La « République en Marche », le parti du Président, a succombé lui aussi au charme apparemment envoûtant de Denis Sassou N’Guesso. Une enquète d’Eric Laffitte
Qu’on se rassure les relais existent au près du président Sassou au sein de la République en marche A commencer par la députée Amelia Lakrafi. Cette jeune femme née à Casablanca a réussi l’exploit d’écraser Alain Marsaud ( UMP) aux législatives de 2018 et à lui ravir la 10 ° circonscription de l’étranger qui couvre quarante-neuf pays du Moyen-Orient et une partie de l’Afrique. Sous les couleurs d’En Marche donc. Membre fondatrice du Cercle Eugène Delacroix, un cercle d’influence tout proche de Rabat, Mme Lakrafi entretien aussi une proximité très rapprochée avec les autorités mauritaniennes via son mentor Jemal Taleb, principal lobbyiste de Nouakchott
Elle est encore vice-présidente du groupe d’amitié France-Congo. C’est via ce canal qu’elle a pu introduire Isidore Mvouba, président de l’Assemblée nationale congolaise auprès de son homologue François de Rugy au Palais Bourbon.
A noter que le fils de Mvouba, Vadim, qui réside au Maroc est le président de l’Association de Congolais du Maroc (ACOM).
Cette position de missi dominici entre Rabat, Brazzaville et Paris est loin d’être négligeable à l’aune des relations entre Sassou et la monarchie Chérifienne pour qui se souvient que la Maroc avait alors claqué la porte de l’OUA suite à la décision de cette dernière d’y accueillir la République arabe sahraouie démocratique. C’était en 1982 et l’Organisation de l’Unité Africaine était alors présidée par le camarade Denis Sassou N’Guesso !
Agnès Pannier-Runacher, une secrétaire d’Etat au parfum
Inconnue du grand public, la nouvelle secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’éconimie, Bruno Lemaire, , Agnès Pannier-Runacher, « représente, à 44 ans, la quintessence de la nouvelle noblesse d’Etat qui a pris le pouvoir avec Emmanuel Macron : ces hauts fonctionnaires habitués à « pantoufler » dans le privé, où ils perçoivent des rémunérations extrêmement élevées, qui, de retour dans l’Etat, se retrouvent souvent en situation de conflits d’intérêts » portraitise le journaliste Vincent Jauvert.
À l’ENA, elle a, entre autres, comme camarade de promotion Alexis Köhler. Elle mène ensuite tambours battants une carrière alternant public (Caisse des dépôts) et privé (Faurecia, Compagnie des Alpes, Parc Astérix etc.). Cette nomade du CAC 40 a toutefois un port d’attache privilégié, le groupe para pétrolier Bourbon. Une maison habituellement discrète mais tout de même l’un des leaders mondiaux des services maritimes pour l’offshore pétrolier. Le groupe fait actuellement l’objet de fâcheuses poursuites judicaires pour « corruption active d’agents publics étrangers ». Il est accusé d’avoir versé en 2011 et 2012, trois millions d’euros de pots-de-vin pour minimiser ses impôts au Nigeria, au Cameroun et en Guinée équatoriale.
Mme Pannier-Runacher siège, elle, au conseil d’Administration de Bourbon depuis 2009 et en préside le comité d’audit depuis 2012. Il faut dire que le pétrole et l’Afrique sont un peu l’ADN de la famille Runacher.
Son père, Jean-Michel a en effet effectué toute sa carrière dans l’exploitation et la commercialisation de l’or noir, au Congo-Brazza mais aussi en RDC. On prête d’ailleurs à ce brillant ingénieur des Ponts une connaissance intime de Sassou et … de ses petits secrets.
De quoi relativiser l’importance d’un Alexandre Benalla lorsqu’il s’agit pour Emmanuel Macron de faire passer des messages à Mpila.