Le mouvement d’opposition, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Ira, a annoncé dans l’après-midi du 20 mars que le nombre de décès dus au coronavirus dans 200 villes d’Iran dépasse les 8200. Le nombre de victimes à Téhéran est au moins de 1300
Voici le texte de leur communiqué
« Le monopole des gardiens de la révolution et du bureau de Khamenei sur les services médicaux, la distribution injuste des services et le refus d’accorder une assistance aux gens de la part des centres financiers comme le « siège de l’exécution des ordres de l’imam Khomeiny », Astan-e Qods Razavi, la Fondation des Mostaz’afan, la Fondation des Martyrs et autres ont conduit à une augmentation stupéfiante du nombre des victimes. En l’absence d’un minimum de soutien gouvernemental, beaucoup de gens, spécialement les ouvriers et les secteurs défavorisés doivent se rendre dans des lieux de travail contaminés pour subvenir à leurs besoins essentiels.
Dans leurs messages à l’occasion de la nouvelle année iranienne aujourd’hui, Khamenei et Rohani, qui redoutent plus que tout l’explosion de protestations populaires, ont essayé de minimiser l’ampleur du désastre du coronavirus. Dans son message, Khamenei a évoqué trois fois l’élimination de Qassem Soleimani, le qualifiant d’événement le plus important de l’année iranienne 1398 qui vient de se terminer. Sans la moindre référence à la catastrophe du Coronavirus qui ravage le pays, il n’a pas hésité à déclarer que « lors de l’apparition de la récente maladie (coronavirus), les sacrifices ont été si impressionnants que même à l’étranger on a fait l’éloge de nos services ! »
Rohani, qui est encore plus impudent que Khamenei, s’est contenté de dire que le coronavirus a mis en danger la santé et les moyens de subsistance de la population, ajoutant immédiatement que « nos lits d’hôpitaux ont été multipliés par deux au cours des six dernières années. Nos équipements hospitaliers sont en meilleur état que jamais. » En fait, non seulement les hôpitaux souffrent d’une situation désastreuse, mais les morgues et les cimetières n’ont pas la capacité de recevoir les morts.
Un appel solennel au président Rohani
Hier, cinq ministres de la santé, dont ceux des présidences de Mir Hossein Moussavi, Hachemi Rafsanjani, Mohammad Khatami et Mahmoud Ahmadinejad, se sont joints à 17 scientifiques médicaux pour écrire à Rohani qu’un mois après l’apparition du coronavirus, « la tendance de la maladie et ses conséquences augmentent de manière exponentielle et n’ont à aucun moment connu de ralentissement (…) Si cette tendance n’est pas contrôlée et qu’aucune solution efficace n’est apportée, l’augmentation des décès et des dommages est certaine. » La lettre conclut en disant : « Ne pas adopter ces recommandations, c’est jouer avec la vie des gens. Tout retard dans la prise de décision aura des conséquences irréparables et entraînera la mort d’un plus grand nombre de nos compatriotes. » Le premier signataire de la lettre est Alireza Marandi, ancien ministre de la santé, actuel responsable de l’encyclopédie des sciences médicales et médecin personnel de Khamenei.