Pour la deuxième fois sous le régime de la transition, la Banque mondiale suspend ses financements au Gabon à cause de nouveaux impayés. Une décision lourde de conséquences pour les projets de développement. La Banque africaine de développement (BAD) a également cessé ses décaissements depuis plusieurs mois. Le pays fait face à des défis financiers majeurs.
Le Gabon voit ses relations avec ses partenaires financiers internationaux se détériorer davantage. Ce lundi, Africa Intelligence a révélé que la Banque mondiale avait suspendu une nouvelle fois ses financements au pays. Cette décision, prise en amont du sommet extraordinaire de la CEMAC à Yaoundé le 16 décembre, met en lumière l’incapacité de Libreville à gérer ses engagements financiers. En effet, des arriérés de paiement non résolus ont conduit l’institution de Bretton Woods à cette mesure drastique, marquant ainsi un sérieux revers pour les autorités de la transition.
Tensions au sommet de l’État
D’après des sources proches du dossier, le président de la transition, Clotaire Oligui Nguema, reprocherait à son ministre de l’Économie, Mays Mouissi, une gestion approximative des finances publiques, en particulier sur le contrôle de la dette et les rentrées fiscales. Les critiques se sont intensifiées, au point que Mouissi a été muté au ministère de l’Environnement lors d’un récent remaniement ministériel. Ce réajustement, qui porte le gouvernement à 35 membres, reflète la pression croissante sur l’équipe dirigeante pour redresser une économie vacillante.
Une crise aux répercussions sociales
La suspension des financements par la Banque mondiale risque d’avoir des effets graves sur plusieurs secteurs clés. L’éducation, les infrastructures et la santé, domaines déjà fragilisés, pourraient subir des retards importants, compromettant des projets essentiels pour le bien-être de la population gabonaise, déjà éprouvée par des difficultés économiques récurrentes.
La BAD suspend aussi ses financements
La Banque africaine de développement (BAD) a, elle aussi, décidé de geler ses décaissements. Selon les informations de Direct Info, cette suspension est en place depuis trois mois et résulte de l’accumulation d’impayés. La perte de confiance des partenaires financiers devient une préoccupation majeure.
Le ministère du Budget a confirmé que les arriérés envers la Banque mondiale s’élèvent à 17 milliards de francs CFA au 10 janvier 2025. Bien que l’administration évoque des difficultés passagères et assure qu’un plan de règlement est en cours, les conséquences pour l’image du pays sur la scène financière internationale sont déjà lourdes.
Une dette à 80% du PIB
Pour éviter une spirale de sanctions supplémentaires, le gouvernement gabonais doit rapidement assainir ses finances publiques et s’acquitter de ses dettes. Sans cela, la poursuite des projets de développement reste compromise, et le risque de nouvelles suspensions de financement par d’autres bailleurs de fonds s’amplifie.Un gouvernement gabonais qui avait pourtant annoncé que grâce à sa « gestion efficace et efficiente ladette du Gabon avait été payée » mais en réalité, la dette du Gabon est selon le Fond monétaire international à 80% du Produit Interieur Brut (PIB) du Pays…