Un accord secret aurait été conclu en vue des présidentielels de 2021 entre l’actuel président Issoufou et le général Salou Djibo, ancien chef de la junte militaire en 2010 et 2011
Le général Salou Djibo, l’ancien chef de la junte militaire qui a dirigé le Niger entre 2010 et 2011, a toujours conservé des ambitions politiques. Peu après son départ du pouvoir, il avait créé la Fondation Salou Djibo (FONSAD) en prévision de son retour en politique. Or à sa demande, ce haut gradé vient d’être mis à la retraite de l’armée nigérienne. Une première étape vers sa candidature à la présidentielle prévue en 2021.
L’idée d’un come back du général putschiste a été relancée à la fin de l’année 2018 par les révélations de l’ancien Premier ministre Hama Amadou. Lequel a affirmé publiquement qu’il existe un deal secret entre l’actuel président Issoufou et son prédécesseur Salou Djibo.
A en croire les détails fournis par Hama Amadou, candidat malheureux à la présidentielle qui vit en exil en France, Salou Djibo a organisé l’arrivée au pouvoir de Mahamdou Issoufou en 2011. En échange, l’actuel président nigérien s’est engagé à lui remettre le pouvoir en 2021.
Des attaques terroristes quotidiennes
Désormais libéré de ses obligations militaires, le général Djibo va consacrer son temps à son ambition présidentielle. Depuis plusieurs années, il s’est retiré du Niger et partage son temps entre Abuja au Nigeria, où il travaille pour la CEDEAO, et Ankara où vit sa seconde épouse Maïmouna Gazibo, nommée ambassadrice du Niger en Turquie par Mahamadou Issoufou.
Officiellement, le président Issoufou, qui ne se représente pas en 2021, soutient son ministre de l’Intérieur Mohamed Bazoum, investi en mars dernier par le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS). Bien qu’appartenant à la mouvance présidentielle, le Mouvement national pour la société de développement (MNDS), la troisième force politique du pays après le PNDS et le mouvement de Hama Amadou, a investi son président Seyni Oumarou comme candidat à la présidentielle de 2021.
Si les prétendants au fauteuil présidentiel commencent tranquillement à se faire connaître, nul ne sait, en revanche, dans quelles conditions le scrutin de 2021 aura lieu. Le pays est confronté à des attaques terroristes quotidiennes. Aussi bien sur sa frontière nord-ouest commune avec le Mali que sur sa frontière sud-est qu’il partage avec le Nigeria. Sans parler de la menace libyenne sur son flanc nord.
A quoi s’ajoute l’absence de consensus entre le pouvoir et l’opposition sur le nouveau code électoral qui exclut à dessein l’ancien Premier ministre Hama Amadou de la compétition de 2021.