Dans la neuvième circonscription des Français de l’étranger (Maghreb et Afrique de l’Ouest), où le candidat de gauche et ancien diplomate, Karim Ben Cheikh, est arrivé largement en tète (voir sa photo ci dessus), une bataille sans merci a opposé les jeunes communicants, par ailleurs tous marocains, des candidats arrivés en tête.
Un article de Karim Douichi
Le premier tour des législatives françaises concernant la neuvième circonscription des Français de l’étranger a réservé une grande surprise aux observateurs politiques. Cette circonscription, qui vote habituellement à droite, a vu l’arrivée en tête de ce premier tour du représentant de la gauche (Nupes), le franco-tunisien Karim Ben Cheikh ancien vice-consul à Beyrouth avec 40 % des voix. Un score assez haut pour rentrer dans les annales électorales de cette circonscription.
Sa principale adversaire, l’ancienne ministre macroniste Elisabeth Moreno, s’est, elle, contentée d’un score mitigé de 28 % des suffrages, compliquant une situation déjà fragilisée par une campagne mi-figue mi-raisin.
Le troisième candidat de cette élection et qui ambitionnait de jouer au faiseur de « députés », est le franco-marocain Mehdi Reddad, crédité de 6% des voix et qui a déjà appelé à voter pour Elisabeth Moreno.
Com 100% marocaine
Mais le fait insolite est la bataille que se sont livrés les jeunes communicants, tous marocains, des candidats arrivés en tête.
Ainsi, Karim Ben Cheikh s’est adjugé, amicalement, les services du journaliste Youssef Ait Akdim. Une vieille connaissance de l’actuel candidat Nupes du temps où il officiait à l’ambassade de France à Rabat. Youssef Ait Akdim, ancien journaliste à Jeune Afrique, au Monde et dans plusieurs prestigieuses publications casablancaises, s’était distingué lors de la dernière campagne législative marocaine en rejoignant le camp de celui qui allait devenir le chef du gouvernement du Maroc.
Youssef Ait Akdim a, à la tête d’une équipe de communicants, accompagné pendant des mois le RNI (membre du Parti Populaire Européen) et son chef Aziz Akhannouch, chantre d’un libéralisme décomplexé. Une campagne couronnée de succès avec une victoire sans appel du RNI.
Pour sa part, la macroniste Elisabeth Moreno a récupéré le communicant en verve Omar Alaoui. Le virevoltant « communicateur » s’était déjà occupé par le passé de la campagne du député sortant M’jid El Guerrab. Omar Alaoui qui était responsable de la communication de la confédération patronale marocaine (CGEM) ne manque pas d’entrées dans la droite parisienne où on lui connait une grande amitié et des liens d’affaires avec l’ancien ministre Jean-Louis Borloo. C’est lui, apprend Mondafrique, qui a été derrière l’inflexion pro-marocaine dans le discours d’Elisabeth Moreno sur la question Sahara occidental.
Pour sa part, le troisième homme de cette élection Mehdi Reddad, a, selon les sources de Mondafrique, quant à lui bénéficié Pro bono de l’expertise du jeune et néanmoins brillant communicant Hamza Hraoui. Le co-fondateur du cabinet d’affaires publiques parisien MGH Partners, conscient de l’équilibre des forces au sein de cette circonscription, avait pour objectif de peser sur le duel entre Karim Ben Cheikh et Elisabeth Moreno. Pari réussi, puisque son poulain arrache une troisième place au bout d’une campagne de Com assez innovante.