Alors que la crise humanitaire à Gaza atteint des proportions critiques, Plan International sonne l’alarme sur la nécessité vitale d’une augmentation colossale de l’aide humanitaire ainsi qu’une meilleure protection des travailleur·euses humanitaires.
Gaza est le théâtre d’une escalade de violence depuis qu’Israël a lancé une offensive militaire en réponse à l’attaque du 7 octobre, qui a fait 1 200 morts en Israël. Le nombre de morts à Gaza dépasserait désormais les 33 000, dont 14 500 enfants. Plus de 100 personnes seraient encore retenues en otage à Gaza. Le nombre d’enfants tués a dépassé celui de tous les enfants tués par les conflits dans le monde au cours des quatre dernières années. Les hôpitaux et les services de santé ont été décimés. Les fournitures médicales s’épuisant, les médecins n’ont d’autre choix que d’opérer les enfants sans anesthésie. Six mois de bombardements aériens constants ont rendu la quasi-totalité de la population civile de Gaza dépendante de l’aide humanitaire pour sa survie. Toutefois, les organisations humanitaires n’ont pu négocier l’autorisation d’acheminer qu’une petite partie des fournitures nécessaires à la survie des 2,1 millions d’habitant·es de la bande de Gaza.
Le récent retrait de plusieurs organisations humanitaires après la mort de sept travailleur·euses humanitaires de World Central Kitchen lors d’une frappe aérienne début avril souligne l’urgence de la situation. Plan International appelle instamment toutes les parties impliquées dans le conflit à garantir la sécurité des civils et des travailleur·euses humanitaires conformément au droit international humanitaire.
Le mois dernier, le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) a prédit que les pénuries alimentaires causées par les restrictions imposées par Israël sur l’aide et l’assaut militaire prolongé signifiaient que la famine risquait de survenir à Gaza d’ici le mois de mai.
« Soyons clairs. Ce n’est pas la nourriture qui manque. À quelques kilomètres ou quelques minutes de Gaza, des centaines de camions, y compris des camions appartenant à Plan International, attendent d’entrer par la frontière égyptienne. Ils ne sont qu’à quelques minutes d’enfants affamés, mais sont systématiquement bloqués par l’armée israélienne. L’entrée de ces camions et des fournitures de secours à Gaza sauvera des vies d’enfants. »
Unni Krishnan, directeur de l’action humanitaire mondiale de Plan International
Les enfants qui survivront devront également faire face à l’impact psychologique de la guerre, souvent invisible mais toujours catastrophique. Les enfants de Gaza ont été témoins de morts, de souffrances et de violences inimaginables pour la plupart des adultes. Un·e jeune de 18 ans vivant aujourd’hui à Gaza aura vécu les conflits de 2006, 2008, 2012, 2014, 2021 et maintenant depuis octobre 2023.
Plan International a intensifié ses actions humanitaires pour répondre à cette crise. Pendant le Ramadan, des repas d’Iftar ont été fournis à un total de 6 000 personnes déplacées à Rafah par l’intermédiaire de Taawon, un partenaire local. En collaboration avec le Croissant-Rouge égyptien, l’ONG a également distribué 600 paniers alimentaires, 1 000 trousses de premiers secours et 1 600 cartons d’eau. L’organisation s’efforce actuellement de fournir aux femmes de Gaza des kits de protection contenant des vêtements et des produits d’hygiène qui font cruellement défaut.
La communauté internationale doit agir rapidement pour garantir un cessez-le-feu permanent, mettre fin aux attaques contre les civils et assurer un accès sûr et sans entrave à l’aide humanitaire. La protection des enfants et des travailleur·euses humanitaires doit être une priorité absolue pour mettre fin à ces souffrances inacceptables.
Alors que le Conseil de Sécurité de l’ONU a voté une résolution demandant un cessez-le-feu immédiat, le gouvernement d’Israël a réaffirmé son intention d’étendre ses opérations militaires à Rafah. Plan International a signé, avec 12 autres organisations humanitaires, une déclaration soulignant l’urgence de protéger les civils et notamment les enfants de Rafah.