Hama Amadou est le numéro 1135 sur la liste de 1540 détenus nigériens ayant bénéficié de remises de peines gracieuses en vertu du décret du 30 mars, lu intégralement – pendant de très longues minutes – à la radio publique La Voix du Sahel.
Le chef de file de l’opposition entre dans le champ des conditions prévues par le décret : des condamnés définitifs dont le reste de la peine à subir ne dépasse pas neuf mois, des personnes âgées de plus de 70 ans, ainsi que des personnes vulnérables, souffrant de maladies graves ou chroniques. Le Président de la République Mahamadou Issoufou avait annoncé cette mesure dans son discours à la Nation vendredi, afin de lutter contre la propagation de la maladie en milieu carcéral, sans préciser les conditions d’application de la mesure. On ignorait donc si Hama Amadou en serait bénéficiaire.
Issoufou marche sur les oeufs
La grâce présidentielle du 18 décembre, Fête de la République, n’avait en revanche pas profité au prisonnier le plus célèbre du pays, sa rédaction ayant spécifiquement exclu le délit supposé d’enlèvement d’enfant pour lequel il avait été condamné.
Mais le Président de la République Issoufou n’a sans doute pas voulu jouer avec le feu, à l’approche de l’épidémie, se souvenant que son opposant principal avait quitté le Niger dans le cadre d’une évacuation sanitaire d’urgence, faute de soins, à quelques jours du 2e tour de 2016.