L’accord avec l’Iran toujours d’actualité pour Joe Biden

L’administration Biden a discrètement renouvelé une série de dérogations aux sanctions qui frappaient le programme nucléaire de l’’Iran. Ces dérogations autorisent l’Iran et la Russie à coopérer sur des sites iraniens d’enrichissement de l’uranium

Le magazine américain Washington Free Beacon a révélé que le secrétaire d’État Antony Blinken a renouvelé une série de dérogations aux sanctions qui pénalisent le programme nucléaire iran ien. Ces dérogations ont été signées discrètement le 31 janvier, mais le Congrès n’en a été informé que le 3 février, c’est-à-dire après que le Free Beacon ait eu vent des dérogations et ait commencé à enquêter. Des sources situées au Congrès ont déclaré au journal américain que l’administration Biden avait tenté de masquer le renouvellement de ces dérogations qui peuvent surprendre puisque les négociations sur le nucléaire iranien sont au point mort et que  l’alliance militaire entre l’Iran et la Russie est supposée rebattre les cartes de ce même nucléaire iranien.

En autorisant la coopération Iran-Russie, des sénateurs républicains accusent l’administration Biden de permettre à Téhéran de développer son programme nucléaire tout en enrichissant la Russie. Ces dérogations sont un vestige de l’accord nucléaire de 2015 qui confiait à la Russie le soin de superviser le programme d’enrichissement de l’uranium iranien ainsi qu’un rôle de gardien de tout l’uranium qui aurait été enrichi au-dessus des limites autorisées par l’accord. Ces missions  rapportent des centaines de millions aux entreprises d’État russes telles la société nucléaire Rosatom à qui les Iraniens ont confié en sus, un certain nombre de travaux sur leur centrale nucléaire de Fordow, un site militaire soigneusement enterré au centre des montagnes iraniennes. Le site de Fordow est considéré comme l’un des principaux sites d’enrichissement de l’uranium, un composant clé d’une arme nucléaire.

Selon Richard Goldberg, membre de la Fondation pour la défense des démocraties, un think tank de droite, « ces dérogations font passer à Téhéran et à Moscou le message que Washington veut toujours conclure un accord sur le nucléaire iranien ».

Le renouvellement de ces dérogations intervient alors que le Congrès s’efforce de casser l’axe Iran-Russie et que Téhéran fournit à Moscou des drones pour sa guerre en Ukraine.