Le turn over continue de façon accélérée au sommet de l’institution militaire qui ne semble pas avoir retrouvé son homogénéité.
Le général major Ali Ben Ali, auquel certains songeaient pour remplacer le chef d’état major « par intérim », Said Changriha vient de quitter le commandement de la Garde présidentielle. C’est Ben Ali qui en concluant un accord, voici un an, avec feu le général Gaïd Salah, avait négocié les garanties qui ont entouré le départ forcé de l’ancien président Bouteflika. A aucun moment en effet, ce dernier n’aura été inquiété. Grace aux accords Gaïd Salah/Ben Ali, l’ancien chef d’état réside toujours, sans être inquiété, au Palais de Zéralda transformé en maison de cure médicale.
Certains expliquent le départ de Ben Ali par son mauvais état de santé qui l’oblige à se faire soigner à Paris. Rappelons que c’est le gendre de Gaïd Salah, médecin de son état, qui gère à l’ambassade à Paris les transferts médicaux, des fonctions décisives au sein de l’appareil d’état algérien. Hirak ou pas, le système de pouvoir algérien conserve de beaux restes !
Le fantôme de Gaïd Salah
Il reste que le général Ben Ali a démissionné en position de force après avoir réuni dix généraux au siège de la Garde présidentielle, et en l’absence de Changriha parti aux Emirats arabes unis négocier des achats d’armement.
Le général Ben Ali, croient certaines sources, pourrait être nommé au poste de vice-ministre de la Défense, des fonctions que n’occupe pas l’actuel chef d’état-major Changriha, contrairement à son prédécesseur Gaïd Salah. Si cette hypothèse se confirmait, on aurait la preuve que la garde rapprochée de Gaïd Salah est loin d’avoir été écartée du coeur du pouvoir militaire algérien.
Un intérim qui dure
La nomination du général-major à la retraite, Abdelaziz Medjahed, comme conseiller du Président, chargé des questions sécuritaires et militaires, témoigne en revanche d’un renforcement des réseaux du chef d’état major..
Ancien directeur de l’Académie militaire interarmes de Cherchell, Abdelaziz Medjahed était mis à la retraite en 2003. Sa désignation en tant que conseiller du Président peut constituer – à en croire El Wattan –pourrait constituer une «courroie de transmission bien huilée entre le Président et le chef d’état-major de l’Anp, le général-major Saïd Chengriha, qu’il connaît assez bien pour avoir été son supérieur au secteur opérationnel de Bouira, durant les années 1990. Ils sont tous deux bien formés et ont une expérience professionnelle avérée sur le terrain».
Plus que jamais, l’institution militaire algérienne ressemble à une boite noire impossible à décrypter.
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