Les services américains dédouanent l’Iran dans l’attaque du Hamas

Le 25 octobre, « le Monde » a publié un article, signé par Jacques Follorou, revenant sur l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre, telle qu’elle est perçue par le renseignement américain. Les Américains notent notamment la surprise du Hamas face à la lenteur de réaction de l’armée israélienne, la mise à l’écart de la direction politique du Hamas à l’étranger au profit de sa branche militaire basée à Gaza et l’effacement de l’Iran dans la préparation de l’attaque terroriste.
 
Un article de Matéo Gomez
 
« La force du renseignement technologique israélien, grandement soutenu, en la matière, par les États-Unis, a également montré ses failles« , note le renseignement américain. Les méthodes de surveillance seraient… trop avancées. En effet, le Hamas utilise depuis longtemps « des moyens de communication rudimentaires, mais efficaces, qui permettent de déjouer les techniques d’interceptions les plus modernes« , telle une lance passant sans problème à travers un détecteur de métaux.

Les erreurs israéliennes

 
Le Hamas aurait été le premier surpris par l’ampleur prise par leur propre attaque face au système de défense israélien déficient! Les choix tactiques récents du gouvernement d’Israël ont facilité le carnage le jour fatidique. En effet, « Le front de Gaza a ainsi été dégarni, une part importante des forces armées ayant été relocalisées en Cisjordanie. […] Le Shin Beth a été prié de concentrer ses efforts sur la sécurité des colonies juives et non plus l’enclave côtière« . Le Hamas, qui a attaqué une zone peu ou pas défendue, a pu prendre beaucoup plus d’otages que prévu.
 
L’article paru dans « le Monde » dégage quatre enseignements principaux du renseignement américain:
 
-un relatif effacement de l’Iran et du Hezbollah libanais dans l’élaboration du projet terroriste
-un cloisonnement important entre les branches politiques et militaires du Hamas
-un renseignement israélien plus absorbé par la Cisjordanie que par le Hamas
-une part excessive donnée à la surveillance technologique

La direction politique du Hamas écartée

 
« Le débriefing américain souligne […] que la branche politique du Hamas, dont les chefs se trouvent à Gaza mais aussi à l’étranger, […], aurait été tenue à l’écart de la préparation de l’attaque armée« . Cela « n’interdit cependant pas que certains membres de la branche politique […] aient pu être informés, en amont, à titre individuel« .
 
Il reste que les « informateurs » des services de renseignement hébreux avaient levé le pied sur l’organisation militaire du Hamas à Gaza.  Ni annonce générale, ni document mis en circulation, aucune concertation politique au sein du mouvement islamiste. C’est ainsi que l’attaque terroriste est passée sous le radar du Shin Beth et du Mossad.
 
Ce strict cloisonnement entre les deux branches du Hamas est-il délibréré pour que le renseignement israélien n’aie pas vent des opérations en préparation? C’est une hypothèse plausible;

L’autonomie du Hamas face à l’Iran.

 
Les premières réactions après le 7 octobre (dont Mondafrique) estimaient que l’Iran jouaitun role majeur dans l’attaque, notamment pour bloquer le processus de normalisation entre Israël et l’Arabie Saoudite. Or les renseignements américains, suivi par les experts français, d’après le Monde, « ont démenti que le Hamas ait bénéficié d’une aide extérieure« . « La logistique et l’organisation de l’attaque seraient restées l’œuvre d’un tout petit comité« , sans aide extérieure, donc.
 
Ce dernier point est particulièrement important pour le futur. L’Iran comme le Hezbollah ont été les principaux soutiens de la cause palestinienne ces dernières années. S’il n’y a eu aucune concertation, alors il se peut que le risque d’un embrasement régional puisse être évité.