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Météo orageuse pour la présence militaire française dans le Sahel

L’Elysée a annoncé le 15 août, le retrait définitif de Barkhane du Mali. Le dernier soldat français a donc quitté ce territoire, devançant ainsi légèrement son agenda prévu à la fin de l’été.

La veille encore, des manifestations et une opération ville morte avaient eu lieu à Gao, ville dans laquelle était située la plus grand base militaire française pour demander le départ des forces militaires françaises dans les 72 heures. Difficile de comprendre ce soudain accès de colère alors que le départ était imminent. Pendant neuf années, Barkhane a été le plus important employeur de la commune, beaucoup de jeunes perdent donc leur emploi, ceci explique peut-être cela…

Les ennuis des militaires français dans le Sahel ne sont pas terminés pour autant. Ils doivent aussi faire face au mécontentement des Nigériens où ils se sont repliés avec une partie de leur matériel. Le 10 août, à Niamey, une coalition d’une quinzaine d’associations de la société civile ont lancé un mouvement nommé M62 pour s’opposer à leur présence sur ce territoire. Une manifestation de protestation est prévue pour le 17 août, celle-ci sera, sans aucun doute, scrutée de près par l’Elysée comme par le ministère des Armées.

L’ambassadeur français dans le collimateur

Même rengaine à Ouagadougou où un long défilé de motocyclistes a eu lieu le 12 août demandant le départ des militaires français et de Luc Hallade, l’ambassadeur de France au Burkina-Faso. En juillet, ce dernier avait créé la polémique en prononçant devant les sénateurs français, une sentence assez peu diplomatique : «  l’absence de résultats provoque des frustrations de plus en plus fortes dans le pays et que ce conflit endogène est, en réalité, une guerre civile : une partie de la population se rebelle contre l’État et cherche à le renverser ». Cette sortie lui avait valu une volée de bois vert de la part des autorités burkinabè et des associations .

Le récent voyage d’Emmanuel Macron en Afrique n’y a donc rien changé, le rejet de la politique française en Afrique est toujours aussi important.

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