La France maintient sur la liste noire des vols aériens certaines compagnies comme Qatar Airways malgré les succès enregistrés dans ce pays dans la lutte contre la pandémie
Après presque quatre mois de black-out quasi-total sur la planète, le ciel semble commencer enfin à s’éclaircir pour la réouverture des frontières. Il est temps de commencer à envisager la reprise massive tant attendue des vols commerciaux internationaux de et vers la France.
Dans le contexte de pays qui n’ont même pas encore atteint le pic de l’épidémie en local, comme les USA, le Brésil, l’Inde, il y a fort à parier qu’il faille encore de nombreuses semaines avant que les voyageurs puissent entrer dans l’espace Shengen et que l’UE prenne le maximum de précautions en retardant leur éviction de la liste noire. Car tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, surtout les pays dont les dirigeants ont largement nié la gravité de la pandémie depuis le début, et n’ont imposé ni un confinement strict, ni le port du masque, et encore moins le « testing » massif.
Treize pays autorisés
Depuis le 1er juillet dernier, seuls les ressortissants d’Australie, du Monténégro, du Canada, de la Géorgie, du Japon, du Maroc, de la Nouvelle-Zélande, du Rwanda, de la Serbie, de la Corée du Sud, de la Thaïlande, de la Tunisie et de l’Uruguay peuvent se rendre en France sans restrictions. La liste promet de s’élargir de semaine en semaine; mais certains pays s’impatientent déjà[1].
Et en effet, à l’heure actuelle, certains pays qui ont tenté au mieux d’appréhender la crise sanitaire depuis le début, ne peuvent toujours pas rouvrir leurs liaisons aériennes vers l’hexagone. C’est le cas du Qatar, dont les enjeux économiques à deux ans de la Coupe du monde sont de taille.
Le Qatar, 4200 cas actifs
Les chiffres sont parlants: à peine 4200 cas actifs, et près de 100 000 guéris ! Certes, il y’eut beaucoup de cas rapidement dans le pays. Mais le taux de létalité, a été un des plus bas au monde, avec seulement 146 morts depuis le début de la crise[2]. Touché par le Coronavirus, le pays a mis en place toutes les mesures nécessaires pour mettre au plus vite en quarantaine les personnes infectées qui avaient fait l’objet d’un test. Depuis mi-mars, la situation semble sous contrôle grace à une stratégie de tests massifs qui a permis d’isoler dès le début les clusters sensibles.
En plein chantier de la Coupe du Monde, une place toute particulière a été consacrée à la protection renforcée des travailleurs du bâtiment qui avaient la possibilité de se faire tester gratuitement.
De plus, un « tracking » des personnes infectées, via l’installation sur son smartphone d’une application, a été rendue obligatoire, comme l’ont fait un certain nombre de pays démocratiques en Asie. Doha a mis enfin en place une politique systématique de nettoyage des lieux publics. C’est aussi le cas des transports publics et des centres commerciaux qui ont été quotidiennement désinfectés. Gels et masques sont mis à disposition dans les lieux publics. Une grande campagne d’affichage publique a été lancée pour faire de la prévention auprès de toutes les communautés étrangères qui travaillent au Qatar, et les sensibiliser aux mesures barrières le plus rapidement possible.
La prochaine liste des interdictions du territoire français devrait logiquement exclure les vols à destination du Qatar
[1] https://www.diplomatie.gouv.fr/en/coming-to-france/coronavirus-advice-for-foreign-nationals-in-france/
[2] Voir le site www.covidvisualizer.com