Nana Akufo-Addo, le Président du Ghana, estime que chaque année, cinquante milliards de dollars sont détournés d’Afrique et placés à l’étranger
« Nous ne pouvons pas dépendre des autres pour financer l’éducation de nos pays » a clairement signifié à l’assistance, Nana Akufo-Addo qui s’étonne du bien fondé de l’organisation de la conférence sur le financement du partenariat mondial sur l’éducation. « Je ne le dis pas pour tourner le dos à ces nombreux bailleurs qui nous soutiennent, mais si notre politique dépend d’autres bailleurs de fonds, si leur politique est réformée, nous allons souffrir».
Des fonds dilapidés
En clair, pour le président ghanéen dont le pays a déjà mis en oeuvre, la gratuité de l’enseignement dans les collèges et lycées, l’Afrique dispose bien des fonds pour financer son éducation. Seulement, ces ressources dans la plupart des pays du continent se volatilisent à travers la corruption et les fuites de capitaux. «Les fonds sont disponibles sur notre continent. Nous en avons en abondance, si nous éliminons la corruption de notre continent, si nous nous organisons pour avoir des arrangements plus prometteurs et plus attractifs pour exploiter nos ressources» a t-il fait observer, rappelant ainsi au passage, le Panel Mbeki lors de la 32e session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA qui avait révélé que *chaque année durant les dix dernières années, « cinquante milliards de dollars américains sont envoyés hors de l’Afrique à des fins illicites* » à travers des nids de corruption et de fuite de capitaux.
«Imaginez ce que ces fonds auraient pu faire si nous n’étions pas restés inactifs devant cette fuite de capitaux. *Nous devons nous organiser pour nous assurer que les richesses du continent soient utilisées pour servir les populations du continent et pas ailleurs*. Si nous comblons ce fossé, nous reviendrons à Dakar pour discuter d’Éducation, mais nous ne parlerons plus de financement. Il est pour nous temps de changer d’état d’esprit. Nous avons les capacités en nous pour nous développer et promouvoir l’intérêt de notre continent nous-mêmes»