Niger, un institut pour la paix pour l’ancien président Mamadou Tandja

Quatre années après sa mort, un Institut pour la paix, la démocratie et le développement a été lancé dimanche 2 février 2025 à Niamey, en hommage à l’ancien président nigérien Mamadou Tandja, décédé en novembre 2020 après avoir dirigé son pays de 1999 à 2010. L’initiative est portée par d’anciens collaborateurs civils et militaires du président Tandja ainsi que des membres de sa famille.

Seidik Abba

Ancien sous-officier de l’armée française, reversé dans l’armée nigérienne en 1961 lors de sa création, Mamadou Tandja fut le compagnon de Seyni Kountché avec qui il renversa le 15 avril 1974 le régime de Hamani Diori, premier président du Niger indépendant. L’ancien président deviendra ensuite plusieurs fois ministre sous le régime du Conseil militaire suprême (CMS) qui fera également de lui préfet de la région de Tahoua, dans le nord-ouest du pays. Après le décès de Seyni Kountché en novembre 1987 à Paris suivi de l’avènement du multipartisme au Niger en 1991, le colonel à la retraite Mamadou Tandja prit la tête du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, l’ancien parti-Etat).

Proche du peuple

A la suite de deux tentatives infructueuses (1993, 1996), Mamadou Tandja a été élu président de la république du Niger en 1999. Une présidentielle anticipée avait été organisée en novembre 1999 après l’assassinat du président Ibrahim Baré Mainassara en avril 1999 par la garde présidentielle dirigée par le commandant Daouda Mallam Wanké. Les deux mandats du président Tandja furent, notamment, marqués par la revalorisation du prix d’achat de l’uranium, au terme d’un véritable bras de fer avec le géant français du nucléaire Areva, devenu aujourd’hui Orano. Désireux de voir le Niger vendre directement son uranium, l’ex-président avait imposé la création de la Société de patrimoine des mines du Niger (Sopamin). Il a par ailleurs été l’artisan de l’instauration de la fête tournante par région du 18 décembre, date de la proclamation de la république du Niger en 1958 ainsi que l’architecte du « Programme du président de la République », visant à construire un centre de santé dans chaque village nigérien après avoir y apporté un branchement électrique. L’excellent bilan de ses deux mandats a malheureusement été terni par sa décision de se maintenir coûte que coûte au pouvoir après ses deux mandats. Le coup d’Etat du 18 février 2010, perpétré par le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), avec à sa tête le commandant Salou Djibo, avait mis un frein à cette volonté de « Tazartche » (poursuite en langue nationale Haoussa).

La création de l’Institut Mamadou Tandja pour la paix, la démocratie et le développement (IMT/PDD) va permettre de perpétuer sa mémoire, mais surtout de rétablir probablement la vérité sur son vrai bilan qui ne saurait se réduire qu’au seul « Tazartché ».