L’Arabie saoudite a déclaré qu’elle était prête à accepter une surveillance généralisée de ses activités nucléaires.
Dans les négociations menées à un train d’enfer entre les Etats Unis et l’Arabie Saoudite en vue de doter le royaume d’une capacité d’enrichissement de l’uranium, la délégation saoudienne a déclaré lundi 25 septembre 2023, qu’elle être prête à accepter de donner un rôle accru à l’Agence internationale de l’énergie atomique des Nations Unies.
Ces déclarations ont été faites dans le cadre d’une négociation globale qui vise à officialiser les relations de l’Arabie Saoudite et d’Israël. L’Arabie Saoudite tente d’obtenir pour prix d’un accord de paix avec l’Etat hébreu, trois choses : une assistance militaire des Etats Unis en cas de conflit avec l’Iran, l’accès sans restriction au matériel militaire américain et une aide à la création d’une industrie du nucléaire. Cette industrie du nucléaire passe par des opérations d’enrichissement de l’uranium et c’est cette compétence que les Etats Unis (et Israel) souhaitent sérieusement encadrer.
S’exprimant lors de la Conférence générale annuelle de l’Agence internationale de l’énergie atomique des Nations Unies (AIEA), le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdulaziz bin Salman, a déclaré que Riyad était prêt à accorder aux inspecteurs de l’Agence onusienne des pouvoirs étendus pour inspecter ses futures activités nucléaires.
Le prince Abdulaziz a déclaré que l’accord en cours de négociations suivrait « les meilleures pratiques et expériences internationales ».
La décision saoudienne est destinée à rassurer la communauté internationale sur le caractère pacifique des futures installations nucléaires saoudiennes. Il semble que le gouvernement israélien soit associé à l’élaboration des garanties qui seront demandées à l’Arabie Saoudite.
L’Agence internationale de l’énergie atomique fait pression depuis des années sur l’Arabie saoudite pour qu’elle améliore un accord simple de surveillance déjà conclu. En effet, depuis 2009, l’Arabie saoudite a mis en œuvre le Protocole sur « les petites quantités », un accord datant des années 1970 que l’agence utilise avec des pays sans programme nucléaire actif. En vertu de ce protocole, l’Arabie saoudite n’est pas obligée d’autoriser les inspections de l’AIEA et était exemptée de rapports réguliers sur ses activités nucléaires.
Mais ce protocole est automatiquement annulé lorsqu’un pays envisage d’introduire des matières nucléaires dans une installation déjà existante, une mesure que les Saoudiens n’ont pas encore prise.
En acceptant un accord de garanties généralisées, l’Arabie saoudite s’engagerait à donner des garanties à l’AIEA en autorisant les inspecteurs à avoir accès de manière approfondie aux installations nucléaires saoudiennes.
L’Arabie saoudite fait pression depuis des années pour poursuivre son propre enrichissement civil de l’uranium, même si elle n’exploite pas de réacteur nucléaire. Les dirigeants saoudiens ont également averti que si l’Iran, son rival régional, développait une arme nucléaire, alors Ryad chercherait à en faire autant.