Il est officiellement l’ennemi public numéro un de l’Algérie. Mokhtar Belmokhtar, le « borgne » ou encore « le prince du Djihad au Sahel », comme l’appellent certains connaisseurs du grand Sahara, est au coeur des préoccupations des services occidentaux et algériens En Libye, la section libyenne de Daech aurait changé vision au sujet du « borgne ». En août dernier, elle avait diffusé un avis de recherche pour l’assassiner et le punir pour avoir refusé de prêter allégeance au Calife « Al-Baghdadi ».
Les officiers de Daech semblent avoir compris la nécessité de travailler sous l’égide du djihadiste le plus expérimenté du Sahel. L’homme qui avait déjà échappé à maintes reprises au DRS, à la DGSE et à la CIA, jouit du respect des trafiquants d’armes de toute la région. Plusieurs tribus ont refusé de le « balancer » en dépit des offres alléchantes de ses ennemis. Mokhtar Belmokhtar est bien enraciné et connaît surtout le terrain militaire où il déploie ses opérations. Grâce à ses relais en Libye, le colonel Youssef, l’un des officiers chargés du dossier Libyen au sein de l’ancien DRS ‘services algériens), a appris que Daech a tenté une approche amicale avec Belmokhtar pour entamer des négociations avec lui.
Selon le même renseignement, la section libyenne de Daech se dit prête à faire des concessions pour accepter le leadership de Belmokhtar. Mais, ce dernier, fait monter les enchères et enclenche une attaque contre l’hôtel Radisson Blu à Bamako où plusieurs victimes ont été tuées notamment 6 ressortissants russes sont assassinés. Mokhtar Belmokhtar s’en prend aux premiers ennemis de Daech, la Russie qui bombarde et étouffe les combattants de l’Etat Islamique en Syrie.
Ilne fait aucun doute que le « borgne » veut être intronisé comme l’émir de tous les émirs de l’Etat Islamique au Maghreb et au Sahel, voire l’Afrique du Nord. « Sans moi, vous ne ferez jamais de pareilles actions », c’est le message de son action terroriste qu’il veut délivrer à Al-Baghdadi et ses ministres. A Alger, la priorité numéro un est d’empêcher cette alliance qui mettra la sécurité du pays et sa stabilité en danger. « Il n’est plus question de refaire le moindre ratage. Tout sera fait pour neutraliser les moindres passerelles qui seront établis entre l’organisation du borgne et Daech. Nous devons réussir impérativement cette mission car il en va de notre avenir », confie une source proche du DRS.