de la Société Générale Algérie est composé presque uniquement de dirigeants français. Mais depuis son installation en Algérie en l’an 2000, cette situation n’avait  pas dérangé outre-mesure.

Les Marocains avantagés

Ces dernières années, les langues se délient parce que les cadres algériens ont constaté que l’establishment de la Société Générale met en place une discrimination favorable au profit des cadres marocains.

Ainsi, à titre d’exemple, la Société Générale vient de mettre en place une Direction générale chargée de toute de l’Afrique sauf… du Maroc. Ce dernier continue de traiter pour ses opérations avec la direction générale à Paris. Khalid Chami, le patron de la filière marocaine de la Société Générale, bénéficie d’un traitement de faveur qui commence à irriter à Alger. Ce proche du sérail marocain, parent avec l’ambassadeur marocain à Bruxelles, gagne toutes les bonnes grâces de sa hiérarchie en France. Ce qui n’est pas le cas des hauts cadres de la Société générale en Algérie.

Grogne à la BNP

Ce sentiment de frustration a gagné, selon nos sources, la BNP Paribas, l’autre grande banque française présente en Algérie. Alors que celle-ci réalise également des profits considérables en Algérie, le premier responsable de cette banque en France, Jean Lemierre, vient d’annoncer le transfert au Maroc de trois plateformes opérationnelles ainsi que le recrutement de pas moins de 200 ingénieurs à Casablanca. Cette information a découragé les cadres Algériens de la BNP. Le transfert de ces plateformes signifie une réduction importante des perspectives de leur évolution de carrière.

Lors de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie, ce malaise au sein des banques françaises sera évoqué. Il n’est pas sur que durant les quelques heures que durera son voyage, le président français, bien qu’ancien banquier, trouve la solution miracle