Officiellement, le groupe de mercenaires russes Wagner n’a aucun rôle dans les combats qui ont éclaté au Soudan entre les généraux Abdel Fattah al-Burhane et Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemetti ». « Aujourd’hui, pas un seul combattant de Wagner n’est au Soudan », a affirmé mardi 18 avril Evgueni Prigojine, fondateur et dirigeant de Wagner sur Telegram. « Et c’est comme ça depuis deux ans ». La réalité serait beaucoup moins tranchée.
Des liens étroits semblent exister entre le général Mohamed Dagalo, dit « Hemedti », patron des Forces de soutien rapide en guerre contre le chef de l’armée soudanaise et le groupe de mercenaires de Wagner. Ce général contrôle en effet le commerce de l’or ainsi que les mines du Soudan avec l’aide discrète du groupe russe. Ce qui n’avait pas échappé aux Américains qui avaient fait pression ces derniers ois sur le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de ses forces armées du Soudan, pour qu’il expulse le groupe Wagner du Soudan. Au motif qu’e ce dernier utilise les recettes des mines d’or soudanaises pour financer la guerre de la Russie en Ukrainel et pour préparer le terrain pour l’établissement d’une base militaire russe au Soudan.
Des missiles fournies par Wagner
Dans les affrontements meurtriers actuels, le général Dagalo a trouvé une oreille attentive auprès de Evgueni Prigogine, le patron de Wagner. CNN affirme ainsi que le groupe de mercenaires russes a fourni des missiles aux Forces de soutien rapide du Soudan pour les aider dans leur combat contre l’armée du pays.
Ces missiles sol-air auraient considérablement renforcé les paramilitaires des Forces de soutien rapide
Le général Haftar en embuscade
Des images satellites analysées par le groupe open source « All Eyes on Wagner » montrent un avion de transport russe faisant la navette entre deux bases aériennes libyennes appartenant au général Haftar, ce militaire libyen soutenu par les Émiratis qui se prépare à venir en aide aux Forces de soutien rapide du général Dagalo.
Pendant des années, Dagalo a été l’un des principaux bénéficiaires de l’implication russe au Soudan, en tant que principal destinataire des armes et de l’entraînement de Moscou. La veille du lancement par la Russie de son invasion de l’Ukraine en 2022, Dagalo dirigeait une délégation soudanaise à Moscou pour « faire progresser les relations » entre les deux pays.
Les Forces de soutien rapide ont nié avoir reçu l’aide de la Russie et de la Libye.
Le rôle trouble des Émiratis
Enfin les Émirats arabes unis sont devenus le plus gros investisseur extérieur au Soudan. Il y a quelques jours, ils ont acheté pour 1,5 milliard de dollars d’or soudanais, que le général Hemedti contrôle, ainsi que des millions d’hectares de terres agricoles. Les deux parties sont manifestement très proches. Le FSR de Hemedti a combattu aux côtés des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen, en y envoyant des milliers de ses combattants.