Djibril Bassolé, 62 ans, ancien ministre des Affaires Etrangères, dont l’état de santé se détériore gravement attend le feu vert de la Présidence pour un transfert médical vers la Turquie ou la France
L’ancien chef de la diplomatie burkinabé Djibril Bassolé sz porte très mal. et devrait subir dans les prochains jours deux séances de chimiothérapie dans la capitale burkinabé. Toutefois, les soins que nécessite sa santé ne peuvent être assurés sur place.
L’étrange détour par Tunis
Décidée unilatéralement par le pouvoir, l’évacuation en mars dernier de Djibril Bassolé dans une clinique de Hammamet, près de Tunis, n’a pas apporté d’amélioration à sa situation sanitaire. A la grande surprise de l’entourage de l’ex-chef de la diplomatie, l’établissement tunisien était plutôt spécialisé dans la chirurgie esthétique et lui a vendu l’idée d’interrompre ses soins.
On lui laisse miroiter un transfert avec la Turquie, compte tenu des bonnes relations entre Erdogan et l’ancien chef de la diplomatie burkinabé, avant de le renvoyer le 5 mai dernier.
Un coup monté?
Mais, à en croire l’ambassade de Turquie à Ouagadougou, le président turc n’a, cependant, jamais demandé expressément l’évacuation de M. Bassolé dans son pays. Cette idée d’évacuation vers la Turquie était finalement un coup monté pour ramener le malade au pays et le replacer en résidence surveillée pour son implication présumée dans la tentative de coup d’Etat de 2015 attribuée au général Gilbert Diendéré.
A défaut de la Turquie, les proches de Bassolé envisagent qu’il soit accueilli à l’Institut Gustave Roussy (IGR) à Villejuif, en région parisienne, spécialisé dans la prise en charge des malades cancéreux. Le ministère burkinabé de la défense a offert par lettre adressée aux autorités françaises de prendre en charge les frais d’évacuation vers la France de M. Bassolé, premier général de la gendarmerie burkinabé.
Une course contre la montre
Reste maintenant à obtenir l’accord du président Roch Marc Christian Kaboré ainsi que celui de son homologue français Emmanuel Macron et du Quai d’Orsay. L’évacuation de Djibril Bassolé semble être devenue une véritable course contre la montre, en raison de la dégradation de son état de santé.
Déjà affaibli par les incessantes attaques djihadistes, le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré ne peut guère, à moins d’un an de la présidentielle, ignorer le cas de l’ex-chef de la diplomatie et ancien envoyé spécial des Nations Unies pour le Darfour.