Insécurité en Mauritanie, le régime envoie la police contre les étudiants

Depuis quelques jours, la capitale mauritanienne Nouakchott fait face à une montée inquiétante de l’insécurité et des actes de vandalisme.

Mardi 8 décembre, plusieurs commerces de la capitale ont été dévalisés par des hommes armés. Le même jour, la tenante d’une boutique a été poignardée par un malfaiteur qui s’est enfuit avec la caisse.

Insécurité

Une recrudescence de la criminalité qui provoque la colère chez les commerçants de la capitale. Ceux-ci ont manifesté mercredi 9 décembre du grand marché du centre-ville jusqu’au palais de la présidence où ils ont ensuite tenu un sitting. Ils réclament un renforcement des mesures sécuritaires et une protection plus efficace des acteurs économiques de la ville. « On voit de plus en plus d’actes de vandalisme de ce genre dans plusieurs quartiers de Nouakchott. Alors qu’on nous répète à longueur de temps que le pays est quadrillé par l’armée et la police » s’agace un citoyen mauritanien. « Sécuriser le régime ça ils savent faire, mais la population attend toujours ».

Un colère alimentée par un contexte économique et social fortement dégradé. Miné par une économie en berne, la pays fait face à un taux de chômage très élevé, notamment chez les jeunes dont beaucoup accusent l’Etat de ne pas prendre ses responsabilités.

Politique du bâton

Le même jour que la manifestation des commerçants, des étudiants ont entamé une marche de protestation dans la capitale. Estimés à 2000 selon les syndicats, ils  réclamaient une amélioration des conditions de transport vers le nouveau complexe universitaire installé à 12 kilomètre du centre de la capitale. Le mouvement a été violemment réprimé par les forces de l’ordre qui s’en sont pris aux manifestants à coups de matraques et de gaz lacrymogènes.

« Les autorités font intervenir les forces de l’ordre contre les étudiants, mais elles sont incapables d’assurer la sécurité des habitants, c’est intolérable » déclare un étudiant. Ces actes de répression ont fait monter la grogne contre le régime parmis les syndicats et la société civile qui déplorent par ailleurs l’incapacité du président Mohamed Ould Abdelaziz à apporter des solutions durables aux problèmes socio-économiques du pays.

« Sous l’ancien président Ould Taya c’était la politique de la carotte et du bâton. Sous Aziz, il n’y a plus que le bâton » relève un journaliste mauritanien.