Ces notables Touareg qui ont fait libérer le français Olivier Dubois

 

Deux notables Touareg, au mieux aussi bien avec les preneurs d’otages qu’avec les régimes en place, ont servi d’intermédiaires pour négocier la libération du journaliste français, Olivier Dubois. Il s’agit de l’hommes d’affaire nigérien Mohamed Akotey et de l’ex député malien Ahmada Aq Bibi

Les intermédiaires qui ont agi dans les coulisses de la libération d’Olivier Dubois et Iyad Ag Ghali, le  chef du Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (JNIM), responsable de cette prise d’otage, ont un point commun. Tous appartiennent aux « Ifoghas », ces cinq tribus touaregs qui occupent une partie du Niger et du Mali et qui se battent pour l’indépendance depuis toujours. . 

Deux intermédiaires touaregs notamment ont joué un rôle déterminant en faveur de la libération du journaliste français: le malien Ahmada Aq Bibi; le nigérien Mohamed Azotey. Ces deux hommes d’affaires sont en bons termes avec les autorités françaises, mais au mieux également avec la communauté touareg ou avec une partie de la mouvance djihadiste.

Ce sont ces réseaux parfois complexes, mais mal compris à Paris, qui ont permis de libérer Olivier Dubois.

Ahmada Aq Bibi, ex député malien

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Ancien cadre du groupe jihadiste « Ansar Dine » qu’ Iyad Ag Ghaly commandait lors du début de li’ntervention française en 2013,  Ahmada ag Bibi a ensuite rejoint le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad), groupe armé signataire de l’accord de paix de 2015. Ahmada Ag Bibi avant de devenir député malien.
Ses services d’intermédiaire avec les groupes terroristes qui sévissent dans le nord du Mali avaient déjà été utilisés à plusieurs reprisesAinsi Ahmada Ag Bibi aura été à la manœuvre lors de la libération de la française Sophie Pétronin et de trois autres prisonniers en octobre 2020. Ces derniers étaient détenus -déja!- par le Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans,
Ahmada Ag Bibi était revenu dans « Libération » sur les conditions de cet échange. Rançon, nombre d’hommes… Et il avait avait accordé à cette occasion un entretien à  un certain Olivier Dubois.

Mohamed Akotey, homme d’affaires nigérien

Ce Nigérien, qui fut membre des groupes armés touaregs, n’a pas de mauvaises relations avec Ag Ghali. Pour autant, cet ex étudiant en France qui fut un des responsables du groupe Areva au Niger, a la confiance des Français.Le même enfin entretient également d’excellentes relations avec les présidents nigériens successifs, qu’il s’agisse d’Issoufou ou de Bazoum.

Cet homme d’affaires aux réseaux innombrables était déjà à la manœuvre lors de la libération des quatre otages d’Arlit

La rumeur d’une rançon 

Le bruit court au Mali que la France aurait versé une rançon de douze millions d’euros. Comme d’habitude, les autorités françaises vont démentir un tel versement. Il reste qu’au Sahel, la plupart des libérations d’otage se solde par le versement d’une rançon. 

Et tout cas, trois raisons pourraient expliquer que le leader djihadiste; Iyad Ag Ghal, ait consenti à enfin libérer le journaliste français. La première est que les troupes françaises ayant quitté le Mali, Emmanuel Macron pouvait négocier discrètement avec le chef du JNIM, ce mouvement qualifié logtemps comme l’ennemi public numéro un de l’armée française.

La deuxième raison est que traditionnellement au Sahel, la plupart des libérations d’otages se soldent par le versement d’argent et éventuellement la libération de prisonniers.

Enfin Iyad Ag Ghali est entré dans une guerre d’influence fratricide et féroce avec l’État Islamique, dont les méthodes sanguinaires, notamment contre les populations civiles sèment la terreur au Sahel. L’épicentre de a guerre que se livrent les frères ennemis se trouve dans la zone dite « des trois frontières » aux confins du Mali, du Niger et du Burkina. Le mouvement djihadiste né en Syrie et en Irak s’est largement replié vers le Sahel. que de nombreux combattants arabes ont rejoint ces derniers mois.

Le JNIM d’Iyad Ag Gali, dont le poids politique et militaire est grandissant au Mali, a besoin de fonds pour contre l’intrusion des mouvemets terroristes venus du Moyen Orient. Cette fois et dans l’hypothèse où une rançon pour la libération de l’otage français  a été vraiment versée, les fonds engloutis par les autorités françaises dans cette partie du monde ne l’auront pas été pour rien !

PRÉCISION Mohamed Akotey a tenu dans un courrier à nous préciser: « je n’ai ni participé ni contribué d’aucune manière à cette libération de l’otage français ». Nous maintenons pourtant que les services extérieurs nigériens qui ont participé à cette négociation sont en étroites relations avec cet homme d’affaires influent qui est en bons termes avec le président Bazoum comme avec certains groupes armés. Des négociations qui ont échoué ont eu lieu d’ailleurs, voici quelques mois, entre le pouvoir nigérien et une partie de la mouvance djihadiste. 

La libération si tardive d’Olivier Dubois, dernier otage français