Les deux lanceurs d’alerte qui ont dénoncé sur le site du PLLAFF des faits de corruption au sein du groupe du milliardaire israélien Dan Gertler sont défendus par de grandes ONG comme Human Rights Watch
(Kinshasa, le 9 mars 2021) – Les autorités de la République démocratique du Congo devraient annuler les peines de mort prononcées par contumace contre deux lanceurs d’alerte qui ont fourni des informations sur des cas de corruption, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Les autorités congolaises devraient plutôt enquêter sur les allégations d’activités criminelles transmises par Gradi Koko et Navy Malela, deux anciens employés de banque qui ont dénoncé des malversations financières présumées et du blanchiment d’argent.
Koko et Malela ont tous les deux travaillé au département d’audit d’Afriland First Bank CD, la filiale congolaise d’Afriland First Bank, dont le siège est au Cameroun. Koko a affirmé qu’en 2018, ses supérieurs l’avaient directement menacé après avoir signalé de graves irrégularités financières en interne. Face à ces menaces, Malela et lui ont transmis une mine de données et de documents à la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF), une organisation non gouvernementale basée en France. Les informations qu’ils ont fournies ont conduit à une série de rapports d’investigation, en juillet 2020, par PPLAAF et Global Witness, et des médias, notamment Bloomberg, Le Monde et Haaretz.
« C’est faire de l’État de droit une mascarade que de poursuivre en justice deux lanceurs d’alerte pour avoir révélé des informations d’intérêt public majeur qui s’avèrent être d’une importance cruciale pour les institutions congolaises », a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal pour la RD Congo chez Human Rights Watch. « Leurs condamnations devraient être annulées et leurs révélations devraient servir de base à des enquêtes indépendantes et impartiales. »
Les enquêtes publiées suite à leurs révélations montrent que le milliardaire israélien, Dan Gertler, ami de longue date de l’ancien président congolais Joseph Kabila, aurait créé un réseau de blanchiment d’argent avec Afriland First Bank CD en son centre. Ce montage aurait permis à Gertler d’échapper aux sanctions du gouvernement américain et d’acquérir de nouveaux actifs miniers en RD Congo.