Sans le vote des deux millions d’Arabes Israéliens, la gauche -minoritaire dans le pays – perdra les élections.
À moins de deux semaines des élections législatives israéliennes, et alors que la campagne est particulièrement atone, Yair Lapid, Premier ministre par intérim, a donné mardi 18 octobre 2022, les deux plus importantes interviews de sa campagne électorale. Ces deux entretiens ont été publiés par deux organes de presse que la plupart des Israéliens ne consultent jamais : Panet News et Hala TV.
Panet est un site d’information populaire chez les citoyens arabes d’Israël, et Hala TV est une station israélienne qui diffuse des nouvelles et des divertissements en arabe.
Une faible participation arabe traditionnelle
Cette stratégie de communication politique indique clairement que le sort de la gauche israélienne, celle qui tente de bloquer le retour de Benjamen Netanyahu au pouvoir, est entre les mains de l’électorat musulman. Si les Israéliens arabes et musulmans votent en nombre, la gauche juive ashkenaze est susceptible de faire barrage au Likoud, le parti nationaliste de Benjamen Netanyahu, associé aux religieux et à des groupuscules d’extrême droite.
Tous les instituts de sondage anticipent une faible participation électorale arabe, mais Yair Lapid tente désespérément de sortir les presque deux millions d’Arabes israéliens de leur torpeur pour aller aux urnes. Pour les convaincre de voter pour lui, Yair Lapid a promis de lutter plus vigoureusement que jamais, contre la criminalité et la violence des gangs dans les villes arabes d’Israël. Il a aussi réitéré son opposition à la loi sur l’Etat nation – votée sous Netanyahu – qui dit que le destin d’Israël est d’abord et a avant tout l’apanage du peuple juif. Enfin, il a rappelé qu’il s’est prononcé pour la solution à deux Etats pour le règlement du problème palestinien.
Le problème de Lapid est que les partis arabes sont divisés et qu’une bonne partie de la population arabe d’Israël exècre ouvertement Israël, la gauche et les Juifs.