Dans diverses déclarations faites dans les médias depuis sa mise en examen pour tentative de chantage, Eric Laurent a expliqué qu’il avait, lors de son livre d’entretiens avec Hassan II en 1993, conservé une totale liberté de jugement face à la monarchie marocaine. Pourtant dans cet ouvrage intitulé « Hassan II, la mémoire d’un Roi », l’écrivain journaliste ne semble pas habité par le doute. Trois ans après la parution de « Notre ami le Roi » de Gilles Perrault, qui dénonçait les années de plomb du rêgne d’Hassan II, ce livre est une réhabilitation de la monarchie. Qu’on en juge par les extraits de la préface enthousiaste écrite alors par Eric Laurent, dont les relations avec le Maroc sont apparemment fluctuantes. Au gré des bakchichs?
« »Hassan II n’est pas une personnalité qui peut être réduite à quelques définitions sommaires ou inconfortables Il a révélé constamment une étonnante maitrise des sujets abordés et aussi une cohérence politique que l’on ne soupçonne guère en France. L’homme a une vision précise de son role ainsi que de l’avenir de son pays. Tour à tour mémorialsite et analyste, souvent brillant, parfois paradoxal, ilsuggère, précise et parfois entrouve des portes qui donnent accès à des vérités stupéfiantes. Jamais un chef d’Etat en exercice n’était allé aussi loin ». Et la préface d’Eric Laurent se poursuit par cet avertissement contre « la force des préjugés de certains milieux en France, toutes tendances politiques et idéologiques confondues, envers la réalité de ce pays. »