Alors que la vérité se fait jour sur la manière dont la corruption générale du régime mauritanien englobe l’opérateur d’électricité national, également utilisé pour intimider les récalcitrants, nous revenons sur la situation financière de quasi faillite permanente qui caractérise cette société.
La situation financière SOMELEC est désastreuse depuis des années : l’opérateur historique est au bord de la faillite en permanence, de par la gestion désastreuse de son activité qui consiste pourtant uniquement à entretenir la pénurie constante que vivent au quotidien les Mauritaniens.
– Les équipements et les processus sont inadéquats : compteurs mal installés qui ne permettent pas de facturer précisément, ni de suivre le cycle de facturation efficacement -sauf lorsqu’il devient nécessaire de facturer des sommes astronomiques à des usagers récalcitrants qui osent ne pas soutenir le régime, qu’ils soient hommes d’affaires ou citoyens lambda ayant osé exprimer ce qu’ils subissent chaque jour dans leur vie quotidienne (inflation, pauvreté, système éducatif indigent, système de soins inexistant…).
– La gabegie est généralisée : le coulage du fioul au moment du passage des camions par les entrepôts est une pratique courante, et le mauvais management du processus de distribution aux usagers permet de creuser encore le déficit structurel lié à la mauvaise gestion en y ajoutant la mauvaise gouvernance, c’est à dire tout simplement le vol.
PERFUSIONS
Le résultat, au-delà de l’affaire WARTSILA qui ne fait que révéler le fonctionnement d’un régime prêt à tout, c’est que la SOMELEC est sous perfusion permanente…
1. de l’Etat mauritanien –> voir le document qui montre comment sous divers prétextes 14 milliards MRO soit 37 millions € ont été versés à la SOMELEC suite à une réunion ministérielle les 11 et 12 janvier 2011
2. de l’AFD (65 Millions € prêtés en 2010-2011, info publique sur le site AFD et ambassade France etc, pas remboursés) et des bailleurs comme la BID –> Voir le CP de l’AFD
3. D’autres bailleurs internationaux comme la Banque Islamique de Développement
BLACKOUT
Malgré ceci il n’y a pas d’électricité, au point qu’il y a quelque temps l’Etat avait demandé au patronat de faire fonctionner les usines de l’agglomération de Nouakchott uniquement la nuit (de minuit à 6 heures) pour permettre de moins couper le courant dans les quartiers des villes la journée… Et je ne parle pas des villes de moindre importance.
PAR GARY BOUVIER