La candidate d’Emmanuel Macron dans la circonscription des Français de l’étranger au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, très largement battue au premier tour des législatives par son concurrent de gauche, le diplomate Karim BenCheikh, tire à boulets rouges sur son rival dans la dernière phase de la campagne, en mélangeant le vrai et le faux et en caricaturant les positions de ses adversaires.
C’est Elisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, à la Diversité et à l’Égalité des chances dans le gouvernement de Jean Castex, qui avait été choisie à la dernière minute par le président français, Emmanuel Macron pour représenter la coalition présidentielle récemment rebaptisée « Renaissance » dans la neuvième circonscription des Français de l’étranger. Née au Cap Vert, où elle a grandi, la candidate parachutée a connu un parcours honorable dans des sociétés américaines et notamment en Afrique du Sud, sans proximité avec les principaux pays du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest qui composent la 9eme circonscription. Ministre grâce au soutien d’un proche d’Emmanuel Macron ambassadeur au Cap, Elisabeth Moreno aura été une ministre dans éclat no grande visibilité avant d’être choisie pour porter les couleurs du macronisme aux Législatives.
Son adversaire, le franco tunisien Karim Ben Cheikh, diplomate de carrière et candidat de la gauche, a largement creusé l’écart avec l’ancienne ministre au premier tour des législatives. Placée dans une situation inconfortable, Elisabet Moreno semble perdre son calme dans la dernière phase de la campagne, en multipliant des accusations fausses contre le programme de son principal adversaire dans trois dossiers essentiels: l’avenir du Sahara, la fiscalité et les mesures en faveur d’expatriés largement délaissés par Paris, un sujet clé que Karim Ben Cheikh connait de près pour avoir travaillé dans deux consulats de France au Maroc et au Liban
Le Sahara occidental pris en otage
Premier dérapage, Elisabeth Moreno accuse son concurrent de défendre l’indépendance du Sahara occidental en épousant les positions du Front Polisario. Les communicants de la candidate prétendent même que Karim Ben cheikh aurait confirmé cette position lors de son séjour récent en Algérie. Une remarque au passage, le fait pour un candidat de visiter l’ensemble des pays de sa futire cinrconscription est assez naturel, même si Madame Moreno d’est dispensée, elle, d’un détour par l’Algérie.
Seul problème, le candidat de la gauche défend depuis quinze ans le plan d’autonomie du Sahara, comme le prouvent ses déclarations récentes à un journal marocain «Je considère le plan marocain d’autonomie comme la plus sérieuse et la plus crédible solution sous souveraineté du Maroc», a -t-il affirmé, en appelant que la France, à son plus haut niveau, a toujours soutenu cette option. Selon lui, «la gauche en France, à travers l’ex-président François Hollande, a soutenu la proposition du Maroc de l’autonomie. Et tout récemment c’est l’Espagne, à travers sa présidence du gouvernement espagnol, qui est issue de la gauche, qui a emboîté le pas. L’Allemagne également»
C’est particulièrement inconséquent de travestir les positions de son adversaire sur un sujet aussi sensible que celui du Sahara où chauqe mot doit être pesé au trébuchet. Le comble est que les communicants marocains de Madame Moreno se sont permis de menacer les journalistes qui avaient osé relayer les positions de son adversaire.
Des pétards mouillés
Les dérapages de la candidate de « Renaissance » ne concernent pas seulement le dossier algéro-marocain du Sahara. Elisabeth Moreno accuse son adversaire de défendre une forme d’inquisition fiscale via la double imposition des expatriés; Ce qui est simplement totalement faux, même si la gauche place au premier rang de ses priorités la lutte contre l’évasion fiscale. En s’en prenant au programme irréaliste de son concurrent, elle explique qu’il défendrait « la gratuité de l’enseignement dans les écoles françaises ». Ce qui est encore un mauvais procès. Karim Ben Chekh plaide certes pour la gratuité, mais seulement en faveur en faveur des plus vulnérables des Français de l’étranger.
Le Macronimse passe aux yeux de ses partisans pour une doctrine politique rassembleuse et pragmatique. Les excès de madame Moreno ne servent guère l’image d’Emmanuel Macron
Législatives, Karim Ben Cheikh (gauche socialiste) en tête au Maghreb